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Opportunités d'investissement, Gouvernement d'entreprise et Choix du type et de la maturité de la dette

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par Lilia GHARSALLAH
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax Tunisie - Mastère en monnaie, finance et économie internationale 2008
  

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2.5.3 Un choix guidé par l'impact du financement sur les problèmes de risque moral

Pour Diamond (1991), c'est le problème de risque moral qui existe chez l'emprunteur qui détermine le choix du type d'endettement. Une fois le prêt est accordé, le dirigeant pourrait être incité à suivre des stratégies d'investissement sous optimales qui maximisent la valeur actionnariale aux dépens des créanciers.

Il existe deux mécanismes susceptibles de limiter cet opportunisme post-contractuel  à savoir la surveillance exercée par la banque après l'octroi du crédit et le désir de l'emprunteur de développer ou de maintenir sa réputation auprès de ses créanciers.

A/ La surveillance exercée par la banque

Les théories existantes sur le choix de la dette ont, dans l'ensemble, postulé que la dette bancaire est avantagée, par rapport à la dette obligataire, dans la mission de contrôle des décisions prises par le dirigeant de l'entreprise emprunteuse. Par exemple, Myers (1977) voit que les firmes ayant des dettes risquées abandonnent parfois des projets rentables, parce que ces projets réduisent la valeur de la firme. Myers suggère que le fait de maintenir « une relation continue, intime et flexible » avec le prêteur peut atténuer ce problème de sous investissement. C'est plus probable qu'une firme peut achever une telle relation avec les banques et les autres prêteurs privés qu'avec les créanciers publiques, parce que les créanciers privés sont beaucoup plus concentrés.

En effet, en raison de leur relation suivie avec l'entreprise et des sommes investies, les banques sont incitées à produire un effort coûteux en surveillant les actions managériales afin de s'assurer que l'entreprise soit capable de rembourser ses dettes. A l'opposé, parce qu'ils sont nombreux, les détenteurs d'obligations font face à un problème de coordination difficilement surmontable : Bien que collectivement ils ont intérêt à faire l'effort de surveiller les activités du dirigeant de la firme, individuellement aucun investisseur n'est assez intéressé pour produire cet effort : il s'agit là du problème du passager clandestin.

Par conséquent, lorsque l'asymétrie d'information entre les investisseurs et les dirigeants d'entreprise est élevée, c'est-à-dire lorsque les investisseurs doivent fournir un effort important pour comprendre la nature des activités de l'entreprise ou la stratégie envisagée par les dirigeants, il est plutôt dans l'intérêt de l'entreprise de recourir à la dette bancaire plutôt qu'à la dette obligataire.

En effet, selon Leland et Pyle (1977), Diamond (1984), Fama (1985) et Boyd et Prescott (1986) les banques et les autres prêteurs privés contrôlent plus efficacement que les investisseurs financiers. Par la suite, les firmes ayant un degré d'asymétrie d'information élevée vont s'emprunter auprès des prêteurs privés, pendant que celles ayant de faibles asymétries d'information préfèrent les dettes publiques.

De même, d'après Myers (1984) les firmes qui affrontent des coûts élevés d'asymétrie d'information vont utiliser des fonds externes seulement quand les fonds internes ne sont pas disponibles. Si on requière des fonds externes, la firme va émettre le titre le plus sécurisé d'abord ; celui dont la valeur change moins quand l'information privée est révélée au marché. Par la suite, d'abord, les dettes et au dernier ressort les actions.

Parce que la dette privée exige de dévoiler plusieurs informations concernant le projet financé à travers le contrôle et le screening et elle est souvent une dette senior (Welch 1997), elle serait un instrument de financement plus sécurisé que la dette obligataire à long terme puisqu'elle maintient constant le degré de l'asymétrie de l'information entre la firme et le marché extérieur. Donc la firme ayant des niveaux élevés d'asymétrie, et une probabilité plus élevée de faillite va émettre des dettes privées avant d'émettre des dettes publiques.

Ceci suggère que les firmes ayant de fortes opportunités de croissance futures et qui souffrent le plus du problème de sous investissement vont préférer les dettes bancaires et les autres dettes privées aux dettes publiques.

A mesure que le degré d'asymétrie d'information baisse, la recherche de la sécurité devient moins importante, et le choix de la dette effectué par les firmes ayant de faibles asymétries informationnelles va être déterminé par d'autres facteurs, tels que les coûts de transaction ou la qualité de crédit (Diamond, 1991).

B/ La réputation de crédit de l'entreprise

Selon Diamond (1991), le choix de contracter une dette bancaire ou une dette obligataire dépend de la réputation de crédit de l'entreprise. En effet, les emprunteurs disposant d'une forte notation vont s'abstenir de tout comportement opportuniste afin de préserver les avantages associés à leur bonne notation (des taux d'intérêt moins élevés). Dans ce cas, le risque moral est bien faible et ces firmes n'ont pas besoin de recourir au financement coûteux de la banque ; elles s'adressent directement au marché.

Par ailleurs, les emprunteurs faiblement réputés n'ont rien à perdre en sélectionnant des projets risqués. Ici, la surveillance bancaire ne permet pas d'inciter ce type de firme à sélectionner des projets plus raisonnables et ne peut servir qu'à éliminer les emprunteurs pris en flagrant délit de substitution d'actifs, Guigou et Vilanova (1999). Par la suite, ces firmes se financement directement sur le marché financier.

En revanche, les entreprises appartenant à des classes de risque intermédiaire constituent la principale clientèle des banques : Le désir d'améliorer leurs réputations auquel s'ajoute l'effet de la surveillance bancaire incitent ces emprunteurs à sélectionner des projets moins risqués.

Ces résultats mettent un véritable « cycle de vie » en termes de financement : les jeunes entreprises qui ne sont pas encore réputées auprès des créanciers obligataires sont « contraintes » de s'adresser aux banques ; et après une certaine période sans défaillance, ces firmes améliorent leurs réputations et peuvent accéder au financement direct.

Les jeunes entreprises à fort potentiel de croissance qui ne sont pas encore réputées sur le marché financier et qui appartiennent à des classes de risque intermédiaire optent plutôt pour le contrôle bancaire.

En effet, ceci a été vérifié par l'étude de Denis et Mihov (2003) qui ont trouvé que, conformément à la théorie de l'asymétrie de l'information, les entreprises les plus sujettes à ce type de problème font moins recours à la dette obligataire cotée. Ces firmes font souvent appel, lorsqu'elles contractent une dette, soit à la dette bancaire lorsqu'elles ont une profitabilité moyenne, soit à une dette privée non bancaire lorsqu'elles ont une faible profitabilité et une forte probabilité de faillite.

D'après ce qui précède, on peut conclure qu'en s'endettant, les firmes à fort potentiel de croissance optent plutôt pour le contrat bancaire parce que d'une part, les coûts fixes de l'émission publique sont élevés pour les petites firmes en phase de croissance. D'autre part, la dette bancaire permet une plus grande renégociabilité du contrat d'endettement en cas de difficulté. Les firmes ayant de fortes opportunités d'investissement caractérisées par leur nature discrétionnaire et risquée, présentent un risque de défaillance élevé et par la suite elles ont intérêt à recourir au financement bancaire.

Par ailleurs, comme la banque est avantagée, par rapport à la dette obligataire, dans la mission de contrôle des décisions prises par le dirigeant de l'entreprise emprunteuse, les firmes ayant de fortes opportunités d'investissement caractérisées d'une asymétrie d'information élevée préfèrent la dette bancaire pour atténuer les problèmes de risque moral dus à l'endettement.

En outre, n'ayant pas encore disposée d'une forte notation sur le marché financier, les jeunes entreprises ayant un fort potentiel de croissance et donc disposant d'une forte asymétrie d'information ont moins recours à la dette obligataire cotée.

Concernant la politique d'endettement des firmes ayant de fortes opportunités d'investissement, on remarque d'après ce qui précède que les firmes à fort potentiel de croissance ayant une rentabilité élevée préfèrent contracter une dette bancaire à court terme pour atténuer les problèmes de risque moral du à l'endettement. Par contre, celles disposant d'un risque de liquidité élevé, optent pour le financement bancaire à long terme. Par la suite, les firmes ayant de fortes opportunités d'investissement préfèrent le financement bancaire à la dette directe. D'où l'hypothèse H5 : les firmes ayant de fortes opportunités de croissance font plus recours à la dette bancaire qu'à la dette obligataire.

Après avoir établi des hypothèses mettant en relation les opportunités d'investissement avec la structure d'endettement de la firme et auparavant, dans le deuxième chapitre, avec la présence des administrateurs externes et avec l'octroi des stock-options, il convient dans une deuxième partie empirique de tester ces hypothèses formulées sur un échantillon de firmes françaises non financières.

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