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Connaissances, attitudes et pratiques des adolescents en matière de planification familiale : cas de la commune rurale de Niaogho au Burkina Faso.

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par Ousmane LENGLENGUE
Universté Internationale d'Andalousie / Université Cheik Anta Diop de Dakar - Maitrise 2010
  

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IV- DISCUSSIONS

Au total ,215 adolescentes sur les 400 ont été concernées par l'enquête, soit 58,8 % ce qui donne un sexe ratio de 0,86. Ce constat semble proche de la situation nationale car selon les résultats du RGPH 2006, la gente féminine du Burkina Faso constitue 52 % de la population.

La plupart des adolescents (e) ont un niveau scolaire secondaire (35 %) ou primaire (33,5 %). Une étude menée en 2006 montre que les Chez les 15-19 ans, 64% des filles et 53% des garçons n'ont jamais été à l'école. [ 10 ]

La proportion de filles et de garçons célibataires est très importante. Elle constitue 329 sur les quatre cent adolescents(e) s touché(e) s par le questionnaire, soit 82,30%.

4.1. Connaissances des adolescents en matière de planification familiale

Bien que la proportion des adolescents qui ont entendu parler de PF soit bonne (86,5%), la plupart de ces derniers limite sa définition à l'espacement des naissances, occultant ainsi son aspect préventif vis-à-vis des infection sexuellement transmissibles. Une étude menée au Mali soutient que 71,6% des adolescents assimilent la planification familiale à l'espacement des naissances [ 15 ] .D'où des risques d'une plus grande exposition des adolescents face aux infections sexuellement transmissibles.

L'enquête nous permet également de mesurer l'importance de l'éducation dans la promotion de la santé. En effet la proportion des enquêtés scolarisés qui connaissent au moins une méthode contraceptive est de 73,83 % contre 66,75 % pour l'ensemble des enquêtés,contrairement à une étude menée en 2004 au Sénégal ou seulement une tendance de 54,80% des jeunes ne connaissent pas le concept de la contraception [ 8 ]. Cela confirme l'affirmation selon laquelle « sans éducation, toute action visant au développement est vouée à l'échec... » Les établissements scolaires pourraient également servir de précieux canaux pour passer des messages sur la santé sexuelle et reproductive à l'endroit des adolescents

Une bonne exposition aux medias,constitue un important moyen d'accès à
l'information sur la planification familiale ;dans notre étude,parmi ceux qui sont

exposés à la radio,90,87 % ont entendu parler de la PF contre 75,65% pour les autres. Nous avons obtenu un ÷2 (Chi Carré de Mantel-Haenszel)= 16,22 avec

P< 0,05 (0,000057) ; ce qui justifie que la radiodiffusion pourrait donc constituer un canal de choix pour la diffusion de messages sur la planification familiale et les infections sexuellement transmissibles.

4.2. Attitude des adolescents vis-à-vis de la planification familiale

L'étude nous permet de constater que les adolescents n'ont pas toujours des attitudes favorables à la planification familiale.

L'approbation de la planification familiale reste faible, seulement 215 personnes sur les 400 soit 53,75 % approuvent la planification familiale. Par contre on notera que la scolarisation permet une plus grande ouverture à la planification familiale ; 57,7 % des scolarisés approuve la planification familiale contre 44,62 % pour les non scolarisés (÷2 = 5,79 et P=0,016).

Il ressort de l'étude que la non approbation de la planification familiale est favorisée par l'ignorance, mais aussi par des facteurs culturels ; 5,94 % des adolescents disent qu'elle est interdite par la religion. Aussi 13,44 % des adolescents sexuellement actifs affirment ne pas utiliser une méthode contraceptive parce que, interdite par la religion.

On constate également que malgré les multiples campagnes d'informations de masse sur la planification familiale et les infections sexuellement / VIH /Sida, les besoins d'informations restent toujours énormes chez les adolescents du milieu rural. Pratiquement les 3/ 4 d'entre eux désirent avoir des informations sur ces thèmes. D'autan plus que Les canaux d'informations souhaitées sont par ordre d'importance les causeries éducatives animées par les agents de santé (61,67 %), la radio (49,12%) et la télévision (48,78. Cet état de fait interpelle d'avantage les prestataires de santé car les activités de sensibilisation semblent souvent reléguées au second plan au profit de celles curatives.

Si beaucoup d'adolescents estiment que les rapports sexuelles précoces sont essentiellement dues aux pulsions sexuelles ,bon nombre d'entre eux ( 20,5 % ) pensent également qu'ils sont favorisés par les projections de films pornographiques dans les espaces publiques ( vidéo clubs ) sans interdiction d'accès aux mineurs. Une situation qui interpelle plus d'un, à commencer par les autorités locales.

4.3. Pratiques des adolescents en matière de planification familiale

Le moment du premier rapport sexuel est un indicateur important du début et de la durée de la vulnérabilité au risque à la fois de grossesse non désirée et d'infection par les IST/VIH. Les adolescents courent des risques biologiques plus élevés tant en ce qui concerne les complications de la grossesse et de l'accouchement que les infections par des IST.

L'étude nous permet de constater que les adolescents n'ont pas des attitudes favorables à une sexualité saine et responsable. Pour bon nombre d'entre eux, la moyenne de l'age idéal pour les premiers rapports sexuels se situent à 17,7 ans mais en pratique, dans cette étude l'age moyen des premiers rapports sexuels est de 16 ans contre 15,84 ans selon une étude au Niger [ 2 ]. Sur les 400 interrogés 263 (65,75 %) ont déjà une expérience sexuelle et 79,8 % de ces derniers ont eu des rapports sexuels au cours des 12 derniers mois avec en moyenne 2 partenaires. Ces rapports étant très souvent occasionnels (82,30% de célibataires), l'utilisation des moyens de protection n'est pas systématique. Seulement 54,8 % des adolescents sexuellement actifs ont déjà utilisé une méthode contraceptive. Aussi 71,52 % de ceux qui utilisent des méthodes contraceptives le font dans le but d'éviter une grossesse, contre 38,88 % pour les IST. En 2004 au Burkina Faso, chez les 15 - 19 ans, 70% des filles et 40% des garçons sexuellement actifs déclarent ne pas utiliser de contraceptifs [ 13 ].Une étude similaire au Mali révèle que 52,2 % des adolescents scolarisés et 55,9 % de ceux non scolarisés utilisent une méthode contraceptive[ 6 ].

Concernant les sources d'approvisionnement en contraceptifs, les formations sanitaires sont peu utilisées. En effet, seulement 16,66 % des adolescents qui utilisent des méthodes contraceptives s'approvisionnent dans les établissements sanitaires. Par ailleurs une étude menée à Lomé au Togo montre que 3,8 % des adolescentes enquêtées ont déclaré s`approvisionner dans un centre de santé et 20,6 % à la pharmacie ou au marché [11]. Cela constitue des occasions manquées pour une diffusion de la bonne information sur les méthodes contraceptives et la planification familiale en générale. Cette situation pourrait être due à un accueil insuffisant dans les structures sanitaires. Le fait que 43,25 % des adolescents disent éprouver de la honte en utilisant les services de santé et que 11 % d'entre eux trouvent l'accueil insuffisant corrobore ce constat. D'autres raisons expliquent cette

sous utilisation, notamment, l'éloignement des services de santé, l'inaccessibilité financière, la mauvaise perception de la planification par la religion.

D'où l'urgence de repenser les approches dans l'offre et la promotion des services en prenant en compte toutes les sensibilités sociales et culturelles.

Des suggestions ont été également faites par les adolescents dont la mise en oeuvre permettrait d'améliorer l'utilisation des services de santé sexuelle et reproductive par cette couche de la population.

V - RECOMMANDATIONS

L'étude nous permet de dégager des insuffisances relatives aux connaissances, attitudes et pratiques des adolescents dans un contexte rural.

Des recommandations sont donc formulées en vue de contribuer à l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive des adolescents, surtout dans le contexte rural.

A court terme

Aux autorités communales :

> Renforcer le contrôle des vidéos club/ salles de cinéma et interdire les projections de films pornographiques en séances publiques ;

> Appuyer les prestataires de santé dans les actions de plaidoyer et de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive .

Aux prestataires de santé :

> Organiser des sorties de plaidoyer sur la santé sexuelle et reproductive des

adolescents auprès des leaders communautaires et surtout religieux, ;

> Impliquer les leaders communautaires, religieux, les adultes, jeunes et

adolescents dans les activités de sensibilisation sur la PF ;

> Renforcer les activités de sensibilisation sur la PF et la santé sexuelle et reproductive des adolescents ;

> Améliorer l'organisation des services de santé en tenant compte de la spécificité de la santé des adolescents ;

> Organiser des rencontres d'information à l'endroit des responsables de jeunes, des responsables d'établissements scolaires ;

> Appuyer les enseignants dans la dispensation des cours sur la santé de la reproduction en générale et la PF de façon spécifique ;

> Améliorer la disponibilité des contraceptifs au niveau communautaire, surtout pour les réapprovisionnements, en impliquant les ASC ;

> Renforcer l'utilisation des medias de masse tels que la Radio pour la diffusion de messages sur la PF.

A moyen terme

Aux autorités communales :

> Faire un plaidoyer auprès des partenaires locaux en vue de la réalisation de centres d'écoute pour jeunes.

Aux autorités socio sanitaires, éducatives, politiques et ONG

> Créer des structures de prise en charge des adolescents à tous les niveaux de la pyramide sanitaire ;

> Renforcer les capacités des prestataires de santé dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents ;

> Intégrer des modules d'enseignements sur la SR/ PF dans les programmes scolaires ;

> Accroître les financements des activités de promotion de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents ;

> Appuyer la recherche opérationnelle dans le domaine de la santé de la
reproduction en générale et celle des jeunes et adolescents en particulier.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote