1.2.2.2. Implications d'actions et responsabilités
pour les autres acteurs
Les organisations de la société civile et la
presse jouent un rôle de contre-pouvoirs et d'institutions de
surveillance externe dans le jeu démocratique50. L'incidence
financière de leur implication dans la décentralisation se
traduirait en termes de coûts évités grâce à
la promotion de la culture de redevabilité, à la
dénonciation des dérives dans le chef des gestionnaires
(corruption, clientélisme, tribalisme, etc.) et au gain de transparence
qui s'ensuivrait.
Les acteurs du secteur privé ne sauraient être
marginalisés en dépit du fait qu'ils sont maximisateurs de leur
propre intérêt.
En effet, en tant que producteurs de richesses marchandes,
leur implication dans le processus influencerait la croissance
économique, la responsabilisation des pouvoirs publics en matière
de stabilisation du cadre macro-économique et fiscal, ainsi que la
demande d'investissements publics à effet induit et d'un cadre
institutionnel et juridique propice à la prospérité des
affaires au niveau local.
Au surplus, le secteur privé pourrait soutenir,
grâce à son épargne et à travers son volet bancaire
et financier, le financement privé de la décentralisation ainsi
que la sécurité des transactions financières.
Le soutien et l'engagement des partenaires extérieurs
dans la mise en oeuvre de la décentralisation consisteraient en l'appui
technique et financier à l'ensemble du processus. Cependant, l'appui
extérieur ne peut être envisagé sans tenir compte de la
souveraineté nationale en matière de prêts.
Dans le cas de la RDC, seul le pouvoir central peut contracter
et garantir des emprunts extérieurs pour faire face aux besoins des
provinces.
Après avoir ainsi élucidé le cadre
légal et institutionnel et ses implications pour les différents
acteurs, voyons maintenant comment se manifeste dans la pratique l'enlisement
de la décentralisation financière en RDC.
SECTION II : PRATIQUES DE LA
DECENTRALISATION,
L'ENLISEMENT CONSACRE
L'expérience de décentralisation
financière en RDC de 1982 à 2009 est particulièrement
dominée dans la pratique par le non-respect des textes légaux et
réglementaires en vigueur ainsi que par des faiblesses fréquentes
et persistantes de capacité en matière de mobilisation et de
gestion des ressources nécessaires à la satisfaction des besoins
des populations locales.
Dans cette seconde section, il sera essentiellement question
d'administrer le témoignage de l'enlisement dont souffre la mise en
oeuvre de la décentralisation financière en RDC.
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