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Opportunités d'investissement, Gouvernement d'entreprise et Choix du type et de la maturité de la dette

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par Lilia GHARSALLAH
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax Tunisie - Mastère en monnaie, finance et économie internationale 2008
  

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2.5.1 Un choix guidé par des différences en termes de coûts d'émission

Parmi les avantages de la dette bancaire par rapport à la dette obligataire on trouve que les coûts d'émission des placements de la dette directe sont beaucoup plus élevés que ceux des placements de la dette bancaire : l'émission publique donne lieu à des dépenses d'enregistrement et de souscription qui n'existent pas pour les emprunts bancaires. En effet, parmi les multiples coûts supportés par les émetteurs de titres de créances négociables, on trouve les frais de notation, les obligations de publicité, la rémunération des intermédiaires participant à l'émission, etc.

En revanche, toutes choses étant égales par ailleurs, les taux d'intérêt appliqués sur les marchés financiers sont inférieurs à ceux appliqués par la banque du fait de la plus grande liquidité des titres de créances émis dans le public. Par la suite, pour les placements importants, les coûts fixes plus élevés d'une émission d'une dette directe sont largement compensés par l'économie en termes de taux d'intérêt. Au contraire, pour les émissions moins importantes, ce sont les banques qui offrent les meilleures conditions, Guigou et Vilanova (1999).

Par conséquent, le choix du mode d'endettement peut être expliqué par la différence significative de taille entre les placements de dette publique et les placements de dette privée, Carey et al (1993).

Par la suite, les petites entreprises ont intérêt à utiliser la dette bancaire dans leurs politiques d'endettement parce que les coûts fixes de l'émission publique sont trop élevés.

Comme les firmes ayant de fortes opportunités d'investissement sont généralement des firmes de petite taille en phase de croissance (Hutchinson et Gul, 2004), on peut s'attendre à ce que ces firmes font plus recours à la dette bancaire.

2.5.2 Un choix guidé par des différences en termes de renégociabilité et d'efficacité de la décision de liquidation

La différence de renégociabilité entre le contrat bancaire et le contrat d'émission publique peut également expliquer le choix du mode d'endettement.

En effet, selon Berlin et Mester (1992), le contrat bancaire se caractérise avant tout par sa plus grande  renégociabilité. « Autrement dit, l'endettement bancaire permettrait d'adapter plus rapidement et plus précisément les termes de la relation de crédit à l'évolution de la situation de la firme », Guigou et Vilanova (1999).

La flexibilité du contrat bancaire est particulièrement évidente lorsque l'entreprise est en difficulté. D'ailleurs, l'étude de Gilson (1990) montre que lorsque l'entreprise emprunteuse est en difficulté, elle a plus de chance d'obtenir une restructuration privée de son endettement lorsqu'elle est financée par une dette bancaire que lorsqu'elle est financée par une dette directe. Par la suite, le contrat bancaire rendrait moins probable la faillite des firmes présentant de fortes chances de redressement.

Grâce à leur avantage informationnel, les banques peuvent mettre en place une évaluation coûteuse afin de procéder à une liquidation sélective : soutien des « bons » emprunteurs et liquidation précoce des « mauvais » emprunteurs.

Par contre, les obligataires ne peuvent fonder leur évaluation que sur une information publique bruitée, (Guigou et Vilanova, 1999). Par la suite, ils vont systématiquement abandonner les firmes en difficulté et exiger leurs liquidations.

Dans ce contexte, l'emprunteur doit procéder à un arbitrage entre les avantages du financement bancaire en termes d'efficacité des décisions de liquidation ; et les coûts de ce type de financement qui intègrent les dépenses d'évaluation engagés par la banque.

Par ailleurs, selon Berlin et Mester (1992), il existe deux éléments qui différencient un contrat bancaire d'un contrat d'émission de dette obligataire, à savoir la plus grande dureté des clauses contractuelles mais aussi la plus grande flexibilité en cas de violation de ces clauses. Par la suite, les entreprises présentant un risque de défaillance élevé ont intérêt à recourir à un financement bancaire ; d'une part pur bénéficier d'un taux d'intérêt moins élevé que celui qu'elles auraient obtenir dans un contrat contenant des clauses moins sévères ( dette obligataire)  et d'autre part pour pouvoir bénéficier d'un traitement moins coercitif en cas de difficulté et une amélioration plus rapide de leurs conditions de crédit grâce à la plus grande renégociabilité du contrat bancaire. A l'inverse, les entreprises faiblement risquées valorisent peu l'option de renégociation et s'endettent directement sur le marché.

Par ailleurs, le modèle de Chemmanur et Fulghieri (1994) associe la plus grande renégociabilité du contrat bancaire à l'intensité du contrôle exercé en cas de difficulté de l'emprunteur. Soucieuses de développer leur réputation de « bon » liquideur, les banques exercent un contrôle plus précis que les obligataires et procèdent moins souvent à la liquidation des entreprises en difficulté mais qui sont tout de même viables.

Dès lors, c'est en fonction de la probabilité d'une défaillance que les firmes emprunteuses choisissent leur choix de financement : les emprunteurs les plus risqués optent pour un endettement bancaire et les moins risqués s'adressent directement au marché.

Les investissements en recherche et développement sont caractérisés par leur nature discrétionnaire et leur risque élevé. Si on considère les investissements en recherche et développement comme une proxy pour les opportunités d'investissement, on peut conclure d'après ce qui précède que les firmes ayant de fortes opportunités d'investissement sont des firmes risquées et par la suite elles ont intérêt à contracter une dette bancaire.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon