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La filière des dattes communes dans les oasis de Gabès dans le contexte des aléas climatiques et économiques: fonctionnement, atouts et contraintes

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par Foued Ben Hamida
Institut national agronomique de Tunisie - Master 2011
  

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2.3. RESULTATS ET ANALYSE ECONOMIQUE

Dans cette partie nous essayerons d'analyser les données économiques obtenues à partir de nos enquêtes réalisées auprès des agriculteurs et des collecteurs et interpréter les résultats obtenus.

2.3.1. La main d'oeuvre oasienne quel avenir ?

La main d'oeuvre oasienne devient de plus en plus rare surtout celle jeune. Concurrencée par d'autres activités «moins dures» (comme nous l'ont signalé quelques rares jeunes que nous avons rencontrés) et plus rémunératrices, l'agriculture oasienne voit ses ouvriers spécialisés quitter l'activité agricole vers d'autres secteurs tels que le bâtiment, les services et surtout l'industrie chimique de Gabès qui emploient en sous-traitance quelques milliers chaque année. Ainsi, le nombre de «grimpeurs», qui assurent les tâches les plus nécessaires tels que le toilettage, la pollinisation et la récole et donc qui constituent la main d'oeuvre la plus précieuse pour la production du palmier dattier, a diminué considérablement ces dernières années. D'ailleurs, jadis et pour qu'il soit qualifié, le grimpeur doit accompagner son père quotidiennement des l'age de 10 pour commencer à s'entrainer à grimper les palmiers.

Or, actuellement l'enfant rentre à l'école à l'age de 6 ans et ne trouve plus le temps d'accompagner son père pour l'aider dans les travaux de la parcelle. D'autant plus que les jeunes d'aujourd'hui, comme nous venons de le signaler, ne voient plus leur avenir dans le secteur agricole.

Cette situation et d'autant plus alarmante quant on trouve que l'age moyen des oasiens d'aujourd'hui est très proche de 60 ans, comme le montre le tableau ci-après, ce qui pose même le problème de l'avenir des unités de production actuelle.

Tableau n° 12 : Tranches d'ages des producteurs

Tranche d'âge

(ans)

Nombre

Pourcentage

Moyenne d'âge
(ans)

20 - 35

4

8

36

36 - 50

8

16

47

51 - 60

12

24

56

> 60

26

52

65

Total

50

100

58

Source : Notre enquête

2.3.2. Le régime foncier et le mode de faire valoir

Le régime privatif constitue le régime dominant dans les oasis de Gabès comme partout dans toute les oasis de la Tunisie. Toutefois, les cas d'indivision, qui résulte du mode de droit successoral, ne manque pas. En effet, et suite aux héritages successifs, la propriété dans l'oasis s'est trouvée tres morcelée. Il n'est pas rare de tomber sur un cas où un palmier est hérité par plusieurs personnes à la fois. Cette situation, nous raconte les oasiens qu'elle est toujours gérable avec la génération actuelle, exceptés quelques cas de conflits, mais elle ne le sera plus dans l'avenir avec les générations futures où l'individualisme et l'égoïsme vont bon train. Actuellement, si l'exploitation est en indivision après la mort du père, c'est généralement le fils aîné qui prend l'exploitation en main et les charges et les recettes seront partagées entre les héritiers.

Quant au mode de faire valoir, on remarque que dans les oasis littorales le mode de faire valoir direct est le plus dominant. Toutefois, la location commence à se développer et qui est peut être le résultat soit d'absence de succession d'un oasien qui prend sa retraite ou qui meurt, soit d'un conflit sur la gestion de l'exploitation.

Il est intéressant aussi de signaler que nous nous sommes tombé sur quelques cas d'association entre le propriétaire (généralement sans assise financière) et un fonctionnaire ou un commerçant (généralement un membre de la famille proche du propriétaire) qui participe par le capital et à la fin de la campagne se partage les bénéfices. Ainsi, nous nous interrogerons si cette forme d'association (jusque là réservée à l'élevage) peut être la solution à l'abandon de l'activité oasienne ?

Tableau n° 13 : Les modes de faire valoir dans les oasis de Gabès et El Hamma

Mode de faire valoir

Nombre

%

Mode de faire valoir direct

39

78

Location

8

16

Association

3

6

Source : Notre enquête

D'un autre côté, dans le mode de faire-valoir direct, où le propriétaire gère directement son exploitation signalons qu'il existe 3 cas de figure :

* Le mode de faire-valoir direct sans salariés : il concerne les exploitations les plus exigus et dont les propriétaires sont dans la majorité de condition modeste. Du coup, la préoccupation de l'exploitant propriétaire est de rémunérer son propre travail et dans le cas celui de sa famille.

* Le mode de faire-valoir direct avec recours fréquent à la force de travail. Il concerne surtout les exploitants propriétaires ayant une autre activité (fonctionnaire, commerçants, etc.). Dans cette situation, le ratio travail familial / superficie exploitée est tellement faible que le propriétaire est obligé de faire recours à la main d'oeuvre salariale. Les travaux courants sont

généralement assurés par l'exploitant ou l'un des membres de sa famille et il ne fait recours à la main d'oeuvre salariale qu'en périodes de pointe (préparation du sol, récolte...).

L'irrigation de la parcelle qui est une opération très délicate est la seule activité dont les expoloitants- propriétaires ne font jamais recours à la main d'oeuvre salariale.

* Le mode de faire-valoir direct à base de travail salarié

Il s'agit généralement de grandes exploitations où le propriétaire(s) a une logique d'entrepreneur et dont la mise en valeur est basée sur la diversification et l'intégration entre la production végétale et l a production animale (surtout élevage bovin). La supervision du travail est assurée généralement par le propriétaire ou dans quelques cas par un chef d'exploitation.

Signalons enfin que l'utilisation de la main-d'oeuvre, un des points clefs de l'agriculture oasienne, est une des charges principales de l'exploitant. Trois domaines sont particulièrement consommateurs de main d'oeuvre, la préparation des sols, la fauche de la luzerne et le désherbage et la récolte du henné. La préparation des sols avant le semis se fait manuellement, à l'aide de la sape et parfois d'un motoculteur.

Le désherbage et l'effeuillage du henné, est aussi une activité fortement consommatrice de main d'oeuvre et qui est pratiquement une activité féminine.

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