WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

à‰lections démocratiques et forces centrifuges en RDC: essai de revisitation des revendications du mouvement politico religieux Bundu Dia Kongo

( Télécharger le fichier original )
par Mahatma Julien TAZI K. TIEN-A-BE
Université de Kinshasa RDC - DES 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV. AVENIR DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO DANS L'OEIL DU MOUVEMENT POLITICO RELIGIEUX BUNDU DIA KONGO

Nous avons dit avoir regretté les analyses émises sur les chaînes de télévisions et radio par rapport à la question sous étude. C'est une grâce d'analyser une question si importante avec un recul de temps. Ainsi nous évitons le danger de la précipitation et de l'appartenance à un groupe concerné d'une manière ou d'une autre. Pour des raisons d'ordre et de pédagogie, nous tenteront de mettre à découvert les arguments des uns et des autres après s'en suivra une analyse vraiment désintéressée afin de préparer la voie de la solution définitive de la question.

1. arguments de BDK

D'une manière unanime, il est reproché aux autorités gouvernementales l'usage excessif et disproportionné de la force contre les adeptes de cette organisation. On lui reproche en outre de mâter un groupe de l'opposition, le peuple ne kongo craint d'assister à une nouvelle arrestation des membres de sa communauté.

Il est également reproché au gouvernement d'exclure les ne kongo des areines de pouvoir central et de ne nommer sur le territoire de la province du bas Congo que les non originaire aux dépens des originaires. Il s'agit particulièrement de ceux de l'est de la République. Dans l'armée, les hauts gradés ne kongo ne sont que à compter. Le revenu financier provincial notamment du pétrole bénéficie plus aux autres provinces qu'à celle du Bas Congo.

2. arguments du gouvernement

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo accuse les membres et le fondateur de BDK d'inciter à la désobéissance civile, à la provocation, au sabotage de l'autorité de l'Etat. En profanant les insignes de la République comme le Drapeau, l'Hymne National, en créant ses propres tribunaux, ils ont porté atteinte à sûreté de l'Etat. Le gouvernement de la République reproche à ce mouvement d'entrer en contact avec des mouvements armés des pays voisins et la détention irrégulière des armes. En chassant les non originaire, ils sont accusés de poser des actes de xénophobie. En s'en prenant aux autres cultes n le gouvernement leur reproche le non respect de la liberté des religions. En entretenant une milice, la communauté nationale a su que le BDK a une force paramilitaire dite les Makesa 

3. Essai d'analyse scientifique

Il est parfois étonnant, dans ce pays de voir les événements se dérouler sans qu'aucune structure du pouvoir ne saisisse l'occasion de l'anticiper. Généralement, le pouvoir public parait être surpris de ce qui arrive. En effet, la situation du Bas Congo ne peut être considérée comme un cas isolé. Il ne faut surtout pas penser que c'est une première dans l'histoire politique de la République Démocratique du Congo. Il ne serait pas faut de dire que pendant que cette situation est perçue, la République Démocratique du Congo est confrontée à une crise sérieuse d'autorité. Tout le monde veut et attend que le gouvernement renforce l'autorité de l'Etat à l'est de la République et sur toute l'étendue du territoire national. Cet élément doit être pris sérieusement en considération pour bien comprendre cette analyse. Il ne nous revient pas de soutenir par ces quelques pages le gouvernement.

Cependant, il semble vrai d'affirmer que Le gouvernement de la République s'était trouvé en grande difficulté juste après son installation. Il ne serait pas inconcevable de dire que certaines revendications de BDK sont bien légitimes. Qui acceptera que les mesures administratives soient prises en une langue que les communautés locales ne peuvent lire ni comprendre. Qui peut supporter le fait que les autorités locales, les agents commis au renseignement et à la sécurité du territoire , qui du reste sont presque tous les non originairec, ne parlant qu'en même langue, le swahili en l'occurrence, puissent se comporter en maîtres. Qui peut accepter que sa propre culture et valeurs coutumières soient dépravées au profit des valeurs des autres.

En plus, ce n'est pas une erreur scientifique de constater que le Bas Congo est une province qui a voté majoritairement l'opposition. Le BDK et son leader, l'honorable Ne Muanda Nsemi sont très bien implantées dans cette Province et ont les moyens de se présenter comme une nouvelle alternative contre le pouvoir en place aux nouvelles échéances nationales.

