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Les forces armées camerounaises face aux nouvelles formes de menaces à  la sécurité : d'une armée de garde vers une armée d'avant garde 1960-2010

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par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Doctorat/Ph.D en science politique 2011
  

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2) LA STRATÉGIE GÉNÉRALE MILITAIRE

Pour conduire sa politique de sécurité et de défense et faire face aux différentes hypothèses de défense évoquée dans les paragraphes précédents, le Cameroun met en oeuvre une stratégie globale qui fédère les différentes stratégies correspondant aux domaines militaire, civil, économique, social et culturel de la défense.

Le concept d'emploi des Forces définit les principes d'engagement des Forces en tenant compte du cadre politique et militaire actuel. Il souligne que la crédibilité de ces Forces tient à leur capacité :

- De dissuader tout adversaire à s'attaquer aux intérêts du Cameroun (dissuasion) ;

- D'anticiper l'action opérationnelle qui serait éventuellement à conduire en fonction de la menace ou du risque observé (Prévention) ;

- D'agir dans les zones de crises éloignées du centre de gravité des Forces (Projection intérieure) ou dans un pays étranger dans le cadre des accords internationaux (Projection extérieure) ;

- De satisfaire aux exigences de liberté d'action du gouvernement et de sauvegarde des intérêts nationaux (Protection) (Etat-Major des Armées 2010 : 15).

Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces à la sécurité : d'une Armée « de garde » vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010

a) LA MAITRISE DES QUATRES GRANDES FONCTIONS STRATEGIQUES

Elles sont au nombre de quatre à savoir : la dissuasion, la prévention des crises, la protection et la projection.

1- LA DISSUASION

La dissuasion vise à détourner un ennemi éventuel de ses intentions agressives en lui faisant imaginer les représailles qu'il court. Elle s'appuie sur une organisation permanente du commandement et sur des Forces opérationnelles dont la posture, adaptable aux diverses situations, est de garantir en permanence une capacité de riposte quelque soit les circonstances. Elle repose sur la détermination, le professionnalisme et la réputation des Unités des trois Armées et de la Gendarmerie.

Elle doit également se manifester au quotidien par le souci de se perfectionner lors des exercices et des entraînements et par une rigueur permanente dans le comportement comme dans l'application des consignes de sécurité qui garantissent la défense des installations et plus généralement du territoire nationale. Cette dissuasion est l'affaire de tous les acteurs de la défense (Etat-Major des Armées 2010 : 7-8).

2- LA PRÉVENTION DES CRISES

La prévention a pour but, en premier lieu, de protéger le pays contre les menaces pouvant peser sur ses intérêts fondamentaux. Aussi, elle doit permettre d'anticiper et, si possible d'empêcher l'émergence des situations susceptibles de devenir conflictuelles. Au sein des Armées, ce principe se traduit par la recherche constante d'indices d'alerte d'une menace, le suivi d'indicateurs de conflit ou de crises potentielles, par une présence militaire permanente dans les zones identifiées comme risquées (zones frontalières, façades maritimes). Les outils d'information, d'analyse (renseignement), de

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veille et d'alerte stratégique sont également indispensables dans l'anticipation puis la gestion des crises.

La prévention s'appuie également sur des capacités de réaction immédiate, sur l'activation progressive de moyens positionnés dans les régions à risque ainsi que le déploiement préventif de moyens terrestre, naval et aérien. L'ensemble du dispositif mis en oeuvre dans le cadre de la prévention donne au Cameroun une faculté de prévision et de compréhension des situations qui constituent l'une des clés de son autonomie de décision (Etat-Major des Armées 2010 : 16).

3- LA PROTECTION

La notion de protection concerne exclusivement le territoire national et la population. En l'absence de menace militaire directe à proximité des frontières, elle s'apparente, la plupart du temps à des missions de sécurité intérieure, cas des missions de défense strictement militaires.

Impliquant en toute circonstance de satisfaire les exigences de sécurité et d'intégrité du territoire, de liberté d'action du gouvernement et de sauvegarde la population, la protection répond aux menaces de désordre, de chantage, de déstabilisation, de terrorisme et d'agression limitées.

La défense aérienne, la défense maritime du territoire, la défense terrestre du territoire et la défense civile concourent à la protection. Les trois premières, permanentes, relèvent principalement des Armées. Placée sous l'autorité civile, la défense civile peut nécessiter le concours des Armées, la Gendarmerie y participant de façon permanente. Les mesures de Défense Opérationnelle du Territoire (DOT) sont mises en oeuvre sur décision du gouvernement et leur exécution incombe à l'autorité militaire (Etat-Major des Armées 2010 : 17).

4- LA PROJECTION

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La notion de projection recouvre l'ensemble des interventions conduites hors des frontières nationales. Pour le Cameroun, pays à vocation strictement défensive, cette notion ne se conçoit que dans le cadre d'une mission de maintien de la paix ou à caractère humanitaire dans un des pays de la sous région et sous l'égide d'une organisation ou coalition internationale reconnue.

La notion de « projection intérieur » sera en revanche utilisée pour décrire le déploiement des Forces à l'intérieure des frontières. Dans un pays étendu, géographiquement et climatiquement aussi varié que le Cameroun, une « projection intérieure » possède de nombreuses similitudes avec une projection dite « extérieure ».

Elle constitue alors une des modalités de la protection. La projection intérieure suppose, comme pour une projection extérieure, de disposer d'une part de Forces entraînées et complémentaires aptes à intervenir loin de leur lieu habituel de stationnement, d'autre part de moyens de transport à moyens rayon d'action. Elle requiert une organisation adéquate de la chaîne de commandement et de la capacité de soutenir les unités engagées.

En cas de troubles majeurs ou d'agressions à l'intérieure des frontières, la protection devient prioritaire sur la prévention et sur la projection. La fonction de protection s'affirme alors comme une mission essentielle et une exigence permanente pour les Forces Armées et devient, de fait, la plus dimensionnante pour les Forces de Défense et notamment pour les Forces terrestre.

Toutes les Forces disponibles, complétées le cas échéant par les Forces de réserve, sont alors susceptibles d'y participer. Contrairement à la projection qui, tout en exigeant des capacités permanentes, ne prend corps qu'au moment de l'intervention, les trois autres grandes fonctions stratégiques sont permanentes. On désigne sous l'appellation de posture permanente de sûreté l'ensemble de dispositions prises pour mettre en toute

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circonstance le pays à l'abri d'une agression, même limitée (Etat-Major des Armées 2010 : 18).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault