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De la liberté à  la soumission de la vérité. Une lecture de l'encyclique "veritatis splendor" de Jean Paul II

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par Daniel KIBAMBA KAHYA
Université catholique du Congo (RDC) - Graduat 2009
  

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CHAPITRE TROISIEME

LA MORALE CHRETIENNE A LA LUMIERE DE L'ENCYCLIQUE VERITATIS SPLENDOR POUR UN AVENIR MEILLEUR DE LA RDC

III.0. INTRODUCTION

Le troisième chapitre de notre travail se veut une approche de la morale en générale, éclairée par l'Encyclique Veritatis Splendor. Cette tâche a pour but de relever les éléments qui pourront être nécessaire pour un avenir meilleur en Afrique en général, et en République démocratique du Congo en particulier.

Ainsi, cette démarche aura deux grandes sections. La première traitera de la nécessité de la morale dans la vie humaine car, au fait, sans elle, le monde serait une jungle. La deuxième s'efforcera de dégager ce qui peut aider les congolais à retrouver un avenir meilleur. Et enfin, une brève conclusion mettra fin à l'ensemble du chapitre.

III. 1. LA MORALE AUJOURD'HUI : UNE NECESSITE

III.1.1. Quelle morale pour aujourd'hui ?

Comme nous l'avons déjà signalé dans le chapitre précédent, la manière de vivre de l'homme actuel diffère dans bien de manière de celle d'il y a cent ans. Nos ancêtres par exemple vivaient autrement que nous. Cela est certain quand on regarde les mutations rapides survenues depuis environ un siècle dans tous les domaines de la vie. Cette réalité se vérifie dans toutes sortes de domaines, y compris par la présence de l'ordinateur dans la vie quotidienne de l'homme moderne, l'avion qui facilite ses déplacements, le téléphone, surtout le portable, appelé couramment le cellulaire, qui facilite aussi sa communication avec le monde extérieur, etc. La vie devient ainsi remplie de toutes sortes d'inventions, de changements et de bonnes surprises.

Il s'avère tout de même que tous ces changements ont aussi bouleversé le fonctionnement normal et intérieur de l'homme d'aujourd'hui. Il ne raisonne plus comme autrefois où la solidarité et l'entraide étaient de règle. Il croit que tout devient possible pour lui. Il a une confiance totale en son propre pouvoir et utilise ce pouvoir pour écraser ceux qui ne suivent pas le mouvement très rapide du changement. C'est le cas ici des pays riches qui oppressent les habitants des pays en voie de développement. Et même dans ces pays dits en voie de développement, ceux qui ont le pouvoir écrasent le reste du peuple, ceux qui ont encore un peu de moyen dominent sur les autres. Les plus favorisés tirent la couverture de leur côté, et discréditent les plus pauvres qui ne peuvent suivre le mouvement de l'évolution technoscientifique. Ainsi donc des questions se posent : quelle morale peut-on proposer à l'homme d'aujourd'hui ? Que peut apporter un moraliste à celui qui exploite son semblable ? Que peut-il dire également à celui qui est assujetti ? Voilà la lourde tâche à laquelle la morale actuelle doit faire face.

En effet, la morale concerne les rapports entre les humains, elle vise à rendre leurs relations porteuses de libération, d'autonomie, de sécurité, de respect mutuel. « La morale est de ce fait au coeur des existences humaines qui s'entrecroisent »53(*) et devient par là une sorte de mise en question permanente de ce que l'homme d'aujourd'hui considère comme sécurité intérieure. Il doit se demander : ai-je aujourd'hui fait tout le bien que je pouvais faire? Ai-je donné le meilleur de moi-même? Ai-je accepté de sacrifier ma vie, mon temps, mon argent, mes loisirs, pour aider les autres à être plus heureux? Voila les questions que le moraliste doit proposer à l'exploitant. Et même celui qui se considère pauvre, il doit se poser les mêmes questions, et d'ailleurs il doit se poser davantage, qui pourraient l'aider à sortir de son état déplorable.

Le Pape Jean Paul II, ayant compris les enjeux du problème qu'apporte cette nouvelle technologie c'est-à-dire la fabrication des avions, des ordinateurs, la présence de l'internet, etc., fait retentir la sonnette d'alarme, à travers l'Encyclique Veritatis Splendor, afin que l'humanité ne se laisse pas corrompre par la facilité, les nouvelles idéologies ainsi que les nouvelles conceptions de la vie. Jean Desclos dit à juste titre que « Jean Paul II redit souvent que le progrès éthique ne va pas toujours de pair avec le progrès technoscientifique. Ce leitmotiv de son enseignement suggère que l'éthique a un rôle de premier plan à jouer dans notre civilisation. Plus que jamais, notre monde a besoin d'éthique »54(*). Et le Pape lui-même, dénonçant ces contre-valeurs, s'adresse aux cardinaux et à la curie romaine en ces termes : « N'est-ce pas là, malheureusement, le triste spectacle offert par la diffusion dans le monde des déviations morales en tout genre... ? »55(*).

A cause de ces déviations Jean Paul II dénonce le fait que notre monde soit devenu de nos jours insensible à l'éthique car elle a en son sein les devoirs essentiels, les principes les plus évidents à respecter en société: l'honnêteté, le travail bien fait, la compétence, la responsabilité, la justice, etc. Ce monde veut que chacun ait sa propre règle de conduite, et pourtant « la morale est une référence pour que les personnes puissent vivre dans la société à travers des attitudes de jugements critiques, en se rendant plus humaine devant la vie quotidienne »56(*).

Tout compte fait, la morale permet la coexistence sociale. Inévitablement sans elle, les tendances conflictuelles de l'homme vivant en société, c'est-à-dire son agressivité, son égoïsme, sa convoitise sexuelle ou de bien d'autrui, etc., se manifesteraient en permanence. La vie en commun serait impossible. La morale peut donc être perçue comme l'un des moyens de pression mis en oeuvre par la société pour tenter de retenir, de contrôler les tendances égocentriques de l'homme. L'éducation, les lois, la peur de la police par exemple, la justice humaine, les sanctions en cas d'infraction sont là pour rendre la vie équilibrée. C'est au fait ce type de morale que le moraliste doit proposer à la société aujourd'hui.

Mais pour l'Eglise, se limiter à une morale naturelle uniquement présente aussi certaines limites. En effet, « l'Eglise sait que la question morale rejoint en profondeur tout homme, implique tous les hommes, même ceux qui ne connaissent ni le Christ et son Evangile, ni même Dieu. Elle sait que précisément sur le chemin de la vie morale la voie au salut est ouverte à tous » (V.S. n° 3), mais il faudrait que la dite morale soit imprégnée de la lumière du Christ. D'où l'importance d'une morale chrétienne.

* 53 J. DESCLOS, Resplendir de vraie liberté..., p. 6.

* 54 Ibid. p. 20.

* 55 JEAN PAUL II, Discours aux Cardinaux, à la Famille pontificale, à la Curie et à la Prélature romaine, 21 novembre 1993, dans L'Osservatore Romano, n° 52, 28 décembre 1993, p.7, cité par Ibid. p. 21.

* 56 J. DESCLOS, Op. Cit. p. 74.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard