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La théorie des cycles dans la controverse entre Keynes et Hayek

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par Ousmane Thiané DIOP
Paul Cezanne Aix en Provence - Master II Philosophie Economique 2007
  

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B- Découpage de l'économie

Pour les besoins de la formulation de sa théorie, Hayek décompose l'économie en plusieurs stades de production dont le moins éloigné est celui de la production des biens de consommation. Pour la production des biens de productions, il existe plusieurs stades élastiquement imbriqués et dont le point de départ est celui dans lequel le travail et la terre constituent les principaux facteurs de production. Le nombre de stades ou périodes de production est fonction de l'arbitrage entre consommation et épargne.

Cette vision qui, jusque là, épouse celle de Bohm Bawerk fit l'objet de quelques aménagements. Hayek dut abandonner l'analyse en termes de périodes de production pour celle en termes de périodes d'investissement à cause des lacunes dont regorgeait la première. Mises n'en fit pas moins.

Le raisonnement de Keynes est un enchaînement d'agrégats. Il est purement macroéconomique. A l'image de Hayek, il dissocie l'économie en deux secteurs : celui des biens de consommation et des biens d'investissement. Pour chaque secteur, il existe un niveau de prix essentiellement déterminé par les coûts de production. Pour ce qui est des biens produits , Keynes distingue les biens finis aptes à être consommés et les biens intermédiaires susceptibles d'être réutilisés dans un autre processus de production : «  the goods existing at any time can also be classified into finished goods and unfinished goods. The finished goods consist of final goods which are for the enjoyment of the ultimate consumers, and instrumental goods which are for use in process . » 116 Ce type de biens considéré par Keynes dans le passage précèdent et qu'il appelle « unfinished goods » ou capital circulant a exactement la même essence que les biens intermédiaires de Hayek67(*).

Le cas standard retenu par Keynes est celui pour lequel le surplus d'investissement n'est pas compensé par un supplément d'épargne ; il s'inscrit dans la tradition d'une supériorité de l'investissement sur l'épargne comme « son opposant » Toutefois, il soulignera que rien n'empêche qu'un cycle économique débute par une hausse de l'épargne non suivie par une hausse de l'investissement. Seulement, compte tenu du caractère assez stable de la décision d'épargner, l'investissement a plus tendance à fluctuer.

En fonction du rapport de force entre investissement et épargne, le prix des biens de consommation fluctue, pouvant même être inférieur aux coûts de leur production: « If the volume of savings exceeds the cost of investment, the producers of the goods which are being consumed make a loss; and if the cost of investment exceed the volume of saving, they make a profit.»(p 162)

Les prix tels que perçus par Keynes dans TOM sont parfaitement flexibles et constituent le variable d'ajustement des marchés. Pour les deux secteurs, ils évoluent en général dans la même direction68(*). Lorsque les producteurs de biens d'investissement font des profits, ils ont tendance à augmenter leurs investissements avec pour conséquence une hausse des prix des biens de consommation et vice versa.

« The existence of profit will provoke a tendancy towards a higher rate of employment and of remuneration for the factor of production, and vice versa.» Ainsi pour Keynes, le profit est la variable qui soutient l'expansion en permettant aux entrepreneurs d'employer plus et de donner plus de pouvoir d'achat aux ménages. Pour en arriver à ce résultat, des propos normatifs allant dans le sens d'une facilitation du crédit et d'une flexibilité de l'offre de capital sont énoncés.

In order that producers may be able, as well as willing, to produce at a higher cost of production and to increase their non available output, they must be able to get command of an appropriate quantity of money and of capital resources; and in order that they may be willing, as well as able, to do this, the rate of interest which command over such resources costs must not be high as to deter them.»(p163)

Le rôle du banquier apparaît comme celui qui détient le dernier mot concernant le volume des dépenses globales avec un accent particulier sur le surplus d'investissement par rapport à l'épargne. « By varying the price and quantity of bank credit, the banking system governs the volume of investment.»

Il ajoutera: «In so far as the banking system is a free agent acting with design, it can, by coming in as a balancing factor, control the final outcome.»

Chez Hayek, l'accent n'est plus mis sur l'impact de l'arbitrage présent entre consommation et épargne sur la structure de production antérieure mais sur les critères auxquels les entrepreneurs se référent pour établir la durée de leurs investissement en vue d'une production future sachant que l'effet Ricardo69(*) n'a rien perdu de sa pertinence. Ces critères pour Keynes, c'est surtout un crédit facile et à volonté: « fluctuations such as those just considered are due to a change in the readiness to invest at a given rate of interest. Besides these we also have fluctuations in the rate of investment due to a change on the side of the rate of interest.  » p 86

* 67 Ils jouent presque les mêmes rôles primordiaux dans leurs analyses des cycles. Keynes considère que c'est le déficit en capital circulant que devraient réapprovisionner le système bancaire qui empêche le prolongement de l'expansion et donc annonce la crise tandis que Hayek conçoit que c'est la rareté des crédits contraignant les entrepreneurs qui avaient disposer des nouveaux crédits à baisser l'intensité capitalistique de leurs productions qui est la source de la crise. Ceux la ne peuvent plus continuer à prefinancer des processus de production assez longs et pour cette raison devront réduire leurs étapes de production.

* 68 Toutefois rien n'empêche aux prix de diverger c'est-à-dire d'évoluer en sens opposé. Lorsque le profit se généralise, il s'entretient par une hausse des prix versés aux facteurs de production grâce à la hausse continuelle de l'investissement.

* 69 Cette théorie voudrait qu'une hausse des salaires ait pour conséquences 1) la substitution du capital au travail à court terme 2) l'accroissement des prix relatifs des biens incorporant davantage de travail que de capital et diminution des prix des biens à forte intensité capitalistique 3) l'accroissement de la production des biens de production à forte intensité capitalistique qu'entraîne à long terme un accroissement de l'emploi.

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