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Fiscalité, finances publiques et croissance au Sénégal

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par Madaniou Dieme
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3. Agenda de réformes

Le principal objectif de cette étude consiste à formuler des recommandations pour les autorités publiques. Ces propositions pourront constituer un plan d'actions qui permettra, d'une part, aux entreprises d'évaluer le poids de la fiscalité qui pèse sur elles et d'autre part, de permettre à l'état de prendre des décisions de politique qui pourront alléger les charges pesant sur les entreprises.

Les recommandations seront axées dans deux domaines. D'une part, une amélioration des services de la statistique sera préconisée. D'autre part, les recommandations consisteront en la formulation de politiques qui permettront d'alléger les charges fiscales pesant sur les entreprises, et voire de les supprimer dans la mesure où elles seraient inutiles, c'est-à-dire si leur impact sur les recettes fiscales est très faible.

Cependant, il sera tenu compte de l'incidence que ces décisions pourront avoir sur les recettes fiscales du pays. Au pire des cas, les réformes se feront avec un maintien des rentrées fiscales.

3.1. Dans le domaine de la fiscalité

Dans cette étude, les recommandations formulées par le FIAS en 2000 et par la DGID en 2002, serviront de base et de point de départ pour la proposition de réformes. Il s'agira de passer en revue les stratégies de réformes de la fiscalité depuis 2000.

Avec la dernière réforme, le code général des impôts se rapproche en pratique, des normes internationales. Ce qui est matérialisé par la forte baisse du taux d'impôt sur les sociétés qui est actuellement de 25% et de l'extension de l'amortissement accéléré.

En matière de production, de stockage et de transport, le code douanier prévoit des facilitations pour les assujettis.

Le code des investissements prévoit des mesures incitatives à l'investissement en encourageant l'investissement privé et en promouvant l'initiative privée. Un certain nombre d'objectifs est visé : il s'agit de l'amélioration de la compétitivité, de la création d'emplois, de la décentralisation des activités de production hors de Dakar, de la mise en cohérence avec la réforme fiscale et de la densification du secteur de l'industrie.

Ce code offre une panoplie de mesures visant essentiellement à promouvoir l'initiative privée dans les secteurs stratégiques. L'institution du système de crédit d'impôt, l'élargissement du champ d'application du code à d'autres secteurs stratégiques, la décentralisation des activités hors de la région de Dakar, la suppression du minimum de fonds propres exigible, sont quelques innovations que le code des investissements a pris en compte dans la dernière réforme opérée.

Le régime des entreprises franches d'exportation a été mis en place afin de promouvoir les exportations. Ce régime couvre l'agriculture au sens large du terme, l'industrie et les téléservices. Cependant, pour être agréée, l'entreprise doit justifier d'un potentiel à l'exportation d'au moins 80% de son chiffre d'affaires. Le régime d'entreprise franche d'exportation accorde aux entreprises agréées, des garanties en sus des avantages distincts accordés aux entreprises dans le cadre général. Ces garanties s'étalent sur une période de 25 ans renouvelables à partir de la date d'application de la loi (15 octobre 1996). Ces avantages concernent des exonérations, des franchises ou des réductions d'impôts, de droits d'enregistrement ou de timbres.

En 2004, 35 mesures ont été prises lors du conseil présidentiel de l'investissement, puis celles-ci ont été adoptées dans le CGI. Ce fait s'est par la suite traduit par une baisse de la fiscalité : réforme des droits d'enregistrement, baisse et simplification de la patente, ~

L'Etat a amorcé une phase de modernisation de ses infrastructures en matière de collecte d'impôts et de taxes. C'est dans ce cadre qu'un nouveau logiciel a été mis en place - le système intégré de gestion des impôts et taxes (SIGTAS) - et installé dans les grandes entreprises. Ce système permettra la gestion transparente, de la création à la contribution.

Dans l'UEMOA, la norme en termes de pression fiscale est de 17%. Notre pays est à environ 20%, ce qui lui vaut la première place de la zone. Maintenant, l'objectif est de se rapprocher des pays de l'OCDE dans lesquels le taux de pression fiscales tourne autour de 30% et même plus. Afin de réussir cette entreprise laborieuse, l'Etat, à travers la DGID, doit prendre des mesures visant à élargir la base taxable.

Au Sénégal, le système est déclaratif, ce qui veut dire que c'est l'entreprise qui est chargée de se déclarer et de déclarer le montant. Dans ce genre de système, l'administration fiscale se réserve le droit de contrôler. Le renforcement des services de contrôle est impératif afin d'élargir la base taxable. Comme pour le centre des grandes entreprises, une augmentation du

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personnel en quantité et en qualité est nécessaire afin de mailler toute l'étendue du territoire national.

Cadastrer les entreprises et tirer les conséquences su le plan fiscal permettraient d'augmenter les recettes fiscales en élargissant l'assiette fiscale. Ce qui pourrait aussi aider à donner une meilleure idée sur la visibilité de ce qui se passe dans le pays.

A l'instar des pays développés, c'est le système de télé-déclaration qui est en vigueur. Le Sénégal devrait s'inspirer de ces bonnes pratiques et dans ce cas, la DGID doit travailler en collaboration avec l'agence de l'informatique de l'Etat. Actuellement, c'est ce qui se passe en France et au Maroc.

D'autre part, l'administration fiscale doit identifier les lourdeurs dans les formalités administratives afin de les simplifier. Toujours, dans cette lancée, elle doit travailler et réfléchir sur les politiques visant à écourter les délais de délivrance des documents administratifs. Dans ce contexte, il conviendra de travailler avec l'APIX SA. Ces mesures visent à encourager l'initiative privée et dans une certaine mesure à aider dans la lutte contre le chômage.

Ce qui entrave l'application des réformes, c'est le double enjeu visé : alléger le fardeau des taxes tout en maintenant les recettes fiscales à leur niveau.

Sur un autre registre, l'élargissement de la base fiscale pourrait passer par une augmentation des entreprises enregistrées.

Les entreprises nouvellement enregistrées posent un double problème que les autorités fiscales doivent résoudre. S'il s'agit d'entreprises nouvellement créées, le problème ne pose pas ; mais s'il s'agit d'entreprises qui opéraient dans le secteur informel, le problème suivant se posera : faudrait-il appliquer une taxation rétroactive ?

Dans la pratique internationale, il existe deux cas qu'il faudrait prendre en considération. D'abord, si c'est l'entreprise qui a décidé de son propre gré de quitter l'informel pour agir dans le formel, les bonnes pratiques internationales recommandent qu'elle ne soit pas taxée de façon rétroactive. Ce qui est compréhensible, car cela inciterait les autres entreprises non déclarées à s'enregistrer auprès de l'administration fiscale. Ensuite, il y a les autres entreprises que les autorités ont contraint à s'enregistrer suite à un contrôle. Dans ce cas précis, la

pratique voudrait qu'une taxation rétroactive soit appliquée, ce qui inciterait les autres entreprises informelles à se faire connaître de l'administration fiscale.

Cette entreprise laborieuse devrait être appuyée par le secteur privé, mais aussi par les institutions internationales telles que la banque mondiale et le FMI. L'implication du secteur privé, sous la forme de coopération, est particulièrement importante pour réussir les différentes réformes envisagées.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci