5. vision politique du mouvement Bundu Dia Kongo
Il faut reconnaitre que le mouvement Bundu Dia Kongo pose un
vrai problème de nature. Nous avons souligné avec
simplicité que le BDK est un mouvement culturel. Il présente
cependant de forte tendance politique. De ce qui précède, la
tendance religieuse de ce mouvement cache des très fortes revendications
politiques. Celles ci , une fois analysées, transforment le BDK en un
parti politique. Nous nous rendons compte que les valeurs ethniques et
religieuses que ce mouvement incarnent ne sont qu'une simple
instrumentalisation à des fins politiques.
En effet,le BDK,est un mouvement qui travail sur la remise en
cause de l'ordre de l'espace géopolitique africain imposé par les
besoins de partage des zones d'influences des puissances occidentales depuis la
conférence internationale de Berlin. Comme toute force centrifuge, il
préconise le déperissement des frontières coloniales
qui,selon lui a créé de l'anarchie et de la folie en
méprisant les valeurs et conscience culturelle, l'histoire indentitaire
et spirituelle des communautés noires.
Ainsi, prône t-il la création d'une nouvelle
entité territoriale qui reconstituerait l'ancien royaume Kongo. Ceci
revient à dire qu'il amputerait des parties où sont
localisées les populations ne kongo en Afrique centrale: la
République Démocratique Congo,la République du Congo
Brazzaville, la République d'Angola,la République centrafricaine.
Ne Muanda Nsemi propose, pour atteindre la
réhabilitation nationale, la conféderation de ce qu'il appelle
les « Ntimansi» ( les coeurs des terres ou les terres
centrales ) qui est constitue l'union de tous les pays de l'Afrique centrale.
Il veut que ces ntimansi soient structurés conformement aux lois de la
nature qui sont la volonté du Dieu créateur. Il s'agit de la
fédération de Kongo Dianene, de la fédération de
Lualaba et de la fédération de l'Ubangi. Il les considère
comme les trois zones culturelles de l'Afrique centrale.
En ce qui concerne le Kongo dia kati, il comprendrait le Bas
Congo, une bonne partie de Congo Brazza, du Gobon et de Bandundu. Pour lui,
toutes ces terres appartenaient à un seul ancêtre ( soit le Nsaku,
soit le Nzinga soit encore le Mpanzu).
Ce modele proposé prend corps à partir de
l'organisation politico administrative de l'ancien royaume du Kongo. Celui ci
était divisé en grands départements qu'on appelait le
département de Kongo dia Mpangala (c'est le sud de l'Angola),
le département de Kongo dia cuimba ou kongo dia mulaza
(le Bandundu), le département de Kongo dia luango (le Gabon) et
le Kongo dia Kati (le congo central). Ces quatre départements
du royaume Kongo avaient une large autonomie de fonctionnement. Le Bundu Dia
Kongo considère le fédéralisme comme une loi de la nature
qui a existé avant même la colonisation.
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