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Décentralisation et programmes de développement en Guinée: la stratégie de communication des agents de développement communautaires dans la CRD de Diari dans la préfecture de Labé (Guinée)

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par Sékou Chérif Diallo
Université Général Lansana Conté de Sonfonia - Maîtrise 2008
  

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SECTION II : STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC DANS LA MISE EN OEUVRE DU PACV DANS LA CRD DE DIARI.

Sur la foi des informations recueillies, il ressort que tous les ADC interviewés, sont unanimes à reconnaître que dans le dispositif du PACV, ils jouent le rôle de relais entre la Communauté Rurale de Développement (CRD) et l'Unité Régionale de Coordination (URC) du PACV.

Dans le cadre de la réalisation des diagnostics participatifs communautaires (DPC), des plans de développement local (PDL) et des Plan annuel d'investissement (PAI), les ADC affirment qu'ils sont avant tout des acteurs d'appui au service de la collectivité. Ils sont chargés, expliquent-ils, d'appuyer la CRD pour l'élaboration de son PDL. A cet effet, un ADC affirme : « D'abord on élabore le Plan de Développement Local de chaque district ensuite on compile les PDL de tous les districts de la CRD pour tirer le PDL de la CRD » ; un autre ADC poursuit : « Le PDL de la communauté présente toute la demande communautaire en matière d'infrastructures à réaliser ou de formation à dispenser pour une période de quatre ans ».

Les ADC soulignent, qu'une fois le PDL de la CRD élaboré, l'ADC est chargé d'appuyer la collectivité pour la réalisation de son Plan Annuel d'Investissement (PAI). A propos, un ADC précise : « C'est après concertation, puis délibération du conseil communautaire sur les projets à réaliser dans l'année que l'ADC réalise le document PAI à soumettre à l'URC pour examen ». Pour un autre interviewé : « L'ADC n'a pas le droit d'imposer des projets à réaliser. Son rôle est d'apporter des conseils sur le choix des projets selon leur priorité ».

Dans le cadre de l'appui à la formation, ils disent que l'ADC est chargé d'identifier les besoins de formation auprès des élus locaux, des membres de groupements et d'associations mais aussi des animateurs villageois. Ces formations portent sur les techniques de choix des actions prioritaires, les stratégies de sensibilisation, d'information et de vulgarisation des pratiques. A cet effet, un ADC affirme : « Au niveau du conseil communautaire, la majorité est analphabète donc nous appuyons la CRD en organisant des séances de formation. C'est aussi l'ADC qui forme et encadre les animateurs villageois ». Un autre poursuit : «  Les formations s'effectuent dans la langue locale qui est le poular ».

Cependant, les ADC, soulignent la nécessité de se former davantage pour pouvoir bien restituer aux populations locales les nouvelles approches du développement et d'être outiller en matériel de formation (manuels d'alphabétisation pour les populations locales).

Par ailleurs, les ADC soulignent que, dans la CRD, des comités sont mis en place pour appuyer la mise en oeuvre du PACV. Les ADC participent non seulement à leur mise en place mais aussi veillent à leur bon fonctionnement selon les procédures du programme.

Parlant de la stratégie de communication, les ADC expliquent que cette stratégie est basée sur l'approche participative qui favorise la promotion de l'auto développement des communautés villageoises. Selon eux, elle est fondée sur l'établissement d'un dialogue permanent entre les populations locales et les agents de développement, favorisant ainsi un partenariat dynamique où le partage de l'information avec les populations bénéficiaires est une nécessité.

Dans l'établissement d'une relation avec la communauté, tous les ADC affectés dans la CRD sont, tout d'abord, présentés aux élus locaux et aux populations par les responsables de l'URC du PACV, affirment-ils.

Après avoir donner une explication détaillée des enjeux du PACV, l'ADC soumet aux populations locales et aux élus locaux, le processus d'intervention retenu par les acteurs du programme mais aussi son rôle dans la mise en oeuvre des actions du programme dans la CRD. Ensuite, l'ADC donne l'échéancier des différentes étapes du programme et enfin stimule la participation active de tous les membres de la communauté.

Pour avoir une situation de référence, l'ADC procède par la suite, à la collecte, avec le Secrétaire communautaire, auprès des services techniques déconcentrés des données relatives à la situation socioéconomique de la CRD.

Il ressort des informations recueillies que l'ADC n'est pas le seul acteur de cette communication au niveau local. Il bénéficie de l'appui des Animateurs Villageois (AV), des chefs religieux mais aussi des groupements et associations des jeunes et des femmes. L'appui de ces groupes de personnes se traduit par la diffusion de l'information pour les uns, la sensibilisation et la mobilisation de la communauté pour les autres.

Pour bon nombre d'ADC interrogés, les véritables acteurs de cette communication au niveau local sont les AV3(*)0. En impliquant ces personnes qui sont issues de la communauté, expliquent-ils, le programme atteindra davantage les objectifs qu'il s'est fixé, à savoir l'implication des populations bénéficiaires aux actions de développement. Un ADC déclare : « Pour tous nos besoins de transmission d'informations vers les populations locales, nous déléguons les animateurs villageois car nous pensons qu'ils connaissent mieux leurs compatriotes que nous ».

Parlant des supports de communication utilisés, les ADC déclarent l'utilisation des supports traditionnels ; à savoir l'animation et l'exploitation des Points d'Information et de Communication à la Base (PICB). Pour les ADC, l'animation consiste à organiser des groupes de personnes (crieurs publics ou griots) pour qu'ils transmettent les informations et assurent la mobilisation des populations. Elle consiste aussi à l'organisation des réunions de proximité par les animateurs villageois pour un échange d'informations avec les populations locales. Quant aux PICB, les ADC expliquent que ces points d'information, sont des espaces qui offrent des moments privilégiés de communication entre les membres de la communauté et les acteurs locaux du développement. Ils citent à cet effet les marchés, les lieux de cultes (mosquées), mais aussi les cérémonies de baptême et de mariage.

Pour promouvoir ces supports de communication, certains ADC affirment que les communautés villageoises ont des outils traditionnels de communication gérés par elles pour répondre à leurs besoins d'information. Ces outils constituent des importants vecteurs pour véhiculer les messages, soutiennent-ils. A propos un ADC affirme : « Dans les villages, il y a des personnes ressources qu'il faut forcement impliquer pour pouvoir mobiliser tous les membres de la communauté ». Par contre, d'autres ADC déplorent la faible utilisation de supports modernes de communication comme la radio ou la vidéo3(*)1.

A l'instar des ADC, les animateurs villageois (AV), confirment que la stratégie de communication de l'ADC repose en grande partie sur eux. Ils expliquent que leur démarche de communication se traduit par l'organisation des réunions d'informations, des visites inter villageoises mais aussi l'exploitation des espaces de rencontres comme les marchés, les mosquées, les cérémonies de baptême et de mariage pour transmettre l'information aux populations. Un AV déclare : « Le mercredi est le jour de marché dans notre CRD où les habitants de tous les villages sont présents. Nous profitons alors de ces moments pour informer et sensibiliser les populations ».

Ces rencontres, expliquent-ils, sont des occasions de dialogue inter villageois sur tous les problèmes de la communauté. Ils soutiennent que leur rôle est de véhiculer l'information de village en village et de hameau en hameau. A propos un AV raconte : « Pendant l'hivernage par exemple, tous les villages se vident de ses habitants donc nous sommes obligés de sillonner les champs pour aller à la rencontre des villageois ».

Lors des réunions d'information qu'ils organisent, les animateurs villageois déclarent que l'ADC exige toujours la présence des représentants de jeunes et des femmes car disent-ils, que ces couches constituent les cibles privilégiées du programme. Un AV déclare : « Pendant les réunions, nous poussons tous les participants à prendre la parole pour exprimer leurs points de vue ».

Les animateurs villageois affirment que leur prestation relève du volontariat. : « Je ne suis pas payé pour faire ce travail, je veux seulement aider ma communauté en facilitant la tâche aux ADC qui sont là pour nous aider », affirme un AV. Un autre poursuit : « Avec ce travail, ce sont nos parents, nos enfants, nos femmes, que nous mobilisons et sensibilisons. Nous nous réjouissons d'être des interlocuteurs pour notre communauté ».

Quant au personnel du bureau de l'URC du PACV, interrogé sur le rôle de l'ADC en général, il déclare que l'ADC est présent dans la CRD pour appuyer la collectivité dans son développement. Les membres de ce bureau, affirment que l'ADC joue le rôle d'interface entre l'URC, le conseil communautaire et les populations bénéficiaires. A propos, un responsable du PACV affirme : « L'ADC est le dernier maillon de la chaîne au niveau du PACV. Il est l'intermédiaire direct entre le programme et les populations bénéficiaires ».

Parlant du rôle de l'ADC dans la mise en oeuvre de la stratégie de communication, les responsables du PACV affirment que son intervention se situe au niveau de la sensibilisation, de la vulgarisation, de l'échange de savoir et de la mobilisation des acteurs et bénéficiaires vers les objectifs du programme. Ils disent que l'ADC est appelé à communiquer avec toute la communauté sans distinction. Un autre responsable du PACV affirme :

« Je me sers des rapports des ADC pour évaluer l'impact des actions menées par le PACV dans la CRD. Animer des réunions de sensibilisation et d'information pour susciter chez les villageois une appropriation du programme, telle est l'une des missions de l'ADC dans la CRD ».

Selon eux, la stratégie de communication de l'ADC est basée sur l'établissement d'un dialogue permanent entre les populations locales et les ADC qui les appuient et les encadrent. A cet effet un troisième responsable du PACV affirme :

« Il y a trois critères essentiels d'évaluation des prestations des ADC ; c'est d'abord la ponctualité de l'ADC dans la CRD, ensuite la qualité des rapports fournis et enfin la qualité des rapports humains entre l'ADC, le conseil communautaire et la population locale ».

Cependant, tous soutiennent que l'analphabétisme des populations rurales constitue un obstacle majeur à la mise en oeuvre de la stratégie de communication de l'ADC en particulier et du PACV en général.

* 30 Il y a trois animateurs villageois (AV) dans chaque district de la CRD. Leur choix répond à des critères dont : être capable de lire et écrire en français et en poular (caractères coraniques harmonisés), être disponible et avoir une certaine crédibilité auprès des populations.

* 31 Ces supports modernes de communication ne sont pas utilisés par les ADC dans la CRD. Selon eux, mêmes les spots publicitaires du PACV qui passent sur les ondes de la radio rurale sont rarement écoutés par les populations de Diari. Quant à la vidéo, elle est inexistante.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand