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La théorie des cycles dans la controverse entre Keynes et Hayek

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par Ousmane Thiané DIOP
Paul Cezanne Aix en Provence - Master II Philosophie Economique 2007
  

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Section IV- Les différences d'approche

L'approche de Keynes en ce qui concerne sa théorie des cycles ne manifeste aucune rupture par rapport au reste de ses analyses économiques. Il s'agit d'une analyse inductive qui consiste à partir des faits, recourir aux statistiques afin d'établir une théorie.

Dans le chapitre 1 de MT-TC, à la page 27, Hayek critique cette approche qu'il considère incapable de fournir une explication satisfaisante du phénomène des cycles : « empirical studies, whether they are undertaken with such practical aims in views, or whether they are confined merely to the amplification, with the aid of statistical devices, of our knowledge of the course of particular phases of trade fluctuations, can, at best, afford merely a verification of existing theories; they cannot, in themselves, provide new insight into the causes or the necessity or the Trade Cycle. »

Ce précèdent passage à lui tout seul résume ce que Hayek pense de l'approche de Keynes. Toutefois, en ce qui concerne les causes du cycle, ils semblent trouver un consensus autour du rôle essentiel du système bancaire. Il est, en effet, impossible pour chacun d'entre eux qu'un cycle puisse voir le jour sans que les autorités monétaires n'interviennent. Hayek considère que toutes les théories mettant en avant des causes réelles sont confrontées à un obstacle qu'elles ne peuvent franchir sans recourir aux impulsions monétaires.

L'innovation dont Hayek est l'auteur en ce qui concerne l'analyse des fluctuations fut de ne point s'occuper, à l'image de Wicksell ou de Keynes dans une certaine mesure, de l'impact des impulsions monétaires sur le niveau agrégé des prix ou de faire comme les quantitativistes qui n'accordent aucune importance à la structure productive : « General price changes are no essential feature of a monetary theory of the trade cycle; they are not only unessential , but they would be completely irrelevant if only they were completely general that is, if they affected all prices at the same time and in the same proportion.»p 123

La théorie de Keynes se place dans une perspective macroéconomique en privilégiant le rôle des agrégats et des comportements globaux. Hayek remet en cause cette approche. Il partage avec Popper la conception philosophique de l'individualisme méthodologique qui affirme que tous les comportements ne se comprennent qu'en termes individuels et qu'il n'existe pas d'entités collectives telles que la communauté ou la société qui puissent être définies indépendamment des comportements individuels.

Pour Hayek, en prenant en compte des agrégats, on néglige les processus qui ont été à leur origine ; Par exemple, le volume total de la production masque la structure de la production alors que le niveau général des prix empêche d'entrevoir le mécanisme des prix relatifs... Ce n'est d'ailleurs pas sur ce niveau général des prix qu'il jettera son dévolu mais sur les prix relatifs. Sraffa, malgré qu'il soit un impitoyable critique64(*) de sa pensée, lui reconnaît cette contribution positive. Hayek fera comprendre qu'une fois l'impact du crédit sur les prix relatifs envisagé, il sera nécessaire de continuer sur la voie menant vers la structure productive et ses perturbations : «Every disturbance of the equilibrium of prices leads necessarily to shifts in the structure of production, which must therefore be regarded as consequences of monetary change, never as additional separate assumptions. » p.123 

Arrivé à ce point, il faudra se demander non pas pour quelles raisons il y'a perturbation mais pourquoi la perturbation elle-même perdure alors que le marché est assez bien outillé pour rétablir l'équilibre. Il faudra chercher pourquoi les mécanismes du marché deviennent temporairement inefficaces.

* 64 La critique de Sraffa débute par une ironie sur l'oeuvre de Hayek. Il suppose que cela n'a pas dû être facile pour Hayek comme pour son audience de participer à la série de conférences à la LSE car suppose t'il, peu importe l'originalité de l'oeuvre, elle devait souscrire à l'inintelligibilité qui était le sceau des travaux monétaires de cette époque. Il lui reconnaît le mérite d'avoir innover en considérant l'impact des impulsions sur les prix relatifs. Mais pour le reste, Hayek n'a fait qu'entretenir la confusion. Il s'exprima en ces termes: « It's one definite contribution in the emphasis it puts on the study of the effects of monetary theory changes on the relative prices of commodities rather than on movements of the general price level on which attention has almost exclusively been focused by the old quantity theory. But in every other respect the inescapable conclusion is that it can only add to the prevailing confusion of thoughts on the subject. [Sraffa, mars 1932]

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore