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Les forces armées camerounaises face aux nouvelles formes de menaces à  la sécurité : d'une armée de garde vers une armée d'avant garde 1960-2010

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par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Doctorat/Ph.D en science politique 2011
  

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b) L'ENTRAINEMENT

Les Forces Armées camerounaises bénéficient des équipements souvent très coûteux, des crédits élevés pour l'entretien de ceux-ci. Ces matériels sophistiqués nécessitent une formation poussée des cadres et des techniciens devant les mettre en oeuvre.

En ce qui concerne l'entraînement des Forces, les crédits nécessaires n'ont pas toujours suivi. La crise économique que connaît le pays reste la principale cause et a entraîné une dégradation très avancée des investissements consentis. Néanmoins, les Forces Armées camerounaises, depuis leur création, organisent des manoeuvres au niveau national et multinationales lorsque le budget du département de la défense le permet. Les manoeuvres d'envergure nationale sont menées pour atteindre un certain nombre d'objectifs et représentent un nombre assez limité.

L'un des objectifs majeurs des manoeuvres d'envergure nationale est, en effet, d'étudier la participation des autorités civiles et de la population aux côtés des Forces nationales dans une situation de défense opérationnelle du territoire. Il s'agit également d'améliorer cette participation à la défense commune, plus particulièrement en ce qui concerne l'organisation et le fonctionnement des « Etats-Majors territoriaux », nom que prennent les comités de coordination lorsqu'il y'a création d'un Commandement Opérationnel. L'aspect purement militaire n'est pas toute fois négligé. Ces manoeuvres ont aussi pour but de faire progresser l'instruction et l'entraînement des élèves officiers et, de l'ensemble des Forces Armées tout en étudiant la coopération interarmes et interarmées.

Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces à la sécurité : d'une Armée « de garde » vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010

Après la période précédent la lutte contre la rébellion et le retour des Forces Armées dans les casernes (dès 1970), il s'est posé le problème de l'entraînement des Forces en temps de paix. Il a été décidé de mener des exercices non seulement au niveau des unités élémentaires, mais également à l'échelon de chaque Armée et au niveau interarmées. D'où les grands exercices tels que BARRACUDA (1972), BUFFLE NOIR (1973), SAWA 2006 etc.

L'exercice BARRACUDA s'est déroulé du 05 au 19 Janvier 1972 dans la région méridionale du pays (département du Ntem et de Kribi), au nord du fleuve Ntem à proximité de la frontière de la Guinée Equatoriale. Cette zone, à cheval sur la plaine côtière et les plateaux cristallins est caractérisée par un climat de type guinéen, une végétation de forêt dense et une population relativement abondante de Fang. Le thème général de l'exercice était « la défense opérationnelle d'une zone frontalière dans le cadre d'une action subversive appuyée de l'extérieur par les commandos ennemis infiltrés, débarqués ou parachutés ». Il s'agit d'un exercice de « défense globale » impliquant la participation, aux côtés des Forces nationales : Gendarmerie, Armée de Terre, Sûreté, formation prémilitaire, appuyée par la Marine et l'Aviation, des autorités civiles et surtout des populations. Les exercices futurs se déroulent dans cet esprit général.

L'exercice BUFFLE NOIR quant à lui s'est déroulé du 17 avril au 19 avril 1973, en ambiance de défense opérationnelle du territoire, dans le département de la haute Sanaga aux environ de Nanga Eboko à proximité de la voie ferrée Douala-Yaoundé-Ngaoundéré. La situation imaginée fut la suivante : « Dans le courant du mois d'avril 1973, des menaces très précises de la part d'éléments, soutenus de l'extérieur étaient décelées par les services de renseignement au nord du massive de l'Adamaoua à la hauteur d'une ligne Tcholliré-Poli ».

Il faut également noter que l'année 1977 a vu les Forces Armées camerounaises manoeuvrer dans le cadre de l'exercice MEMOUMOUNGO

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dans le département du Mungo. Ce dernier s'est également déroulé dans le même esprit de défense opérationnelle du territoire.

Le 03 février 2000, au journal national de 13 heures, le Ministre de la Défense du Cameroun a annoncé que les Forces Armées feront un exercice interarmées dans la province du Sud-ouest. Cet exercice dénommé ALIGATOR 2000, aura pour thème général « Repousser un ennemi venant de la mer » (Ela Ela 2000 : 218-219).

L'exercice SAWA 2006 du RECAMP (Renforcement des Capacités Africaines de Maintien de la Paix) multinational s'est déroulé dans la capitale économique du Cameroun du 12 au 23 Novembre 2006. Il a donné l'occasion aux responsables militaires, aux officiers planificateurs et participants de tester les procédures sous-régionales en matière de maintien de la paix. Pour nombre d'observateurs, cette rencontre a été un succès éclatant. Le dispositif militaire mis en place comporte la DIREX (Direction de l'Exercice) sous la supervision conjointe du Général de division aérienne Roger Renard et du Général de Brigade Hector Marie Tchemo, respectivement co-directeur français et camerounais. La DIREX assure, en collaborant avec le représentant du Secrétariat Général de la CEEAC, la conduite stratégique : évolution du mandat, emploi des réserves stratégiques, moyens, soutien, finances.

Le niveau tactique de la force comprend 4 composantes :

· Une composante Terre installée au camp Bassa et articulée en 9 PC Bataillon, donc 2 du Cameroun, 1 de l'Angola, 1 de la République Démocratique du Congo, 1 du Burundi et du Rwanda, 1 de la République Centrafricaine et Guinée Equatoriale, 1 de la République du Congo, 1 du Tchad, 1 du Gabon ;

· Une composante Air implantée à la base aérienne 201 et disposant de 3 avions Hercule C130 (Cameroun et Gabon), 1 A310 belge et 2 ULM Tétras camerounais ;

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· Une composante mère installée à la base navale et disposant de 2 patrouilleurs gabonais, 2 patrouilleurs camerounais et d'une frégate française, le germinal ;

· Une composante Gendarmerie installée également à la base navale.

Il s'agissait d'un exercice d'appropriation des procédures sous régionales, exercice pendant lequel deux semaines durant, un millier d'officiers originaire des 11 Etats membres de la CEEAC étaient à pieds d'oeuvre dans les différents PC pour décortiquer le scénario de l'exercice qui consiste à engager une force multinationale dans un Etat fictif appelé WENAMEL, en proie aux remous. Le conflit, initialement interne, s'internationalise dans la mesure où la stabilité des pays limitrophes est menacée. Il convient de gérer la crise conformément à un des six scénarios retenus par l'Union Africaine dans son document intitulé Version 2010 de la Force Africaine en Attente (FAA). Ceci implique le déploiement d'un élément militaire de sécurisation appuyé par une composante police qu'il lance au plus tôt les opérations de stabilisation en coordination avec les humanitaires et les acteurs de la reconstruction (SSR/DDR : Security Sector Reform ou Reforme du Secteur de Sécurité / Désarmement, Démobilisation & Réintégration ou Désarmement, Démobilisation et Réinsertion). La mission exige, d'une part, une bonne maîtrise de l'outil informatique, car les ordres sont données et reçus par le biais d'un réseau interconnecté, et d'autre part, des moyens SIC fiables, notamment des réseaux téléphoniques, informatiques et internet sécurisés. En somme, cet aspect militaire a mis en exergue des éléments stratégiques de planification (PLANELM) de l'Union Africaine et de la CEEAC conçus dans un processus global de planification, ainsi les niveaux opératif (force de théâtre) et tactique (bataillons).

En marge de l'exercice, un certain nombre de stages ont été organisés à Douala et à Yaoundé dans le but de préparer les officiers aux procédures de maintien de la paix. Ainsi, 130 officiers de la CEEAC dont 14 camerounais ont suivi le cours de perfectionnement aux opérations de

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maintien de la paix à l'EMIA de Yaoundé. Un cours de perfectionnement aux techniques de maintien de l'ordre s'est déroulé au CPTMO (Centre de Perfectionnement aux Technique de Maintien de l'Ordre) d'Awaé au profit de 20 officiers de la CEEAC, dont 10 camerounais sur l'encadrement des instructeurs Français, Italiens, Suédois et Camerounais. Un stage de perfectionnement aux opérations de maintien de la paix des personnels de la santé a réuni à Douala 25 médecins de la CEEAC donc 5 du Cameroun sous l'encadrement des instructeurs hollandais et camerounais. 21 autres officiers ont suivi le stage CIMIC (Civil-Military Cooperation) à Yaoundé sous l'encadrement des instructeurs Danois et Camerounais. Un stage de pilotes observateurs se tient à la base aérienne 201 au profit de six officiers du Cameroun, du Gabon, de la République du Congo et de la RDC. Enfin, un stage d'action de l'Etat en mer a été organisé au profit des équipages des navires engagés dans l'exercice et encadrés par les instructeurs Camerounais et Français. Ce fut plus qu'un exercice d'Etat-Major (Onana Mfégé 2007 : 26-27).

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote