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Genre et lutte contre la pauvreté dans la ville de Lubumbashi. Essai d'analyse des manifestations de l'autonomisation de la femme Lushoise à  travers le microcrédit.

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par Modeste DIKASA ENGONDO
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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2.6.2. En Afrique

Dans le passé et encore aujourd'hui dans certaines parties de l'Afrique, le microcrédit a souvent été lié à l'usure. Les marchands, dans le Sud comme dans le Nord, qui accordent de petits crédits à ceux qui ne peuvent joindre les deux bouts ont été les premiers à prêter de petites sommes aux villageois qui n'avaient pas l'argent pour payer les médicaments ou les frais de scolarité des enfants. Malgré les taux d'intérêt très élevés, souvent camouflés en remboursements en nature au moment de la récolte, les usuriers avaient du succès et s'étaient enrichis car étant proches des besoins des populations parmi lesquelles ils vivaient. Cette proximité et cette intégration du prêteur dans le milieu culturel des emprunteurs sont importantes car cette connaissance réciproque était le moyen de la couverture du risque. Mais peu à peu, ces

(1) « Micro finance of Cambodia », National Bank of Cambodia, 2006.

(2) Pour en savoir plus : www.gdrc.orf/icm/country/acleda-base.html (page sur ACLEDA).

prêteurs furent contestés à cause d'intérêts trop importants qu'ils demandaient. Ce furent alors dans certaines régions les églises et les prêtres qui prirent l'initiative d'organiser le petit crédit local. Le premier objectif de ces initiatives fut de rassembler l'épargne des populations. Le curé de la paroisse fut souvent le trésorier assurant la garantie que l'argent épargné était bien en sécurité. Mais l'épargne, dans ces caisses locales servait souvent à des dépenses de consommation. Ce n'est que plus tard que l'épargne globale de ces caisses devenant importante, furent créées de petites banques qui commencèrent à prêter pour promouvoir des entreprises locales et soutenir des activités économiques.

En Afrique existaient déjà depuis plusieurs siècles les tontines qui étaient des associations de personnes qui, unies par des liens familiaux, d'amitié, de profession, de clan ou de région, se retrouvaient à des périodes d'intervalles plus ou moins variables afin de mettre en commun leur épargne pour résoudre des problèmes particuliers ou collectifs. En effet, les Africains se sont depuis longtemps groupés pour travailler ensemble successivement dans le champ de chacun d'eux ou construire chaque maison l'une après l'autre dans le village. Ils constituaient de cette façon une tontine de travail qui pouvait servir par exemple à creuser les tombes, ou alors une tontine en nature pour acheter des tuiles ou organiser une fête. Ce n'est que plus récemment, quand la monnaie a commencé à circuler, qu'ils ont constitué des tontines d'argent. Il n'y a que peu de temps que des écrits mentionnant l'existence de tontines en Afrique sont apparus. En 1952, W.R. Bascom parle de l'esusu au Nigéria et dans les pays voisins où il est couramment pratiqué par les musulmans yorubas. L'esusu serait apparu en réalité vers le milieu du 19ème siècle(1).

Au cours de ces dernières années, les gestionnaires du microcrédit se sont développés et diversifiés face à la demande, ce qui nous permet de les classer de la manière suivante :

(1) Ernest HARSCH, le microcrédit progresse en Afrique, ses partisans préconisent qu?on lui accorde davantage d?attention dans la région, dans le site www.ceformad.org

1. Les caisses locales d'épargne et de crédit et les tontines, esusu, likelemba, kinkurimba...

Il existe de nombreux clubs de crédit qui selon les pays s'appellent tontines, esusu, likelemba, kinkurimba etc. Ces derniers existent depuis plusieurs décennies et sont la forme traditionnelle la plus efficace de l'épargne et du petit crédit. Tout comme les caisses locales et mutuelles, ils ne sont pas reliés à de grandes organisations et à des banques. Ils agissent de façon autonome pour un groupe de villages ou un quartier urbain. Ils reçoivent l'épargne de leurs membres, fixent euxmêmes les taux d'intérêt sans tenir compte des lois et du marché financier. Ils sont par conséquent informels. Les membres se prêtent entre eux l'argent épargné et ils font donc rarement appel au marché financier et à l'aide extérieure. Ils répondent parfaitement aux besoins locaux et les remboursements sont excellents car tout le monde se connaît. Tous ces groupes ne visent cependant pas en priorité les plus pauvres, mais leur présence dans certains des villages les plus petits et les plus reculés, la souplesse de leurs procédures et le fait qu'ils soient disposés à prêter en tenant compte de garanties à caractère social plutôt que de la possession de biens fonciers, permettent aux petits emprunteurs de s'adresser à eux bien plus facilement qu'aux grandes banques. Au Nigéria par exemple, 30 à 50 % de la population adulte fait partie d'un esusu.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci