3.2. Exploitation des
ressources halieutiques
3.2.1. La pêche
industrielle
Elle est pratiquée au large, au-delà des trois
milles nautiques et donne lieu à des captures conservées en cales
réfrigérées ou sous forme de produits congelés,
dans des navires propulsés par des moteurs in- bord, de puissance
supérieure à cinquante (50) chevaux. La pêche maritime
industrielle est pratiquée à bord de chalutiers et de crevettiers
depuis l'embouchure du Lokoundjé jusqu'au plateau continental
nigérian. Les pêcheurs utilisent des filets à petites
mailles avec pour conséquence une destruction des juvéniles. Elle
emploie environ 510 personnes dont 237 à terre et 270 en mer. Les
captures oscillent entre 6000 et 10.000 tonnes par an pour le poisson, tandis
que la production annuelle de crevettes est de 1000 tonnes
[20]. L'analyse de l'évolution des captures de
poissons pour la pêche industrielle, montre une baisse
considérable des rendements au cours de ces dernières
années. Parallèlement, les opérateurs privés notent
une diminution de la taille moyenne des poissons capturés. Les
principales causes de cette chute des captures son liées :
· à la fermeture des eaux nigérianes aux
bateaux de pêche camerounais ;
· à l'existence de réseaux d'exportation
clandestine ;
· à la surexploitation des espèces
démersales ;
· ainsi qu'à un système de suivi des
débarquements peu performant.
En 2006, 51 navires ont débarqué 3 502 tonnes de
produit (Tableau I), représentant une diminution de plus de 10% sur les
3 919 tonnes débarqués par 9 chalutiers en 1961.
3.2.2. La pêche
artisanale maritime et semi-industrielle
La pêche artisanale maritime est pratiquée dans
cinq départements: Océan, Sanaga Maritime, Wouri, Fako et Ndian
dans la zone des trois milles nautiques. Plusieurs types d'embarcations sont
utilisés: pirogues monoxyles, pirogues nigérianes, pirogues
ghanéennes, pirogues nigériennes, pirogues de pêche
à la crevette. Actuellement, plus de 45 % de ces embarcations sont
motorisées. La motorisation raccourcit le temps mis entre la capture et
le débarquement du poisson, contribuant ainsi à améliorer
la qualité des prises. Cette amélioration de la qualité
est d'autant plus importante lorsque la motorisation est suivie d'une
utilisation de glace stockée dans des conteneurs isothermes. Les navires
de pêche comprennent les pirogues traditionnelles ou assimilées,
les cordiers. Les espèces capturées appartiennent à deux
familles : les sciaenidés et les
clupéidés avec un potentiel de stock pélagique
estimé à 40.000 tonnes par an (Tableau I). La production de la
pêche artisanale maritime est estimée à 93.218 tonnes par
an pour un taux de perte après capture estimé à 15%
[31].
Ces estimations se font sur la base des résultats de
« l'enquête cadre et étude socio-économique de la
pêche artisanale au Cameroun en 1995 », ainsi que du rapport
présentant les résultats de l'étude du suivi statistique
de la pêche artisanale maritime dans la région du Sud-ouest
(Cameroun) au cours de l'année 2003.
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