De ce qui précède, une première analyse voudrait bien croire que la majorité présidentielle qui a réussi à gagner aux élections des gouverneurs au Bas Congo tente de rallier les populations paysannes qui sont très attachées à Ne Mwanda Nsemi et qui le suivent sans faille.

Pour cela, il faut impérativement frapper le gourou pour fragiliser le mouvement afin de récupérer la situation. Ainsi, le gouvernement provincial s'est efforcé à la prise en charge des projets communautaires au profit des ces populations. Cela s'est concrétisé par les différentes tournées provinciales effectuées le gouverneur de la province.

A notre humble avis, lorsqu'on se met dans une perspective de rétablissement de l'autorité de l'Etat, dans une situation particulière qui est celle de la RDC, en se mettant en tête la réalité de l'est, on peut résigner sur les moyens à utiliser. De ce fait, il nous semble assez déplacer de considérer que les moyens utilisés ont été disproportionnés. Et pourtant il en n'en est pas une excuse pour le gouvernement. En plus, qui doit dire à un Etat la quantité de la force qu'il doit utiliser pour rétablir la paix et l'équilibre socio politique ? La disproportionnalité se détermine par rapport aux forces en présence, qui a évalué les forces en présence pour dire avec raison les forces que les deux parties avaient sur le terrain ?

Si par hypothèse, il était confirmé que le BDK était non seulement en intelligence avec les éléments des FLEC du Cabinda mais qu'il a bénéficié de son apport militaire (il faut noter que les FLEC appartiennent à la communauté Ne Kongo),comment peut mesurer la proportion dont il est question?

En outre comment peut on mesurer la proportion des moyens à utiliser si un mouvement de la société civile a bien une armée dénommé le makasa (en langue kikongo, makesa voudrait dire forces armées).

Comment mesurer la proportion des moyen quant il a circulé que les makesa pouvaient tuer, grâce à leurs forces mystiques par un simple jet d'un petit caillou. Après cette petite perception des faits, la disproportion des moyens dont il est question dans cette circonstance particulière me parait un peu abstraite.

Pour bien comprendre les comportements des acteurs sur le terrain, il est important de revenir sur les discours antérieurs et des réactions postérieures.

En effet, en 2002, l'Honorable Ne Muanda Nsemi s'est proposé de saisir le conseil de sécurité de l'ONU pour l'organisation d'un referendum d'auto détermination du Kongo central si des solutions aux problèmes des injustices contre les ne kongo n'étaient pas trouvées.

En plus, dans ses discours et ses enseignements, Il considère que le règne de non originaire,( mungizila ou mingizila ) au Congo central est une nouvelle colonisation, pire que la colonisation belge. Il exige la confédération des communautés ne kongo qui se trouvent en République Démocratique du Congo, Angola, la République du Congo, en République Centrafricaine et Gabon.

De ce qui précède, on peut croire à raison que la dimension religieuse de BDK et tous ceux qui sont venus avant lui n'est qu'un leurre. Il s'agit d'une revendication politique exprimée par le canal du religieux. A cet effet, nous sommes en présence d'une double instrumentalisation du religieux et de l'ethnicité ou du nationalisme ethnique.

Cette réalité poserait un double défi pour la République Démocratique du Congo. Le premier serait celui l'intangibilité des frontières. Le second est celui de la déchéance de sa souveraineté.

Après tout ceci, certaines interrogations hantent notre esprit : était-ce important que l'Honorable Ne Muanda Nsemi menace d'écrive au Secrétaire Général des Nations Unies en ces termes là ? Devait- il vraiment qualifier la situation d'un massacre, d'un génocide ? Devait-t- il vraiment donner cette interview à la RFI dans ces termes là, devrait-il vraiment comparer le ne kongo aux kosovars, aux arméniens et aux Kurdes ?

Qu'est-ce qu'on attend de toute cette démarche ? C'est là le vrai problème à comprendre dans les revendications de BDK.

C'est ici que nous voulons analyser la situation à la lumière des certaines réalités que nous offrent les différentes pratiques de la politique internationale et du fonctionnement du système international actuel.

En effet, la fin de la guerre froide a réveillé le vieux statut colonial de la RDC. La fameuse neutralité du Bassin du fleuve Congo est à revisiter. Les innombrables richesses de ce pays soulèvent les velléités des puissances étrangères.

La mort de Mobutu dont l'équation personnelle et l'habileté politique avaient réussi à convaincre les grandes puissances internationales appartient au passé. Celles-ci ne peuvent plus croire à l'hypothèse d'un Congo qui serait une nation respectable capable de s'intégrer dans le système économique mondial.

Il y a depuis les années 1990, l'année qui consacre la fin de la guerre froide, une nouvelle perception de la RDC. Elle est perçue comme un Etat qui a failli, un trou noir qui exporte et entretien les germes de bélligerence dans la sous région. La grandeur de son territoire national, ses innombrables ressources naturelles non encore exploitées et l'incapacité de son gouvernement à imposer son autorité deviennent ses principales faiblesses.

Ainsi, il entre dans un cadre plus général d'analyse internationale des grands ensembles. Ce cadre veut que les grands ensembles territoriaux soient bien gérés. S'ils ne le sont pas, alors il faut leur appliquer le principe wilsonien de nationalité.

Peu avant ce siècle, l''Europe était organisée, après l'ordre imposé par Napoléon Bonaparte, par le système de Metternich. Après ce système, l'humanité a connu la première guerre mondiale. Pour épargner l'humain de prochains désastres, les pacifistes se sont mis à chercher les causes des guerres entre les Etats. Parmi ces pacifistes, on compte aussi l'homme d'État américain Woodrow Wilson. Ce politique, après avoir mûri sa réflexion sur l'avenir du monde va, le 9 janvier 1918, l'exposer devant le congrès. Les 14 points exposés feront prochainement l'objet d'études approfondies en Relations Internationales et deviendront la doctrine dite idéaliste.

De ces 14 points, deux ont longtemps retenu l'attention des chercheurs : la création d'une société des nations et surtout la fixation des frontières de certains Etats sur base de nationalité (21(*)). Après une analyse scientifique de ce qui précède, on peut noter que trois faits majeurs constituent les bases de cette doctrine wilsonienne. Il s'agit de :

· La liberté de la navigation internationale,

· la nationalité comme base de règlement de tout différend international,

· la création d'une société des nations qui assurerait la défense de la paix et de la sécurité internationale.

Nous pouvons retenir par ces points que la nationalité devient la base de toute action politique. Ainsi, la SDN serait composée des Nations créées à partir des éléments sociologiques comme la culture, la langue, les traditions et la civilisation. La pensée de Wilson a sûrement porté un grand coup pour l'autonomie de petites Nations contre les grands ensembles. Les sommets et conférences de paix sur les litiges territoriaux ne pouvaient pas s'en passer.

Ce principe a été appliqué en son temps sur l'empire Ottoman, particulièrement à propos du démantèlement de l'empire Australo Hongrois avec les traités historiques de TRIANON et de SAINT GERMAIN. Cependant, ceux qui ont voulu l'appliquer ont été confrontés à la réalité du temps. Le souci portait grandement au démembrement de l'empire austro-hongrois. C'est pour cela que certaines Nations n'étaient pas concernées. Pendant la guerre froide, la présence des blocs n'a pas permis aux puissances de charcuter les frontières. Le danger de la guerre idéologique étant passé, le principe a été ré appliqué. C'est l'opération chirurgicale de la grande fédération de la Yougoslavie, avec les indépendances de la Slovénie et de la Croatie, confirmées par la conférence de Dayton.

En effet, le principe wilsonien de nationalité selon lequel les grands ensembles multi communautaires devaient, sur les bases sociologiques laisser place aux Etats mono communautaires. Peu après, l'OTAN s'engage à frapper la Serbie sans l'aval préalable de l'ONU pour sécuriser le processus de création du Kosovo. Ainsi, sur base du principe wilsonien de nationalité, le Kosovo s'est détaché de la Serbie. Ce processus a été savamment préparé par la conférence de Rambouillet.

Il y a lieu à ce stade de savoir qu'après la guerre froide, le démembrement de grands ensembles se trouverait à l'ordre du jour. Il n'existe plus un seul continent qui puisse s'en échapper. Si dans le temps, on a appliqué ce principe partout où se posaient les revendications identitaires ou le repli identitaire, la recherche de l'autonomie, aujourd'hui, son application ne suit plus que le souci de la stabilité et de la paix régionale.

