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Analyse des déterminants de l'exploitation des essences indigènes ligneuses utilisées comme combustibles dans la plaine de la Ruzizi en territoire d'Uvira/RDC

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par Clement KITAMBALA
Institut Superieur de Developpement Rural/Uvira - Licence 2010
  

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A. Les utilisateurs de bois de chauffe dans les villages.

Les utilisateurs des bois sont des trois ordres notamment les ménages (60.5%) pour des besoins énergétiques, les briquetiers (23.5%) pour la cuisson de briques et les charbonniers (16%) pour fabrication des charbons de bois à vendre. En terme de genre, ce sont plus des femmes qui s'occupent de bois de cuisson pour les ménages tandis que les hommes eux s'adonnent à la fabrication de briques et de charbon de bois. La menace la plus potentielle est la compétition des activités. Les essences indigènes sont plus utilisées comme source d'énergie pour la cuisson de l'alimentation au ménage, la cuisson de briques cuites, source de revenu des ménages, et la fabrication des braises comme source d'énergie de cuisson pendant la saison sèche.

B. Connaissance d'autres sources d'énergie disponible mais non utilisé par les ménages.

A part le bois de chauffe et les déchets agricoles (épis de mais, etc.), La majorité des enquêtés (85 %) ne connaissaient pas d'autre sources d'énergie disponible dans le milieu ni une source potentielle d'énergie. tandis que 15% en avait connaissance, sur les enquêtés de groupement de Kagando (L'électricité qui était à la sucrerie de Kiliba) et celles du groupement de Kakamba avec l'électricité de Kiringye.

C. Type de combustible non ligneux (arbres) utilisés par les ménages.

A part le bois de chauffe (essences ligneuses), 100% des ménages utilisent d'autres déchets agricoles pour la préparation de nourriture (boutures sèches de manioc, les épis dégrainés de mais, etc.).

D. Connaissance d'autres sources d'énergie de cuisson à part le bois et l'électricité.

A part les bois de chauffe, les ménages utilisent les épis de mais dégrainés (43.5 %) et les boutures sèches de manioc (56.5%). La connaissance des enquêtés est limité e sur les sources d'énergie, alors qu'avec la bouse de vache qui est en grande quantité pourraient produire du biogaz mais aussi le son de riz qui est un autre combustible très important pour la cuisson au même titre que le bois de chauffe.

C'est pourquoi, à l'échelle mondiale, les personnes démunies utilisent une part plus importante de leur revenu à l'achat d'énergie que d'autres catégories plus aisées. Dans les pays en voie de développement, 2 milliards de personnes n'ont pas accès à l'électricité. Particulièrement les personnes vivant dans les régions rurales ne peuvent pas profiter des avantages et possibilités offerts par l'électricité. Sans une amélioration de l'approvisionnement de l'énergie pour ces personnes, la réalisation de tous les domaines des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) sera très difficile (PNUD, 2004), en l'occurrence l'objectif n°7 en rapport avec l'environnement. L'insuffisance en quantité de sources alternatives d'énergie de cuisson est l'un des facteurs dans la coupe précoce et la surexploitation des essences indigènes dans la collectivité plaine de la Ruzizi. Il y a une forte dépendance sur le bois pour l'énergie de cuisson. Cela est à la base de la pression exercée sur les bosquets.

5. COUT ET ECONOMIE DU BOIS (LE CHARBONNIER)

En termes de coût, les charbons de bois génèrent de recette aux ménages de charbonniers toute l'année pendant la saison sèche. Un sac de charbon de bois (braise) coûte 9000 FC8, soit l'équivalent de 10$USD. Pour l'année 2009 et le premier semestre de 2010, la production de charbon de bois s'est élevée à 33 150 Kg (Rapports du service de l'environnement 2009 et 2010), soit 663 sacs de 50 Kgs. Sachant qu'un sac de charbon de bois coûte 10$USD, les 663 sacs ont généré 6630 $USD. Selon les 20 charbonniers enquêtés, pendant la saison sèche chacun produirait au moins 10 sacs de charbon de

8 9000 FC congolais était l'équivalent de 10$USD.

bois, soit 2 sacs de 50 Kgs par personne et par mois. Donc, pour cette saison, on pourrait s'attendre à une production de 200 sacs, soit 1000 Kgs de charbon de bois et généreraient 2000 $USD pour ces charbonniers.

On peut constater que la fabrication et la commercialisation de charbon de bois sont des activités de survie suite au manque d'occupation pendant la saison sèche. Ces charbonniers (généralement des agriculteurs), transporte eux-mêmes leurs produits dans différents marchés selon leur proximité (proximité avec leur village). Pour le groupement de Kabunambo, les marchés de Sange et de Runingu leur sont proches. Tandis que pour les charbonniers de Luberizi comme de Kakamba, les marchés de Luberizi, de Nyamutiri ainsi que celui de Sange sont les lieux de vente de ces produits ligneux. Les charbons de bois sont vendus, soit en gros (en sac), soit en détails. Les acheteurs proviennent essentiellement des centres urbains ou extra-coutumiers (surtout la cité d'Uvira) qui viennent acheter ces charbons de bois, à cause du déficit de courant électrique dans la cité d'Uvira, la demande en bois est très importante.

6 .SUGGESTIONS POUR SAUVER LES ARBRES ET LES COMMUNAUTES :

Avant de présenter ce modèle de gestion communautaire, analysons d'abord les propositions des enquêtés sur les mesures de conservation durable des essences indigènes dans la collectivité plaine de la Ruzizi.

6.1. Mesures pour la protection des essences indigènes menacées proposées par les ménages et les charbonniers.

A. Action à entreprendre :

- En ce qui concerne les actions à mener pour protéger les essences indigènes, 4 actions ont été citées, notamment le reboisement (51%), l'application de la loi sur la protection de l'environnement (19%), la sensibilisation (17.5%), la création d'une réserve forestière (5%) et aucune réponse (15%).

B. Acteurs d'exécution :

Pour ce qui est des acteurs d'exécution des actions de protection, 5 acteurs ont été cités par les enquêtés. Selon le degré de leur importance. C'est notamment les ONG internationale (73.5%), les associations locales de développement (11.5%), les chefs coutumiers (5%), la population (5%) et l'Etat (5%). On peut constater que la population accorde plus de confiance aux ONG et aux associations qu'à l'Etat, le garant et le protecteur de l'environnement.

C. Lieu d'exécution pour la protection des essences indigènes.

Pour ce qui est lieu d'exécution de ces actions, dans chaque groupement, les enquêtés ont cités de lieu qu'ils jugent meilleurs pour la protection des essences indigènes. Dans le groupement de Kakamba, 5 sites ont été cités conjointement (29.1% pour le long de la rivière Ruzizi, 40 % pour le site de Nyabihanga, 10% pour le site de Kinyu, 11,9% pour le site de Nyaruruma et 10% pour le site de Migobe. Dans le groupement de Luberizi, 4 site ont été cités conjointement (Ruzizi: 25%, Kitemesho: 25%, Rusabagi: 25 %) où ces actions peuvent être entreprises, et dans le groupement de Kabunambo, 2 sites aussi conjointement (50% pour Kabunambo, 50% Mwaba et ses environ).

D. Création d'emploi ou d'occupation saisonnier.

Les charbonniers ont estimé que c'est par manque d'occupation et d'autres activités économiques pendant la saison sèche qu'ils s'adonnaient à la fabrication de charbon de bois. En cas d'une occupation procurant un revenu pendant la période de soudure (saison sèche), cela peut réduire la pression exercée par le charbonnier. Au regard de ce qui précède, un modèle d'aménagement pourrait être proposé et présenté dans le paragraphe suivant.

6.2. PROPOSIONS D'UN PLAN D'AMENAGEMENT POUR LA CONSERVATION DES ESSENCES INDIGENES DANS LA PLAINE DE LA RUZIZI.

Pour ce faire, la protection et la gestion durable des essences indigènes de la plaine de la Ruzizi nécessitent les mesures législatives de gestion à tous les niveaux et les initiatives d'économie d'énergie de cuisson.

- Au niveau local, les chefs coutumiers devraient, avec la participation de la communauté, définir

les règles de gestion en conformité avec les normes environnementales. Un plan villageois d'aménagement environnemental devrait être réalisé avec la participation des toutes les parties prenantes pour éviter de créer le conflit ainsi que la compétition des acteurs et des activités (agriculture, élevage et environnement). Un inventaire des essences indigènes vulnérable, en danger de disparition et abondant doit être réalisé avec la participation de la communauté locale. Cette liste doit être connu par toute la communauté afin de les protéger (c'est par exemple le tamarinier en voie de disparition dans la plaine de la Ruzizi). Après le zonage de sites pour les parcs à bois, des comités locaux tripartite (Population représentée par les associations de développement, l'Etat par le service de l'environnement et le chef coutumier) de surveillance doivent mis sur pied pour le suivi de respect

de règle de gestion, pour la sensibilisation et mobilisation. Un comité de pilotage sera installé sous l'égide du chef de collectivité de la plaine de la Ruzizi avec un comité scientifique d'appui pour le monitoring environnemental. La forêt de Nyarundari ferait parti de ces zones quoi que privé afin de servir de modèle.

- .Au niveau provincial, l'assemblée provinciale avec la collaboration du ministère de l'environnement promulgué une loi sur la création des parcs de bois dans des villages selon la nomenclature du code forestier. A part la création de zone protégée de production des bois, il faudra des actions de sensibilisation, de la vulgarisation de foyers améliorés pour les ménages et fours améliorés pour les briquetiers et charbonniers (pour la carbonisation) et de reboisement avec des essences exotiques fertilisantes et des essences indigènes à croissance rapide pour les besoins énergétiques. Le tableau N°7 ci-dessous présente les types d'action, les acteurs, les lieux d'intervention et les résultats escomptés en cas de conservation et gestion durables des bosquets.

Les stratégies vont reposer sur trois principes importants et prioritaires notamment :

1° La diversification énergétique ou des sources d'énergie domestique à court et moyen terme (La méthanisation et l'énergie solaire ou en général des énergies nouvelles et renouvelables, l'hydro électricité en l'occurrence).

2° Le renforcement de la résilience de l'écosystème forestier et de l'éducation environnementale, surtout l'augmentation de la production des ressources végétales ligneuses pour les besoins énergétiques (création des parcs à bois et la vulgarisation des technologies d'économie d'énergie domestiques) et les formations-sensibilisation sur l'environnement et le développement,

3° Initiation des activités économiques de lutte contre la pauvreté grâce à la création de l'emploi et d'appui aux activités économiques porteuses d'une valeur ajoutée en milieu rural.

TABLEAU N°14. STRATEGIE D'AMENAGEMENT POUR LA CONSERVATION DES ESSENCES INDIGENES DANS LA PLAINE DE LA RUZIZI.

ACTION A
ENTREPRENDRE

ACTEURS

STRATEGIES
D'INTERVENTION

LIEU

RESULTATS

RISQUES

REBOISEMENT

-ONG locales

intervenant dans
l'environnement.

-Briquetiers oeuvrant

- Installation des

pépinières des espèces
indigènes et exotiques
et distribution des plants

- Dans sites déboisés,

(5000 hectares) de la
collectivité plaine de
la Ruzizi dans les

-Boisement reconstitués. -Augmentation de la
production de miel,

-La productivité de bois de

- Feu de brousse

incontrôlé,

- Complicité des

autorités locales à la

 

dans la plaine de la Ruzizi (Kiliba,
Luberizi et Luvungi). -Charbonniers

opérant dans la plaine de la Ruzizi.

aux populations dans

différents villages.

- Distribution des plants aux bénéficiaires.

groupements de

Kabunambo, Luberizi et Kakamba.

- Dans de bosquets

dégradés

bosquets augmentés,

destruction à cause de leurs propres intérêts.

 

-Différent ménages.

 
 
 
 

VULGARISATION

-ONG

-Organiser des séances

-Dans tous les villages

 

- Résistance au

DU CODE

-Etat (service de

d'animation, de

de la plaine de la

 

changement.

FORESTIER, DES FOURS DE CARBONISATION, BRIQUE CUITE ET DE FOYERS

l'environnement)

formations et

multiplication de livret sur le code forestier, des panneaux d'informations publiques sur le feu de

Ruzizi.

 

-Faible insuffisance

d'appropriation des foyers améliorés.

AMELOIRES

 

brousse, le déboisement,

 

-Connaissance de la

 
 
 

etc.

-Fabrication et vente à

crédit les foyers
améliorés,

-Formations des paysans sur les fabrications de foyers améliorés.

 

population sur la protection de l'environnement accrue et les pratiques destructrices abandonnée ; des foyers améliorés utilisés à plus de 90% par les ménages.

 

SENSIBILISATION

-ONG

-Etat (service de

l'environnement) -chefs coutumiers

 

- Dans tous les villages de la plaine de la Ruzizi.

- Résistance au changement.

CREATION DE RESERVE FORESTIERE

ETAT

ONG

Chefs coutumiers

 

- Dans des zones de
aux bosquets de forte
densités en essences

indigènes (5000

hectares) dans la collectivité de la plaine et dans les environs de la cité de Sange.

80% des bosquets de fortes
densités ou de sites

potentiellement d'essences
indigènes protégées.

- Résistance des autorités coutumières dans l'application des mesures de gestion.

VULGARISATION DE LA

TECHNOLOGIE DE BIOGAZ.

ONG compétentes

Installation des digesteurs pilotes dans des ménages et restaurant.

5 villages de forte

agglomération.

100 digesteurs de 20 m3 chacun du type expérimental.

Manque de compétences locales approuvées et intérêt par les paysans.

INITIER LES

ETAT

-Identification et

Collectivité de la

70% des charbonniers ont

- Résistance au

ACTIVITES ECONOMIQUE

ONGD

Chefs coutumiers.

regroupement des

charbonniers en

plaine de la Ruzizi.

une activité génératrice de
revenu pendant la période

changement.

POUR LES

 

associations de protection

 

de soudure (Mai-

 

CHARBONNIERS ;

 

des arbres.

 

septembre).

 
 
 

-Appui financier à leur organisation.

 
 
 
 
 

-Initiation des activités

économiques des groupes selon les villages.

 
 
 

Le choix des sites à protéger résultera d'une étude d'inventaire exhaustif qui serait réalisé dans la plaine de la Ruzizi par une équipe de chercheurs avec l'appui de la communauté locale et des ONGD intervenant dans le milieu.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984