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L'union africaine et la crise du darfour

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par Saà¯dou Baldé
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Master de Recherche en Science Politqiue 2009
  

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B / L' « inacceptation » de la MUAS par les belligérants

L'intervention de forces militaires a d'abord un impact psychologique. En effet l'efficacité de celle-ci dépend du comportement ultérieur des parties à qui elle est destinée. En outre l'effet qui est recherché dans toute intervention fût elle une simple mission d'observation est de dissuader les belligérants de s'attaquer aux forces chargées de la mission.

Cependant, aujourd'hui les forces des casques bleus de l'ONU ou des casques blancs de l'U.A n'ont pas une protection juridique suffisante pour échapper aux attaques. En effet, souvent déployés à la suite d'un accord ou même d'un simple accord de cessez-le --feu, les soldats de la paix sont attaqués, pris en otage, tués ou encore « rejetés » par les autorités étatiques sur le territoire sur lequel ils interviennent ; sans que des mesures fermes allant au-delà de simples condamnations soient prises. Pourtant comme le souligne Evelyne Lagrange : « en pratique, le succès de l'opération de paix dépend de la coopération des parties 62». Cependant en Afrique des différends entre les forces de paix et les belligérants ont toujours existé. En outre comme l'avait déclaré M Boutros Boutros Ghali l'ancien Secrétaire Général de l'ONU, depuis 1992, le nombre des casques bleus morts en service atteint annuellement 50 voire 225 en

61 J Solana, intervention du 26 mai 2005 à Addis Abeba, For Further Details, www.ue.eu.int/

62 E Lagrange, Les opérations de Maintien de la paix et le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, Paris Montchrestien 1993, p. 30

199363. Au Libéria, le Nigeria perdait lors des combats de 1991 et 1992 jusqu'à douze (12) soldats par semaine selon Jean Christophe Rufin64.

Ce phénomène est toujours d'actualité en Afrique plus particulièrement dans le conflit darfourien. Et il se manifeste à travers de deux manières.

D'abord par le comportement de Khartoum vis-à-vis des soldats de la MUAS. En effet ces derniers font face aujourd'hui à la fronde permanente du Gouvernement de Khartoum. Cette fronde se caractérise par le fait que : le Soudan a limité l'accès de l'aéroport pour l'U.A aux seules heures de la journée. Pendant des mois, il a retenu en douane cent véhicules de transports de troupes fournis par le Canada. Khartoum a même peint en blanc certains de ces appareils, y compris des hélicoptères d'attaque pour empêcher de les distinguer de ceux de l'Union Africaine65.

Ensuite par le nombre d'attaques dont sont victimes les Soldats de la MUAS au Darfour. En effet depuis son intervention sur le territoire soudanais les soldats de l'U.A font l'objet d'agression de la part des mouvements rebelles et des milices janjawids. En outre, l'AMIS est de plus en plus défiée par les rebelles du SLA/ M et du Mouvement pour LA Justice et l'Egalité (MJE). Ces groupes rebelles ainsi que des forces non identifiées, ont lancé de nombreuses attaques sur des convois humanitaires et à l'encontre de civils en violation du droit international humanitaire66. A titre illustratif on peut cité l'attaque menée le 19 août 2006 dans le secteur de Kuma au nord-est d'El Fasher, principale ville du Darfour. A cette occasion, deux soldats de la force de paix de L'U.A ont été tués et trois autres blessés. L'année dernière également le Sénégal avait perdu cinq de ses soldats présents au Darfour à la suite d'attaque d'éléments non identifiés.

63 B B Ghali, 50ème anniversaire, rapport annuel sur l'activité de l'organisation des Nations Unies, New York 1996 p 219 in S Sady, la Résolution.....op. , cit. p 276

64 J C Rufin, Economie des guerres civiles, in S Sady, la Résolution....ibid. p 276

65 M Gazibo, la politique ....op. , cit. p 240

66 P Takirambudde, « Lettre aux Chefs d'Etats africains concernant la crise du Darfour et le cas Habré », Human Rights Watch, www.hrw.org

A la lumière de ce qui précède, il apparaît clairement que la crise du Darfour est très complexe. Cette complexité tient non seulement à l'histoire et à la situation géographique du Soudan qui a toujours vécu dans la « confusion » mais aussi et surtout à l'enjeu que la crise présente aujourd'hui aux yeux de la communauté internationale. Ces données qui semblent « légitimer » l'échec de la « jeune » U.A dans sa tentative de règlement du conflit doivent être prises au sérieux dans toute analyse de la situation. Celles-ci semblent également faire comprendre à l'U.A qu'elle a beaucoup à apprendre du maintien de la paix.

En définitive ce qui importe à retenir ce que la communauté internationale semble comprendre que la guerre au Soudan n'est pas en soi une fatalité pour ce pays tant riche en ressources naturelles. Ainsi le 31 juillet 2007, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté une résolution créant une nouvelle mission de maintien de la paix pour le Darfour. Cette nouvelle mission redonne à l'ensemble de la communauté internationale un espoir de paix pour le Darfour.

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