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Pratiques bancaires de banques étrangères envers les PME Algériennes: Cas de la Société Générale Algérie

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par Mohammed TAHRAOUI
Université d'Oran - Magister 2007
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE

Les réformes économiques engagées depuis 1989, ont pour but entre autres, de transformer la banque publique en vraie banque commerciale, afin d'apporter des financements à l'entreprise privée (PME), qui représente un atout pour le développement de notre économie. Compte tenu des lacunes de notre marché financier, on ne peut s'appuyer que sur le système bancaire pour mobiliser l'épargne permettant de financer les investissements les plus rentables Hinds (1990)96(*). Cette mission d'intermédiation bancaire ne peut être accomplie qu'en créant d'autres mécanismes de financement privés.

Malgré l'implantation relativement récente des banques étrangères en Algérie, ces dernières connaissent un développement progressif et participent au financement de plusieurs entreprises et particuliers97(*). La justification du choix de la Société Générale Algérie est motivée par l'ancienneté et l'importance de son réseau bancaire par rapport aux autres banques étrangères98(*). En se basant sur une hypothèse largement admise selon laquelle les banques étrangères sont toutes des banques professionnelles, les résultats obtenus peuvent être généralisés sur l'ensemble de ces banques.

Il faut aussi signaler que la banque étrangère est confrontée d'une part, aux contraintes de développement de son réseau et d'autre part, à sa veille sur la rentabilité pour assurer sa pérennité. Cet aspect financier représentant la contrainte financière d'une banque est largement dépendant de sa maîtrise du risque de crédit.

L'exploitation des documents comptables de la Société Générale Algérie nous a permis d'obtenir des résultats affichant un accroissement de sa rentabilité dans une conjoncture de baisse des taux et d'augmentation des liquidités sur le marché monétaire, grâce à l'augmentation de son volume d'activité et de ses conditions bancaires relativement chers par rapport à la concurrence. Sa meilleure gestion du risque de crédit lui procure la conservation d'une bonne part de son produit net bancaire.

Le traitement de la question principale qui porte sur les pratiques de la Société Générale Algérie avec les PME algériennes, nous a conduit à étudier cette catégorie d'entreprises connue par son hétérogénéité. Les principaux résultats que nous avons dégagé après le traitement de notre questionnaire, nous permet d'énumérer les points suivants:

? Il s'agit d'un échantillon fortement capitalisée qui active dans plusieurs types d'activités principales à prédominance (production), représentant les 43% des PME enquêtées. Ce résultat permet de confirmer l'engagement de la Société Générale Algérie dans le financement du développement des entreprises contrairement à l'action des financements d'opérations spéculatives basés sur la rentabilité immédiate (financement du commerce extérieur) qui caractérisait le secteur bancaire privé national avant sa liquidation99(*).

? Les PME enquêtées sont de création récente et de petite taille, 92% d'entre elles ont été créées après 1990. La taille de la petite entreprise employant de (10 à 49) employés est à hauteur de 56%. Elles recourent le plus souvent à l'utilisation des nouvelles technologies comme, l'informatique et l'Internet.

? Constituée à 63% sous la forme juridique (Sàrl) et à 21% sous la forme (Eurl), l'échantillon enquêté est structuré autour d'un capital personnel ou une association familiale, pour que l'entrepreneur potentiel sauvegarde la centralisation de la gestion de sa PME.

? L'identification de l'entrepreneur potentiel permet de confirmer qu'il s'agit d'un échantillon jeune, universitaire, jugeant nécessaire une formation spécialisée. 93% des chefs d'entreprises sont de sexe masculin, 53% d'entre eux ont moins de 44 ans et le reste plus de 45 ans. De part son influence sur la gestion de sa PME, la Société Générale Algérie est très attentive au profil de l'entrepreneur qui est le plus souvent son propriètaire-dirigeant.

Sur le plan relationnel, nous pouvons résumer les pratiques de la Société Générale Algérie envers les PME enquêtées comme suit :

? La majorité des PME considèrent largement le bon accueil qu'ils reçoivent auprès de la Société Générale Algérie, dans des locaux adéquats à l'activité bancaire et des relations personnalisées avec leurs conseillers.

Il faut signaler qu'il existe 83% de PME enquêtées qui ont répondu par la mention « très bon » et « bon », lorsqu'elles ont été interviewées sur l'accueil et le contact avec le personnel de la banque. Ces deux mentions ne représentent que 67% en matière d'accueil téléphonique. Cette différence s'explique par l'augmentation de l'activité des agences bancaires qui a contribué à l'augmentation du nombre d'appels téléphoniques, mais l'absence d'un standard téléphonique automatique a entraîné quelques lenteurs, ce qui explique les insuffisances constatées.

Malgré sa faible proportion représentant les 08% de la population enquêtée, l'exploitation de la rubrique (autre) de la question : comment trouvez-vous votre conseiller de clientèle ? nous a permis de relever une remarque importante, citée par quelques entrepreneurs. Ces derniers, trouvent que les conseillers de clientèle issus pour la plupart des banques publiques ont une culture bancaire riche. Seulement, leurs expériences sont beaucoup plus concentrées dans la grande entreprise. L'entreprise privée est une nouvelle donne de l'économie Algérienne, la Société Générale Algérie doit apporter des formations complémentaires à ses conseillers commerciaux.

? Les PME enquêtées ont ouvert leur comptes bancaire dans une banque à réputation, pour demander des crédits d'exploitation afin de faire face aux décalages de trésorerie. Sur ce point, il faut signaler que nous avons enregistré 52 accords de financement d'exploitation contre seulement 29 accords de financement d'investissement (y compris le crédit-bail). Cette faible importance des crédits à long terme par rapport aux crédits à court terme est la source d'une vision liée à l'horizon temporel de la PME qui est le plus souvent à court terme d'une part, et du peu de connaissances qu'ont les banques sur l'évolution des secteurs d'autre part. Pour faire face aux éventuels retraits de ses clients et devant son incapacité à évaluer la viabilité du projet d'investissement présenté par l'entrepreneur, le banquier accorde des crédits à court terme. Le résultat obtenu est certainement l'image d'une absence d'objectif de croissance de ces PME.

? les résultats relatifs aux conditions de financement pratiqués par la Société Générale Algérie affichent des taux d'intérêt relativement chers par rapport à la qualité des services offerts à ses clients. Ce résultat est confirmé par 55% de la population interrogée. En exploitant les différents manuels de tarification bancaire de certaines banques publiques, les conditions bancaires de la Société Générale Algérie demeurent supérieures mais, la qualité des services offerts participe à la réduction de cette différence.

? La caution personnelle et les garanties palpables restent un accessoire traditionnel pour les crédits accordés et ce, malgré la forte capitalisation des PME enquêtées. Cet engagement supplémentaire qui est la caution personnelle que demande le banquier de la PME peut être la source de deux visions, la première est représentée par le fait que l'acceptation par l'entrepreneur d'une clause dans le contrat de prêt prévoyant une caution personnelle est susceptible de lui encourir une perte personnelle considérable, ce qui va l'obliger à se dévouer plus à la réussite de son projet. Cette vision est contestée par d'autres auteurs comme Berger et Udell (1990)100(*) qui voient que les opérations de crédit accordés à la PME présentent beaucoup plus de risque comparativement à la grande entreprise, le banquier est amené à demander un surplus de garantie correspondant à ce surplus de risque.

Sur ce point nous pouvons dire que la Société Générale Algérie ne peut pas être une meilleure source de financement bancaire pour les PME moins capitalisées, éprouvant des difficultés à offrir des garanties palpables. L'alternative de la banque étrangère doit être renforcée par d'autres organismes étatiques crées dans le but de garantir les crédits accordés, tel que le fonds de garantie des crédits à la petite et moyenne entreprise. Ceci peut donner l'occasion à des PME ayant une surface financière moins importante d'accéder aux différentes formes de crédit. Il faut aussi souligner que la Société Générale Algérie d'une façon particulière et la banque étrangère d'une façon générale ne peut pas être pour le moment un acteur principal concourant à la bancarisation de masse des populations à faible revenu (artisans, commerçants, agriculteurs, voire salariés), recherchée par les réformes bancaires engagées en Algérie101(*), car cela nécessite une infrastructure physique nécessaire à la gestion d'une masse importante de clients. Cette situation pourrait évoluer à long terme, par une importante extension de leur réseau102(*) et/ou par rachat des banques publiques qui seraient privatisées.

Par ailleurs, nous pouvons dire que la Société Générale Algérie participe à la réduction des contraintes de financements auxquelles sont confrontées les PME. Cette participation reste modeste et concentrée autour des PME fortement capitalisées, finançables par les banques publiques et dont les caractéristiques échappent à la tendance générale des PME en Algérie.

Le dernier point à soulever, confirme l'hypothèse selon laquelle les banques étrangères issues pour la plupart des grands groupes bancaires internationaux, participent à la généralisation des bonnes pratiques et méthodes des banques professionnelles. Ce processus va certainement permettre aux banques algériennes d'acquérir l'efficacité commerciale.

Enfin, il y a lieu de noter que notre enquête portant sur 70 PME autour de 59 questions, n'est pas entièrement exploitée. D'autres questions peuvent encore être étudiées à travers un traitement statistique plus approfondi, ce que nous espérons faire dans un travail de recherche dans le futur.

* 96In Sophie BRANA, la politique bancaire dans les pays d'Europe de l'est, éditions l'Harmattan, 2001, page 109.

* 97La part des banques étrangères dans l'activité bancaire s'élève à 07% (rapport Banque d'Algérie, 2005).

* 98À fin 2006, la Société Générale Algérie a compté 24 agences opérationnelles.

* 99Abdelkrim NAAS, le système bancaire algérien : de la décolonisation à l'économie de marché, Maisonneuve & larose/éditions inas, Paris, 2003, page 283.

* 100In F.JANSSEN, l'influence de l'interpénétration du dirigeant et de son entreprise sur l'endettement des PME et sur leurs relations avec les banques, cahier de recherche, institut de recherche sur les P.M.E en collaboration avec l'université du Québec, Trois-Rivières Canada, juillet 1998, page 21, site Internet (www.uqtr.ca/inrpme/pdf/98-07.pdf).

* 101C.G.A.P et A.F.D, bancarisation de masse en Algérie : opportunités et défis, rapport final, juin 2006, page 18.

* 102La Société Générale Algérie envisage de passer de 24 agences à fin 2006 à 80 agences d'ici 2008, in semaphore, revue interne de la Société Générale Algérie, n°09, mars 2007, page 11.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery