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Genre et lutte contre la pauvreté dans la ville de Lubumbashi. Essai d'analyse des manifestations de l'autonomisation de la femme Lushoise à  travers le microcrédit.

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par Modeste DIKASA ENGONDO
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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CONCLUSION GENERALE

La ville de Lubumbashi comme d'ailleurs les autres villes de la République Démocratique du Congo connaît un sérieux problème de survie des ménages à cause de l'ampleur de la crise que traverse son économie nationale. La présente étude a porté sur « Genre et lutte contre la pauvreté à Lubumbashi. Une contribution à l'analyse de l'autonomisation de la femme à travers le microcrédit ». En réalisant cette étude, nos préoccupations ont tourné autour des questions suivantes :

1. Est-ce que l'approche genre peut réellement contribuer à la lutte contre la pauvreté?

2. Quels sont les changements importants intervenus chez la femme lushoise par suite de mutations historico- culturelles, plus précisément de son autonomisation à travers le microcrédit ? En d'autres termes, quel est l'apport du microcrédit dans la mise en oeuvre des programmes d'autonomisation de la femme lushoise ?

Pour répondre a priori à ces interrogations, nous avions pensé que la quête légitime d'égalité entre les hommes et les femmes tout comme de l'autonomie de la femme a enregistré certes des résultats positifs dans le domaine de l'égalité des droits. Mais que l'approche genre dans la lutte contre la pauvreté ne peut être atteinte que lorsque les différences entre les sexes seront reconnues et considérées comme complémentaires et que l'élément culturel du genre sera compris dans son contexte spécifique. L'autonomisation de la femme a été envisagée comme l'accroissement de sa force sociale, politique, économique et spirituelle, tant sur le plan individuel que collectif, ainsi que l'élimination des obstacles qui pénalisent la femme, l'empêchant d'être pleinement intégrée dans les divers secteurs de la société. Concrètement, cela signifie qu'il faut affronter les pratiques discriminatoires qui excluent la femme dans des processus de prise des décisions et du développement. Donc l'autonomisation de la femme lushoise à travers le microcrédit s'inscrit donc dans le cadre des programmes d'amélioration de la condition de la femme. Ces programmes devraient viser le respect de la femme de la part des hommes et sa reconnaissance en tant que membre apportant une contribution importante à la société et une plus grande estime envers celle-ci dans son rôle prédominant dans la réduction de la pauvreté. Le microcrédit

encourage les microprojets au niveau local et induit des mutations à la base. Ces effets positifs et multiplicateurs de l'autonomisation de la femme montrent que le microcrédit doit être vigoureusement soutenu en faveur de la femme lushoise en particulier et Congolaise en général.

Les bénéfices de l'autonomisation produits par le microcrédit doivent aller de pair avec le besoin d'éducation et de prise de conscience, en particulier au niveau des communautés locales. L'éducation des femmes demeure particulièrement l'instrument le plus important dans la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes et dans l'autonomisation des femmes en vue de pleinement contribuer à la lutte contre la pauvreté. Surtout lorsqu'on sait que les femmes ont été éduquées de façon à croire à tout moment que leur position de subordination par rapport aux hommes est normale et naturelle, qu'elle procède de l'ordre social, voire divin.

Outre l'introduction générale et la conclusion générale, ce mémoire a été subdivisé en cinq chapitres. Dans l'introduction générale, nous avons, en premier lieu, présenté l'objet de notre étude et justifié les raisons qui nous ont motivé pour le choix de ce sujet. Par la suite, nous avons indiqué la délimitation de l'étude. Après, nous avons fait la révision des études antérieures pour bien dégager l'originalité de notre étude. Nous avons ainsi posé notre problématique et formulé nos hypothèses opératoires. Nous avons également indiqué notre méthode ainsi que les techniques de la recherche. Enfin nous avons présenté les difficultés rencontrées au cours de la recherche.

Le premier chapitre a porté sur les généralités concepto-théoriques. Dans ce chapitre, nous avons précisé le contour sémantique et théorique des concepts de notre étude, notamment le genre, la pauvreté et la lutte. Par la suite nous avons revu la modélisation du genre et lutte contre la pauvreté. Le second chapitre a consisté à dégager l'importance socio-économique du microcrédit et de la microfinance. Ce chapitre nous a permis de fixer les contours du microcrédit et de la microfinance avant d'en aborder la typologie et la méthodologie. Enfin nous avons dégagé le rôle socioéconomique du microcrédit et présenté son expérimentation à travers le monde. Le

troisième chapitre a été consacré aux manifestations de la pauvreté de la femme lushoise. Ce chapitre nous a conduit à montrer comment la pauvreté est vue par les pauvres eux-mêmes et aussi à montrer la répartition sexo-spécifique du travail à Lubumbashi. Ce qui a justifié l'importance des lignes accordées au travail des femmes et à la survie des ménages. Ce chapitre a été d'un apport non négligeable dans la mesure où nous nous sommes donné comme tâche de cerner le concept même de « pauvre » et de pénétrer les modalités de calcul de pauvreté. Se basant sur les déclarations des pauvres, la banque Mondiale (2000) a proposé la définition synthétique suivante : « la pauvreté est un profond dénuement, un manque aigu de bien-être. Etre pauvre, c`est avoir faim, ne pas avoir un toit, ne pas avoir des vêtements décents, être malade et ne pas pouvoir se faire soigner ; c`est être illettré et sans instruction. Les personnes démunies sont particulièrement exposées à des événements extérieurs qui échappent à leur contrôle : maltraitées par les institutions et la société, n`ont les moyens de se faire entendre, ni d`exercer une influence quelconque »

Malgré ses immenses ressources naturelles, la République Démocratique du Congo est l'un des pays les plus pauvres du Monde. Les populations vivent dans des conditions économiques et sanitaires déplorables. Près de 80% de la population congolaise survivent à la limite de la dignité humaine, avec moins de 1$ par personne par jour, moins de 20% ont accès régulier à l'électricité. La pauvreté se manifeste par la malnutrition qui touche entre 30 et 50% des femmes et des enfants. Au total, 1,6 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire. Sur le marché du travail, la situation de chômage ou d'emploi précaire touchait la majorité de la population active en 2004. La part du travail informel est en constante augmentation et les salaires sont dérisoires. C`est donc dans ces conditions que vit la femme lushoise. Cette pauvre qui tente de sortir avec peine de la situation de précarité dans laquelle elle se trouve.

Ensuite, le quatrième chapitre a analysé la politique de l'autonomisation de la femme à Lubumbashi. A cette occasion, nous avons d'abord montré l'approche conceptuelle et théorique de l'autonomisation de la femme. Nous avons ensuite

présenté l'évolution des politiques d'autonomisation de la femme à Lubumbashi avant de terminer par la modélisation de la femme Lushoise.

Enfin, le cinquième chapitre a été consacré à l'autonomisation de la femme lushoise par le microcrédit. Ce chapitre a été subdivisé en deux sections. La première section nous a permis de présenter le milieu d'enquete qui est la ville de Lubumbashi. La deuxième section a présenté les données d'enquete, leur interprétation.

Pour atteindre les objectifs de cette recherche et vérifier nos hypothèses opératoires, notre méthode a été fondamentalement dialectique. Cette méthode a été appuyée par les techniques d'analyse documentaire, d'observation directe et d'interview.

Au terme des nos analyses et interprétations sociologiques enrichies par des débats avec nos enquetés, nous sommes parvenu à constater l'importance de la question du genre dans la lutte contre la pauvreté. En effet, parmi les obstacles qui empêchent la femme de participer au développement de sa société figurent les pratiques socio culturelles et économiques discriminatoires qui l'excluent dans le processus de prise des décisions et du développement. Se trouvant dans un contexte de crise prolongée touchant l'ensemble des couches moyennes et inférieures, - où l'expérience la plus commune est l'insuffisance de revenus monétaires et la cherté de la vie, - la femme lushoise adopte une démarche nouvelle pour l'amélioration de ses conditions socioculturelles. Pour pallier à tous ces problèmes, nous avons proposé l'autonomisation de la femme à travers le microcrédit.

Cependant, la survalorisation de la microfinance risque de défavoriser les autres outils de réduction de la pauvreté. La récupération politique de cette stratégie de lutte contre la pauvreté peut donner des prétextes pour réduire encore plus d'autres programmes sociaux comme l'alphabétisation, la nutrition, l'éducation ou la santé. Pourtant l'intérêt accordé à la microfinance comme faisant partie de stratégies de lutte contre la pauvreté ne doit faire oublier d'autres programmes complémentaires des

secteurs d'éducation, de santé, ou encore de l'infrastructure. Disons seulement que si le microcrédit permet un certain développement, cela ne signifie pas qu'il faille ainsi oublier l'importance des autres acteurs. Encore l'autonomisation de la femme à travers le microcrédit dépend aussi de l'accompagnement et du soutien des institutions de la microfinance avec la collaboration d'autres intervenants.

Nous n'avons aucune prétention à une étude exhaustive. Certains aspects socio-ontologiques ( la culture, le développement technologique et économique) ne sont pas approfondis ici, alors qu'ils interfèrent sur la lutte contre la pauvreté et sur la question du genre. Nous avons néanmoins élaboré une ébauche sue laquelle porteraient des études à venir pour saisir les différents aspects de la lutte contre la pauvreté et partant, de l'amélioration des conditions de vie de la femme lushoise.

Nous pensons à juste titre que notre modestie dans la présentation des données ne cache pas cependant la portée réelle de notre contribution à la théorie du genre et développement.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius