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Genre et lutte contre la pauvreté dans la ville de Lubumbashi. Essai d'analyse des manifestations de l'autonomisation de la femme Lushoise à  travers le microcrédit.

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par Modeste DIKASA ENGONDO
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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2.5. Rôle socio économique du microcrédit

Les réussites de la microfinance et des microcrédits sont importantes. La microfiannce a démontré que les pauvres sont aussi des clients viables et fiables. Lors du sommet de 2004, le G8 a adopté les Principes clés de la microfinance mis en place par le CGAP (voir les Principes Clés de la Microfinance). Ces principes portent entre autres sur la mise en place et l'accès des services financiers pour tous, la lutte contre la pauvreté, le taux d'intérêt, la divulgation de l'information, etc. Ces principes ont contribué à faire de la microfinance un outil de développement social et économique.

La microfinance est un outil majeur de développement socio économique. En effet, le crédit est utilisé pour des activités nécessaires au développement et à la lutte contre la pauvreté de l'individu et de sa communauté: payer les frais de scolarité des enfants, les frais de santé, l'acquisition d'un terrain pour construire sa maison, etc. La microfinance crée plusieurs possibilités pour la personne d'améliorer son bien-être et son savoir-faire. Cela s'aligne avec la théorie du «Développement comme Liberté» de l'économiste et gagnant d'un prix Nobel Amartya Sen. Cette théorie de Sen explore cinq types de libertés instrumentales: les facilités économiques, les libertés politiques, les dispositions sociales, les garanties de transparence et la sécurité protectrice. Toujours d'après Amartya Sen, ces cinq libertés sont interconnectées, ce qui fait en sorte que l'amélioration d'un aspect affectera positivement les autres. Il les définit ainsi: « Par libertés politiques, au sens le plus général, incluant donc les droits civiques, tout l'éventail des droits politiques que l'on associe au fonctionnement démocratique ... Par

facilités économiques, j'entends les opportunités, offertes aux individus, d'utiliser les ressources économiques à des fins de consommation, de production ou d'échanges. L'accès au financement exerce une influence prépondérante sur les facilités que les agents économiques sont capables de s'assurer. Cela vaut aussi bien pour les grandes entreprises (employant des centaines de milliers de salariés) que pour les sociétés unipersonnelles fonctionnant au moyen de microcrédits ... Par opportunités sociales, j'entends les dispositions prises par une société en faveur de l'éducation, de la santé ou d'autres postes et qui accroissent la liberté substantielle qu'ont les personnes de vivre mieux. La notion de garanties de transparence prend en compte l'exigence de nonduplicité, présupposée dans les relations sociales. Ces garanties jouent un rôle instrumental dans la prévention de la corruption, de l'irresponsabilité financière et des ententes illicites. La sécurité protectrice doit servir à fournir aux couches de populations vulnérables un filet de protection sociale, afin qu'elles ne se trouvent en aucun cas, réduites à la misère, voire, dans des situations extrêmes, à la famine ou à la mort. »(1).

La microfinance est un élément de facilité économique, de par l'interconnexion entre les cinq libertés, elle affectera positivement les autres, et ainsi amène le développement. De plus, elle s'insère pleinement dans l'approche des capacités développée par Audas: «The major constituents of the capacity approach are functions and capabilities. Functions are the being and doing of a person whereas a person's capability is the various combinations of functionings that a person can achieve. »(2) C'est à dire selon Audas, les fonctions représentent les opportunités et les limites des capacités d'un individu. En donnant la possibilité aux consommateurs d'apprendre sur le fonctionnement du système financier et d'avoir accès aux services financiers, les Institutions de Microfinance améliorent les fonctions de la personne, ce qui aboutira à l'augmentation de ses capacités. Donc, cette amélioration de la capacité individuelle contribue largement à son développement.

(1) Sen, Amartya, un nouveau modèle économique. Développement, Justice, Liberté, Paris, Editions Odile Jacob, 1999, p.59-61

(2) Audas, michelle Lynn, Evaluating microfinance. Economic developpement redefined reevaluated, New Brunswick, The University of New brunswick, 2002, p.19

Afin de comprendre comment les Institutions de microfinance ont une connaissance intime des conditions locales qui leurs permettent d'absorber une grande quantité de petites économies et de lutter contre la pauvreté par une approche participative, qui soutend d'ailleurs le rôle socio-économique du microcrédit, nous présentons ici les principes de base de la microfinance.

Les Principes Clés de la Microfinance

l. Les pauvres ont besoin de toute une gamme de services financiers et non pas seulement de prêts. Les pauvres ont comme tout le monde, besoin d'une gamme de services financiers pratiques, souples et d'un prix raisonnable. Selon la situation dans laquelle ils se trouvent, les pauvres peuvent avoir besoin non seulement de crédit, mais aussi d'instruments d'épargne, de service de transfert de fonds et d'assurance.

2. La microfinance est un instrument puissant de lutte contre la pauvreté. L'accès à des services financiers viables permet aux pauvres d'accroître leurs revenus, de se doter d'actifs et de se protéger dans une certaine mesure des chocs extérieurs. La microfinance permet aux ménages pauvres de ne plus avoir à lutter au quotidien pour simplement survivre mais de faire des plans pour l'avenir et d'intervenir afin d'améliorer leur nutrition, leurs conditions de vie et la santé et l'éducation de leurs enfants.

3. La microfinance est le moyen de mettre des systèmes financiers au service des pauvres. Les pauvres constituent la vaste majorité de la population dans la plupart des pays en développement. Or un nombre considérable d'entre eux n'ont toujours pas accès à des services financiers de base. Dans beaucoup de pays, la microfinance continue d'être considérée comme un secteur marginal et relever essentiellement des activités de développement des bailleurs de fonds, des pouvoirs publics, et d'investissements soucieux des intérêts de la collectivité. Pour qu'elle puisse réaliser pleinement son potentiel en desservant un grand nombre de pauvres, il faudrait que la microfinance devienne une partie intégrante du secteur financier.

4. Il est nécessaire d'assurer la viabilité financière des opérations pour pouvoir couvrir un grand nombre de pauvres. La plupart des pauvres ne sont pas en mesure d'avoir accès à des services financiers en raison de l'absence d'intermédiaires financiers solides offrant des services de détail. La mise en place d'institutions financièrement viables n'est pas une fin en soi. C'est la seule façon d'accroître l'envergure et l'impact des opérations de manière à porter leur volume à un niveau supérieur à ce que peuvent offrir les bailleurs de fonds. La viabilité s'étend de la capacité d'une entité fournissant des microfinancements à couvrir l'intégralité de ses coüts. Elle permet d'assurer la poursuite des opérations de l'entité en question et de la fourniture de services financiers aux pauvres. La viabilité financière passe par la réduction des coüts de transaction. L'offre de meilleurs produits et services répondant aux besoins des clients, et l'adoption de nouveaux moyens de servir les pauvres qui n'ont pas accès aux services bancaires.

5. La microfinance implique la mise en place d'institutions financières locales permanentes. Pour créer des systèmes financiers destinés aux pauvres, il faut mettre en place des intermédiaires financiers intérieurs solides en mesure de fournir en permanence des services financiers à ceux-ci. Ces institutions doivent pouvoir mobiliser et réinjecter l'épargne intérieure dans l'économie, accorder des crédits et fournir toute une gamme de services. La mesure dont elles dépendent des financements des bailleurs de fonds et de pouvoirs publics y compris les banques de développement financées au niveau des Etats diminuera progressivement à mesure qu'elles et les marchés des capitaux privés se développeront.

6. Le microcrédit n'est pas toujours la solution. L'octroi de microcrédits n'est pas nécessairement une solution adéquate pour tout le monde ou dans toutes les situations. Les indigents et ceux qui souffrent de la faim qui n'ont ni revenus ni moyens de rembourser un emprunt doivent recevoir d'autres formes de soutien avant de pouvoir emprunter. Souvent, il vaut mieux faire de petits dons améliorer les infrastructures, mettre en place des programmes d'emploi et de formation et fournir d'autres services non financiers pour lutter contre la pauvreté. Dans toute la mesure

du possible, ces services non financiers doivent aller de pair avec la constitution d'une épargne.

7. Le plafonnement des taux d'intérêt peut nuire à l'accès des pauvres aux services financiers. Il est beaucoup plus onéreux un grand nombre de petit prêts qu'un petit nombre de prêts de montant élevé. A moins que les fournisseurs de microfinancement ne puissent demander de taux d'intérêt nettement supérieurs aux taux moyens des prêts bancaires, ils ne seront pas en mesure de couvrir leurs coûts de sorte que leur croissance et leur visibilité soient tributaires d'une offre très limitée et incertaine de financements à des taux bonifiés. Lorsque les pouvoirs publics réglementent le taux d'intérêt, ils fixent généralement ces derniers à des niveaux trop bas pour que les opérations de microfinancement puissent être viables. Toutefois, il importe aussi que les fournisseurs de microfinancement ne répercutent pas les coûts que pourraient entraîner des inefficacités dans leurs opérations sur leurs clients en fixant leurs prix (taux d'intérêt et autres commissions) à des niveaux nettement supérieurs à ce qu'ils devraient être.

8. Les pouvoirs publics doivent faciliter la prestation de services financiers mais non les fournir directement. Les autorités nationales jouent un rôle important en menant une action favorable au développement des services financiers tout en protégeant l'épargne des pauvres. Les mesures les plus favorables au microfinancement qu'un gouvernement peut prendre consistent à assurer la stabilité macroéconomique, à ne pas plafonner les taux d'intérêt et à éviter d'introduire sur le marché les distorsions qu'engendrerait la poursuite de programme de prêts bonifiés non viables et sources d'arriérés considérables. Les autorités peuvent aussi appuyer les services financiers destinés aux pauvres en améliorant le climat des affaires en luttant contre la corruption et en améliorant l'accès aux marchés et à l'infrastructure. Dans certains cas en l'absence d'autres financements, l'Etat peut avoir de bonnes raisons de financer des institutions de microfinancement indépendantes et solides lorsqu'il n'existe pas d'autres financements.

9. Les financements bonifiés des bailleurs de fonds doivent compléter les capitaux du secteur privé, ils ne doivent pas les remplacer. Il importe que les bailleurs de fonds utilisent, pendant un temps des instruments appropriés de don, de prêt et de participation pour renforcer les capacités institutionnelles des prestataires de services financiers. Développent l'infrastructure nécessaire (agence de notation, agence d'évaluation du crédit, capacités d'audit etc..), et appuient des services et produits innovants. Dans certains cas, il leur faudra peut-être fournir plus longtemps des financements bonifiés pour pouvoir atteindre des groupes de population qui sont difficiles à toucher parce qu'ils vivent dans des régions faiblement peuplées ou pour d'autres raisons. Pour que leur appui financier soit efficace, les bailleurs de fonds doivent chercher à intégrer les services financiers axés sur les pauvres dans les opérations des marchés financiers locaux, faire appel à des compétences spécialisées pour la conception et la mise en oeuvre des projets : exiger que les institutions financières et les autres partenaires respectent des normes de performance minimales pour continuer à bénéficier d'un appui ; et planifier dès le début leur stratégie de désengagement.

10. Le manque des capacités institutionnelles et humaines constitue le principal obstacle. La microfinance est un domaine spécialisé qui astreint les services bancaires à des objectifs sociaux. Un renforcement des capacités est nécessaire à tous les niveaux, des institutions financières aux instances de réglementation et de contrôle aux systèmes d'information, jusqu'aux organismes de développement de l'Etat et aux bailleurs de fonds. La majeure partie des investissements, publics et privés, effectués à ce titre devrait viser le renforcement des capacités.

11. L'importance de la transparence des activités financières et des services d'information. Il est indispensable de disposer d'informations exactes, comparables et présentées selon un format standard sur les résultats financiers et la performance sociale des institutions financières qui fournissent des services aux pauvres. Les organes de contrôle et de réglementation des banques. Les bailleurs de fonds, les investisseurs et, surtout, les pauvres, qui sont les clients des services de

microfinancement, doivent avoir accès à ces informations pour bien évaluer les risques et les avantages de leurs opérations.

Source: CGAP. 2004. Les principes clés de la microfinance. Washington

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard