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Politique fiscale et informalités économiques au Niger

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par Moussa Sahirou Tchida
Institut universitaire d'études en développement de Genève - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2005
  

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CHAPITRE QUATRIEME : Mesures fiscales et strategies d'amélioration des recettes

Les autorités nigériennes face a la forte demande intérieure en matiere des dépenses publiques, aux exigences des partenaires au développement et principalement du FMI et de la BM ainsi que de celles fixées par l'UEMOA, ont dl prendre des nouvelles mesures fiscales. L'objectif recherché est fondamentalement d'accroitre les recettes publiques aux fins de renforcer les capacités de l'Etat a réduire les effets pervers de la pauvreté et dans une certaine mesure jeter les bases durables de son développement. Pour ce faire, les quelques mesures fiscales adoptées par le gouvernement nigérien devraient permettre un élargissement de l'assiette fiscale par une fiscalisation des informalités caractérisant une grande partie des activités économiques et commerciales au Niger.

En dehors des impOts directs assis sur les revenus des personnes physiques et morales ainsi que sur les bénéfices industriels et commerciaux touchant principalement les salaires des agents publics et les grandes entreprises, l'administration fiscale éprouve des difficultés a promouvoir les impots indirects compte tenu de l'informalisation croissante des activités économiques. La base fiscale sur laquelle reposent les impOts directs est tres étroite en raison du nombre relativement peu élevé des contribuables (agents publics), mais aussi de celui des entreprises formellement reconnues et en regle. En outre, ces catégories de contribuables supportent a elles seules, l'essentiel des charges fiscales au moment oil d'autres échappent quasiment a toute imposition. Ainsi, la population rurale n'y est pratiquement plus imposée depuis la suppression, dans de nombreux pays comme le Niger, de l'imp,t de capitation. Il se pose alors un sérieux probleme d'équité et de justice sociale et dans une certaine mesure un probleme de citoyenneté, car l'imp,t est une des caractéristiques fondamentales d'appartenance a une communauté de destin.

/. Principales mesures mises en oeuvre et leurs impacts

/./ Impfit for faitaire sur les bene fices commerciaux et industriels

C'est par l'ordonnance 83-33 du 14/9/1983, portant loi de finances pour l'année 1984 qu'il a institué un impOt sur les bénéfices industriels et commerciaux au profit du budget national. En ce qui concerne spécifiquement les activités a fort taux d'informalités, c'est le forfait BIC qui est applicable aux contribuables pouvant justifier du niveau de leur activité sur la base des documents comptables sommaires. Pour celles qui ne peuvent présenter aucun document comptable, c'est l'imp,t forfaitaire sur les bénéfices(IFB) qui leur est appliqué. Le forfait BIC, lorsqu'il y a accord entre l'administration fiscale et le contribuable, est établi pour

deux ans avec reconduction tacite, sauf en cas de dénonciation par l'une des deux parties. En effet, lorsque sur la base des faux renseignements fournis par le contribuable, l'administration fiscale détermine un forfait et qu'elle se rend compte de la tricherie, elle peut légitimement abroger l'accord et engager de nouvelles discussions. Les modalités de dénonciation telles que stipulées a l'article 24-bis de l'ordonnance sus-mentionnée, précisent que le forfait peut etre dénoncé par le contribuable dans les deux derniers mois de la période biennale et l'administration fiscale dans les deux premiers mois de la période suivante.

Les forfaitaires sont soumis a certaines obligations dont elles sont tenues de respecter au risque de subir des sanctions pouvant entrainer une taxation d'office et l'application d'une sanction égale a 100% des droits éludés. Ces obligations tiennent a la production d'une déclaration spéciale et la tenue de certains documents comptables(sans obligation de bilan). La déclaration qui devrait etre produite avant le 1er mars, comprend entre autres, les frais généraux(salaires, loyer), les éléments de train de vie du contribuable(loyer personnel, nombre de personnes a charge), le loyer professionnel, les moyens logistiques(matériels roulants), etc. En définitive, le forfait/BI C et l'imp,t forfaitaire sur les bénéfices sont établis pour imposer les activités pour lesquelles les contribuables ne sont pas en mesure de présenter une comptabilité en bonne et due forme, ni de présenter un bilan en fin d'exercice ou qui ne peuvent fournir aucun justificatif sur leur chiffre d'affaires.

Les contribuables soumis a l'imp,t forfaitaire sur les bénéfices sont, entre autres, les commercants au détail dont le montant de transactions annuelles est inférieur a 5 millions de F CFA, électricien-auto, maroquinier, soudeur, tailleur ayant plus de 3 machines, salon de tresse et de coiffure, courtier d'assurance, infirmier(ere) tenant une salle de soin, boucher abattant de 100 a 200 boufs annuellement, etc. Tous ces contribuables sont exemptés du droit proportionnel et paie un droit fixe de 40.000 F CFA. Une autre catégorie de ces contribuables paie un droit fixe de 20.000 F CFA l'an et se décompose en marchand de journaux tenant un kiosque, boucher abattant moins de 100 boufs par an, restaurant indigene, tisserand, grillade de mouton, écrivain public, etc..108 Pourtant, dans les faits, nombre des contribuables de ces deux catégories réalisent des chiffres d'affaire devant les classer dans la catégorie du forfait BIC dont le droit fixe est de 100.000 et 200.000 F CFA.

Les modalités d'imposition en matiere de forfait BIC sont considérées par certains comme porteuses de subjectivisme de la part des agents du fisc, mais surtout comme source de corruption. Les agents du fisc n'étant pas des personnes assermentées, les évaluations de la

108 L'ensemble de ces contribuables releve de la 56 et de la 6é classe de la Catégorie A du régime fiscal nigérien.

base imposable des contribuables en termes négociés, peuvent donner lieu a des arrangements intéressés. En outre, les éléments fournis par les contribuables se révélent être, dans la plupart des cas, en deça des estimations réelles soit par mauvaise foi ou par omission, car lorsqu'on ne détient pas un cahier caisse au quotidien, il est difficile de savoir concrétement ce qui entre et sort. Il se trouve alors que le forfait est loin d'être un instrument efficace d'imposition en matiére d'activités informelles.

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