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De la liberté à  la soumission de la vérité. Une lecture de l'encyclique "veritatis splendor" de Jean Paul II

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par Daniel KIBAMBA KAHYA
Université catholique du Congo (RDC) - Graduat 2009
  

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II.1. 4. La liberté selon l'Encyclique Veritatis Splendor

Après avoir fait une esquisse sur la conception de la liberté dans la morale naturelle et chrétienne, nous voulons développer dans ce point la conception de la liberté selon l'encyclique que nous analysons.

En effet, la liberté humaine est l'expression d'un dépassement que tout homme peut faire de manière transcendantale. Ainsi, « elle n'est pas seulement la possibilité de choisir entre deux objets ou deux biens. Elle est l'expression de l'ouverture de l'être-esprit à l'Infini, et donc de l'accomplissement de l'être-esprit-humain en quête de l'Absolu »21(*) Devient libre alors toute personne qui se laisse diriger par Dieu. Mais, avant d'en arriver là, il doit d'abord se prendre en charge, c'est-à-dire comprendre ce qu'il est lui-même : ses habitudes, son être car dans la notion de la liberté, il est question de la liberté du sujet lui-même. Ainsi donc, le sujet doit se viser lui-même d'abord. Karl Rahner écrit à ces propos que la liberté « est d'abord la prise en charge du sujet par lui-même, de sorte que la liberté, en son essence fondamentale, a pour objet le sujet connu comme tel en sa totalité. Dans la liberté réelle, le sujet se vise toujours lui-même, se comprend et se pose lui-même, en fin de compte ne fait pas quelque chose, mais se fait lui-même »22(*).

Le Pape Jean-Paul II, dans Veritatis Splendor, part du passage de l'Ecriture selon laquelle « Dieu a voulu laisser l'homme à son conseil » (Si 15, 14) pour expliquer cette riche notion de la liberté. En effet, l'écrivain sacré rappelle que Dieu a crée l'homme libre afin que par cette liberté il cherche et découvre son créature. Cette action du Seigneur est au fait un appel qu'il lance à l'homme pour participer à sa seigneurie divine. Et l'homme doit user de cette liberté pour répondre effectivement à cet appel.

Dans la réponse que l'homme doit donner figure quelques éléments qui attesteront la positivité de sa réponse. Ainsi, la maîtrise du monde où il habite est le premier élément qui marque cette réponse. En effet, lorsque Dieu a créé l'homme, il a voulu que celui-ci soumettre le monde en le transformant. Il lui a donné une certaine autonomie par rapport à cette mission. Cette autonomie concerne les réalités terrestres c'est-à-dire les choses, les autres êtres, les sociétés qui sont dans le monde et surtout l'homme lui-même. L'homme qui a été créé par Dieu doit apprendre à connaître toutes ces réalités, à les utiliser et surtout à les organiser.

Il est plus facile de connaître, d'utiliser et d'organiser les autres réalités terrestres mais lorsqu'il s'agit de l'homme cela cause un grand problème car ici le sujet devient lui-même l'objet. Le pape dit à ce sujet : « Dieu l'a (l'homme) laissé à son conseil (Si 15, 14), afin qu'il cherche son Créateur et qu'il parvienne librement à la perfection. Y parvenir signifie construire personnellement en soi cette perfection. En effet, de même que l'homme façonne le monde par son intelligence et par sa volonté en le maîtrisant, de même l'homme confirme, développe et consolide en lui-même sa ressemblance avec Dieu en accomplissant des actes moralement bons » (V.S., n° 39)

Il est clair maintenant qu'il n'y a pas de morale sans notion de liberté. Mais de quelle liberté s'agit-il ? André-Mutien Léonard répond à cette question. Pour lui, il ne s'agit pas d'une liberté absolue, car chacun de nous n'est devenu libre qu'en étant éduqué par d'autres à la liberté. Et l'auteur de poursuivre : « Notre liberté est réelle, mais c'est une liberté engendrée et, finalement, une liberté créée par Dieu, le Pédagogue de toute l'humanité »23(*).

Il s'avère toutefois que de nos jours, le monde croit que cette manière de considérer la liberté la met en conflit avec la loi, d'où la revendication d'obtenir une liberté absolue qui ne s'inclinerait plus, ni devant le bien ni devant le mal, mais qui peut elle-même créée ses propres valeurs morales. Ceci nous fait penser au concept autonomie que nous avons déjà développé plus haut.

* 21 J., DESCLOS, Resplendir de vraie liberté. Lectures de Veritatis Splendor, coll. Brèches théologiques, Médiaspaul, Montréal, 1994, p. 237.

* 22 K. RAHNER, Traité fondamental de la foi, Ed. Centurion, Paris, 1983, p. 113, cité par Idem.

* 23 A-M., LEONARD (Mgr), La morale en question. Dialogue à propos de l'Encyclique Veritatis Splendor, Coll. Bonne Nouvelle n°3, Ed. Omer Marchal/ Ed. de l'Emmanuel, Paris, 1994, p.42.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus