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Déterminants de la faible proportion des femmes enceintes vues en première consultation prénatale au premier trimestre de grossesse dans le district sanitaire de Tenkodogo

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par Eugène BAKOUAN
Ecole nationale de santé publique (Burkina Faso) - Attaché de santé en épidémiologie 2011
  

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6.1. Discussions des résultats par points

L'objectif général de cette étude est d'étudier les déterminants de la faible proportion des femmes enceintes vues au 1er trimestre de grossesse dans le district sanitaire de Tenkodogo. Au regard des résultats obtenus et des données de la revue de la littérature notre discussion sera organisé autour des hypothèses de recherche suivantes:

L'insuffisance de compétences des prestataires des services de santé déterminent la faible proportion des CPN1 vues au 1er trimestre de grossesse dans le district sanitaire de Tenkodogo.

L'insuffisance d'organisation des services de santé déterminent la faible proportion des CPN1 vues au 1er trimestre de grossesse dans le district sanitaire de Tenkodogo.

Les facteurs socioculturels et démographiques défavorables des femmes déterminent la faible proportion des CPN1 vues au 1er trimestre de grossesse dans le district sanitaire de Tenkodogo.

Première Hypothèse : L'insuffisance de compétences des prestataires des services de santé détermine la faible proportion de la première consultation prénatale des femmes enceintes vues au premier trimestre de grossesse dans le DS/TNK.

Connaissances des prestataires sur la CPN

Les connaissances des ICP sur les objectifs, la période de début du suivi sont satisfaisantes. En effet, 80.9% des enquêtés ont pu citer au moins deux objectifs de la CPN1 au 1er trimestre de grossesse. 85.70% des enquêtés ont trouvé la période de début du suivi. Par contre, la connaissance de la promotion de la santé comme objectif de la CPN1 n'est pas satisfaisante. Pour les responsables de maternité, en dehors de la promotion de la santé évoquée par 52.40% des responsables, tous les objectifs ont été cités par les enquêtés. Cela est fort appréciable quant on sait l'importance de cette connaissance sur la CPN1. Cependant, les connaissances des prestataires des services de CPN ne sont pas satisfaisantes notamment sur les complications de la grossesse au 1er trimestre de grossesse, les signes de danger au cours de la grossesse (47.70%). Cette situation n'est pas en faveur d'une bonne communication avec les femmes enceintes en vue de renforcer leurs connaissances en matière de CPN. Les connaissances des prestataires des services de santé sont satisfaisantes sur le nombre de CPN à faire durant la grossesse (52.38%) et la période de la CPN1 au premier trimestre de grossesse (47.62%). Ces résultats sont semblables à ceux trouvés par IMA.S. [33] et ILBOUDO.Z.A [19] selon lesquels les connaissances des prestataires sur le calendrier des CPN étaient insuffisantes. Aussi, selon les mêmes auteurs, la communication interpersonnelle des prestataires sur la CPN n'est pas satisfaisante; toutes choses qui ne permet pas de renforcer le niveau de connaissances des femmes sur la CPN. Il ya un lien statistiquement significatif entre la connaissance de la période de la première CPN les femmes enceintes et la CPN1 au 1er trimestre de grossesse.

Pratiques des prestataires des services de CPN

' E ra'aFFXEia rdER/ riEPPER/ rECFEiCPER/ raRLR/ rdER/ rC31

Le niveau de l'accueil est satisfaisant dans 52.40%. Les FE interviewées confirment ce résultat car elles disent etre satisfaites de l'accueil dans 47.80%. Aussi, moins de la moitié des prestataires n`accueille pas bien les FE. Nos résultats vont dans le même sens que ceux trouvés par une étude de la DSF [22] qui a montré que le mauvais accueil était l'un des comportements négatifs de certains agents de santé.

Aussi, SAWADOGO P [21]. a montré dans son étude que plus de 93% des femmes trouvent qu'elles ne sont pas bien accueillies car souvent elles sont victimes d'agression verbales (56%).

De la communication interpersonnelle

La communication interpersonnelle avec les FE enceintes lors des CPN n'est pas satisfaisante car seules 49.10% ont affirmé avoir reçu des informations sur l'évolution de leur grossesse. En effet, selon les résultats de l'observation de la pratique de la CPN, la communication interpersonnelle n'est pas satisfaisante car 57.42% des prestataires observés n'ont pas pu suivre correctement les éléments de la CIP. Aussi, les informations sur l'évolution de la grossesse n'ont été données qu'à 47%, les signes de danger dans 23.80% des cas. Cette communication interpersonnelle a été décriée par la même étude de la DSF [22]. Etant donné que le niveau de connaissance des FE, les pratiques des prestataires des services de CPN ne sont pas satisfaisantes, alors nous pouvons conclure que cela pourrait compromettre leur fréquentation de ces services.

? De la mesure de la hauteur utérine lors des CPN

La mesure de la hauteur utérine par les prestataires n'est pas conforme aux normes dans 38.10% des cas. Cela pourrait contribuer à justifier la faible proportion des CPN1 au premier trimestre de grossesse car de fausses mesures entrainerait de fausses estimations de l'âge gestationnel à partir de la HU. Ces résultats tranchent d'avec ceux trouvés par ILBOUDO.Z.A [19] dans son étude. Selon lui, les prestataires ne maitrisent pas la technique de mesure de la HU.

Vérification de la première hypothèse

De l'analyse des connaissances et des pratiques des prestataires des services de CPN, il ressort qu'il y a beaucoup d'insuffisances tant au niveau de l'accueil que de la prise de la HU. Par ailleurs, les connaissances sur la CPN ne sont pas satisfaisantes surtout chez les agents CSPS qui sont les premiers acteurs de cette activité. La communication interpersonnelle n'est pas satisfaisante. Cette situation ne permet pas d'améliorer le niveau de connaissances des femmes enceintes afin de les amener à consulter de façon précoce les services prénataux. Au vue de tout cela, notre première hypothèse est vérifiée.

Deuxième Hypothèse

L'insuffisance d'organisation des services de santé détermine la faible proportion des CPN1 au premier trimestre de grossesse dans le district sanitaire de Tenkodogo

Permanence des services

Toutes les formations sanitaires conduisent des activités de CPN. Toutefois, ces services ne sont pas permanents dans 95.20%. Elles se mènent à des jours spécifiques. Aussi bien les agents de santé, que les FE affirment que les services de CPN ne sont permanents. Ces résultats sont semblables à ceux trouvés par IMA.S [33] qui a montré que l'un des déterminants de la faible proportion des CPN1 est la permanence des services de CPN.

Accueil et temps d'attente des femmes enceintes lors des CPN

La perception de l'accueil selon les enquêtées n'est pas satisfaisante car seules 47.80% l'ont trouvé satisfaisant. Ces résultats corroborent ceux trouvés lors de l'observation des prestataires des soins prénatals durant cette étude qui donnait 52.40% de niveau de satisfaction. Une étude de la DSF [22] a par ailleurs montré que certains comportements des agents de santé tels que le mauvais accueil, constituaient un frein à l'utilisation des services d'une manière générale. Ainsi, pour inverser la tendance, il convient d'agir sur l'accueil des femmes enceintes.

Le temps d'attente des femmes enceintes a été jugé long par la majorité des enquêtées, soit 76.70%. Ces résultats sont semblables à ceux trouvés par SANOU.D [34]. pour qui 55% des femmes enceintes enquêtées avaient trouvé le temps d'attente long.

Ce qui rejoint nos observations du temps d'attente qui a été jugé long aussi bien à l'observation que par l'interview des FE dans des proportions respectivement de 95.20% et de 76.70%.

Ce faisant, la réduction de ce temps d'attente devrait permettre d'assurer d'attirer plus de femmes enceintes à la CPN1 au premier trimestre de grossesse.

L'intégration des activités au niveau CSPS

Le niveau d'intégration des activités n'est pas reluisant car seules 02 formations sanitaires intègrent les activités. Ainsi, des femmes enceintes peuvent venir au CSPS sans avoir la CPN alors que l'occasion leur était donnée. Ces résultats sont semblables à ceux trouvés par IMA.S. [33] pour qui 89,29% des FE venues en consultation curative n'ont pas bénéficié de CPN avant le premier trimestre de grossesse du fait de la non intégration des activités dans la plupart des formations sanitaires. Cela montre les avantages de l'intégration des activités comme alternative pour améliorer la proportion des FE en CPN1 au premier trimestre de grossesse.

Vérification de la deuxième hypothèse

Aux termes de cette analyse, il ressort que l'organisation des services de CPN n'est pas satisfaisante et les éléments incriminés sont entre autres des insuffisances dans la permanence des services prénatals aux femmes enceintes ; la non intégration des activités dans la quasi-totalité des CSPS ; l'insuffisance dans la mise en oeuvre des activités de sensibilisation sur la CPN ; le faible niveau de l'accueil ; le long temps d'attente des femmes enceintes lors des consultations prénatales vérifiant ainsi notre deuxième hypothèse.

Troisième hypothèse

Les facteurs socioculturels et démographiques des femmes déterminent la faible proportion des femmes enceintes vues au 1er trimestre de grossesse dans le district sanitaire de Tenkodogo

6.2.1 Les caractéristiques sociodémographiques

? Age des femmes enceintes

La majorité des sujets enquêtés a un âge compris entre 18 et 34 ans. La moyenne d'âge est de 26.87 ans avec un écart type de 8.6 ans. Cette moyenne d'âge est identique à celle qu'avait trouvée BADO.Y. [35] dans son étude qui est de 26.86 ans. La population de notre étude est relativement jeune et cela pourrait être un atout pour la compréhension des messages de promotion de l'utilisation des services de consultation prénatale. Nous avons trouvé un lien statistiquement significatif entre l'âge et la CPN au 1er trimestre de grossesse au district sanitaire de Tenkodogo. En effet, les femmes les plus jeunes (<18 ans) et celles de plus de 34 ans semblent moins nombreuses à la CPN1 au premier trimestre (p<0.05). L'âge influence la CPN1 au 1er trimestre de grossesse de diverses façons. les femmes les plus jeunes (<18 ans) n'ont aucune expérience du suivi prénatal et de ce fait peuvent venir tard pour leur suivi. Quant aux femmes de plus de 34 ans compte tenu de leur âge avancé, elles peuvent avoir honte de tomber encore enceinte.

? La profession des femmes enceintes

La majorité des enquêtés (83.40%) sont des femmes au foyer. Les autres professions représentent 17.60%. La proportion des femmes au foyer (03.48%) vues à la CPN1 au 1er trimestre de grossesse est statistiquement différente de celle des autres professions (52.08%).

Ces résultats sont semblables à ceux de TRAORE.Y. et coll. [29] qui avaient trouvé que la profession semble influencer le suivi prénatal des femmes.

? Niveau d'instruction

Plus de la moitié (55.2%) des femmes enceintes n'ont aucun niveau d'instruction. Les femmes enceintes instruites venues en CPN1 au 1er trimestre de grossesse représentent 24.66% contre 12.22% pour les non instruites. Les femmes instruites semblent consulter précocement les services prénatals que celles qui ne le sont pas (p=0.039). Ces résultats corroborent avec ceux de l'EDS 2003 [24] où les auteurs ont trouvé que la fréquence de CPN était fonction du niveau d'instruction.

? Résidence des femmes enceintes

La plupart des femmes enquêtées vivent en milieu rural. La proportion des femmes enceintes qui vivent en milieu rural et vues en CPN1 au 1er trimestre de grossesse est de 19% contre 15.87% pour celles qui sont en milieu urbain. Nous n'avons pas trouvé un lien statistiquement significatif entre le lieu de résidence et la CPN1 au 1er trimestre de grossesse. Ces résultats tranchent d'avec ceux trouvés par Emile. E. [34] pour qui il y a eu plus de femmes enceintes (35.71%) en milieu urbain vues en CPN1 au 1er trimestre de grossesse contre 04.65% en milieu rural. Or il est reconnu que le milieu de résidence est un facteur explicatif du recours aux soins.

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