En Afrique, l'idée de démembrer la République Démocratique du Congo au profit de certains Etats fait partie de ce puzzle. La menace qui s'est concrétisée au Soudan, avec le processus de referendum d'autodétermination du Sud Soudan se trouve également dans ce plan. La Kabylie Algérienne, la région Nigériane de Kano (cette province riche en pétrole qui se rebelle contre le gouvernement) constituera peut-être le prochain enjeu de ce principe.

Au Moyen Orient, l'idée de création d'un grand Moyen orient entre dans ce projet. L'idée du début de l'intervention cavalière des Américains en Irak, de créer un Kurdistan indépendant obéirait à ce principe. L'Europe n'est pas en laisse. Les pensées des Corses en France, des Basques en Espagne et d'autres encore ne sont pas moins menaçantes. En ce dernier temps, l'application de ce principe est exécutée par le truchement des grands lobbys et firmes multinationales. Celles-ci tentent de créer des Etats à souveraineté négative. On comprend ici la réalité internationale sur la question.

La République Démocratique du Congo se trouve placé sur la liste des Etats à déconstruire en lui appliquant ce principe. C'est pour certains la voie de la stabilité durable dans la sous région des grands lacs. C'est ainsi que certaines opinions internationales ont instrumentalisé les pays voisins de la RDC pour lui faire la guerre qu'elle a connu jusque là. Il faut reconnaître que ce projet n'a pas abouti par la guerre. Mais il continue d'exister. Il n'a pas disparu, il existe toujours.

Le cercle de conception de ce projet l'a relancé pendant la période de paix. C'est dans ce cadre que la constitution actuelle a combiné deux formes de l'Etat : unitaire (par la forme) et fédérale (dans la pratique). Cette constitution y ajoute la décentralisation et le dépièssage.

Avant tout, le fait qu'on maintienne la partie est de la République Démocratique Congo en état d'instabilité parait être une stratégie qui permette non seulement l'exploitation abusive des ressources naturelles du pays mais aussi le point de départ de l'application de ce projet.

La situation du Bas Congo semble être, à mon humble avis, un grand test. Sans prendre partie du gouvernement, il me semble qu'il a évité que la situation qui a prévalu à l'est ne s'exporte à l'Ouest. C'était pour tester la capacité de l'Etat à réagir sur un nouveau foyer de tension très loin de sa partie de l'est. C'est ainsi que le gouvernement a agi avec cette fermeté absolue au Bas congo.

Analysant les revendications de Bundu Dia Kongo, on peut se poser la question de savoir, est-ce le souci d'intégrer les institutions de la République qui a motivé ce mouvement ? Loin de là parce que l'Honorable Ne Mwanda Nsemi y est.

Si on a besoin de la représentativité dans les institutions de l'Etat, ce n'est pas de cette manière que le Ne Kongo peut l'obtenir. Parce que cette communauté elle même est très divisée. Si on peut revenir sur les candidats à la présidentielle de 2006, on se rend compte que les Ne Kongo y étaient majoritaires. Il est malheureux de se rendre compte que ce n'est pas un ne kongo qui a obtenu plus de voix au Bas congo. Comment Ne Mwanda Nsemi pouvait expliquer cela.

Fallait-il qualifier cet incident, regrettable bien sûr, de génocide, de massacre ciblé de toute une communauté? L'interview sur la RFI était-il vraiment opportun? Même si c'en était un, devait -il être rendu en ces termes là ? L'échange des lettres avec les autorités onusiennes, la comparaison avec les peuples du Kosovo, kurdes, arméniens était-il vraiment réaliste ?

L'objectif avoué par Ne Mwanda Nsemi est sans doute la balkanisation ou même la déconstruction de la République Démocratique du Congo de plusieurs peuples.

Notre étonnement a été grand de constater que les autorités de la République, la société civile et l'Honorable Ne Mwanda Nsemi souhaitent tous le dépérissement de la République à la place de son développement. Le danger que court ce pays est qu'il est menacé non seulement d'une Balkanisation par la communauté internationale mais aussi par une désintégration interne faite par un leadership négatif bien aidé par la démocratie des forces centrifuges.

* 21. Tazi, M-J, «  La conception et la mise en oeuvre de la vision américaine du nouvel ordre politique international », in MES, n

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault