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Les forces armées camerounaises face aux enjeux militaires dans le golfe de Guinée: le cas du conflit de Bakassi

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par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Master en science politique 2007
  

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I.3- La coopération militaire internationale

Théoriquement, la coopération peut être définie comme « un mode de relations internationales qui implique la mise en oeuvre d'une politique (donc d'une stratégie et d'une tactique) poursuivie pendant une certaine durée de temps et destinée à rendre plus intimes, grâce à des mécanismes permanents, les relations internationales dans un ou plusieurs domaines déterminés sans mettre en cause l'indépendance des unités concernées » (Gonidec 1974 : 390). Dans cette lecture de la coopération, on retrouve une série d'opérations, c'est-à-dire une action se déployant dans des secteurs tels que la technique, l'économie, la culture recouvrant une acception globale. En s'arrêtant dans le secteur technique, on peut retrouver la sécurité, susceptible de mobiliser plusieurs Etats. Cette interaction étatique autour de la sécurité donne naissance à la coopération militaire.

La coopération peut aussi être définie comme cette relation de « donnant donnant » entretenue par les États dans les relations internationales (Axelrod 1984 : 42). Cette relation peut être basée sur la confiance, la loyauté et l'altruisme, soit sur les interactions, soit sur les institutions stabilisant les enjeux, favorisant la transparence, rendant le futur plus prévisible et permettant ainsi aux États de mieux coopérer. La sécurité étant un domaine très sensible, les Etats s'associent pour se défendre contre un éventuel agresseur : il s'agit de la coopération militaire basée sur le gain absolu ou l'intérêt mutuel.

Aussi, le terme coopération a succédé à beaucoup d'autres, tels que celui d' « aide aux pays sous-développés » ou « pays en voie de développement ». Georges Pompidou en tant que Premier ministre de le République Française dira

dans son discours sur la coopération prononcé devant l'Assemblée nationale le 10 juin 1964 que « Dans une politique de coopération avec les pays en voie de développement, ceux qui donnent et ceux qui reçoivent doivent faire des échanges dans lesquels chacun apporte quelque chose à l'autre. De même, l'expression en voie de développement signifie que l'intervention de la coopération est de pousser les pays aidés en avant sur la voie de développement et non de les maintenir la tête hors de l'eau » (Essama 1984 : 47). Ce discours consacrait la coopération comme la grande ambition de la France. Cette dernière se matérialisait par la signature des accords de coopération militaire avec son pré carré. Par ces accords militaires, on distingue : les accords de défense, les accords de coopération et d'assistance technique militaire, des accords secrets de maintien de l'ordre, les actions ponctuelles de coopération militaire, les troupes pré-positionnées dans les bases militaires étrangères permanentes, les aides directes en matériel et en personnes, les interventions sanglantes pour étouffer des révoltes populaires, des manoeuvres conjointes avec certaines armées africaines... (Kounou 2003 : 162).

D'après Kounou (2003), ces accords de défense créent des liens très étroits entre les États concernés et la France. Les États signataires de ces accords de défense sont le Gabon, la RCA, la Côte d'Ivoire, le Togo, Djibouti, Sénégal, Cameroun, Comores.

L'assistance militaire technique quant à elle consiste en des transferts des savoirs et des technologies aux pays bénéficiaires : aides directes en matériels, concours financier, formation et instruction des forces armées (Kounou 2003 : 163).

Cette coopération militaire a fait des armées africaines des filles de l'armée française (de la Gerivière 2002). Ainsi, sous le couvert de ces accords, la France est intervenue une trentaine de fois en Afrique tant à l'intérieur du territoire pour stabiliser les régimes issus de l'indépendance, maintenir la paix, protéger les populations (Sénégal, Gabon, Tchad...) qu'à l'extérieur du territoire pour contrecarrer l'invasion des pays voisins (Tchad-Lybie, Mauritanie-Polisario) (Kounou 2003 : 169). Pour les mêmes motifs, la France se devait d'intervenir

comme allié du Cameroun dans le conflit l'opposant à son voisin le Nigeria dans le souci du respect scrupuleux des accords de coopération militaire les liant.

En définitive, toutes ces approches théoriques de la coopération internationale (militaire) sont d'une grande importance, car elles nous présentent toutes les différentes considérations de la coopération, à savoir la coopération militaire comme liens intimes sur le plan militaire entre les États ; la coopération militaire comme relation de « donnant donnant » dans le domaine militaire entre plusieurs Etats dans les relations internationales ; la coopération militaire comme politique d'aide de la France aux pays en voie de développement sur le plan militaire. Mais seulement, ces théories ne répondent pas à la question de savoir si la coopération militaire est de nature néo-coloniale.

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