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Etude prospective du renforcement de la coordination de l'action humanitaire du ministère des affaires etrangères de l'intégration africaine de la francophonie et des béninois de l'extérieur

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par Horace Madjer GODONOU DOSSOU
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature du Bénin  - License professionnelle en Diplomatie et Relations Internationales ( mention action humanitaire) 2008
  

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A. Harmonisation de l'action humanitaire dans le contexte du Bénin

Le point de départ de cette approche de solution consiste à partir d'une étude43 de cas sur la crise de la Sierra Leone de 1993 et déboucher sur un contrat de partenariat pour l'harmonisation de l'action humanitaire au Bénin.

En ce qui concerne l'étude de cas sur la crise de la Sierra Leone (voir Annexe n°1 pour l'intégralité de la fiche), elle a consisté à examiner les relations entre les agences humanitaires. Selon l'étude de cas, les responsables des agences d'aide humanitaire ont tendance, en

40 C'est inspiré de « Humanitarian Reform >> OCHA, Humanitarian Reform support unit.

41 Nos suggestions et approches de solutions évoquées dans notre étude.

42 Le PIB par habitant était de 261000 F CFA en 1999, qui a remonté légèrement en 2005 à 278000 F CFA, selon le « Bilan Commun de Pays (CCA)-Bénin 2007 >>p. 4.

43 L'étude de cas est tirée du document « Extrait du Document hors série n°40 La dynamique de la coordination >> de l'Institut d'Etudes Internationales, Thomas J.Watson JR, du Centre Pearson pour le Maintien de la Paix.

particulier, dans les situations d'urgence, à confondre coordination et productivité des relations interpersonnelles, c'est-à-dire à confondre la question de la coordination et la question de savoir si les responsables des différentes agences s'entendent entre eux ou pas. Leur raisonnement est que, si les relations sont bonnes, alors la coordination pourra se développer ; si elles ne le sont pas, alors on fera du surplace. Les relations entre les représentants des agences ne constituent cependant qu'un élément parmi d'autres de la coordination, même s'il s'agit d'un élément particulièrement important. Les conflits entre les mandats des différentes organisations et les lectures variables qui sont faites du contexte politique sont eux aussi des facteurs qui influencent les relations entre les institutions. Le problème majeur est le caractère contradictoire des approches concernant la façon dont les acteurs humanitaires et nationaux devraient travailler ensemble.

La Commission Nationale pour la Reconstruction, le Rétablissement et la Réhabilitation (CNRRR) était censée recevoir les résultats des travaux de tous les groupes de coordination et conseiller le Comité interministériel du gouvernement sur les questions de politique humanitaire. En réalité, cependant, son rôle de coordination était moins clair et ses relations avec les autres acteurs gouvernementaux étaient souvent tendues. Un responsable de l'ONU notait ainsi que, même si la CNRRR avait son propre budget de fonds à distribuer aux ministères d'exécution, ces ministères s'opposaient à son rôle de principal coordinateur du travail du gouvernement dans le domaine humanitaire. Le résultat en était que le Comité interministériel présidé par la CNRRR ne se réunissait que rarement. Ce même responsable de l'ONU expliquait que << la CNRRR avait besoin de soutien pour mettre en marche le Comité interministériel » et ajoutait que le PNUD était l'un des obstacles, parce qu'il << concentrait son travail sur [les ministères d'exécution] afin de les soutenir dans leur opposition à la CNRRR ». Ce dernier commentaire illustre bien à la fois la complexité de la participation du gouvernement et le fait que son rôle était de nature principalement << réactive ».Le fait que le PNUD s'était apparemment rangé du côté des ministères d'exécution contrastait avec les relations qu'entretenait le Groupe de Coordination de l'Assistance Humanitaire (GCAH) avec le CNRRR. Dans le même temps, de nombreuses ONG internationales et de nombreux organismes donateurs gardaient leur distance par rapport à toutes les figures principales du gouvernement, à quelques exceptions près. Et le GCAH semblait certes en mesure de maintenir des relations avec un plus grand nombre d'acteurs de l'aide humanitaire que toute autre agence ce qui constituait une force notable et importante - mais, comme le notait un Sierra Léonais qui avait une certaine expérience de travail tant avec l'ONU qu'avec le gouvernement du pays, dans son explication convaincante de la supériorité du GCAH, le GCAH avait surtout pris la tête de la coordination aux dépens de la CNRRR en raison de sa

« plus grande influence >> et de ses biens meilleurs relations avec les ONG puissantes bien organisées et bien financées.

Les responsables de la CNRRR réservaient une bonne part de leurs critiques aux ONG. Selon eux, les ONG empiétaient sur leur autorité et leur souveraineté gouvernementale.

Comme le notait un de ces responsables, « les ONG internationales vont là où elles veulent [et] nous ne pouvons pas les coordonner. Il s'agit d'un problème grave pour nous. Parfois, les ONG mettent en place des centres médicaux ou creusent un puits et nous sommes mis devant le fait accompli. Certaines ONG nous envoient un rapport tous les mois, mais elle ne nous disent pas combien d'argent il leur reste. Nous ne connaissons pas leurs plans pour l'avenir. La base de tout le problème est cependant que les ONG s'adressent aux interlocuteurs qui les arrangent au sein du gouvernement. Elles font ce qu'elles veulent >>.

La leçon que nous pouvons tirer de cette étude de cas, quand nous la rapprochons du modus operandi des ONG étrangères au Bénin, est qu'il faille établir une convention d'intervention entre la DICODAH et les acteurs humanitaires. Cette recommandation formulée, s'intègre dans un contexte de concurrence, de quête d'image, de diversité d'approches opérationnelles.

Pour ce qui est des activités d'action humanitaire, les ONG devraient s'aligner sur les priorités du pays dans lequel elles interviennent. Cette obligation pourrait être précisée dans un Memorandum of Understanding (MoU) ou un accord signé avec les autorités du pays d'intervention. Ce MoU pourrait être élaboré sous la forme d'un contrat cadre de partenariat entre la DICODAH et les organisations humanitaires. Il aspirera à simplifier les procédures administratives et à optimiser la mise en oeuvre et les résultats des projets d'aide humanitaire. Il établira le rôle, les droits et les obligations des partenaires humanitaires. L'objet du contrat cadre sera de définir les principes communs qui vont régir la relation de partenariat entre la DICODAH et les ONG, ainsi que d'établir les procédures et les règles d'exécution applicables aux activités humanitaires.

De plus, le contrat cadre de partenariat permettra d'établir des relations de coopération à long terme entre la DICODAH et les ONG afin d'assurer la rapidité, l'effectivité et l'efficacité de l'aide.

Les objectifs principaux du contrat cadre de partenariat serait de :

? optimiser la mise en oeuvre et les résultats des activités d'aide humanitaire

avec des principes d'économie et d'efficacité ainsi que des objectifs bien définis et des indicateurs de performance ;

? simplifier les procédures et clarifier les règles ;

? promouvoir le concept de partenariat de qualité à travers des partenariats

soigneusement sélectionnés et avec un engagement d'amélioration.

La qualité du partenariat devra se concrétiser lors de la mise en oeuvre des projets humanitaires. Cette qualité doit être basée sur la transparence, la formulation de stratégies et le développement d'initiatives en quête de l'efficacité.

Ainsi, la prise en main du processus d'harmonisation de l'action humanitaire devra devenir une nécessité.

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