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Les forces armées camerounaises face aux nouvelles formes de menaces à  la sécurité : d'une armée de garde vers une armée d'avant garde 1960-2010

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par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Doctorat/Ph.D en science politique 2011
  

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CONCLUSION

Dans le cadre de ce travail, la notion de force Armée et partant les Forces Armées camerounaises doivent être appréhendées comme le bras armé d'un gouvernement garant du maintien et du respect de l'ordre, du respect des institutions de la République, de la sécurité des intérêts de l'État, comme un outil de conquête, d'émancipation, de développement et de sécurité d'une entité étatique en pleine propension. Les nouvelles menaces comme des Organisations non étatiques, tournées vers la recherche du profit, les systèmes revendicatifs recherchant la participation au pouvoir local ou à sa conquête poursuivant des buts politiques localisés au moyen de la lutte armée prennent au Cameroun les formes des gangs urbains, réseaux criminelles transnationaux (coupeurs de routes), les activistes nationalitaires (SCNC) et du terrorisme (Bakassi Freedom Fighter). La

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sécurité enfin relèvera ici de la sécurité nationale qui se préoccupe fondamentalement de la préservation de la souveraineté contre les menaces externes.

CHAPITRE II :

LA CONCEPTUALISATION INSTITUTIONNELLE ET
GÉNÉRALE CLASSIQUE DES MENACES : LES FORCES
ARMÉES CAMEROUNAISES EN CINQUANTE ANS

Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces à la sécurité : d'une Armée « de garde » vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010

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La création des Forces Armées chargées d'appliquer une politique de défense relève du domaine réservé de l'Etat. Cette activité régalienne est un élément important de tout jeune Etat qui accède à la souveraineté internationale. Elles constituent le bouclier du pouvoir central chargé d'assurer la défense de l'intégrité territoriale, protéger les personnes et les biens contre toute forme de menaces extérieures ou intérieures, non seulement gage de crédibilité de l'Etat, mais également un élément dissuasif contre tout acteur international belliqueux. A ce titre, « la défense militaire, pour l'entité Etat-Nation, apparaît ainsi comme un impératif catégorique ; une nécessité vitale, sans laquelle les institutions étatiques et les activités économiques et sociales, ne peuvent être assurées d'un fonctionnement normal » (Ela Ela 2000 : 38). La première armée significative sera formée par les autorités allemandes après la signature du traité de protectorat du 12 Juillet 1884. Face à la résistance farouche des indigènes de l'intérieur à l'occupation allemande, une « garde indigène » sera formée afin de venir à bout de cette opposition armée. Ce sont ces troupes indigènes qui fourniront les premiers éléments de l'Armée camerounaise (Ela Ela 2000 : 41).

I- LA MISE EN PLACE DES FORCES ARMÉES CAMEROUNAISES

La mise en place des Forces Armées camerounaises obéit à une autre raison. Dés 1955, la situation socio-politique du pays est très instable. Les Forces de police ne sont plus en mesure d'assumer, seules, le maintien de l'ordre face à une rébellion armée. Par ailleurs, les Forces coloniales françaises ont le sentiment de mener une « intervention gratuite, une pacification sans âme qui prend l'aspect d'une mauvaise corvée à assurer dans le pays qu'il faudra en tout état de cause quitter bientôt » (Chaffard 1962 : 399). Dans ce contexte, les Etats nouvellement indépendants à l'instar du Cameroun doivent se doter d'armées nationales (Bangoura 2002)

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indispensables face au péril national. Ahmadou Ahidjo28 déclarera, dans le cadre des missions confiées aux Forces Armées, que « L'une de ces missions, en sommeil dans les Etats qui jouissent de la paix intérieure, est particulièrement importante dans ceux qui, comme notre pays, connaissent la subversion. Au Cameroun, les Forces Armées sont et demeurent l'un des moyens dont disposent les pouvoirs publics pour maintenir l'ordre ou le rétablir partout ou il est troublé, mieux encore, préserver la paix » (Ela Ela 2000 : 54). La nécessité de la création d'une Armée, tout comme son développement apparaissent dès lors comme une question de principe. Malgré l'absence notoire de cadres militaires camerounais, avec l'aide de cadres militaires français, les autorités du Cameroun autonome vont décider de créer les Forces Armées nationales prêtes à entrer en lutte contre la rébellion qui menace l'intégrité territoriale. Néanmoins, cette naissance des Forces Armées nationales connaîtra une certaine évolution.

1) LA NAISSANCE DES FORCES ARMÉES CAMEROUNAISES

L'acte fondateur des Forces Armées camerounaises est l'ordonnance du 11 Novembre 1959 et sa direction connaîtra une dynamique identique à celle du système politique camerounais.

a) L'ORDONNANCE N°59/57

C'est le 11 Novembre 1959, par ordonnance n°59/57, portant création de l'Armée camerounaise et organisation générale de la défense, que naissent la Gendarmerie Nationale, l'Armée de Terre, l'Armée de l'Air et la Marine Nationale.

Texte de 24 articles, l'ordonnance stipule en son article premier qu' « il est crée une Armée camerounaise relevant de l'autorité du Premier

28 Premier président du Cameroun 1960-1982.

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Ministre, chef du gouvernement camerounais »29. Son second article fixe la mission de cette Armée nouvellement créée : « la mission principale de l'Armée camerounaise est d'assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d'agression, la sécurité et l'intégrité du territoire national ainsi que la vie de la population ». Cette mission est largement inspirée de la conception moderne de la défense qui, ne faisant plus de distinction entre l'état de guerre et l'état de paix, érige les Forces Armées en sentinelles permanentes.

En portant un regard croisé sur l'Ordonnance n°59/57 et sur celle du 7 janvier 1959 portant organisation générale de la défense française, nous nous rendons compte de la similitude qui existe entre les deux textes, particulièrement en leurs articles 2 et 1er relatifs aux missions assignées aux Forces Armées nationales respectives. Cette similitude, voire cette copie certifiée conforme aux textes français en matière de défense est révélatrice de la carence de cadres militaires camerounais capables de définir ou d'adapter ces textes au contexte local. En outre, cette situation confirme la mainmise des autorités militaires françaises en matière de défense dans les territoires outre-mer en général et, au Cameroun en particulier. La naissance de l'Armée camerounaise est en faite une émanation de l'Armée française, « une fille de l'Armée coloniale française ».

Pour atténuer la mainmise des cadres de l'Armée française et, du fait de la présence des troupes françaises sur le territoire camerounais, le Ministre des Forces Armées précise le lexique militaire : au lieu d' « Armée camerounaise », la circulaire demandait qu'elle soit désormais appelée « Forces Armées nationale », de « Gendarmerie nationale », de « Marine nationale » etc. Ces Forces Armées nationales sont placées sous la haute autorité du chef suprême de l'Etat (Ela Ela 2000 : 55-56).

29 Extrait de l'Ordonnance n°59/57 du 11 Novembre 1959.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault