WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse des déterminants de l'exploitation des essences indigènes ligneuses utilisées comme combustibles dans la plaine de la Ruzizi en territoire d'Uvira/RDC

( Télécharger le fichier original )
par Clement KITAMBALA
Institut Superieur de Developpement Rural/Uvira - Licence 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE IV. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS.

Dans ce chapitre, nous présentons les analyses et les résultats de données dépouillées des questionnaires ainsi que des données collectées sur terrain.

4.1. LISTE DES PIECES COMBUSTIBLES DE LA PLAINE ET ABONDANCE DANS LES SITES.

L'étude des bosquets nous a permis de confirmer les réponses des ménages sur les essences combustibles et leur abondance selon les essences indigènes prises individuellement. Les tableaux qui suivent les démontrent.

Tableau N°4. Abondance et dominance des essences utilisées comme combustibles dans les bosquets dans la plaine de la Ruzizi.

 

ESPECES LIGNEUSES

INDIGENES

Noms vernaculaires

Familles

% dans le total des
relevés

1

Acacia hockii

Rwago

Mimosaceae

12

2

Acacia Kirkii

Mugunga

Mimosaceae

26

3

Acacia polyacantha

Lukugutu

Mimosaceae

7.4

4

Acacia seyal

Ngurugugu

Mimosaceae

12

5

Acacia sieberiana

Ngara

Mimosaceae

8.6

6

Annona senegalensis

Kibombo

Annonaceae

3.3

7

Balanites ægyptiaca

Mugirigiri

Balanitaceae

2.9

8

Bridelia nicrantha

 

Euphorbiaceae

2.9

9

Cassia siamea

Kasya

Caesalpiniaceae

1.6

10

Combretum paniculata

 

Combretaceae

1.2

11

Combretum sp

 

Combretaceae

4.9

12

Dichrostachys cinerea

Kigunga

Mimosaceae

10

13

Bauhinia variegatum

 

Fabaceae

0.4

14

Grewia discolor

 

Tiliaceae

0.4

15

Maytenus senegalensis

Kamembe

Celastraceae

1.6

16

Maytenus sp

 

Celastraceae

0.8

17

Mukalakala

Mukalakala

Euphorbiaceae

2.1

18

Rhus natalensis

 

Anacardiacea

0.8

19

Tamarindus Indica

Mkwaju

Fabaceae

0.4

Les résultats révèlent la présence de 20 espèces d'essences combustibles et présentes dans les bosquets. On peut constater que la famille de Mimosaceae est plus nombreuse que les autres familles d'espèces (39%) dans les bosquets avec une dominance d'acacias de 61%.

C'est l'essence la plus exploitée et préférée pour sa combustibilité et pour son charbon de meilleure qualité que les autres espèces des arbres combustibles.

Tableau n°5 Distribution des espèces dans les bosquets des cinq sites étudiés.

 

ESPECES LIGNEUSES INDIGENES

SITE I.

SITE II.

SITE III.

SITE IV.

SITE V.

Effectif
cumulé

%

1

Acacia hockii

4

12

6

7

0

29

12

2

Acacia Kirkii

15

14

15

18

0

62

26

3

Acacia polyacantha

0

0

7

6

5

18

7.4

4

Acacia seyal

3

18

6

3

0

30

12

5

Acacia sieberiana

0

0

0

6

15

21

8.6

6

Annona senegalensis

5

1

0

0

2

8

3.3

7

Balanites ægyptiaca

0

7

0

0

0

7

2.9

8

Brindelia nicrantha

4

0

3

0

0

7

2.9

9

Cassia siamea

4

0

0

0

0

4

1.6

10

Combretum paniculata

3

0

0

0

0

3

1.2

11

Combretum sp

7

0

5

0

0

12

4.9

12

Dichrostachys cinerea

2

3

1

11

8

25

10

13

Bauhinia variegatum

0

0

0

0

1

1

0.4

14

Grewia discolor

0

1

0

0

0

1

0.4

15

Maytenus senegalensis

1

0

3

0

0

4

1.6

16

Maytenus sp

0

0

2

0

0

2

0.8

17

Mukalakala

1

0

4

0

0

5

2.1

18

Rhus vulgaris

0

0

0

0

2

2

0.8

19

Tamarindus Indica

1

0

0

0

0

1

0.4

 

Total d'espèces par sites

11

8

10

6

6

 

41

 

Effectif total

50

57

52

51

33

243

100

SITE D'ETUDE BOTANIQUE

SITE 1. BIRIBA I: 50 m X 50 m , SITE 2. ZURUBABERI (50 m X 50 m), SITE 3 BIRIBA II (50 m X 50 m), SITE 4 NYAKABERE (50 X 50 m) ETAT et SITE 5. NYABIHANGA (50 X 50 m) BWEGERA

Les essences indigènes ligneuses utilisées comme combustible, toutes étaient à prédominance des acacias, notamment Acacia seyal, Acacia hockii, Acacia Kirkii, Acacia polyacantha, le Dichrostachys cinerea.

Pour étudier la diversité biologique ligneuse au niveau local, nous avions calculé certains paramètres dont la similarité, l'indice de diversité, la richesse de Quadrat et le profil de diversité des sites étudiés (5 sites). Pour l'indice de similarité, nous avons utilisé l'indice de similarité de binaire asymétrique de Jaccard et quantitatif asymétrique de Steinhaus (S17) dont la formule utilisée était : a/ (a+b+c) ou J (A, B)= AnB/AUB pour Jaccard et la formule de Steinhaus : S17=2W/A+B.

L'interprétation des termes de la formule de Jaccard.4

a = le nombre d'espèces présentes dans les deux relevés, b et c = les nombres d'espèces absentes d'un des deux relevés et d le nombre d'espèces absentes de ces deux relevés mais présentes dans d'autres relevés (=double-absence) (Dufrêne. M, 2003). La Formule en terme mathématique se présente comme suit :

OU

Il faut noter, cependant, que le d ( le nombre d'espèces absentes de ces deux relevés ) de la formule n'est pas mis dans les applications de formules de Jaccard car ce relevé est non significatif du point de vue écologique pour le calcul de la similarité.

L'interprétation des termes de la formule de Steinhaus : W= minimum A-B, A = station ou site 1, B= station ou site 2.

Pour estimer la similarité globales de ces 5 sites (A=Biriba I, B=Zurubaberi, C=Biriba II, D=Nyakabere, E=Nyabihanga), le matrice d'analyse du logiciel PAST (que nous avions utilisé à partir des données issues du tableaux n°4 de distribution des espèces dans les 5 bosquets étudiés.) démontre que la moyenne des indices de similarité des sites est de 0,29 ou 29 % (Voir en annexe II, matrice 2 d'analyse de similarité de 5 sites avec le logiciel PAST.). Donc les 5 sites pris globalement ne sont pas similaires.

D'ailleurs, le tableau susmentionné le démontre clairement. Les acacias dominent mais les autres espèces sont faiblement représentées dans les différentes parcelles d'observation.

En comparant les sites deux à deux entre eux on constate ce qui suit en utilisant la formule de pour Steinhaus pour l'indice de similarité =2W/A+B.

4 Nous avons utilisé le logiciel PAST (Paleontological Statistic, version 1.99) de Hammer et Harper, 2010) pour calculer l'indice de Jaccard (ou coefficient de Jaccard) pour les 5 sites. Cet indice est le rapport entre la cardinalité (la taille) de l'intersection des ensembles considérés et la cardinalité de l'union des ensembles. Il permet d'évaluer la similarité entre les ensembles. Avec l'indice de similarité de binaire de Jaccard (0= absence de similarité et 1= présence de similarité).

1. Site de Biriba I et Zurubaberi : 32*2/50+57=0,598, soit 59,8%. Ces deux sites sont faiblement similaires.

2. Biriba II et Nyakabere : 2*31/51+52=0.61, soit 61%. Ces deux sites sont faiblement similaires.

3. Nyabihanga et Biriba I : 2*8/50+33=0.1927, soit 19.27%. Ces deux sites sont aussi faiblement similaires.

En comparant les résultats de ces 5 sites deux à deux, on constate qu'ils ont une structure végétale différente et mérite d'être conservé pour leur richesse spécifique, comme le tableau ci-dessous de l'indice de diversité.

Tableau N°6. Présentation de l'indice de diversité biologique dans les bosquets5

Indice de diversité des bosquets

 

S1

S2

S3

S4

S5

Taxa_S

12

8

10

6

6

 

Individuals

50

57

52

51

33

 
 
 
 
 
 

Dominance D

0.149

0.2231

0.1516

0.2211

0.2966

L'indice de diversité démontre bien la dissimilarité entre les sites. C'est une preuve tangible que les essences indigènes ligneuse doivent être conservées car les 20 espèces sont différemment reparties dans des bosquets, ce qui constitue la preuve d'une biodiversité locale des essences ligneuses utilisées comme combustibles..

4.2. MODE D'EXPLOITATION DES ESSENCES INDIGENES DANS DES BOSQUETS. 4.2.1. Mode d'accès au bois par les charbonniers :

Les charbonniers ont déclaré qu'ils abattaient les bois avec l'autorisation du service de l'environnement auquel ils paient 5 $ USD par an et par charbonnier. En plus, l'autorisation ne limite pas les lieux de coupe ni l'âge ou la taille de l'arbre à couper dans le parc arboré. Les essences coupées sont généralement spontanées, des arbres de la famille de Mimosaceae, en particulier acacias, Acacia hockii, Acacia Kirkii, Acacia seyal, Acacia polyacantha, Acacia sieberiana, Dichrostachys cinerea) en grande partie à cause de leur dominance par rapport à d'autres essences ligneuses.

La majorité, soit plus de 90% de la population utilise le bois de chauffe comme source d'énergie de cuisson. L'accès au bois est libre. Les femmes collectent les bois deux à trois fois par semaine pour de besoin de cuisson. Les femmes s'approvisionnent dans des parcs arborés publics. La consommation de bois par ménage n'est pas connu et les études qui existent date des années 80, soit plus de 20 ans. Or, la savane arborée de la plaine de la Ruzizi a cédé la plaine à la savane herbeuse et au sable. Les essences indigènes, dominées par les acacias sont en recul sans précédent car il est

5 S veut dire site. Taxa_S c'est le nombre d'essences dans les bosquets. Individu: c'est l'effectif total par bosquet.

Acacia seyal
17%

Acacia Kirkii
28%

Dichrostachys
cenerea
19%

Acacia
polyacantha
17%

Acacia hockii
19%

Acacia Kirkii

Acacia hockii

Acacia polyacantha Dichrostachys cenerea Acacia seyal

actuellement difficile de trouver plus de 100 arbres dans des sites publics d'une hauteur moyenne de 5 mètres. Pendant la saison sèche, c'est la période d'approvisionnement en bois de chauffe

L'âge moyen d'abattage d'arbre était estimé à 8 mois (une année). A cet âge, la taille moyenne d'arbre est de 2 mètres avec un diamètre de 10 cm. Les charbonniers fabriquent le charbon de bois chaque année à partir du mois de Mai (début de la saison sèche).

La coupe de bois est faite d'une manière durable car l'arbre est coupé à 10 cm à partir du début du port afin de permettre la repousse pour les mois à venir. Mais la coupe en dessous de 10 cm peut conduire à l'assèchement de l'arbre, donc à sa disparition totale. Cette connaissance permet la gestion durable des essences indigènes. Les acacias sont des essences à croissance rapide et pyrophiles (Ils résistent à la forte chaleur et adapté dans des zones arides).

4.2.2. Mode d'accès au bois de chauffe par les ménages.

L'accès à la collecte de bois de chauffe est libre et gratuit pour tous les ménages. Cela démontre l'accessibilité facile pour les ménages à collecter les bois dans les bosquets par rapport au charbonnier qui, eux, doivent avoir un permis de coupe généralement.

Plus de 98% de bois de chauffe collectés dans les ménages est fait par les femmes. Elles jouent un rôle capital dans l'énergie domestique liée à la cuisson surtout. La collecte de bois (ramassage et coupe) est une activité quotidienne de la femme dans la plaine de la Ruzizi, mais pendant la saison sèche, elle est plus intense car elles font des réserves pour les premiers mois de la saison de pluie. Pendant la saison sèche, le bois est collecté au moins trois fois par semaine.

A. Les essences les plus exploitées comme combustibles.

Figure 1. Distribution des essences selon leur abondance.

Les Acacias sont généralement cités comme de combustibles du premier ordre car parmi les 5 essences utilisées comme de combustibles, tous sont des Acacias. Cependant, parmi les Acacias, ce sont les Acacias seyal, hockii et Kirkii qui sont plus utilisés comme combustible.

B. Disponibilité en abondance des bois de chauffe des essences indigènes.

En ce qui concerne la disponibilité suffisante des bois de chauffe issus d'essences indigènes, 50.5% des enquêtés affirment disposer d'un lieu où les bois sont suffisants, tandis que 49.5% n'en disposent plus dans leur village ni dans le village voisin. C'est dans les groupements de Kagando et Kabunambo où les bosquets sont moins productifs suite à la surexploitation.

Pour les villages disposant en quantité suffisante les bois de chauffe, ils sont situés dans les groupements de Luberizi et Kakamba. Deux sites disposent encore des essences indigènes capable de subvenir au besoin énergétique des ménages : le site de Nyabihanga à Bwegera et le site de Kinyu qui va jusqu' au bord de la rivière Ruzizi.

C. Le statut des arbres indigènes. Figure n°2. Perception des enquêtés sur les arbres spontanés.

Mwami ou chef
coutumier
1%

A personne Dieu

Etat

Mwami ou chef coutumier

Dieu
1%

Etat
4%

A personne
94%

bien commun6. Tandis que 4% affirment qu'il appartient à l'Etat, 1 % déclarent qu'il appartient au Mwami ou au chef coutumier et 1 % qu'il appartient à Dieu.

Cette perception du statut d'arbres spontanés contribue à l'exploitation excessive des essences indigènes. Les arbres plantés sont plus protégés et respecté que les arbres spontanés.

D. La Période de coupe et d'abondance des bois de chauffe.

La collecte des bois (Le coupe et le ramassage) est effectuée toute l'année à tout moment où les femmes vont au champ. Cependant, c'est pendant la saison sèche que la collecte est intense et les bois collectés en grande quantité, non seulement pour l'utilisation directe mais aussi pour la réserve (stock) pour les mois prochains (débuts de la saison pluvieuse).

C'est ce que l'enquête ménage a révélé. La totalité des ménages enquêtés (100%) ont affirmé que les bois de chauffe sont abondamment collectés pendant la saison sèche dans la plaine de la Ruzizi.

C'est pendant la saison sèche que la coupe de bois de chauffe et l'approvisionnement pour les ménages sont très importants avec comme objectif constitué des réserves de bois pour les premiers mois de la saison de pluie. Donc, plus la saison sèche dure plus l'activité de coupes s'allonge et plus aussi les bosquets sont exploités, voire les petits arbres ou arbustes sont abattus.

Avec la perturbation des saisons caractérisées par la diminution de mois de la saison de pluie, la pression sur les bosquets sera plus importante et leur production pourrait diminuer à cause de la surexploitation caractérisée par la coupe précoce des arbres.

E. Les utilisateurs de bois de chauffe dans les villages.

Les utilisateurs des bois sont des trois ordres notamment les ménages (60.5%) pour des besoins énergétiques, les briquetiers (23.5%) pour la cuisson de briques et les charbonniers (16%) pour fabrication des charbons de bois à vendre. En terme de genre, ce sont plus des femmes qui s'occupent de bois de cuisson pour les ménages tandis que les hommes eux s'adonnent à la fabrication de briques et de charbon de bois.

La menace la plus potentielle est la compétition des activités. Les essences indigènes sont plus utilisées comme source d'énergie pour la cuisson de l'alimentation au ménage, la cuisson de briques cuites, source de revenu des ménages, et la fabrication des braises comme source d'énergie

66 Un bien commun, en économie de l'environnement, est toute resource naturelle don't l'usage est commune à toute la collectivité et don't le mode d'accès n'est pas regi. C'est le cas de l'air.

de cuisson pendant la saison sèche.

4.3. ESTIMATION DES ARBRES COUPES ET SACS DE BRAISES.

4.3.1. Consommation journalière en bois de feu par les ménages (fagot ou kg).

La consommation journalière moyenne de bois de chauffe par ménage (200 enquêtés) était de 9.79 kg pour 7 personnes par ménage. L'écart-type de cet échantillon est de 3 alors que le coefficient de corrélation entre la consommation de bois par ménage et la taille du ménage (le nombre des personnes par ménages) était de 0.89. On peut observer que le coefficient de corrélation est fortement positif, donc la consommation de bois de chauffe était fortement dépendante de nombre de personne dans le ménage. Aussi, avec l'écart-type qui est, d'ailleurs faible, cela prouve que les données sont concentrées autours de la moyenne, donc moyenne de la consommation de bois qui est de 9.79.

100% des enquêtés utilisaient le type de foyer à trois pierres lequel son rendement thermique est de moins de 15%. Cela peut aussi justifier consommation de bois.

Par ailleurs, la consommation moyenne journalière par personne est de 1.39 kg à peu près 1.4 kg, soit 511 Kgs par an. Pour un ménage, la consommation moyenne annuelle serait de 3.58 tonnes, soit 3577 Kgs. Or un fagot pesant 10 kg contient au maximum 27 sticks d'arbre âgé de 8 à 12 mois avec une hauteur maximale de 1 mètres qui représente la consommation journalière d'un ménage. Donc, le besoin annuel moyen en hectare d'un ménage de la collectivité plaine de la Ruzizi est équivalent de 11,02 hectares (1 hectare, selon l'inventaire des essences, avait en moyenne 872 pieds d'arbres).

Pour les 5960 ménages que compte cette collectivité (Statistiques de 2009), la demande annuelle en bois de chauffe s'élèverait à la production de 33 488 hectares, soit 21 318.92 tonnes /par an.

4.3.2. ESTIMATION DE QUANTITE DE BOIS CONSOMMEE POUR PRODUIRE LE CHARBON DE BOIS.

Pour estimer la quantité de bois consommé pour la fabrication de charbon de bois, une expérience a été réalisé pour connaître la quantité de bois (stick d'arbres de 2 m chacun) pour la production de 50 Kgs de charbon de bois. Cela avait nécessité 6 fagots constitués des sticks d'arbres de 2 mètres de longueur et de 4.5 diamètres en moyenne pesant 207 kg (cfr le tableau en dessous).

Tableau N°7. Production de charbon de bois.7

Bois

Kabunambo

Luberizi

Moyenne

Kg

Kg

Kg

Bois ( sticks d'acacia) avant la pyrolyse.

207

205

207

charbon de bois produits après la pyrolyse.

51.5

50.5

51.5

Les 207 kg de bois ont produit 51.5 Kg de charbon de bois en moyenne. On a constaté qu'il faudrait 4.02 kg de bois (généralement des Acacia) pour produire 1 kg de charbon de bois. Or, le nombre d'arbres indigènes moyen par hectare était de 872 arbres ; donc un hectare de 12 mois d'âge (avec 872 arbres) pourrait produire 4,2 sacs de 50 Kgs, soit 220 kg de charbon de bois.

Le prix sur le marché local est de 10$USD pour un sac de 50 kg, mais il peut coûter jusqu'à 16$ dans les cités, Uvira surtout).

Tableau N°8. Estimation des hectares d'arbres coupés par rapport à un sac de charbon de bois.

Quantité d'arbre/sticks

Poids

 

Quantité de charbon de bois

252 sticks de 2 m

207 kg

 

50 Kgs

Nombre d'arbre
par hectare

 

Quantité de charbon
de bois à produire (en Kg)

872 sticks d'arbres

 

175 Kgs

Pour 10 charbonniers, pendant la période de la saison sèche (Pendant 5 mois), ils produisent en moyenne 200 sacs de braise de 50 Kgs (10 tonnes de charbon de bois), soit l'équivalent de 58 hectares de bosquets d'espèces ligneuses confondues. Chaque charbonnier abat 5.8 hectares entre le mois de Mai à Septembre. Cela représente 232 bosquets de 50 m2 coupés pendant cette période.

La production de charbon de bois contribue à l'abattage excessif des essences indigènes. Alors que les Acacias peuvent être jusqu'à 20 m de hauteur pour les espèces de grandes tailles et 6 m pour les essences à petite taille en 3 à 5 ans, il est actuellement presque impossible de trouver dans des boisements naturels publics des Acacias de 4 mètres au maximum si ce n'est pas dans les boisements naturels privés mais protégés.

7 La moyenne a été calculée en fonction des experiences de deux sites, soit 51,5+50,5/2=51.5 kgs

Pour estimer les nombres d'hectares abattus pour l'année 2009 jusqu'au premier semestre 2010 dont les quantités de charbon de bois sont élevées à 33 150 Kgs (soit 663 Sacs de 50 Kgs) équivalent à 132 600 Kgs de bois sec de 2 mètres de hauteurs d'un âge variant entre 8 à 12 mois. Sachant qu'un hectare peut produire jusqu'à 3,5 sacs ; donc les 33 150 kg équivalent à 191,6 hectares. Ces bosquets sont une source de revenu pour les ménages, mais le rythme d'exploitation conduit à la réduction des bosquets et aussi à leur faible productivité.

4.3. MENACES CLES SUR LES ESSENCES

4.3.1. Les menaces qui pèsent sur les arbres et arbustes indigènes selon les charbonniers: La menace potentielle sur les essences indigènes était :

- le feu de brousse car non seulement il facilite la coupe de bois, mais il assèche les arbres et diminue leur population car ils brûlent les jeunes plants en croissance.

- Manque des sources alternatives d'énergie de cuisson.

La plaine de la Ruzizi en général et la collectivité plaine de la Ruzizi en particulier est dépourvue d'autres sources d'énergie moderne (électricité). Le problème de bois-energie est déjà ressenti comme problème, car à part la cuisson, les bois est utilisé dans la fabrication de matériaux de construction (briques cuites) et la fabrication de charbon de bois pour la vente dans des centres urbains ou péri urbains afin de se procurer de revenu à cause du faible pouvoir d'achat des ménages ruraux. L'augmentation de la demande en produit énergétique d'origine ligneuse est accentuée par le déficit en énergie électrique dans la cité d'Uvira et la non électrification de centres comme Sange, Luvungi, où les gens sont déjà habitués à cuire la nourriture avec le charbon de bois, or la fabrication de charbon de bois consomme des grandes quantités de bois.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry