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Diagnostic nutritionnel sur les enfants de 6 à  59 mois dans la commune de Dangbo (Bénin)

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par Hontongnon Félix Jaurès LOKONON
Université d'Abomey - Calavi/ FSA - Diplôme d'études approfondies (DEA) en sciences agronomiques 2011
  

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6.2.2. Causes immédiates de la malnutrition

Les causes immédiates sont, selon le cadre conceptuel de l'UNICEF, un apport alimentaire en qualité et quantité insuffisante et les maladies.

Dans notre zone d'étude, une association statistiquement significative a été observée entre l'état nutritionnel de l'enfant et le fait que celui-ci soit malade ou non lors les deux semaines précédent l'enquête (P=0,05). La situation sanitaire des enfants de la commune n'est pas satisfaisante puisque la proportion d'enfants ayant souffert de la fièvre, des IRA, et de la diarrhée au cours des deux semaines ayant précédé l'enquête sont 48,6%, 35% et 16,3% respectivement. Ces prévalences sont supérieures à celles présentées par les statistiques sanitaires en 2009 (MSP, 2009) et cela s'expliquerait par le fait que les statistiques sanitaires du ministère de la santé sont basées sur les cas enregistrés dans les hôpitaux, or, lorsque l'enfant est malade, le centre de santé est la dernière option choisie par la mère pour le soigner ; la première étant l'automédication, la seconde étant la consultation d'un tradipraticien. Les maladies constitueraient donc un véritable obstacle pour la survie et le développement des enfants de même que pour la lutte contre la malnutrition. L'impact de la maladie sur la malnutrition a été estimé par la Banque Mondiale. Selon son rapport, les maladies sont responsables de 20 à 25 % de la malnutrition chez les enfants (Banque Mondiale, 1993). Il est bien connu qu'il existe une interaction synergique entre la malnutrition et les maladies infectieuses, c'est-à-dire que de la combinaison des deux, résulte un effet beaucoup plus important que celui que chacune produirait séparément sur l'individu. Les maladies détériorent l'état nutritionnel, et cette détérioration favorise à son tour l'apparition de maladies en raison de l'affaiblissement du système immunitaire. Il en résulte le cycle vicieux maladies infectieuses-malnutrition.

La survenue des maladies est également conditionnée par la qualité les soins de santé de base comme la couverture vaccinale. De façon générale, la couverture vaccinale est de moins de 50% avec de disparités importantes. Le BCG à la naissance vient en tête avec 48% et le dernier vaccin (vaccin rougeoleux) qui devrait être pris à 9 mois n'est pris que par 3,3% des enfants. On note également entre les premières doses et les deuxième et troisième doses un taux de déperdition d'environ 23%, par exemple entre polio 1 et polio 2 et DTcoq 1 et DTcoq 2. Pour comprendre ce phénomène, nous avons demandé aux mères les raisons pour

lesquels certaines vaccinations n'ont pas été faites ; 60% ont répondu que l'enfant devient malade après la prise de la 1ère dose du vaccin ; 21% ont répondu qu'elles ne disposent pas de moyens pour se rendre chaque fois au centre de santé, et 19% ont répondu que le vaccin n'était pas disponible au centre de santé. L'indisponibilité du vaccin dans les centres de santé a été confirmée par les responsables de ces centres. D'autre part, la vaccination porte à porte réalisée par le programme élargi de vaccination n'atteint pas certaines localités de la commune, surtout les villages de la vallée. Pour preuve, une campagne de vaccination a été réalisée la veille du démarrage de notre enquête, mais beaucoup de villages de la vallée n'ont pas reçu la visite de ces agents de vaccination. A tout cela s'ajoute, l'état délabré des centres de santé et la non fréquentation des centres de santé par la population ; les femmes continuent d'accoucher à la maison, surtout à Houédomey où 70% des femmes accouchent encore à la maison et donc elles ne font pas la première dose de vaccin aux enfants. Cela interpelle donc les différentes autorités à différents niveaux. Si l'environnement socio sanitaire n'est pas favorable au bon développement des enfants, qu'en est-il de l'apport alimentaire, deuxième cause immédiate de la malnutrition?

L'évaluation de la diversité alimentaire a montré qu'environ 38% des enfants du souséchantillon ont une diversité alimentaire moyenne (SDA 3-4) et 41% ont une diversité alimentaire élevée (SDA > 4). Bien que l'association entre le retard de croissance et la diversité alimentaire n'ait pas été testée dans cette étude, on peut penser qu'il serait normal que le retard de croissance soit lié à la diversité alimentaire puisqu'il est lié à des pratiques alimentaires inadéquates sur le long terme. Des études réalisées par Arimond et Ruel ont mis en évidence une relation significative entre le retard de croissance et la diversité alimentaire des enfants (Arimond et Ruel, 2004). Hatloy et al., lors de leur étude au Mali (Hatloy et al 2000) ont montré que des enfants avec un SDA bas avaient deux fois plus de risques d'être atteints de malnutrition en milieu urbain mais n'a pas observé de relation en milieu rural.

L'utilisation des scores de diversité alimentaire pour apprécier le régime alimentaire des enfants a fait l'objet de récentes publications. Nos résultats ont montré que les scores pouvaient être utilisés pour décrire la fréquence de consommation des groupes d'aliments (tableau n°11) car ils décrivaient le modèle alimentaire des enfants qui sont observés dans beaucoup d'études (PAM, 2009 ; Mamadou, 2002). En effet, les céréales, racines et tubercules sont consommés habituellement par presque tous les enfants à tous les scores. Ensuite les viandes et poissons (principalement les poissons) par plus de 70% et 90% des enfants avec un score supérieur à 3 et à 5 respectivement. Enfin viennent les légumes et les fruits riches en â carotènes. Cela décrit le type de repas consommé par les enfants et qui est

constitué de la bouillie de maïs ou sorgho pour les plus jeunes, de la pâte de maïs (owo) ou l'akassa ou encore du riz comme aliment de base accompagné habituellement de sauces dans lesquelles entrent plusieurs ingrédients. Ces ingrédients pouvant être combinés de plusieurs façons pour donner l'une des sauces suivante: la sauce de noix de palme, la sauce tomate à l'huile rouge, la sauce de graine de palme avec légumes, la sauce tomate à l'huile rouge avec légume, la sauce de légume à l'huile rouge et la sauce de Corchorus Olitorius localement appelée ninhoun toujours accompagnée de différentes espèces de poissons pêchés dans la vallée. Une étude réalisée en Philippines (Daniels, 2007), a montré également que les céréales étaient consommées par tous les enfants quelque soit le score, viennent après les viandes et poissons (par la moitié des enfants ayant un score 2 et plus de 90% des enfants avec le score = 5), puis les fruits et légumes riches en â carotènes.

En général, en dehors des jeunes enfants de 6 à 11 mois dont l'alimentation est peu diversifiée, les enfants ont généralement une alimentation diversifiée pouvant les mettre à l'abri des déséquilibres alimentaires. Toutefois l'adéquation du régime n'est pas que qualitatif mais bien aussi quantitatif. C'est pour cette raison que les quantités d'aliments consommées ont été également collectées sur le sous-échantillon d'enfant.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo