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De la liberté à  la soumission de la vérité. Une lecture de l'encyclique "veritatis splendor" de Jean Paul II

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par Daniel KIBAMBA KAHYA
Université catholique du Congo (RDC) - Graduat 2009
  

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II. 2. LA NOTION DE LA LOI

II. 2.1. Quelques définitions

La notion de la Loi est complexe. Ainsi, pour bien comprendre celle-ci, il faudrait d'abord élucider ce concept, par les différentes définitions que d'aucun lui donnent. De ce fait, pour le Nouveau Petit Robert la Loi est une « règle impérative imposée à l'homme. Elle est une règle ou un ensemble de règles obligatoires établies par l'autorité souveraine d'une société et sanctionnées par la force publique... Elle est aussi un ensemble des règles juridiques établies par le législateur ou encore elle est une règle dictée à l'homme par sa conscience, sa raison »24(*).

Pour André Lalande, la loi est une « règle générale et impérative (quelques fois système de règles impératives, législation) régissant du dehors l'activité humaine. Elle est imposée, sans déclaration expresse, par l'usage, la coutume, la tradition... et formulée et promulguée, en termes authentiques, par l'autorité souveraine d'une société. Ainsi donc, elle est une règle obligatoire, exprimant une nature idéale d'un être ou d'une fonction, la norme à laquelle il doit se conformer pour se réaliser, notamment la loi d'esprit (c'est-à-dire les axiomes fondamentaux auxquels la pensée doit être conforme pour avoir une valeur logique), la loi naturelle (c'est-à-dire le principe du bien tel qu'il se révèle à la conscience) et la loi d'un genre (utilisée en esthétique) »25(*).

II. 2. 2. De la Loi naturelle

La notion de la Loi naturelle soulève un problème aussi passionnant que déconcertant parce que cette notion emmène l'homme d'un coté à éprouver ses limites, et de l'autre coté à voir naître à partir de ces limites une espérance.

Le philosophe Thomas Hobbes distingue dans son ouvrage le Léviathan, les lois naturelles, qui sont généralement découvertes par la raison et sur lesquelles se mettent d'accord les individus à l'état de nature, du droit naturel, qui s'étend sur toutes choses et ne fait qu'un avec la puissance de chaque individu. Aussi, pour Hobbes, seule la loi naturelle est prescriptive, tandis que le droit naturel n'est lui qu'improprement un droit, puisqu'il ne prescrit rien, mais ne fait que décrire un état de fait26(*).

Hobbes appelle alors loi naturelle un ensemble de contraintes qui sont commandées par la raison pour assurer à l'homme sa bonne conservation. S'il énonce une liste de lois naturelles dans l'ouvrage que nous venons de cité plus haut, Hobbes résume ces lois à plusieurs reprises dans l'adage « Ne fais pas à autrui ce que tu penses déraisonnable qu'autrui te fasse »27(*). Pour lui alors, les premières de ces lois naturelles commandées par la raison sont la recherche de la paix et le respect de la justice.

Ainsi donc, étant découvert par la raison, la loi naturelle reste écrite au fond du coeur de l'homme, et est comprise comme l'ensemble des règles de conduite fondées sur la nature même de l'homme et de la société. Cette loi, étant qualifiée de naturelle, implique la nature et plus particulièrement ici la notion de la nature humaine. Si l'homme est un animal faisant partie de la nature, il n'est pas un animal comme les autres. Sa raison lui fournit des principes. Situé dans le monde de la nature, il est soumis, comme elle, à la nécessité, au déterminisme. Mais par sa raison, il accède à un monde moral où il ne s'agit plus simplement de savoir ce qui est, mais ce qui doit être et où règne la liberté.

Parlant de la raison même, une question hante nos pensées. En effet, pourquoi, au lieu que l'homme suive ses penchants naturels, s'impose une discipline de vie ? N'est-ce pas être esclave que d'accepter de se soumettre, de se conformer rigoureusement à ces principes fournis par la raison ? La réponse à ce questionnement se trouve dans la fin de l'acte humain. Tant que l'acte de l'homme aura une fin bonne, malgré la présence de l'obligation morale, la lourdeur de la loi ne sera pas sentie.

En effet, « on ne fait pas la morale d'un peuple car elle existe déjà »28(*), nous dit Lévy-Bruhl car la morale est déjà une réalité vécue. Nous constatons cette réalité en nous. Ainsi donc, nous avons conscience que certaines choses nous sont dues, que d'autres nous sont permises ou pas, que nous devrions agir de telle ou telle autre manière. En tout cela la morale reste une réflexion sur la vie, car elle est elle-même issue de la vie.

Un autre aspect de la loi naturelle est que tous les hommes sont égaux devant la loi morale et chacun doit être traité selon sa dignité de personne, c'est-à-dire en être raisonnable qui agit d'après des lois ou des principes. Car seul cet être a une volonté qui est tout simplement la raison pratique. Toutefois, il faut garder présent à l'esprit que l'être humain reste libre, c'est-à-dire qu'il n'est pas soumis à la loi naturelle, parce qu'il n'est pas un instrument. Il choisit, il décide de la respecter ou non. Sa volonté sera alors bonne lorsqu'elle constatera dans la liberté la fin aussi bien que le principe de son action. C'est en ce moment qu'il verra la loi morale, avec son universalité, émaner de la volonté de l'être humain.

Les lois naturelles dont parle Hobbes ne sont pas seulement des commandements de la raison, elles sont également des prescriptions divines. En montrant la coïncidence entre ceux-ci, Hobbes découvre le fondement rationnel de règles telles que la gratitude, le pardon, le rejet de l'insulte, de l'orgueil, de l'envie. []L'observation de ces règles dispose les êtres humains à la paix et l'obéissance, et permet la vie en société29(*).

Dans le point suivant, nous allons développer cette notion de la loi, comme le dit Hobbes, comme prescriptions divines car, quoi qu'il en soit, c'est Dieu qui est l'auteur et de l'homme et de la raison d'où provient la loi. Nous scruterons les Saintes Ecritures pour en dégager la conception chrétienne actuelle de la loi30(*).

* 24 NOUVEAU PETIT ROBERT DE LA LANGUE FRANCAISE, Ed. Le Robert, Paris, 2007.

* 25 A., LALANDE, Vocabulaire technique, op. cit., p. 589.

* 26 Th. HOBBES, Léviathan : Matière, forme et puissance de l'Etat chrétien et civile, Traduit par Gérard Mairet, Gallimard, Paris, 2000, p. 408.

* 27 Idem

* 28 L. LEVY-BRÜHL, La morale et la Science, Paris, PUF, 1971, p. 3.

* 29 Th. HOBBES, Op. Cit., p. 356.

* 30 Idem

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci