Dans la commune de Lalo, tous les points d'eau
communautaires rencontrés sont gérés par des structures
localement installées. Il s'agit des Comités de Gestion des
Points d'Eau (CGPE). Ces comités sont composés de cinq membres
selon la configuration qui suit :
Le président : est le responsable de la
structure de gestion. Il coordonne les activités du comité,
dirige les réunions et représente le comité en tout lieu.
Il est l'ordonnateur du budget du comité. Il doit veiller a la
disposition du reglement intérieur, s'assurer que tous les membres du
comité jouent leur role.
Le Secrétaire : est le gardien des
données, la bibliothèque du comité. Il tient a jour les
documents de gestion. Il fait les projets d'ordre du jour et compte rendu des
séances.
Le Trés orier : garde la caisse du comité,
enregistre les recettes. Il gere les pieces comptables (factures, devis, recu,
note de dépenses).
L' organisateur : veille aux dispositions utiles
qu'il faut prendre au sein du comité pour la réussite de sa
mission, il prépare l'organisation pratique des
réunions.
Le Resp onsable a l'hygiène et assainissement
: Il veille au respect des regles d'usage du point d'eau, a la propreté
et au nettoyage quotidien de la superstructure et les alentours de
l'installation.
Nonobstant cette structuration des CGPE, il nous a
été révélé au cours de notre enquête
que dans 70% des cas, la gestion effective du point d'eau revient
généralement a un individu ou deux dans une certaine mesure. Il
s'agit du président et /ou du secrétaire.
Ceci ne participe pas de la bonne gestion et de la
gouvernance et explique les nombreux conflits qui font ménage autour des
points d'eau.
En réalité, pour les ouvrages dont les
usagers ont été enquêtés, il est constaté que
:
ü les communautés gerent elles-mêmes
les points d'eau ;
ü la mairie ne suit pas directement la gestion des
points d'eau ;
ü les ouvrages disposent dans l'ensemble des
comités de gestion de points d'eau (CGPE) de 5membres ;
ü les CGPE sont constituées des hommes et
des femmes (vieux, femmes et jeunes) ;
ü l'eau est vendue par endroit a 10 FCFA la bassine
de 33 litres ;
ü quatre (04) communautés sur 33 ne vendent
pas l'eau de leur ouvrage;
ü certains points d'eau ne sont pas bien entretenus
en matière d'hygiene et assainissement,
ü sur 29 CGPE enquêtés qui vendent
l'eau, les recettes de 17 CGPE sont gardées a la maison au pres du
trésorier(e);
ü 12 CGPE ont un compte a la CLCAM de
Hlassame;
ü dans 10 CGPE, les recettes sont gardées
par les personnes Agées du comité qui sont le plus souvent
Conseiller du comité ;
ü presque tous les CGPE ont été
formés une fois au moins;
ü deux CGPE nouvellement installés ne sont
pas formés;
ü les recettes de la vente d'eau servent en
général a assurer la réparation des ouvrages ;
ü sur les trente trois (33) points d'eau
enquetés, 09 sont en panne et ne sont pas réparés pour
cause d'indisponibilité de moyen de maintenance ;
ü rétention sur les recettes de l'eau par
les trésoriers au niveau de quatre (04) points d'eau ;
ü certains acteurs de développement qui ont
réalisé les points d'eau ne font pas le suivi post
réalisation.
ü les CGPE installés autours de certains
points d'eau réalisés par le projet HAADI Sud versent des
redevances de 3% issues des recettes de la vente d'eau dans un compte ouvert a
la C LCAM par la mairie.
Les résultats de la recherche sur la gestion
des ouvrages d'eau dans la commune de Lalo, expriment que quel que soit
l'ouvrage d'approvisionnement en eau potable, sa gestion est subordonnée
a l'installation d'un comité de gestion. Ils sont composés
d'hommes et de femmes avec un effectif moyen de cinq (05) membres.
Ces comités une fois installés sont
autonomes et ne sont plus suivi dans leurs activités par les acteurs de
développement et la mairie qui assure la maitrise d'ouvrage en AEP
conformément au texte de loi sur la décentralisation. Le
corollaire de ce manque de suivi est la mauvaise gestion qui s'est
installée dans plusieurs comités ou des trésoriers, par
des pratiques peu orthodoxes s'arrangent avec des vendeurs pour
détourner journellement les recettes de l'eau.
Ces cas de mauvaises gestions sont souvent source de
conflits. Plusieurs conflits existants dans les villages autour de la question
de l'eau, émanent des incompréhensions issues de la gestion des
points d'eau.
Ce qui est malheureusement récurrent, c'est
que les communautés dans lesquelles existent ces conflits ont leur
ouvrage en panne et ne s'approvisionnent en eau que dans les localités
voisines.
C'est la preuve que la fourniture continue de l'eau
potable par un point d'eau est liée a la vente de cette eau et a une
bonne gestion des recettes de la vente.
Pour exemples, dans le village de Tchotchohoué
un forage a été réalisé en 1997 par un projet, sur
négociation personnelle d'un individu. Ce dernier, apres la construction
de l'ouvrage a écarté la population de la gestion et s'est
imposé a vendre l'eau a un coat élevé (20 F) selon la
population.