WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Convergence budgétaire et différentiel des taux d'inflation et de change dans l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africain )

( Télécharger le fichier original )
par Abiboulaye MOUSSA
Université d'Abomey-Calavi - DEA 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1-3- Coût de l'autonomie de la politique budgétaire : les apports de la théorie des jeux

Dans cette partie, la coordination des problèmes s'étudie à travers l'analyse de la coopération entre les décideurs qui ont chacun leurs stratégies. En effet, comme dans le jeu de Taouil 2001, on définit une stratégie par un ensemble de choix d'action. Une stratégie est dite dominante si elle procure au joueur un gain supérieur à ceux de toutes ses autres stratégies quelque soit le profil de stratégies retenues par les autres joueurs. On distingue une stratégie strictement dominante qui assure un gain strictement supérieur à celui de toute autre stratégie et une stratégie faiblement dominante qui procure un gain au moins égal à celui de toute autre stratégie. Une stratégie dominée pour un joueur est une stratégie qui lui donne toujours un gain inférieur à celui d'au moins une des autres stratégies à sa disposition (quelque soit les stratégies des autres joueurs). La coopération s'impose lorsque les décisions prises unilatéralement deviennent sous optimales pour l'ensemble des acteurs concernés du fait de l'interdépendance. L'analyse économique se basera sur la théorie des jeux pour formaliser les choix. Ainsi, il s'agit d'expliquer comment les décideurs publics devraient agir pour atteindre des objectifs mutuellement compatibles.

En effet, si les joueurs décident de s'entendre il y a coopération. Dans le cas contraire on dira qu'il y a non coopération. Dans cette optique, pour que la coordination soit efficace, il faut que tous les joueurs soient actifs dans le jeu. Ce pendant, du fait de la fragilité des accords, il existe toujours une tentation de tricher. La coordination peut donc engendrer deux risques : le comportement de passager clandestin s'il cherche à profiter des efforts de la coordination des autres sans qu'il s'engage lui-même ; l'aléa moral lorsqu'un Etat possède des moyens de ne pas tout révélé à ses partenaires, dans l'optique d'obtenir des avantages de l'asymétrie d'information en dissimulant la réalité. Il est donc nécessaire de mettre en place des règles et des procédures de surveillance multilatérales crédibles

(monitoring). A cet effet, l'introduction des mécanismes de sanction accroît la crédibilité des règles. Ainsi, la décision est entre une coordination active ou discrétionnaire dans laquelle les gouvernements de l'union se concertent pour réagir et une coordination passive où les gouvernements se soumettent à des règles communes fixées à l'avance.

Dans cette situation, le problème des coûts liés à la pratique de la coordination peut mener vers deux situations opposées à savoir : préférer l'absence de coordination en acceptant une solution sous optimale tout en préservant l'indépendance ou basculer vers une politique unique en renonçant à l'autonomie des décisions. Ainsi, à partir du dilemme du prisonnier, on examinera l'interaction entre les gouvernements et la banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO)

A cet effet, on désignera la BCEAO par le joueur A dont les stratégies de jeu sont :

A1 : politique accommodante de la BCEAO qui baisse ses taux d'intérêt ;

A2 : politique restrictive menée par la BCEAO avec remontée de ses taux d'intérêt Et les gouvernements par le joueur B et leurs stratégies par:

B1 : respecter l'équilibre budgétaire à moyen terme pour les gouvernements (PSC)

B2 : non respect du PSC par un ou des gouvernements

Avec PSC = pacte de stabilité et de croissance

On considère ainsi donc le tableau du dilemme du prisonnier ci-dessous :

Tableau n°2 : Le dilemme de prisonnier

 

B1

 

B2*

 

A1

(4 ;

4)

(2 ;

5)

A2*

(5 ;

2)

(3 ;

3)*

On suppose qu'il peut avoir conflit d'objectif entre la BCEAO et les gouvernements (stabilité des pris versus niveau d'emploi élevé) qui ne peut être permanent du fait que les deux institutions ont pour objectif commun, à moyen et long terme, la stabilité des prix et la stabilité macroéconomique. Chacun des joueurs à une stratégie dominante. La BCEAO donne la priorité à la stabilité monétaire et les gouvernements privilégient la stratégie de plein emploi. Ainsi, la recherche des intérêts individuels par les Etats membres conduit à un optimum « Pareto -déficiente » qui ne coïncide pas avec l'optimum collectif. En conséquence, les joueurs ont donc intérêt à ne pas poursuivre une stratégie dominante (solution commune).

En effet, si les Etats respectent le PSC, l'économie de l'UEMOA bénéficie d'une politique accommodante pour la BCEAO qui, si la stabilité des prix est respectée, peut baisser ses taux pour favoriser la croissance et l'emploi (équilibre (A1, B1)). Par contre, si les Etats membres ne respectent pas simultanément le PSC, chacun retire les bénéfices de sa politique de relance nationale et les externalités positives de la politique de l'autre pays. Mais l'équilibre de Nash (A2, B2) est moindre parce que la BCEAO réagit en augmentant ses taux et mène donc une politique restrictive.

Toutefois, si un pays ne respecte pas seul la discipline du PSC tandis que l'autre respect le PSC l'issue est différent. Dans cette situation, les gains seront plus importants pour le pays qui triche tandis que les gains seront moins importants pour les pays qui limitent leur déficit et respectent le PSC. Ainsi, le pays qui respecte est trompé car il respecte le PSC dans l'optique de profiter des bonnes conditions monétaires de l'espace. Mais, l'autre triche et creuse le déficit.

L'équilibre en stratégies dominantes conduit alors à considérer que la zone doit être normalement non coordonnée. En conséquence, l'équilibre de Nash est sous optimal: les Etats membres entre eux et la BCEAO ont une stratégie dominante à la non coopération (déficits/hausse des taux), et l'UEMOA ne peut atteindre l'équilibre du PSC, pourtant optimal pour les deux Etats membres. Les gouvernements et la BCEAO peuvent donc coopérer ou bien l'un des deux peut contraindre l'autre. D'où la nécessité d'avoir un système de contraintes supplémentaires pour instituer un régime. Dans cette optique, un système de contrôle et de sanctions pour faire respecter les engagements réciproques est donc souhaitable.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery