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Problématique de la mise en oeuvre de la décentralisation financière en République Démocratique du Congo

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par Jacques Nkongolo Musungula
Université Marien Ngouabi de Brazzaville - Maà®trise en Sciences Economiques (Economie et Finances Publiques) 2007
  

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2.2.2. Amélioration de la gestion budgétaire

Les délégués au Sommet Africités qui s'est tenu du 18 au 24 septembre 2006 à Naïrobi au Kenya sur la réalisation effective des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) au sein des collectivités locales africaines, ont pris en considération la nécessité de relever le défi de la mobilisation optimale et de la gestion responsable des ressources financières.

En effet, lesdits délégués ont partagé clairement la conviction que « sans une amélioration significative des capacités financières des collectivités locales africaines et de la gestion des finances locales, il y a peu de chances que les collectivités locales jouent leur rôle dans la réalisation effective des OMD »113. C'est pourquoi, il est bon, d'une part, de niveler les capacités de mobilisation des ressources budgétaires à la hauteur des tâches et responsabilités des provinces et ETD et d'autre part, d'améliorer la gestion desdites ressources.

2.2.2.1. Mobilisation optimale des ressources budgétaires

Le nivellement des ressources budgétaires à la hauteur des charges des provinces et ETD peut être rendu possible grâce au renforcement des capacités financières locales, par l'élargissement de la base productive, l'atteinte du point d'achèvement, la réforme des entreprises publiques ainsi que les performances des administrations fiscales (exécution des recettes à un niveau au moins égal à celui des assignations; concordance entre la contribution au PIB d'un secteur donné de l'économie et sa part au budget ; progrès dans la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales ; réduction de la dépendance financière vis-à-vis de l'Extérieur, etc.).

L'élargissement de la base productive, en termes de capacité d'attraction des investissements privés, nécessite l'amélioration de la fourniture des biens collectifs essentiels et l'essor d'une industrie compétitive et à forte valeur ajoutée locale basée sur le raffinage des matières premières. C'est dans un tel élan que des branches porteuses mais sous-exploitées, comme le tourisme, pourront être relancées. A propos du tourisme, « la RDC a réalisé en 1992 des entrées de 33.000 touristes seulement alors que pendant la même période, le Kenya et l'Afrique du Sud enregistrent respectivement 650.000 et 1.300.000 entrées des touristes internationaux (...). Les pouvoirs publics de la RDC (doivent) produire une onde de choc pour que le tourisme démarre effectivement, se développe et contribue au PIB dans une proportion à la mesure des potentialités du pays (...) »114.

Pour ce qui est de l'amélioration des ressources budgétaires dans le cadre du programme avec le FMI, il est souhaitable d'atteindre le fameux point d'achèvement dans les délais et accéder, ainsi, à des ressources additionnelles à même de profiter notablement à la décentralisation (libération des recettes pétrolières et réduction du service de la dette extérieure, notamment).

En effet, à l'atteinte du point d'achèvement, le stock de la dette extérieure passera entre 2009 et 2010 de 12,8 à 4,3 milliards de dollars américains115, tandis que les recettes des pétroliers producteurs pourront être intégrées dans la formule de rétrocession.

La réforme des entreprise publiques fait partie des objectifs intermédiaires assignés au pouvoir central dans le cadre de son programme avec les partenaires extérieurs. Mais, cette réforme ne peut être soutenable que dans la mesure où elle peut concilier la recherche de performance des secteurs concernés avec la poursuite par l'Etat de la maximisation de l'utilité sociale. Cette préoccupation est d'autant fondée que certains secteurs à forte demande sociale, comme le transport en commun dans la ville de Kinshasa (9 millions d'habitants) où le retrait de l'Etat est perceptible à l'oeil nu, ne permettent plus de répondre aux besoins de la population. De même, les transactions « public-privé » doivent le plus possible s'ouvrir à la concurrence pour en assurer la transparence et l'équité.

114 Sekana, J. (2009) ; « La RDC peut financer son économie rien qu'en maximisant ses recettes fiscales » ; Congo-Fiscalité Magazine; N° 004 ; année 2009 ; PP 24-25

115 Le Potentiel, (2009) ; « Accord FMI-RDC : le plus dur est à venir » ; Le Poteniel ; N°'4803; 14 décembre 2009 ; P. 2

Il serait aussi souhaitable que la pratique des avances aveugles sur dividendes soit formellement bannie au sein des entreprises publiques et que la revisitation des contrats jugés opaques soit poursuivie et élargie à tout le portefeuille de l'Etat. Pour s'assurer de bons résultats et insuffler une nouvelle philosophie au partenariat public-privé dans son ensemble, il est préférable que la revisitation des contrats y relatifs soit assurée par des personnes (physiques ou morales) reconnues intègres, expertes et distinctes de celles qui seraient de loin ou de prêt mêlées à la conclusion mise en cause.

L'amélioration des performances des administrations fiscales par une fiscalisation adéquate de l'activité informelle, des télécommunications et de l'environnement peut favoriser l'élargissement de la matière imposable.

Une analyse rigoureuse et régulière du rendement budgétaire de l'industrie extractive (bois, minerais et pétrole) mettant en relief le rapport, pour chaque branche, entre «sa contribution au PIB et sa part au budget de l'Etat sans recettes exceptionnelles», peut contribuer à éclairer la lanterne des citoyens et améliorer leurs capacités de participation, dans la mesure où ils ne cessent de s'interroger chaque jour sur l'inadéquation entre la pauvreté budgétaire de l'Etat (pays pauvre très endetté) et l'exploitation effrénée de ses immenses ressources naturelles116.

En ce qui concerne les télécommunications, il est en effet inconcevable que « sous d'autres cieux une licence de téléphonie mobile de troisième génération (Zain, Vodacom et autres) se négocie à 1.500.000.000 $us (cas de l'Arabie Saoudite) tandis qu'en RDC la même licence est bradée à 55.000.000 $us lesquels sont payés à tempérament pendant que l'opérateur est déjà opérationnel 117.

Pour ce qui est de l'environnement, d'aucuns pensent que la RDC devrait bénéficier d'une compensation monétaire du fait de la purification naturelle de l'air par sa forêt équatoriale et ce, en imposant une taxe internationale des puits carbone.

Selon cette opinion, ladite taxe devrait être supportée par tous les grands pollueurs du monde en faveur des pays qui, par la conservation de leurs forêts, filtrent le gaz à effet de serre.

116 Le Potentiel, (2010), « Ressources oubliées »; Le Poteniel ; N° 4849 du 13 février 2010 ; P.2

117 Sekana, J. (2009) ; op.cit. ; P. 25

Tout en reconnaissant la légitimité et le bien-fondé de cette démarche, nous considérons que la réflexion y relative devrait être davantage approfondie en ce qui concerne les modalités d'imposition et de recouvrement d'une telle taxe à l'échelle internationale.

La promotion du civisme fiscal par une éducation populaire tirant ses arguments des réalisations socio-économiques palpables et convaincantes peut sensiblement contribuer à la réduction des contre-performances dues à la fraude et à l'évasion fiscales.

Pour réduire progressivement la dépendance budgétaire vis-à-vis de l'Extérieur et ce, pour des raisons faciles à deviner, l'augmentation des recettes à caractère national de l'Etat, la remise d'une bonne partie de la dette publique et la montée en puissance de la fiscalité provinciale et locale s'avèrent indispensables.

Qu'à cela ne tienne, la gestion des ressources doit être également améliorée pour garantir davantage la soutenabilité budgétaire de la décentralisation.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard