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Le projet de zone monétaire unique en afrique de l'ouest: fondements, état des lieux et analyse prospective

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par Souleymane DABONE
Institut Diplomatique des Relations Internationales (IDRI) - Diplôme d'Etudes Superieures en Diplomatie et Relations Internationales 2007
  

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I.2. Le renouveau de la théorie des ZMO

I.2.1. La flexibilité des prix

Lorsque la flexibilité des prix et celle des salaires sont effectives d'une région à l'autre, l'ajustement par les taux de change devient presque inutile, dans la mesure où chômage et inflation ne peuvent pas être régulés en faisant recours au taux de change.

I.2.2.Le degré d'intégration des marchés financiers

Dans la période de détermination du change liée surtout aux capitaux, les candidats à l'Union monétaire en plus d'être attentifs à leurs relations commerciales, doivent l'être pour leurs relations financières. La raison en est que la zone monétaire optimale impliquera presque nécessairement des transferts compensateurs permettant de rééquilibrer les balances des paiements des nations concernées. L'intégration financière pour cela devra donc être suffisante entre les espaces concernés. C'est la conclusion à laquelle aboutit Ingram (1969) en faisant le lien entre zone monétaire optimale et intégration financière. Pour lui, plus l'intégration financière entre les pays candidats est forte, plus les déficits pourront être financés aisément et sans variations perturbatrices significatives du change ou des taux d'intérêt. Le choix des changes flexibles serait légitime pour ces pays, dans la mesure où les cours de change seraient stables ou « prédictibles ». Il note par contre que lorsque l'intégration financière est faible, les autorités auront intérêt à choisir des changes fixes pour éviter l'instabilité des cours de change.

I.2.3. La similarité des taux d'inflation (Fleming)

En 1971, Fleming constate que la similarité des taux d'inflation sur une certaine période de temps entre différents pays induit des conditions d'échange stables et par conséquent réduit le besoin d'ajustement du taux de change. Pour lui, des taux d'inflation sensiblement différents selon les pays, pourraient être source de pouvoirs d'achats divergents et entraîner le recours à l'instrument taux de change pour corriger les écarts.

Contrairement aux critères précédents, celui-ci suggère non pas un changement microéconomique, mais plutôt un changement macroéconomique parce que les différences de taux d'inflation résultent de différents facteurs comme les disparités dans le développement structurel entre pays, la diversité d'institutions du marché du travail, les différences dans les politiques économiques ou la diversité de préférences sociales comme l'aversion à l'inflation.

D'autres critères tels que la notion de bien public qu'est l'espace intégré (Kindleberger, 1986) ; le rôle des stratégies et des biens finals respectifs des autorités en présence (Hammada, Canzoneri et Gray, 1980) ; l'identité dans les préférences de structures qui expliquerait que même sans structures économiques identiques, les préférences communes en vues de les construire suffisent à justifier la perspective d'intégration (Bourguinat, 1973) et enfin la symétrie dans l'absorption des chocs sont identifiés comme pouvant expliquer la construction de zones monétaires. Ce listing des nouveaux critères n'est pas exhaustif du fait que ces critères ne font pas l'unanimité parmi les économistes. Par exemple, en ce qui concerne la symétrie dans l'absorption des chocs, Ouédraogo (2003) estime qu' avec la centralisation des réserves de change, qui permet de faire face à des difficultés ponctuelles que rencontreraient certains pays, la convergence économique comme critère des zones monétaires optimales n'apparaît pas pertinente. En effet, « placé dans le contexte d'une union monétaire, la centralisation des devises permet à chacun des membres de l'Union , le cas échéant d'un choc asymétrique défavorable, une stabilisation en douceur, réduisant ainsi l'ampleur des fluctuations qu'engendrerait une politique de « stop and go » sur les marchés externes » (Ouédraogo, 2003).

I.3. Les insuffisances de la théorie des ZMO

La théorie des ZMO, si elle offre un tremplin valable pour apprécier une zone monétaire, n'en constitue cependant pas un cadre opérationnel pour la construction de zones monétaires. C'est à ce constat qu'est parvenu Tavlas (1994), pour qui la théorie des zones

monétaires optimales n'offrait pas un cadre unifiant. Avec la combinaison des critères de la théorie, les frontières de la zone monétaire changent radicalement.

En effet, si une région très ouverte peut favoriser l'intégration monétaire selon McKinnon, cette région peut connaître une faible mobilité des facteurs de production, qui selon Mundell n'est pas en faveur de la constitution d'une union monétaire. De plus, Tavlas note un problème d'inconsistance dans la théorie traditionnelle qui se traduit par le fait que si un petit pays « plus ouvert » économiquement, a intérêt à opter pour une zone monétaire, selon la théorie de McKinnon ; ce même pays s'il connaît une production peu différenciée, aura intérêt à conserver l'instrument de change, selon Kenen.

Ces limites de la théorie renforcent l'option de certains auteurs comme Ishiyama (1975) qui a suggéré une analyse coût-bénéfice pour chaque pays du point de vue de son propre auto-intérêt et bénéfice, avant toute entreprise d'unification monétaire.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld