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Analyse de la prise en compte de l'environnement, dont la biodiversité, par les ONG de développement belges

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par Salima Kempenaer
IGEAT-ULB - Master en Sciences et Gestion de l'Environnement  2010
  

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7.4. Conclusion

Cette brève analyse semble indiquer que le principal bailleur de fonds des ONG de développement belges n'est pas équipé pour examiner efficacement l'intégration de la thématique environnementale. Le seul outil à la disposition du service D3.1 est loin d'être suffisant pour mener une analyse approfondie. Les gestionnaires ne sont pas préparés à l'examen de cette thématique et l'organisation actuelle ne permet pas de consentir l'investissement en temps qui serait nécessaire tant pour réaliser une appréciation détaillée des projets et programmes de développement que pour prévoir, le cas échéant, une éventuelle phase de correction des dossiers.

Ce constat pose évidemment question. Si les bailleurs de fonds n'ont pas les capacités et compétences requises dans les matières qu'ils mettent en avant dans leurs discours, comment

peuvent-ils exiger davantage des entités qu'ils subsidient ? C'est une question que s'est également posé Lavigne-Delville (2007) : « Vu le poids des bailleurs de fonds dans les prises de décision, et leur contrôle indirect sur l'ensemble des acteurs du développement, c'est clairement à leur niveau qu'une grande partie de la question se joue. [...] quels sont les moyens que se donne

un bailleur de fonds pour juger de la validité (ou du moins de la non nuisibilité !) d'un projet où iiva dépenser des millions de francs provenant des contribuables de son pays [...] ? ».

8. ONG : RESULTATS DE L'ANALYSE

8.1. Les pratiques d'intégration de l'environnement

8.1.1. Programmation

La vision d'une ONG reflète ses valeurs et sa conception du développement, et sa mission décrit ses objectifs et les moyens qu'elle se donne pour les matérialiser. Malgré la diversité des ONGD belges, l'étude des documents décrivant la vision des ONG montre une certaine convergence de leurs valeurs et principes. C'est ce que Stangherlin a appelé le « processus d'uniformisation et de pacification » des pratiques au sein des institutions de coopération, où les problématiques sont « consensuellement partagées » (2001, p. 57). Les termes « développement durable » ou « gestion durable » apparaissent dans les visions et missions de la moitié des ONG interrogées. Cependant, il est souvent mal aisé de déterminer si le sens donné à ce concept n'est pas celui de viabilité et pérennité des actions de développement sans que cela n'implique une attention particulière au pilier environnemental. Certaines des ONG ayant répondu à l'enquête mentionnent plus directement l'environnement ou certains de ses aspects : « respecter l'environnement », « technologies respectueuses de l'environnement », « souci de sauvegarde de l'environnement », « protection de la biodiversité biologique » ou encore « harmonie entre l'homme et son environnement ».

La comparaison des réponses au questionnaire et des entretiens avec les visions et missions des ONG montre que ces différents éléments ne correspondent pas toujours. Interrogées sur la place accordée par leur ONG aux thématiques environnementales, huit ont répondu que ces dernières tenaient une place très importante. De ces huit ONG, toutes n'ont pourtant pas inséré ce paramètre dans leur vision ou mission. C'est par exemple le cas de cette ONG :

« Notre secteur prioritaire, c'est la sécurité alimentaire et l'agriculture, donc l'environnement est forcément très important. »

D'autre part, quatre ONG ont déclaré que ces thématiques étaient peu importantes. S'il est vrai
qu'aucune d'entre elles n'a incorporé le respect ou la protection de l'environnement dans sa
vision ou mission, les entretiens ont révélé que deux d'entre elles ont une réflexion approfondie

en la matière et ont mis en place diverses mesures pour concrétiser cette réflexion. Le représentant d'une de ces deux ONG a déclaré :

« Il est clair que l'environnement est une composante indispensable de nos actions. »

D'autres documents ou informations nous ont été fournis par les ONG pour attester de l'engagement de leur organisation pour la protection de l'environnement et la promotion du développement durable. Depuis environ deux ans, telle grande ONG, dont les vision et mission ne font pas mention de l'environnement, met en place le système EMAS. D'après la personne interviewée, les priorités de l'organisation sont d'ordre socio-économique mais l'environnement est tout de même une préoccupation.

« Nous voulions que notre développement organisationnel soit cohérent avec nos objectifs de développement au Sud. L'analyse EMAS a révélé que nous prenions déjà bien compte de ces aspects-là car, en réalité, cela fait partie intégrante du modèle de développement rural que nous mettons en avant. »

Deux autres ONG ont quant à elles choisi de souscrire au cadre GRI-3 (Global Reporting Initiative) pour le rapportage développement durable. Le GRI est une organisation à but non lucratif lancé par le réseau Ceres (Coalition for Environmentally Responsible Economies) avec le soutien du Programme d'environnement des Nations Unies (PNUE). Le cadre GRI est un guide de procédures, d'indicateurs et de principes permettant d'aider les entreprises, ONG et autres organismes à rédiger des rapports faisant état de leur performance sociétale et environnementale et, partant, à mettre en place un système de gestion en tenant compte de ces deux préoccupations.

D'après l'analyse des entretiens, deux raisons peuvent être avancées pour expliquer l'absence de mention explicite des problématiques environnementales dans les visions et missions des ONG. Soit, comme nous pouvons le constater dans les trois extraits précédents, les ONG considèrent que le type d'actions qu'elles mettent en oeuvre implique logiquement et de manière évidente une préoccupation pour l'environnement. Soit, elles ne souhaitent pas altérer leur base identitaire et préfèrent maintenir l'accent sur le développement humain pour se différencier des ONG de protection de l'environnement.

« Je considère que l'environnement tient une place moyenne car notre ONG ne fait pas de la protection ou de la défense de l'environnement, ce n'est pas notre mission. Ce serait très important si nous étions comme WWF ou Greenpeace. »

D'après ce bref aperçu, il est évident que les visions et missions des ONG ne sont pas une traduction fidèle des principes et valeurs qui guident leur travail ni de leurs méthodes ou logiques de fonctionnement. Les points qui vont suivre tenteront d'apporter des éclaircissements sur les pratiques d'intégration des aspects environnementaux au niveau plus concret des interventions de développement.

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