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Genre et lutte contre la pauvreté dans la ville de Lubumbashi. Essai d'analyse des manifestations de l'autonomisation de la femme Lushoise à  travers le microcrédit.

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par Modeste DIKASA ENGONDO
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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6. Hypothèse opératoire

Il ne suffit pas, dans une étude scientifique, de bien poser la question. Mais faut-il encore tenter d'y répondre. Pierrette RONGERE définit l'hypothèse comme étant la proposition de réponse aux questions que l'on pose à propos de l'objet de la recherche, formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse (1).

La quête légitime d'égalité entre les hommes et les femmes tout comme de l'autonomie de la femme a enregistré certes des résultants positifs dans le domaine de l'égalité des droits, comme en témoignent des nombreux documents et actes déjà évoqués dans ce travail. Mais nous pensons que l'approche genre dans la lutte contre la pauvreté ne peut être atteinte que lorsque les différences entre les sexes seront reconnues et considérées comme complémentaires et que l'élément culturel du genre sera compris dans son contexte spécifique.

Pour ce qui est de l'attitude des hommes à l'égard du problème de l'autonomisation de la femme, il semblerait qu'en principe les hommes qui exercent une profession à carrière plane ayant peu d'impact salarial, de même que les économiquement faibles sont dans leur grande majorité, réticents, voire hostile à toute

(1) RONGERE, P., Méthodes des Sciences sociales, Paris, Dalloz, 1971, p.20

évolution féminine véritable, singulièrement celle de leurs propres femmes, car ils y voient souvent une menace à leur autorité maritale et un défi à l'ordre naturel. Cette catégorie d'hommes est donc pour le maintien du statu quo et tiennent à considérer la femme que suivant sa dimension biologique. Cependant, s'il advient que le rôle de la femme n'est plus étroitement conditionné par des faits d'ordre biologique, lorsqu' évoluent en même temps les aspects démographiques et économiques qui dictaient impérativement ce rôle, les hommes s'évertuent alors à définir celui-ci sur le plan moral. Aussi, la justification du rôle de la femme prend plus ou moins un aspect sacral. De là toute tentative tendant à modifier ce rôle engendre un débat idéologique. Ce qui d'ailleurs rend toute prise de position pour ou contre très difficile.

L'autonomisation de la femme signifie l'accroissement de sa force sociale, politique, économique et spirituelle, tant sur le plan individuel que collectif, ainsi que l'élimination des obstacles qui pénalisent la femme et l'empêchent d'être pleinement intégrées dans les divers secteurs de la société. Concrètement, cela signifie qu'il faut affronter les pratiques discriminatoires qui excluent la femme dans des processus de prise des décisions et du développement. Car, il ne peut y avoir dans notre pays de véritable développement économique tant qu'il ne sera pas suffisamment tenu compte d'abord du facteur humain, des ressources humaines existantes. Autrement dit, toute politique économique réaliste implique, en Afrique noire surtout, en même temps une politique familiale en profondeur tout aussi réaliste, en ayant présentes à l'esprit les possibilités réelles du pays, les idées et les valeurs culturelles essentielles spécifiques aussi bien qu'universelles. Or le mariage ainsi que la famille qui en découle aliènent encore la dignité de la femme. D'où la nécessité de réforme du droit matrimonial et familiale dans notre pays.

L'autonomisation de la femme à travers le microcrédit s'inscrit donc dans le cadre des programmes d'amélioration de la condition de la femme, qui va du respect accru de la part des hommes à la reconnaissance en tant que membres apportant une contribution importante à la société ; d'une meilleure santé familiale à une conscience accrue de la valeur de l'éducation ; d'une plus grande estime de soi à un rôle

prédominant dans la réduction de la pauvreté. Le microcrédit encourage les microprojets au niveau local et induit des mutations à la base. Ces effets positifs et multiplicateurs de l'autonomisation de la femme montrent que le microcrédit doit être vigoureusement soutenu en faveur de la femme lushoise en particulier et Congolaise en général.

Les bénéfices de l'autonomisation produits par le microcrédit doivent aller de pair avec le besoin d'éducation et de prise de conscience, en particulier au niveau des communautés locales. L'éducation des femmes en particulier demeure l'instrument le plus important dans la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes et dans l'autonomisation des femmes en vue de contribuer pleinement dans la lutte contre la pauvreté. Surtout lorsqu'on sait que les femmes ont été éduquées de façon à croire à tout moment que leur position de subordination par rapport aux hommes est normale et naturelle, qu'elle procède de l'ordre social, voire même divin. Une socialisation ainsi acceptée sans discussion conduit la majorité des femmes congolaises en général et lushoises en particulier à approuver leur subordination et à y contribuer.

Même si certains néo- féministes assimilent la situation de la femme à celle du colonisé, voire du prolétaire, force nous est de considérer, à titre provisoire tout au moins, la femme comme faisant partie d'une vaste catégorie sociale aux contours encore non précisés, celle des opprimés de la société contemporaine, qui pendant une période relativement récente, mais en petit nombre cependant, se voie progressivement accepter dans des secteurs de la vie jusque- là exclusivement réservés à l'homme. Seule donc la démarche qualitative de sa condition est à même de nous faire toucher du doigt cette dernière et nous faire saisir la portée des changements intervenus dans le processus de son autonomisation et de la lutte contre la pauvreté. Voilà pourquoi nous pensons que cette étude aidera les hommes et les femmes à se dépouiller des coutumes rétrogrades et avilissantes afin de s'engager résolument dans la lutte contre la pauvreté.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand