WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les forces armées camerounaises face aux nouvelles formes de menaces à  la sécurité : d'une armée de garde vers une armée d'avant garde 1960-2010

( Télécharger le fichier original )
par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Doctorat/Ph.D en science politique 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2) LES BASES POLITIQUES ET JURIDIQUES

Le concept de défense populaire est l'émanation de la politique déclaratoire des autorités politiques camerounaises et fait également l'objet de textes juridiques.

a) LE DISCOURS POLITIQUE

L'accession à l'indépendance du Cameroun s'est faite de manière chaotique et plus particulièrement pendant la première moitié des années 1960. La lutte contre la guérilla empêchait toute réflexion stratégique de défense de l'unité nationale et la préservation de la paix civile intérieure.

Une fois que la rébellion a été réduite, et que les Forces ont regagné les casernes, les autorités politiques pouvaient désormais réfléchir à la défense globale du pays. Il fallait prioritairement axer son effort sur la construction de l'unité nationale et la préservation de la paix civile intérieure.

Il faut également noter que la guerre du Biafra a favorisé le développement de cette pensée stratégique dans la mesure où, pour la première fois, l'intégrité du territoire national était en danger ; les troupes du Colonel Ojukwu, chef de la sécession biafraise, mèneront des incursions au Cameroun à la recherche d'une base arrière.

Bien qu'énoncé de façon différente depuis l'indépendance du pays, le concept camerounais de défense a véritablement été défini lors de

Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces à la sécurité : d'une Armée « de garde » vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010

l'important discours prononcé le 15 août 1970 devant les élèves officiers de la promotion du 10ème anniversaire de l'indépendance par le Président Ahmadou Ahidjo (Owono 1985 : 9). Il déclare, en effet, que : « Notre défense doit être nationale, c'est-à-dire, l'affaire de tous, l'affaire du peuple tout entier. Les menaces auxquelles nous pouvons être emmenés à faire face exigent des moyens que seule la défense populaire peut fournir. Les Armées ne suffisent pas pour sauver une nation, tandis que qu'une nation de défense par le peuple est invincible ». Cette conception traduit bien un choix, même si elle n'est pas originale en soi puisque d'autres, parmi lesquels les idéologues et les stratèges chinois, l'avaient déjà énoncé auparavant : le choix est celui d'une défense de l'Etat assurée par l'ensemble des citoyens, à quelque niveau qu'ils se trouvent. Il s'agit de « créer pour l'envahisseur, un éventuel guêpier, inévitable, inexorable, le mettant ici et là en état d'infériorité à exploiter par nos Forces Armées, relativement critique par le nombre, mais de la meilleure qualité, pour l'attaque, mobiles, agressives et déterminées » (Ela Ela 2000 :148). Une telle manoeuvre aurait l'avantage d'empêcher toute conquête territoriale décisive ou permettre un gage territorial sans égal avec les dommages subis par l'ennemi.

Sadou Daoudou, alors Ministre des Forces Armées, déclarait : « le Cameroun entend maintenir les relations de paix avec toutes les nations du monde, et de bon voisinage avec tous les pays qui l'entourent... Mais comme... il ne suffit pas de vouloir la paix pour l'obtenir, il est du devoir de tout Etat de se doter des Forces Armées bien équipées et bien entrainées... Toutefois, en raison de ses faibles ressources, le Cameroun ne disposera pas avant longtemps des Forces capables d'être dissuasives par leurs effectifs et leurs équipements. Ses Forces régulières ne pourront jamais, d'ailleurs, dépasser un seuil au-delà duquel leur poids sur les ressources du pays constituerait une gêne ou un frein à son développement. C'est pourquoi sa défense ne doit pas être l'apanage des seuls militaires, mais

Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces à la sécurité : d'une Armée « de garde » vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010

l'affaire de tous... Elle doit être populaire... Il est nécessaire que tous les citoyens, hommes et femmes, comprennent que la défense du pays est leur affaire et qu'ils doivent y participer activement » (Ela Ela 2000 :149).

Cette vision stratégique est observée de manière continue par le successeur d'Ahidjo, Monsieur Paul Biya. Celui-ci déclare, en effet, que la défense populaire est « la symbiose entre les Forces Armées et la Nation, (...) et représente la résistance morale et civique de la nation »35. Par ailleurs, lors de la célébration du 40ème anniversaire des Forces Armées camerounaises, les 29, 30 et 31 mars 2000, le Président Paul BIYA déclarait que « En effet, notre Armée, véritable ciment de notre unité nationale, a toujours été, et demeure le rempart de nos institutions et de notre souveraineté » (Ela Ela 2000 : 149).

Figure N° 5: Le Chef Supérieur des Armées, le Chef de l'Etat, son

Excellence Paul BIYA couronné par les élèves officier de l'EMIA à leur sortie.

35 Paul BIYA, Messages du Renouveau, Tome I, « Triomphe de la promotion Vigilance de l'EMIA », in Frères d'armes n°69, Juillet-Août 1974, p.24.

Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces à la sécurité : d'une Armée « de garde » vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010

Sources : Magazine des Forces Armées camerounaises, Honneur et Fidélité, Numéro Spécial du 20 Mai 2010, Page 1.

Propos qui consacrent le caractère populaire de la défense camerounaise et qui place l'Armée comme entité fédératrice de la République.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus