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Problématique de la mise en oeuvre de la décentralisation financière en République Démocratique du Congo

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par Jacques Nkongolo Musungula
Université Marien Ngouabi de Brazzaville - Maà®trise en Sciences Economiques (Economie et Finances Publiques) 2007
  

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2.1. Non-respect chronique des textes de base

Le non-respect des textes se traduit dans les faits par la mise en place incomplète de l'ordre juridique et institutionnel de la décentralisation et le déficit de collaboration financière entre l'Etat central et les provinces d'une part et, entre les provinces et les entités territoriales décentralisées, d'autre part.

2.1.1. Mise en place incomplète de l'ossature juridique et institutionnelle de la décentralisation

La mise en place incomplète de l'ordre juridique et institutionnel de la décentralisation se traduit aussi bien par la non-exécution du découpage territorial et de la décentralisation sectorielle que par la non-organisation des élections au sein des entités territoriales décentralisées.

2.1.1.1. Non-exécution du découpage territorial et de la décentralisation sectorielle

Il y a lieu de stigmatiser le caractère incomplet du dispositif juridique et institutionnel en vigueur par la non-exécution à ce jour du découpage territorial alors que le Constituant avait prévu un délai de 36 mois pour ce faire à compter de l'installation effective du Sénat.

L'absence persistante de la loi organique portant fixation des limites des provinces et de la ville de Kinshasa, de la loi organique portant subdivision à l'intérieur des provinces, de la loi portant statut des chefs coutumiers, ainsi que de la loi organisant le fonctionnement des services publics du Pouvoir Central, des provinces et des ETD, matérialise davantage le caractère incomplet de l'architecture territoriale de la décentralisation financière.

C'est en fait par le biais de cette dernière loi, pour ne revenir que sur ce cas, que les dépenses de rémunération des secteurs à compétence exclusive des provinces pourraient être aisément évaluées, engagées, liquidées, ordonnancées et payées. Il s'agit des dépenses de rémunération des professionnels de la Santé, de l'Agriculture, et Développement Rural, de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel ainsi que celle des autorités coutumières51.

Epee et Otemikongo (1992) relevaient déjà en ces termes cette impasse, il ya 17 ans : « Les études consacrées à l'administration territoriale (...) ont eu à démonter que le démarrage effectif de la décentralisation se butte encore à nombre d'obstacles d'ordre institutionnel (qui) ne sont pas de nature à faciliter sa mise en route conformément à la réforme du 25 février 1982 »52.

2.1.1.2. Non-organisation des élections locales municipales et urbaines et perte

d'efficacité économique de l'Etat

Bien que l'élection des députés et la mise en place des exécutifs au niveau provincial ait déjà eu lieu entre 2006 et 2007 pour la première législature de la 3ème République, il n'en est pas encore le cas pour les entités territoriales décentralisées, à savoir : la ville, la commune, le secteur et la chefferie.

La non-organisation à ce jour des élections municipales et locales et le maintien dans leurs postes respectifs des autorités municipales et locales désignés par le Pouvoir Central ne cadrent guère avec l'esprit et la lettre de la décentralisation et renversent le sens de la redevabilité : les dirigeants en place ne se sentant pas concernés par l'obligation de rendre compte à un souverain primaire dont ils ne sont pas l'émanation.

Cette réalité est d'autant plus troublante qu'elle persiste ainsi depuis que la décentralisation a été formellement relancée en 1982 sous l'empire des lois « Vunduawe ».

51Mbusa, A. (2009), Rapport de Mission effectuée à Bukavu-Sud Kivu , Ministère de la Décentralisation et Aménagement du Territoire

52 Epee, G. et Otemikongo, M. (1992) ; op.cit. ; P. 355

Cela étant, en renvoyant à 2011 les élections locales et municipales lors de son discours du 7 décembre 2009 sur l'état de la Nation, le Chef de l'Etat n'a-t-il pas fait officiellement et honnêtement l'aveu du déficit institutionnel de la décentralisation et de son enlisement subséquent.

Toutes ces faiblesses et imperfections ont pour effet d'entretenir des coûts d'opportunité considérables dans le chef des autorités locales dans la mesure où la hiérarchie et le souverain primaire qui sont sensés les contrôler sont malheureusement beaucoup moins informés de la conduite des affaires locales que ne l'aurait pu être une assemblée locale élue et dédiée audit contrôle. En d'autres termes, en l'absence de tout dispositif de surveillance rapprochée pouvant limiter localement le comportement opportuniste du bureaucrate, le risque moral profitant à l'agent, c'est-à-dire à l'autorité locale non élue et non contrôlée localement, ne peut qu'avoir pour effets l'atrophie des capacités financières locales et l'inefficacité économique de l'Etat.

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