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De la liberté à  la soumission de la vérité. Une lecture de l'encyclique "veritatis splendor" de Jean Paul II

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par Daniel KIBAMBA KAHYA
Université catholique du Congo (RDC) - Graduat 2009
  

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III.1.2. La morale chrétienne comme réponse à la préoccupation humaine

La morale chrétienne, en ce qu'elle a de spécifique, consiste à suivre Jésus, afin de l'imiter en toutes choses, car lui seul est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6) tout en se basant des principes moraux naturels. La morale chrétienne, au sens traditionnel du terme, reconnaît l'infini du désir humain et le convertit en désir d'infini. Ce désir d'infini se mesure à un être infini : Dieu. L'horizon de la vie chrétienne est de réaliser sa vie de manière à être à l'image de Dieu.

Il nous faut toutefois comprendre, dès le début que cette morale n'est pas tombée du ciel, ou de Dieu. Elle est une normalisation, fruit de l'imagination de l'homme. Th. Rey-Mermet dit à ces propos :

« C'est donc une idée fausse que d'imager la morale tombant d'en haut, des dieux ou de Dieu. La régulation morale éclate de l'homme ; elle est affinée et unifiée par lui, avec l'aide et la provocation du milieu culturel dans lequel il naît et grandit. C'est l'homme qui produit ses normes à partir de deux stimulateurs et régulateurs : d'une part, son expérience du monde et la vie ; d'autre part, un idéal qui, en lui, l'appelle et le tire vers le haut, vers le bonheur pour soi et pour tous »57(*).

C'est lorsque cet homme est tiré vers le haut qu'il rencontre les valeurs que le christianisme prône. Etant aussi à la quête du bonheur ou du mieux vivre, il insère ces valeurs chrétiennes dans cette régulation ou dans cette morale. Et pour un homme de foi, il accepte si facilement ces valeurs parce qu'il sait dans son coeur que l'humanité a été créée à l'image et à la ressemblance de Dieu, dont le Christ a été son expression la plus parfaite ici sur terre. Ainsi, la morale chrétienne, s'il faut reprendre les termes de Rey-Mermet, « est donc une morale pour tout le monde. Et inversement, toute morale digne de ce nom est, plus ou moins, la morale chrétienne, quoi qu'il en soit de sa foi au Christ »58(*).

Il faudrait toutefois signaler qu'on a souvent tendance à assimiler ou à réduire tout le christianisme à une morale. Au fait, le christianisme n'est pas une morale, mais il existe une morale chrétienne, morale qui se base sur les principes chrétiens, l'avons-nous déjà dit. Jean - François Collange partage aussi la même idée que nous. Il écrit à ces propos :

« On a longtemps assimilé ou réduit le christianisme à une morale. Etre chrétien, dans cette perspective, consistait à faire ou à ne pas faire tel acte considéré en soi comme `'bien'' ou `'mal''. La morale chrétienne avait alors pour fonction non seulement d'établir les critères du bien et du mal, mais encore de dresser des listes d'actes réputés bons ou mauvais et de juger. D'où le reproche, souvent adressé au christianisme, d'être moralisateur, desséchant, voire aliénant »59(*). Et pourtant, cela n'est pas la tâche du christianisme.

Etant une morale pour tout le monde et devant refléter certaines valeurs, la morale chrétienne propose à l'homme d'aujourd'hui certaines vertus ainsi que certains principes, pour que l'humanité vive dans l'harmonie. Il s'agit par exemple de la Foi, de l'espérance et de l'amour, ou encore des principes comme la liberté chrétienne, la notion de la vérité, la conscience morale, le pardon, etc. Nous parlerons brièvement ici de ces trois vertus théologales, tandis que les notions de la liberté, de la vérité, etc., nous nous contenterons de ce que nous avons déjà développé dans le chapitre précédent.

En effet, la Foi, l'Espérance et la charité (amour) sont dites vertus théologales. Elles demeurent en l'homme par le biais de la grâce sanctifiante. Elles sont infuses, c'est-à-dire non acquises. A en croire le Professeur Muyengo, « les vertus théologales adaptent les facultés de l'homme à la participation de la nature divine. Elles disposent les chrétiens à vivre en relation avec la Trinité. Elles ont ainsi Dieu Un et Trine pour origine, motif et objet »60(*). Ainsi donc, on ne peut pas parler des vertus théologales sans faire référence à Dieu.

a. La vertu de la Foi

Par la Foi, l'Eglise comprend une vertu par laquelle l'homme croit en Dieu et se soumet librement à sa parole61(*). Par elle, l'homme s'ouvre totalement à Dieu. J. F. Collange dit à ces propos : « La Foi naît toujours d'une rencontre et y conduit. Croire en quelqu'un, c'est le rencontrer, s'en remettre à lui et lui faire confiance. La foi se distingue ainsi de la croyance ou de la superstition en ce qu'elle ne s'attache pas d'abord à un objet, un dogme ou une doctrine, mais à une personne avec laquelle elle met en relation »62(*). Celle-ci, c'est-à-dire la Foi, devient une catégorie morale lorsque l'homme de foi, après s'être ouvert à Dieu, fait un effort pour connaître et accomplir la volonté de Dieu.

* 57 TH. REY-MERMET, Croire. T. IV. Pour une redécouverte de la morale, Droguet - Ardant, Québec, 1985, p. 33.

* 58 Ibid. p. 37.

* 59 J.-F., COLLANGE, Foi, espérance, amour et éthique dans B. LAURET - F. REFOULE (dir.), Initiation à la pratique de la théologie, T. IV : l'Ethique. 2ème édition, Paris, Cerf, 1984, p. 13.

* 60 S., MUYENGO, Cours de Théologie morale fondamentale destiné aux étudiants de G1 aux FCK, Kinshasa, 2008-2009, inédit.

* 61 C.E.C., n°144.

* 62 J.-F., COLLANGE, Op. Cit., p. 14.

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