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Le parquet général de Rouen sous la monarchie de Juillet (1830-1848)

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par Julien Vinuesa
Université de Rouen - Maîtrise d'histoire 2004
  

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2-3-2 : L'académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen : un lieu d'épanouissement intellectuel.

L'académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen reste, sous la Monarchie de Juillet, une institution intellectuelle prisée, même si d'autres sociétés savantes comme la société libre d'émulation pour le progrès des sciences, des lettres et des arts lui font concurrence. Passant les bouleversements politiques sa création remontant déjà à 1744 , l'académie cultive une dimension surannée et élitiste, qui ne déplaît pas à la mentalité judiciaire du parquet.

Appréciant très souvent les lettres, le parquet général de Rouen participe aux travaux érudits du grand cénacle rouennais. La position, que les parquetiers acquièrent au sein de la magistrature, leur assure une position privilégiée dans la notabilité, et donc sont favorisés, quant aux principes d`entrée qui reposent sur la cooptation. Leurs présences dans le temple officiel de la culture sanctifient l'idée d'un certain conservatisme bourgeois de la magistrature dont la motivation première est d'être le plus près de la supériorité morale et humaine. Le nombre restreint des élus une cinquantaine de l'académie ajoute à la préexcellence de ceux qui son acceptés.

A la différence du premier président, de l'archevêque, du maire, ou encore du préfet, le procureur général n'est pas, selon l'article 28 des statuts délibérés en 1822 et 1823235(*), membre d'office de l'académie. Cependant, deux procureurs généraux de Rouen occuperont un siège à l'académie : Jean-Baptiste-Louis Thil entre à l'académie sous la Restauration, en tant qu'avocat brillant de la Cour de Rouen. Après la Révolution de Juillet, Thil, devenu procureur général, garde son siège jusqu'en 1833. Nommé conseiller à la Cour de cassation en 1834, il est obligé de partir de Rouen pour la capitale. Il devient pour l'académie de Rouen correspondant (1833), c'est à dire que n'étant plus résidant à Rouen, il garde seulement le titre d'académicien et ne participe que de façon très limitée (par voie épistolaire) aux travaux académiques. Le second procureur général à avoir été académicien est Alexandre-Félix-René Gaultier, qui entre le 14 janvier 1842, soit plus d'un an après son arrivée en novembre 1841. Remplacé le 24 mai 1844 par le procureur général Salveton, Gaultier devient correspondant à cette date, Rouen n'étant qu'une étape dans son parcours judiciaire. Pierre-Aubin Paillart, avocat général à Rouen depuis 1833, n'est reçu à l'académie que le 16 janvier 1835. Il y reste cinq ans et occupe les fonctions honorifiques de vice-président (1836-1837) puis président (1837-1838) du bureau de l'académie. Il devient, après sa nomination de procureur général à Nancy, correspondant en 1840. Né marseillais, l'avocat général Joseph-Pierre Chassan, , trouve en Rouen, une terre d'élection et cultive, officiellement, jusque dans son travail de jurisconsulte, un amour des lettres et de la poésie (Traité des délits et contraventions de la parole, de l'écriture et de la presse (1846) en deux volumes, Essai sur la symbolique du droit (1847)) . Il entre à l'académie le 1er juillet 1842, est vice-président (1844-1845), président (1845-1846) du bureau et demeure académicien-résidant à Rouen, jusqu'à sa mort en 1871. L'ancien substitut du procureur général, Narcisse Leroy, devenu conseiller à la Cour royale de Rouen entre, le 15 janvier 1841, comme académicien-résidant, puis devient, le 27 janvier 1843, secrétaire perpétuel, dans la classe des lettres. Sous la Seconde République, il est, également vice- président (1850-1851) puis président (1851-1852) du bureau de l'académie. Il faut dire que, parallèlement à la magistrature, Narcisse Leroy s'attache à développer ses talents de dramaturge : c'est, sans doute pour cette raison, qu'il est un des rares à avoir fait carrière sans quitter Rouen.

Certes, les parquetiers préfèrent côtoyer la bonne société de l'académie mais leur goût pour l'humanisme les conduit parfois à développer une affection philanthropique.

* 235 Collectif, Liste générale des membres de l'académie des sciences, belles-lettres, et arts de Rouen de 1744-1745 à 1900-1901, Rouen, Imprimerie Léon Gy, 1903, p. 20.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry