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L'application de la convention d'Ottawa de 1997 dans un environnement émergent des conflits (cas de l'angola et de la RDC)

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par Augustin MANGEMOSI LUWAWU
Université Libre de Kinshasa - Licence en Relations Internationale 2007
  

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Section 2. l'APERCU HISTORIQUE DES CONFLITS ARMES

EN ANGOLA ET EN RDC.

2.1. L'ANGOLA

2.1.1. La Politique intérieure

Un fort mouvement indépendantiste se développe dans la province portugaise de l' Angola au cours des années 60 et 70. Le Portugal intervient militairement, mais la révolution des oeillets, qui bouleverse le pays en 1974, favorise l'accession de l' Angola à l'indépendance l'année suivante. Des divisions entre les différentes factions entraînent une guerre civile. Le Mouvement populaire de libération de l' Angola (MPLA), d'obédience communiste, prend le pouvoir.

Mais des conflits armés persistants avec les rebelles de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l' Angola (UNITA), conjugués à une économie fragile et des famines récurrentes, plongent le pays dans le chaos. Des accords de paix conclus au cours des années 90 et la présence de troupes de l'Organisation des Nations unies (ONU) ne suffisent pas à enrayer complètement la violence jusqu'à la mort du Docteur Malherho SAVIMBI en 2002.(101(*))

2.1.2. La Politique extérieure

L'accession de l' Angola à l'indépendance, en 1975, est suivie par le départ de milliers de Portugais. La lutte entre les factions qui cherchent à prendre le pouvoir est marquée par l'intervention des protagonistes de la guerre froide. Alors que le Mouvement Populaire de Libération de l' Angola (MPLA) bénéficie du support de l' Union des Républiques Socialistes Soviétiques ( URSS) et de milliers de soldats cubains, l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l' Angola (UNITA) compte pour sa part sur l'appui des États-Unis. La présence de sécessionnistes namibiens en territoire angolais a provoqué également l'intervention de l' Afrique du Sud.

L'évolution de la situation internationale favorise la signature d'un accord entre les pays impliqués dans le conflit, en 1988. L'Organisation des Nations Unies (ONU) prend aussi part aux initiatives de paix visant à mettre un terme à la guerre civile au cours des années 90.

2.1.3. L'intervention cubaine en Angola

À la fin de 1975, le G ouvernement marxiste d' Angola est menacé par une offensive de l' Afrique du Sud qui appuie l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l' Angola (UNITA). À la demande de l'URSS, Cuba dépêchera des troupes sur place. Elles joueront un rôle déterminant dans la victoire du régime d'obédience marxiste léniniste et pro-sovietique en place.

En novembre 1975, L'URSS se porte au secours de l' Angola. Son gouvernement de gauche, qui est dirigé par le Mouvement Populaire de Libération de l' Angola (MPLA), fait face à une large offensive de l' Afrique du Sud et de l'UNITA, un mouvement de guérilla pro-occidental soutenu notamment par les États-Unis. Ne voulant pas intervenir directement, l' Union des Républiques Socialistes Soviétiques ( URSS) demande à son allié cubain de le faire. L' URSS assume les coûts de l'opération, dont un pont aérien qui sert à transporter 36 000 soldats cubains en Angola.

Ces troupes ont arrêté l'offensive de l'UNITA. L'intervention cubaine ne se limitait pas à l' Angola. Un contingent de conseillers est également envoyé au Mozambique, en 1975, et en Éthiopie, en 1977, afin de venir en aide à un gouvernement de gauche. Des Cubains épaulent aussi les forces de Robert MUGABE en Zambie et entraînent des membres du Congrès National Africain en Rhodésie.

Entre 1975 et 1989, l'on évalue à plus de 2 000 le nombre de Cubains qui perdront la vie en Afrique. CUBA apporte également une aide économique et médicale à ses alliés du Continent noir. En 1982, par exemple, 10 000 travailleurs de la construction serviront en Angola. Des écoles secondaires seront même construites à Cuba pour former des étudiants angolais, éthiopiens et mozambicains. Les Cubains joueront un rôle majeur en Afrique pendant la Guerre froide. En tout, 500 000 d'entre eux y seront impliqués d'une façon ou d'une autre. Cette présence prendra fin avec l'effondrement du bloc communiste, à la fin des années 1990.

2.1.4. La Signature d'un traité sur le conflit en Angola

Le 22 décembre 1988, en présence du Secrétaire d'État américain George SHULTZ, les ministres des Affaires Etrangères de l' Angola, de Cuba et de l' Afrique du Sud, réunis au quartier général de l'Organisation des Nations unies (ONU), signent le Traité de New York. Ce double accord garantit le retrait des troupes cubaines de l' Angola en échange de l'indépendance de la Namibie.

Au cours des années 1980, le Président angolais José Eduardo dos SANTOS, soutenu par Cuba et l' Union des Républiques Socialistes Soviétiques ( URSS), réalise qu'une victoire militaire contre les rebelles de l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l' Angola (UNITA), soutenue par l' Afrique du Sud et les États Unis, est improbable. La bataille de Cuito Cuanavale ( Angola), en janvier 1988, qui s'avère peu concluante, favorise la voie diplomatique.

L' Angola accepte d'assister à une série de rencontres organisées par Chester CROCKER, l'assistant Secrétaire d'État américain pour les Affaires africaines. Ces rencontres visent à trouver une solution à la guerre d' Angola qui dure depuis 1975. Les parties invitées aux discussions sont Cuba, l' Angola et l' Afrique du Sud. D'entrée de jeu, le Président dos SANTOS affirme fermement qu'il n'acceptera jamais un règlement reconnaissant Jonas SAVIMBI et sa guérilla de l'UNITA. Le 8 août 1988, les trois parties s'entendent à Genève sur un cessez-le-feu. Puis, 13 décembre, un consensus se dégage à Brazzaville.

La solution acceptée par les ministres des Affaires Etrangères de l' Angola, de Cuba et de l' Afrique du Sud, comprend deux accords. Le premier prévoit que l' Afrique du Sud abandonne le contrôle de la Namibie, qui deviendra indépendante. Le second oblige Cuba à retirer ses 50 000 hommes de troupes de l' Angola avant le 1er juillet 1991. Les accords sont signés le 22 décembre 1988 à New York. Il ne mettent cependant pas fin au conflit armé en Angola qui a fait plus de 300 000 morts et 1,5 millions de déplacés.

C'est pourquoi le 1er décembre 2000 dans son intervention prononcée, M. Jean-David LEVITTE, Représentant permanent de la France aux Nations unies, parle du rôle des diamants dans les conflits armés (New York) en affirmant: « L'Angola est le premier d'entre eux. Au cours de la dernière décennie, le trafic illégal de diamants a rapporté à l'Unita plus de 3 milliards de dollars. Cet argent lui a permis de poursuivre sa lutte armée. ».(102(*))

2.1.5. La signature d'un accord de paix en Angola

Le 04 Avril 2002 à Luanda, capitale de l' Angola, les Forces gouvernementales angolaises (anciennement le Mouvement Populaire de Libération de l' Angola) et l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l' Angola (UNITA) signent un accord mettant fin à plus de 27 ans de guerre civile.

Un point tournant dans la guerre civile en Angola survient le 22 février 2002 lorsque le chef de l'UNITA, Jonas SAVIMBI, est assassiné par les forces gouvernementales. Le 30 mars suivant, l'UNITA signe sa reddition en présence de représentants de l'Organisation des Nations unies (ONU), de la Russie, des États-Unis et du Portugal. Puis, le 3 avril suivant, à la veille de la signature d'un cessez-le-feu permanent, le président José Eduardo Dos SANTOS promet le retour à des élections libres le plus rapidement possible.

Pour sa part, l'Unita rend définitivement les armes et espère entrer dans le processus démocratique en formant à nouveau un parti politique. Le 4 avril, le Président Dos SANTOS et le Secrétaire Général de l'UNITA, Paolo LUKAMBA, successeur de Jonas SAVIMBI, signent un accord de paix. Il prévoit l'amnistie pour l'ensemble des combattants, ainsi que l'intégration des rebelles de l'UNITA au sein des forces gouvernementales.

Après de nombreuses tentatives infructueuses d'en arriver à un accord, il semble que l'entente du 4 avril pave la voie à une paix durable. La guerre civile déchire l' Angola depuis la proclamation de l'indépendance, en 1975. Elle a coûté la vie à près d'un million de personnes sur une population de 12 millions d'habitants, en plus de forcer le déplacement de plus du tiers de la population angolaise.

2.2. LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

2.2.1. La Politique intérieure

Des négociations avec les dirigeants belges précède la proclamation d'indépendance du Congo, en 1960. Les premières années du jeune pays se déroulent dans le chaos. La sécession du Katanga, une province riche en ressources minières, est à l'origine d'un conflit déchirant. Un bras de fer se joue entre le Président Joseph KASA VUBU et le Premier Ministre Patrice LUMUMBA, qui sera assassiné, alors que des troupes belges et les casques bleus de l'Organisation des Nations unies (ONU) intervient sur le territoire.

À partir de 1965, le Congo réunifié - qui devient le Zaïre en 1971 - est dirigé de façon autoritaire par MOBUTU SESE SEKO KUKU GBENDU WA ZABANGA et le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), l'unique parti. La contestation, qui gagne en importance à la fin des années 80, force le régime à adopter des réformes démocratiques, dont la tenue d'élections multipartites. C'est toutefois une rébellion, née dans le contexte d'un conflit régional, qui permet à Laurent-Désiré KABILA de renverser MOBUTU, en 1997. Il instaure à son tour un régime autoritaire, mais les années après, il est assassiné, et son fils prend les commandes du pouvoir.

2.2.2. La Politique extérieure

Dans le contexte chaotique qui suit la proclamation d'indépendance de 1960, des troupes belges et des casques bleus de l'Organisation des Nations unies (ONU) sont déployés sur le territoire congolais. La stabilité apportée par le Président MOBUTU SESE SEKO, qui dirige le pays avec fermeté à partir de 1965, lui attire le soutien de l'Occident, inquiet de la situation dans cette région de l'Afrique. La France apporte même un appui militaire au Président lorsque des troubles domestiques éclatent en 1977 et 1978.

Avec le démembrement de l' Union des Républiques Socialistes Soviétiques ( URSS) et la fin de la guerre froide, le Zaïre est pressé avec de plus en plus d'insistance à adopter des réformes démocratiques. Bénéficiant du support de pays voisins, entre autres le Rwanda et l' Ouganda, la rébellion que dirige Laurent Désiré KABILA parvient à renverser MOBUTU en 1997. Le régime qu'il instaure crée cependant des antagonismes avec ses anciens alliés qui dégénèrent en un autre conflit qui implique plusieurs pays de la région.

2.2.3. Aperçu historique

En R.D.C, les conflits se sont multipliés d'une manière incompréhensible et même des groupes armés se sont implantés partout à l'Est du pays, causant la mort et la désolation parmi les populations et détruisant la faune et la flore du pays, sans oublier les mines antipersonnel dont les conséquences sont incalculables sur la société. Deux armées étrangères (Rwandaise et Ougandais) se sont affrontées sur le sol Congolais sans crainte et ont tué des autochtones, comme s'ils étaient des vaches, c'est au mépris des règles internationales relatives à l'intangibilités des frontières. (103(*))

De notre recherche, il est très difficile de parler de tous les conflits qui ont endeuillé la RDC, raison pour laquelle nous retenons la guerre dite « d'agression ou de sanction» et le conflit armé en Ituri avec l'implication des mines antipersonnel, parce que le champ des conflits armés de la RDC est vaste et les acteurs sont plus nombreux que dans d'autres conflits du monde. D'ailleurs KISSINGER l'a prédit, s'il n'y a pas une bonne politique extérieure au Congo, « alternative au statu quo territoriale réside dans un conflit brutal et sans fin ». (104(*))

Parlant des conflits interétatiques et de la nationalité dans « l'approche globale de la cure d'âme de la nation Congolaise, lors des journées de réflexion chrétienne, le Professeur BIYOYA dit : « le mal dont souffre la nation Congolaise est la difficile coexistence communautaire par suite des revendications identitaires contradictoires ». (105(*)) Les difficultés de coexistence communautaire seraient dues à la jalousie et à l'hostilité.

2.2.4. DES CONFLITS ARMES INTERNES INTERNATIONALISES

Selon Pietro VERRI, un conflit armé non international « peut s'internationaliser dans les hypothèses succinctes (106(*)) :

Ø l'Etat victime d'une insurrection reconnaît les insurgés comme belligérants ;

Ø un ou plusieurs Etats étrangers interviennent avec leurs propres forces armés en faveur d'une des parties ;

Ø deux Etats étrangers interviennent avec leurs propres forces armées respectives, chacun en faveur d'une des parties.

.1. DE LA GUERRE DITE « D'AGRESSION OU DE SANCTION »

Le soutien incontestable et inconditionnel des pays voisins dans l'Armada révolutionnaire visant à évincer le maréchal MOBUTU du pouvoir en 1997 avait un agenda caché de la part des parrains occidentaux, avec des sous-traitants africains, dont l'Ouganda et le Rwanda pour confisquer partiellement, sinon totalement la R.D.C de sa souveraineté et menacer son intégrité territoriale.

En 1998, le manque de démocratie du régime en place avait détruit l'estime dont celui-ci jouissait sur le plan intérieur et à provoquer son isolement sur le plan international avec comme conséquence, le conflit militaire du 02 Août 1998 entre lui et ses anciens alliés de la guerre de libération de 1996 - 1997, mais aussi avec toutes les forces politiques acquises au changement parce qu'il ne voulait rien comprendre des acquis issus de la conférence nationale souveraine en imposant un régime autoritaire et en bloquant les libertés politiques.

A. L'origine du Conflit

· L'afflux massif des réfugiés hutu Rwandais en 1994 consécutif à la prise du pouvoir à Kigali par des Tutsi, a exacerbé le problème de sécurité à la frontière commune entre le Rwanda et la R.D.C

· Les actions de la rébellion Ougandaise (Armée du Seigneur) aux abords des frontières communes entre l'Ouganda et la R.D.C sont également un facteur de l'instabilité et des troubles dans la région des Grands Lacs Africains.

· Le Président Laurent Désiré KABILA remanie son gouvernement au mois de juillet et limoge son chef d'état-major, James KABAREBE, un Tutsi rwandais ; et le 26 juillet, le gouvernement congolais ordonne aux soldats Rwandais de quitter le pays par motif d'un coup d'Etat imaginaire en gestation et cela provoqua le désordre dans le chef des Alliées d'hier.

· Le contrôle des ressources naturelles de toute la sous région des Grands Lacs Africains avec l'implication des firmes et sociétés multinationales dans le but d'exploiter les espaces sous contrôle des rebelles et autres groupes armés opérant sans respect de droits de l'homme.

Telle est l'origine de la guerre aux dimensions importantes et inquiétantes, mettant les provinces de la R.D.C en guerre avec la violation des droits fondamentaux des congolais et des règles élémentaires du droit international humanitaire, les pillages des ressources du sol et du sous-sol Congolais comme l'a souligné le Panel de l'ONU, etc.

B. Les causes de l'Agression

La communauté internationale était scandalisée par l'élan nationaliste de façade d'un certain L.D.KABILA, car pour eux le Président KABILA devrait être une marionnette et non un comptable de la gestion de l'Etat. Elle était scandalisée du faite de l'assurance dont il parlait pour faire développer le pays sans l'apport des institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International).

Le Rwanda et l'Ouganda espéraient assurer le développement et l'enrichissement de leurs pays et surtout de leurs principaux généraux à travers le pillage des ressources de la R.D.C sans contrôle et que personne ne puisse lever le petit doigt pour réclamer.

De notre point de vue, trois aspects répertoriés ont causé cette agression, à savoir : les convoitises des richesses de la RDC, la situation intérieure du Rwanda avec l'aspect identitaire des « Banyamulenge », la densité de la population en quête de l'espace vital et le manque de démocratie et d'Etat de droit au Congo.

La RDC a beaucoup de ressources qui lui donne un rôle stratégique dans les décennies à venir. Car comment comprendre que la forêt du bassin du Congo, la plus vaste du monde après l'Amazone soit pratiquement inviolée et intact et le fleuve Congo est le seul à présenter, en cours inférieur, une forte fente qui lui donne une puissance hydroélectrique, dont l'énergie potentielle est de 370 milliards de kilowattheures. (107(*))

C'est la classe politique Congolaise depuis 1960, qui ouvre la porte aux étrangers afin de venir nous piller, spolier et créer les conflits sans raison en vue de maintenir leurs plans en place. H. NGBANDA a dit « c'est la classe politique Zaïroise qui a ouvert la porte à la Belgique pour frapper au coeur même du pouvoir. N'oublier pas que c'est cet embargo qui, plus tard, a affaibli le Congo face au Rwanda et à l'Ouganda » (108(*)). Ce qui laisse dire que le Congo est l'otage des puissances étrangères qui, se sont liguées pour le maintenir dans le colonialisme sans nom, afin de le piller de fonds en comble.

Le pouvoir AFDL a anéanti le décor démocratique planté par la CNS de 1991 - 1997, mais pire encore le pouvoir s'est fait des ennemis en son sein. Il régnait un sérieux climat de conflit de compétence entre d'une part, KABILA et James KABAREBE alors chef d'Etat major général des forces armées Congolaises et représentant personnel de Paul KAGAME, véritable tombeur de MOBUTU, et d'autre part entre KABILA et l'AFDL qu'il taxa de : « conglomérat des opportunistes et d'aventuriers, foyer de médiocrité enclin à la course effrénée du pouvoir, à l'enrichissement rapide, à la rapine, au pillage des biens d'autrui ou vol organisé. L'afdl était loin d'être l'avant-garde du mouvement de libération de notre peuple ». (109(*))

C'est alors qu'un certain 02 août 1998, la République Démocratique du Congo est agressée par des militaires venus du Rwanda, ayant à leur tête le général James KABAREBE. Comme lors de la première guerre et c'est avec le silence approbateur des puissances Etrangères dont les Etats-Unis d'Amérique en tête et qui malheureusement n'a jamais signé la convention d'Ottawa sur les mines Antipersonnel.

Les pays protagonistes n'ont pas respecté les accords signés avec la RDC, contrairement à la Convention de Vienne sur les traités, dans ses articles 26 et 27, et continue jusqu'aujourd'hui à menacer la paix intérieure du Congo (110(*)), or la conclusion d'un traité suppose « la concordance des volontés des parties sur l'objet et le but du traité ». (111(*))

2 les CONFLITS ARMES EN ITURI

Jamais dans l'histoire de la RDC devenue indépendante, un conflit soit- il ethnique, avait pesé une menace sur la paix et la sécurité internationales. C'est à dire un conflit n'a jamais focalisé autant d'attention de la communauté internationale à travers les Nations Unies. Compte tenu de l'intensité de la crise, mais surtout aussi du rôle géographique de la région et des immenses ressources minières qui s'y trouvent, J.P. BEMBA écrit : « cela tiendrait du tragi-comique si les rivalités entre leaders ne dégénéraient pas en tensions inter- ethniques. Dans l'Ituri, les milices pro-Mbusa et pro-Wamba s'entretuent au point de provoquer une reprise du conflit Hema-Lendu, chacune des ethnies ayant choisi son camp ». (112(*))

a. L'Historique

L'Ituri est l'un des plus vastes Districts de la province Orientale, dans le Nord- Est de la RDC ; il est peuplé d'environ 4,5 millions d'habitants, selon des chiffres fournis par des Agences opérants sur terrain(1)sur une superficie de près de 65.569 Km². Les principaux groupes ethniques de la région sont composés de : Alur (500.000 Hab.) de Hema (160.000 habitants), de Lendu (750.000 hab.), de Ngiti (100.000 hab.) de Bira (120.000 hab.), et de Ndo-Okebo (100.000 hab.).(113(*))

Les Alur sont toujours considérés comme l'ethnie la plus représentative, mais d'autres sources montrent que ce sont les Lendu qui dominent la région. Mais il y a aussi un groupe le plus petit de tous : les pygmées qui, au cours de cycles migratoires des 16eme et 17ème siècles, se sont éparpillés à travers la région du Nil- Soudan -Grands lacs jusqu'au Nord- Est de la Province Orientale formant des sociétés segmentaires.

Il est évident que les sociétés structurées, avec un pouvoir politique hiérarchisé, prirent les dessus sur les autres ce qui explique les altercations intempestives sur l'appropriation et la gestion des terres entre les différents groupes. Ce sont les activités économiques qui différenciaient les populations de l'Ituri, Les Pygmées étaient identifiés à la chasse, les Lendu à l'agriculture, les Hema à l'élevage.

Les conditions climatiques sereines de la région offrent à l'Ituri une agriculture abondante. Le sol et le sous- sol riche en minerais mettent l'Ituri sur la sellette. Ils referment des essences forestières recherchées. L'or, le diamant, le coltan, le café sont cités parmi les richesses naturelles exploitées. (114(*))

b. Les causes des conflits

v . Les causes lointaines

La promulgation de la loi foncière sous MOBUTU, déconsidérée en 1973, a eu une double conséquence : toutes les terres, vacantes ou non, furent déclarées propriétés de l'Etat et, la loi coutumière fût mis à coté au profit de transactions foncières comme source légale de droits fonciers sans accorder un quelconque statut aux terres coutumièrement occupées.

La promulgation de cette loi a produit un instrument puissant pour modifier d'avantage la structure sociale de l'Ituri ; le rejet de la notion de Droits fonciers traditionnels a introduit la possibilité pour des groupes sans doits fonciers de s'en doter et de s'en approprier.

En avril 1990, les politiciens locaux en Ituri qui étaient en quête d'une base pour le nouveau pouvoir, ont aussi commencé à exploiter les vieilles tensions non résolues parmi les communautés de la place. Le concept « Ethnicité » est devenu une arme puissante de mobilisation politique, parce qu'elle était la base matérielle pour exprimer les liens particuliers entre les politiciens et leurs communautés constituantes. La référence de chaque politicien à l'appartenance ethnique devient un moyen crucial de peser sur l'échiquier politique National.

v . Les causes immédiates

Avec la fin du système Mobutu, non seulement ces mécanismes locaux de résolution de conflits ont disparu, mais des nouveaux acteurs ont commencé à dominer la scène. Depuis la rébellion de l'AFDL, différentes milices armées locales et étrangères ont pris place et ont commencé à opérer en Ituri pendant que les armes légères ont commencé à proliférer. « Etant donné le déclin général de l'économie à la fin du règne de MOBUTU et l'importance de l'ethnicité en tant que force déterminante de la violence, le ressentiment local entre les éleveurs Hema et les agriculteurs Lendu depuis 1999 a monté d'un cran et parvenu à être lié au niveau supérieur, et au niveau régional du conflit en RDC »(115(*))

Le Rapport des Experts de l'ONU du 21octobre 2002 indique que : « le conflit armé qui oppose actuellement les membres des clans de Hema et des Lendu découle en partie, des tentatives de politiciens et hommes d'affaires influent visant à accroître les avantager qu'ils tirent des activités commerciales ». (116(*)) L'activité commerciale est florissante en Ituri. Les Etats Voisins et les firmes multinationales, trouvent en cette zone un important marché de trafic d'armes avec l'existence des diverses milices tribales ; mais la convoitise des richesses du sol et du sous-sol de l'Ituri fait que les Etats Etrangers s'y battent par des milices interposées.

D'après Human Right Watch (Rapport au 17 Octobre 2002) : « Des massacres, des viols non armés ont été perpétrés, ordonnés ou cautionnés par des dirigeants qui exploitent des questions d'appartenance ethnique pour acquérir ou préserver un pouvoir économique et politique en Ituri » (117(*)), le contrôle de l'Ituri oppose plusieurs milices rivales qui veulent entendre leur voix sur l'échiquier national, chacune de ces milices veut avoir une part ou un rôle à jouer dans le champ politique Congolais.

D'après Amnesty International, « Les extrémistes précédemment marginalisés au sein des différents groupes ethniques jouent aujourd'hui un rôle de premier plan alors qu'une haine très vive ne cesse de se renforcer» (118(*)), et les deux groupes antagonistes se sont identifiés aux Hutu (Lendu) et Tutsi (Hema), ce qui attise encore le feu dans cette partie du territoire Congolais avec la complicité étrangère, à la faveur de l'une ou de l'autre camp.

c. Les forces en présence

Les milices armées en Ituri sont l'oeuvre des personnalités civiles et militaires vraisemblablement de l'Ouganda, et aussi du Rwanda dont les armées ont combattu sur le sol Congolais (1998 - 2003) au cours des ses cinq dernières années, mais aussi des multinationales oeuvrant sous couvert de ces milices. Les groupes armés sont constitués sur base d'ethnicité et du communautarisme.

Ces groupes sont tous accusés par les Organisations Internationales des droits de l'Homme de violences massives des droits de l'Homme et notamment des massacres, viols, pillages , extorsions dans le chefs des civils d' autres ethnis.(119(*))

.3. CONFLITS ARMES À L'EST DE LA RDC

a. Le rappel

A en croire les statistiques que vient de publier l'Ong International Rescue Committee (IRC), la guerre de 1998 à 2003 a fait directement ou indirectement 5,4 millions de morts en République Démocratique du Congo. La même source signale que de janvier 2006 à avril 2007, le pays a perdu 727.000 âmes. Ce qui donne globalement 6,127 millions de morts.
Dans l'histoire de notre planète, le conflit congolo-congolais est le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. (120(*))

A cause de la persistance de l'insécurité, des maladies, de la malnutrition et des conditions précaires d'existence, la RDC continue d'enregistrer la moyenne de 45.000 décès par mois.(121(*)) Les enfants de moins de cinq ans sont signalés dans le lot des personnes les plus vulnérables.
On aurait pu éviter tant de morts si, à l'éclatement de chaque conflit armé, les « belligérants » allaient tout droit à la table de négociation.

Hélas, tel n'est pas l'entendement de différents hommes forts des régimes politiques en RDC et des dissidents qui recourent aux armes pour exercer leur droit à la jouissance du « gâteau » national qu'est le pouvoir.

Pour les populations de l'Est de la RDC, les deux Kivu sont les provinces parmi les plus meurtries par la longue décennie de conflits qui ont ravagé la RDC, avec la région de l'Ituri. L'année 2007 qui était synonyme d'immenses espoirs de paix, de sécurité et de développement ne fut pourtant qu'une année noire d'espoirs déçus et des grandes souffrances.

Le bilan humanitaire de l'année écoulée pour la seule province du Nord Kivu est apocalyptique. Depuis le début de l'année, mais en particulier comme l'a souligné la Mission d'Observation des Nations Unies au Congo MONUC en sigle, «  les combats opposant les forces de l'armée gouvernementale (FARDC) et les dissidents de Laurent NKUNDA, mais aussi ces derniers et d'autres groupes armés locaux et étrangers, ont jeté sur les routes plus de 430.000 civils, ce qui porte le nombre total de déplacés internes dans la province à quelques 800.000 personnes. »(122(*))

Au cours de l'année 2007, au Nord, mais aussi au Sud Kivu, les violations des droits de l'homme ont pris une ampleur égale à celles perpétrées pendant les moments les plus durs de la guerre, s'illustrant par des multiples attaques contre les populations civiles, l'utilisation de ces dernières comme boucliers humains, des viols de milliers des femmes et des filles y compris des jeunes garçons, le recrutement et le re-recrutement des enfants par centaines ou par milliers par les groupes armés, des pose de mines antipersonnel pour traumatiser la population à ne pas vaquer à ses occupations domestiques près des champs, sources d'eau, etc..., les arrestations et exécutions sommaires, instrumentalisation et exacerbation de tensions intercommunautaires et ethniques ont endeuillé encore plus cette partie de la RDC.

2. Les causes et acteurs en présence

La République Démocratique du Congo est un pays émergent de conflit, bien que des poches de résistance subsistent toujours par manque de l'autorité de l'Etat. Au-delà des multiples accords de paix et autres traités ou protocoles, conclus entre les parties belligérantes, la sécurité internationale dans l'Est du pays ( Ituri, Sud-Kivu, Nord-Kivu, Province Orientale, Maniema...), et dans la région des Grands lacs, continue d'être menacée.

Cette situation résulte de l'enchaînement de plusieurs facteurs qui trouvent leur dynamique initiale dans les facettes peu reluisantes du passé colonial belge. Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, l'affaiblissement du Zaïre de MOBUTU, miné par la corruption et les dissensions politiques, a créé au coeur de l'Afrique un ventre mou, qui a permis de libérer, après avoir été longtemps plus ou moins contenus, les haines attisées par les antagonismes ethniques au Rwanda et au Burundi, antagonismes nés de la distinction identitaire opérée entre Hutu et Tutsi, par une Belgique coloniale, alors en charge de la gestion de ces territoires, pour des fins purement administratives. (123(*))

Plusieurs façons de voir s'affronter alors quant aux causes des tragédies de la région et au rôle joué par le Front Patriotique Rwandais. Pour certains, comme l'ancien ministre de la Défense du Président MOBUTU, ainsi que les proches de l'ancien Gouvernement Rwandais, le génocide Rwandais apparaît comme le premier acte d'une dynamique de déstabilisation de l' Afrique centrale , qu'on soupçonne planifiée, afin d'aboutir à une reconfiguration du tracé des frontières issue initialement de la Conférence de Berlin de 1885.

Les conflits armés dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) sont motivés par le besoin du coltan pour les industries des pays du Nord produisant des téléphones portables et des ordinateurs. « Le besoin de coltan a alimenté la guerre et l'insécurité », a précisé monseigneur Xavier François MAROY (archevêque de Bukavu, chef-lieu du Nord Kivu), prélat catholique, dans une interview accordée à l'APIC (Agence de Presse Internationale Catholique). (124(*))

Avec le développement rapide de ces productions de masse, il fallait que l'on trouve le plus vite possible une grande quantité de col tan exportée sans taxe ni frais de douane, et donc à moindres frais, a expliqué l'archevêque de Bukavu, ajoutant qu'il fallait tuer des milliers de Congolais pour arriver à cette fin.

Le prélat catholique ne s'est pas hasardé à préciser que derrière des mains Congolaises, Rwandaises et Ougandaises, commises à cette besogne, se planquent des multinationales d'Europe et des Etats-Unis d'Amérique comme d'autres pays industrialisés, dirigées par des personnalités à première vue honorables mais qui, en réalité, doivent être assimilées à des criminels de guerre, que la RDC devra un jour traduire en justice.

* 101 http://perspective.usherbrooke.ca/bilan

* 102 http://www.europa-eu-un.org/articles/fr/article_403_fr.htm

* 103 KITIMA, K., A., « République Démocratique du Congo face à la sécurité internationale : la problématique de la sécurité aux frontières Orientales, conférence, ULK, Kinshasa, 1999.

* 104 KISSINGER, H, Diplomatie, Ed. Fayard, Paris, 1996, p.725.

* 105 JRC, « Restauration de la nation Congolaise : réflexions et stratégies chrétienne », Ed. Logos-Rhema Publishers, Kinshasa, Octobre 1997, p. 87.

* 106 VERRI, P, Op.Cit, p.37.

* 107 WISLET, José, la guerre d'agression et ses conséquences socio - politiques et économiques sur la population de la République Démocratique du Congo, TFC, U.L.K, 2003-2004.

* 108 NGBANDA, H, Interview, in journal le potentiel N° 3507 du mardi 23 août 2005.

* 109 MANGEMOSI, L., A., Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Congo, AFDL, Travail Pratique, histoire politique du Congo, G.1, R.I, ULK, Kinshasa, 2003-2004, p.7, inédit.

* 110 Convention de Vienne sur les Droits des traités conclue à Vienne le 23 Mai 1969.

* 111 BOONGI, E., E., Droit international public, Cours inédit, G.2, R.I, ULK, Kinshasa, 2004-2005.

* 112 BEMBA, J, P, Le Choix de la liberté, Ed. Venus, Gbadolité, 2004, p.155.

* 113 TSHIMANGA, ITURI, le temps de la paix ? Que sait-on de l'Ituri, havre de paix devenu un foyer de tensions, Monuc-magazine, mai-juin 2005, N°23, p.14.

* 114 TSHIMANGA, ITURI, Op.cit., p.15.

* 115 VLASSROT, K., et RACYMAEKERS, T., histoire du conflit local, in Monuc-magazine, mai-juin 2005, N°23, p.17.

* 116 TSHIMANGA, J, Op.cit, p.14.

* 117 Idem, p.15.

* 118 Ibidem.

* 119 HUGEUX, V, les sources du regain de violence, extrait du reportage, in le journal Express, Mai 2005, Monuc-magazine, p.19.

* 120 www.theirc.org/resources/Communique_de_Presse.pdf

* 121 www.grandslacs.net/doc/3742.pdf

* 122 WILDENBERG, S, 2007 : Noir bilan et espoirs déçus pour les populations des Kivu, in le Monuc Bulletin, Janvier 2008, p.3.

* 123 www.wikipedia.org/violation des droits de l'homme en RDC.

* 124 http://lesignalducontinent.over-blog.com/article-14214250.html

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius