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La théorie des cycles dans la controverse entre Keynes et Hayek

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par Ousmane Thiané DIOP
Paul Cezanne Aix en Provence - Master II Philosophie Economique 2007
  

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CHAPITRE I

Philosophie générale de Hayek et de Keynes

Section I : BIOGRAPHIE DE Keynes

De biographie, certainement celle qu'en a fait Caldwell sur Hayek et qualifiée par le Professeur Bornier d'une « probable nouvelle catégorie en histoire de la pensée » aurait pu nous inspirer17(*). Cependant, faute de l'avoir assez tôt lue, nous sommes resté dans ce qui ce faisait traditionnellement.

John Maynard Keynes est né à Cambridge le 05 juin 1883, l'année de la mort de Marx et de la naissance de Schumpeter, dans une famille de la moyenne bourgeoisie18(*) intellectuelle. Son père John Neville Keynes (1852-1949) accomplira une carrière honorable comme professeur de logique et d'économie à Cambridge et sa mère Florence Ada Brown sera la première femme maire de Cambridge en 1932. L'on rapporte que très tôt il était chercheur en herbe. A quatre ans et demi, il portait un intérêt fécond à la notion d'intérêt et qu'à 6 ans, ce qui est assez rare même chez des personnes adultes, son goût pour la psychologie se manifestait dans ses questions sur le fonctionnement de son cerveau. Peut être qu'il serait judicieux de percevoir dans son enthousiasme aux écrits de Freud l'accomplissement d'un désir ardent qui prit naissance très tôt.

Il fut initié au latin et au grec des neuf ans et en ces périodes son esprit matheux ne passait plus inaperçu. Cette initiation aux sèves nourricières de la langue de Shakespeare est probablement l'engrais qui fertilisa son anglais, faisant de ses écrits un régal aussi bien pour les natifs que pour les étrangers. Son parcours scolaire fut celui d'un cours d'eau sur une pente descendante, c'est-à-dire sans entrave. A sept ans il entra dans Perse School avant d'intégrer Eton Collège où il fit figure de leader remportant en 1899 et 1900 les prix aussi bien en maths qu'en histoire et anglais. 1902, il est reçu au King's Collège où il se consacre aux maths jusqu'en 1905 avant d'aller servir l'Etat britannique à l'Indian Office. Ses services pour le compte des affaires pratiques de l'Etat Britannique et son immersion dans le monde académique ont fait de son oeuvre un dialogue constant entre théorie et pratique avec une prééminence de la seconde sur la première. Il n'est pas un socialiste ou un partisan pour une intervention a outrance de l'Etat ; il n'est pas pour autant un libéral dogmatique. Sa manière de voir l'économie traduit un pragmatisme que sa longue et riche carrière dans les affaires publiques ont dû lui permettre d'aiguiser. Il doit être un adherant de «Action rather than high minded thinking.»

Il prit part aux activités mondaines du groupe londonien Bloomsbury formé par de jeunes intellectuels, peintre, écrivains, philosophes qui se veulent anticonformistes, rebelles et moralement et sexuellement libérés.

A cette époque, Keynes est influencé par les écrits de George Edward Moore et Edmund Burke. C'est en 1905 qu'il s'intéresse vraiment à l'économie en suivant les cours d'Alfred Marshall, l'un des amis de son père qui pensait avoir déjà clôturé l'économie de marché grâce à son concept d'équilibre partiel. Pour Marshall, cette ligne de raisonnement n'était pas susceptible d'amélioration. Keynes serait un autodidacte en économie qui n'aurait pris que près de 8 semaines de cours théorique. Le reste, il l'aurait acquis sur le terrain19(*). Il reçut des cours particuliers de Pigou et lisait Jevons avec enthousiasme.

En 1908, de retour de Bombay où il servit au bureau des affaires indiennes pendant deux ans, Keynes obtint un poste d'assistant à Cambridge ; ce qui lui permit de terminer sa thèse sur la probabilité tout en donnant des cours sur la monnaie.

En 1911, il crée l'Economic Journal et publie en 1913, Indian Currency and Finance, ouvrage dans lequel il s'oppose vertement au projet d'étendre l'étalon or à l'Inde. Au début de la première guerre,malgré son goût pour la paix,il est nommé au trésor où il s'occupe essentiellement des relations financières entre alliés, activité qui lui permit de découvrir comment spéculer sur les devises. Il participe aux négociations du Traité de Versailles, une expérience qui lui permit d'écrire les Conséquences économiques de la paix en 1919, oeuvre dans laquelle il fustigeait la volonté des alliés à vouloir faire payer à l'Allemagne les dommages qu'ils ont subis. Aux dires de certains, cet ouvrage constituait une excuse préalable et un argument de taille à Hitler.

1920, presque ruiné, il est soutenu par un providentiel financier à l'image du soutien d'Engels à Marx. Puis, il parvint à se constituer une fortune qui lui permit de financer l'Arts Théâtre de Cambridge inauguré le mois de la publication de la Théorie Générale en février 1936.

Dans les années 20, il livre un combat contre le retour à tout prix à la parité du livre d'avant guerre en stipulant qu'il est pire, dans un monde appauvri de causer du chômage que de duper les rentiers. En 1925, la politique déflationniste est enclenchée et il répliqua par l'article intitulé « Les conséquences économiques de Mr Churchill (celui-ci étant alors le chancelier de l'échiquier) ». La suite des événements lui donnera raison puisque cette politique engendra un chômage élevé et dut être abandonnée.

En 1928, Keynes participa à la rédaction du programme économique du Parti Libéral dont les fondements étaient plutôt interventionnistes. Il anima une conférence intitulée La fin du laisser faire dont l'objectif essentiel était de réfléchir sur les moyens d'affranchir l'investissement de l'épargne préalable. Il y réfléchit plus tard avec Robertson qui, déjà, faisait la distinction entre épargne placée et épargne thésaurisée. Ils conclurent qu'une création monétaire équivalente au montant thésaurisée ne serait pas inflationniste. Mais, si toutefois le crédit bancaire excédait ce montant, l'inflation apparaîtrait.

En 1932, il intitule son cours théorie monétaire de la production montrant sa rupture avec la notion de neutralité de la monnaie. Il découvre chez Malthus, le concept de demande effective et les prémisses de la préférence pour la liquidité.

En 1936, au terme d'un long processus intellectuel, il publie la théorie générale avec des articles compléments en 1937et 1939.En 1940, il publie How to pay the war et à partir de 1943, il commence à préparer avec Harry White ce qui deviendra la conférence de Bretton Woods en 1944. Le 21 Avril 1946, il mourut en 1946 et contre sa volonté, ses cendres ne seront pas conservées à Cambridge.

Les oeuvres de Keynes

-Indian Currency and Finance 1913

-Les conséquences économiques de la paix 1919

-A treatise on probability 1921

-A tract on monetary reform 1923

-Monetary reform 1924

-The gold standard act, 1925

-Les conséquences économiques de Mr Churchill 1925

-Les analyses de la crise de 1929

-Treatise on money 1930

-Théorie Générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie 1936

* 17 Cela aurait nécessité une fastidieuse forme d'organisation à la quelle nous ne sommes pas bien préparés.

* 18 Il reste à élucider les conflits qui ont dû habiter Keynes pour qu'il soit si généreux pour une personne issue de la bourgeoisie. En général, ceux-ci veulent garder à tout prix leurs privilèges et être seuls à en jouir...

* 19 Seulement autodidacte ne veut nullement dire limité ou profane. Il serait judicieux de rappeler que les premiers économistes ont pour la plupart était des philosophes (Platon, Aristote...) ; Karl Marx s'est tout seul guidé dans les méandres d'une littérature pourtant très touffue en ces périodes.

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