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Analyse des déterminants de l'exploitation des essences indigènes ligneuses utilisées comme combustibles dans la plaine de la Ruzizi en territoire d'Uvira/RDC

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par Clement KITAMBALA
Institut Superieur de Developpement Rural/Uvira - Licence 2010
  

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CONCLUSION GENERALE.

Notre travail qui porte sur une étude quantitative des essences indigènes utilisée comme combustible dans la plaine de la Ruzizi analysait les causes du recul de ces essences afin de proposer des actions pour l'exploitation durable des ressources naturelles, notamment les essences indigènes ou spontanées d'usage énergétique dans la plaine de la Ruzizi en général et en particulier dans la collectivité plaine de la Ruzizi.

Les hypothèses de notre travail reposaient sur trois thèmes important dont : la disponibilité et l'accès libre au bois de chauffe, le mode de collectes de bois pour la fabrication de braise et la cuisson seraient à la base de la régression des essences indigènes dans la collectivité chefferie de la plaine de la Ruzizi et l'insuffisance de sources alternatives en énergie non ligneux et non utilisation de foyer économe et seraient le facteur de la surexploitation des essences indigènes dans la plaine de la Ruzizi.

Actuellement, 20 espèces indigènes utilisées comme combustibles et appartiennent aux familles Mimosaceae, Balanitaceae, Euphorbiaceae, Combretaceae, Myrtaceae, Tiliaceae, Celastraceae, Fabaceae, Annonaceae.

Ces essences diminuent sensiblement partout dans la plaine de la Ruzizi à cause de la compétition dont elles sont victimes. On a constaté que les bois collectés avaient une longueur de 1 mètre avec un diamètre de 3 à 4 centimètres au maximum alors que les Acacias peuvent atteindre jusqu'à 15 mètres de hauteur avec un diamètre de plus de 50 centimètres. Les bois de chauffe issus des essences indigènes sont devenus rares. Les femmes font de longue distance pour la recherche de combustibles. Rares sont les arbres qui atteignent 5 mètres de hauteurs dans les parcs communautaires.

En ce qui concerne le statut de certaines essences indigènes utilisées comme combustibles, la majorité est en disparition. Leur espèce diminue sensiblement dans la plaine de la Ruzizi. Certaines variété des Acacias, notamment l'Acacia polyacantha est envoie de disparition. Quelques individus sont protégés dans le village. L'essence indigène à usage non combustible, le tamarinier est actuellement protégé par les chefs coutumiers, mais leur nombre aussi a complètement baissé.

La collecte de bois est plus effectuée pendant la saison sèche. Pendant cette période, la recherche et la coupe sont faciles car la savane est ouverte. Le feu de brousse assèche les arbustes, ce qui facilite la coupe des jeunes arbres. Les impacts de cette menace se font sentir en trois problèmes important lesquels renforcent la pression sur la réduction de parc arboré comme les résultats l'ont démontré.

Par ailleurs, la rareté de bois est semblable à un iceberg, car les arbres ne manquent pas dans certains endroits, par exemple dans les groupements de Luberizi et Kakamba, mais ils ont les difficultés de croître jusqu'à atteindre un âge d'exploitabilité et de grande production alors que leur densité est importante. Ces sites sont une véritable mine d'or verte (arbre) qui, d'ailleurs, ne nécessite pas le reboisement mais la protection de ces parcs arborés naturels des essences indigènes.

Enfin, la compétition dans l'utilisation de bois issus des essences indigènes est un facteur de la diminution de ces essences. A part les ménages qui utilisent les bois pour des raisons énergétiques, la fabrication de braises comme source de revenu et des briques cuites contribue à la surexploitation des essences indigènes. La demande a déjà dépassée l'offre d'où la crise de bois et la diminution la production de bois dans les parcs arborés naturels. On peut sans tergiverser comprendre que l'accès libre et la disponibilité des essences indigènes ont contribué au recul des parcs naturels à bois de chauffe dans la plaine de la Ruzizi, surtout à cause de la perception sociale de population et des autorités coutumières sur le statut des arbres spontanés car ils sont les biens communs, donc ils n'appartiennent pas à personne et chacun doit l' exploiter à sa manière.

Jusqu'à ce jour, il y a des sites où les essences indigènes sont disponibles, mais faute des règles de gestion, la surexploitation contribue à la diminution de la production sylvicole des essences indigènes dans la plaine de la Ruzizi. Le déracinement, la surexploitation et la coupe précoce sont des menaces qui pèsent sur les essences indigènes utilisées comme combustible dans la plaine de la Ruzizi. Leur rareté expose d'autres essences ligneuses. Le déracinement est effectué par les fabriquant de charbon de bois et participe avec les ménages à la coupe précoce de bois. Ce dernier est la cause majeure de faible production des essences indigènes. On n'attend pas qu'elles atteignent pas même 5 mètres de hauteur.

Cette situation est aussi causée par le manque de gestion des parcs arborés communautaires. C'est vraiment le scénario de la tragédie de bien commun, comme on l'observe. Les parcs communautaires de bois n'appartiennent à personne. Chaque personne en exploite à sa guise et selon ses méthodes, d'où la gestion irrationnelle de ces ressources naturelles renouvelable. La capacité annuelle de régénération des essences est inférieure à la demande annuelle de bois de chauffe, d'où ce déséquilibre. De toutes les menaces, la coupe précoce est la plus importante de pratiques qui menacent le parc naturel dans la plaine de la Ruzizi.

Du fait que la compétition entre les charbonniers et les ménages veulent chacun avoir des bois de bonne qualité et en quantité suffisante, c'est la course à la coupe car le passage de l'un ne laisse rien pour l'autre et aucune sélection n'est réellement faite pour épargner les jeunes plants. Le feu de brousse joue un rôle important sur la coupe précoce et comme les ménages utilisent les bois de

toute dimension, la coupe précoce est plus causée par les ménages et cela c'est par insuffisante de bois de bonne qualité.

En ce qui concerne les acteurs pour protéger les essences indigènes dans la collectivité plaine de la Ruzizi, on constate que la tendance de solution venant d'ailleurs (des ONG Internationales) est fortement encrée dans la mentalité de personnes. Cette mentalité freine la dynamique sociale et l'implication des populations dans la protection de l'environnement par les actions locales.

La plaine de la Ruzizi connaît déjà la crise de bois, mais cette crise n'est pas répartie équitablement dans toute la zone. Les arbres plantés sont pour la vente de stick d'arbre pour la construction que pour le besoin en énergie de cuisson. C'est pour cette raison les gens préfèrent l'eucalyptus que d'autres essences.

Pour la cuisson des aliments et des briques cuites, le bois est la seule source d'énergie. L'insuffisance de source d'énergie alternative contribue d'augmenter la pression sur les essences indigènes utilisées comme combustible.

Cependant, on a remarqué que les ménages recourent en cas de pénuries, surtout pendant la saison de pluie, à l'utilisation d'autres déchets agricoles. C'est le cas des boutures sèches de manioc et les épis des mais.

Il est important de signaler que les populations sont aussi sous informées sur d'autres sources d'énergie traditionnelle à leur portée mais qu'ils n'utilisent pas alors que la plaine de la Ruzizi regorge une grande potentialité. C'est par exemple la bouse de vache qui pourrait être utilisée comme source d'énergie grâce à la technologie de biogaz. Aussi, l'utilisation de son de riz comme source d'énergie en vulgarisant juste le type adéquat de foyer. Aussi, 100% des ménages enquêtés n'utilisaient aucun moyen d'économie d'énergie quoi que la majorité connaisse son avantage.

Ainsi donc, l'insuffisance de source alternative d'énergie et la non utilisation de foyer moins énergétivore dans la collectivité plaine de la Ruzizi contribuent à l'augmentation vertigineuse de la demande en bois. C'est d'ailleurs ce qui ressort de l'analyse statistique par la mesure du coefficient de corrélation entre le nombre de personnes dans les ménages et la consommation journalière de bois de chauffe. Le coefficient de corrélation est 0,89. C'est une interdépendance forte. Cela veut dire que plus les nombres de ménages augmentent, et les membres qui le composent, plus le besoin en bois aussi augmente. En associant la non utilisation de foyer économe en énergie de cuisson ou le manque d'alternative en une autre source d'énergie dont le ménage peut utiliser, la demande sera encore plus forte dans l'avenir alors que la production de parcs arborés des essences indigènes ne cesse de diminuer sensiblement chaque suite à la pression anthropique. On observe que le coefficient de

corrélation est fortement positif, donc l'augmentation de besoin en bois de chauffe est fortement dépendante de nombre de personne dans le ménage et le type de foyer de cuisson utilisé par ce dernier.

Cependant, on a observé que le niveau de connaissance de population sur les sources d'énergie alternative est faible, mais ils savent bien que l'utilisation du foyer amélioré est un moyen est un moyen efficace pour la réduction de consommation de bois dans le ménage.

L'utilisation de foyer amélioré, non seulement réduit la consommation de bois, mais aussi permet de réduire la pression sur les essences indigènes et le temps que les femmes consacrent à la recherche de bois de chauffe chaque semaine. Pendant la période de la saison sèche, la collecte de bois est effectuée au moins 3 fois par semaine. Le panier généralement transporté par les femmes est d'une capacité de 25 kg de bois frais.

L'étude vient de démontrer que les menaces contre les essences indigènes sont de taille car elles contribuent au recul des individus des essences spontanées et cela à cause du statut que revêt le parc arboré naturel : le bien commun. Or la gestion de biens communs est un des problèmes majeurs dans la gestion de ressources naturelles dans un monde où l'individualisme gagne le terrain.

Le problème des essences indigènes dans la plaine de la Ruzizi est d'abord un problème des règles de gestion de ressources naturelles fragiles. Comme les essences spontanées n'appartiennent pas à personne, tout le monde les exploite à sa manière, d'où la compétition entre les consommateurs. L'insuffisance de sources d'énergie alternative contribue à la surexploitation de ces essences, car n'ayant pas d'autres sources suffisantes d'énergie, les bois sont coupés pour subvenir au besoin domestique d'énergie et aussi comme source de revenu pour les ménages. Le mode d'accès aux parcs naturels de bois est aussi un problème de taille. Comme les arbres spontanés sont un bien commun ou public d'accès libre, la coupe n'est pas réglementée.

Pour le charbonnier, quoiqu'ils aient des permis valides d'abattage d'arbres, le lieu de coupe et la quantité de bois à couper ne sont pas précisés moins encore l'âge requis d'arbres à couper. Ce laisser-faire légal contribue sensiblement à la coupe excessive car non réglementée et aussi charbonnier voudrait gagner dix fois plus. S'il faut ajouter les autres usages des bois, notamment la fabrication de braise ainsi que des briques cuites nécessitant le besoin accru en bois contribuent fortement au recul des essences indigènes.

Par ailleurs, la collectivité plaine de la Ruzizi dispose d'un énorme potentiel en essence indigène quoique la surexploitation ait figuré sur la liste des grands facteurs clés de la faible

productivité sylvicole, la gestion rationnelle de ces espèces pourrait contribuer à l'augmentation de la production sylvicole ainsi que la restauration de l'environnement écologique.

L'échec du reboisement doit interpeller les acteurs de développement à penser des nouvelles approches. D'ailleurs, le reboisement a contribué au recul des essences indigènes dans la mesure où les gens ne se sont plus soucieux de protéger le lambeau des essences qui restaient. En plus, le reboisement contribue au transfert du statut de terre et des arbres dans la plaine de la Ruzizi car les arbres plantés appartiennent non plus à la communauté mais plus aux particuliers. Ce transfert de statut permet la gestion privatisée des arbres dans la plaine de la Ruzizi. Cependant le reboisement est encore faible et la raison est plus économique qu'environnemental. D'où la plantation des essences économiques qui dégrade la fertilité.

La précarité d'accès aux terres est aussi un autre problème qui avait contribué à l'échec du reboisement dans la plaine de la Ruzizi quoi que les guerres dans la sous région de grands aient souvent contribué au déboisement à grande échelle. Une terre reboisée appartient généralement au propriétaire des arbres. Ou soit la terre appartient à l'Etat mais les arbres aux planteurs.

Les essences appartiennent au propriétaire de la terre qui les exploite à sa manière. La gestion du terroir privé est régie par les règles de son propriétaire, tandis que pour le terroir à usage public est régi par l'Etat (service de l'environnement pour ce qui est de l'exploitation des arbres) et les chefs coutumiers (pour l'accès à la terre). Le déboisement de la plaine de la Ruzizi est un problème structurel car non seulement les causes sont d'ordres socio-économiques mais aussi liés au problème de gouvernance au niveau local. Les essences indigènes peuvent être protégées si les règles de gestion et d'exploitation du terroir sont bien appliquées. Le besoin moyen en bois par ménage dans la plaine de la Ruzizi est de l'ordre de 2,4 m3 par an or si l'on respecte le principe fondamental de la production sylvicole selon lequel « exploiter le croît, non le capital », donc ne pas exploiter plus de bois que ce que l'arbre ou le parc disponible est capable de produire durant l'année. Or, avec l'accroissement démographique, d'ici 2015, le déficit en bois énergie risque d'être un de grands problèmes conduisant à la fuite du milieu même.

Enfin, il faudra réglementer la fabrication de braise, c'est-à-dire fixer la taille ou l'âge des arbres à couper et les essences à exploiter chaque année pour éviter la surexploitation. Aussi, il faudrait un plan d'exploitation des parcs arborés disponibles afin de programmer ces exploitations durables dans le temps et dans l'espace. La concurrence déloyale entre les différents acteurs contribue à la destruction de la savane anciennement boisée de la plaine de la Ruzizi. La non application et

l'inadaptation de la législation forestière (le code forestier) est un des facteurs de la dégradation de la forêt en RDC, comme c'est le cas de la plaine de la Ruzizi. Il est possible de renforcer les mesures de lutte contre le recul des essences indigènes ligneuses utilisées comme combustible dans la plaine de la Ruzizi grâce à des règles de gestion communautaire efficace, la vulgarisation de foyers et fours de carbonisation améliorés dans la plaine de la Ruzizi.

La mobilisation communautaire et la sensibilisation de la communauté locale, les leaders locaux et les acteurs politiques dans la gestion des parcs arborés des essences spontanées seraient un des moyens aussi efficace. Ce sera une valeur ajoutée sur le reboisement.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery