WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'union africaine et la crise du darfour

( Télécharger le fichier original )
par Saà¯dou Baldé
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Master de Recherche en Science Politqiue 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

LES PERSPECTIVES

D'UNE PAIX AU

DARFOUR.

DEUXIEME PARTIE :

A la fin de l'année 2006 le constat était unanime que l'U.A n'avait pas à elle seule les moyens nécessaires pour résoudre la crise du Darfour. Paradoxalement les négociations entre l'Etat soudanais et la communauté internationale pour un éventuel remplacement de la MUAS à une force des Nations Unies n'avançaient pas. Il a fallu attendre au mois de juillet 2007 pour que Khartoum accepte le déploiement d'une mission conjointe des Nations Unies et de l'Union Africaine. En effet c'est le 31 juillet 2007 que le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté à l'unanimité des quinze membres permanents, en présence même du Secrétaire Général, M Ban Ki Moon la Résolution 1769. Cette résolution qui autorise pour une durée d'un an le déploiement d'une force hybride ONU/U.A est une première dans l'histoire du maintien de la paix. En effet elle constitue une hybridation entre les forces de l'ONU et celles de l'U.A. Illustrant ainsi les propos de Yves Petit qui soutient que : « les relations entre l'ONU et les organisations régionales revêtent une grande importance en Afrique, car ce continent a, plus qu'ailleurs, besoin de mécanismes permettant de traiter les conflits 67». Ce qui suscite aujourd'hui tout l'espoir placé sur cette force pour non seulement ramener la paix au Darfour de façon particulière mais aussi de pacifier le Soudan dans son ensemble. Néanmoins la lenteur dans le déploiement des éléments de la force a considérablement atténué les chances de succès de celle-ci. En effet, prévu pour arriver au plus tard le 31 décembre 2007, le déploiement de la Mission n'a commencé qu'au début du mois de janvier 2008. Aujourd'hui la réussite de cette mission dépend des conditions préalables que les acteurs de la crise doivent remplir (chapitre I). Dans tous les cas, les perspectives d'une paix au Soudan existent si et seulement si l'Etat soudanais accepte de déployer des efforts pour cette cause (Chapitre II).

67 Y Petit, le Droit International du Maintien de la Paix, Paris LGDJ, 2000, p. 81

CHAPTRE I :

LES CONDITIONS

PREALABLES A REMPLIR

PAR LES ACTEURS DE

LA crise.

Par acteurs de la crise il faut entendre par là les parties qui sont aujourd'hui impliquées dans la crise soudanaise à savoir : l'Etat soudanais, les mouvements rebelles et l'actuelle mission des Nations Unies au soudan. Cette dernière appelée Mission des Nations Unies et de l'Union Africaine au Darfour (MINUAD) ou encore UNAMID sous son acronyme anglais a commencé ses activités depuis janvier 2008 après plusieurs tentatives soldées par un échec. Cependant pour un succès de cette mission, elle doit d'une part se baser sur certaines données (section I) et d'autre part les parties soudanaises doivent de leur coté jouer pleinement leur rôle dans la recherche de la paix (section II).

SECTION I : LES PREALABLES POUR UN SUCCES DE LA MINUAD.

La résolution 1769 du Conseil de Sécurité avait prévu que la MINUAD serait composée de 19 555 militaires, de 3 772 policiers et 19 unités de formation de policiers. Aujourd'hui ce chiffre est loin d'être atteint. Et cela s'est répercuté sur le conflit. Néanmoins des solutions de sortir de crise existent pour le Darfour. Pour ce faire la nouvelle mission doit partir non seulement des acquis de l'U.A (paragraphe I) mais aussi accepter de s'ouvrir aux autres missions de paix qui oeuvrent dans la sous région (paragraphe II).

PARAGRAPHE I : DES PREALABLES FONDES SUR LES ACQUIS DE L'U.A.

Le mandat de la MINUAD est très ambitieux. En effet il a pour tâches de : - empêcher les attaques contre les civiles ;

- contribuer à la protection des populations civiles,

- suivre et vérifier l'application des différents accords ;

- rechercher des solutions politiques à la crise ;

- faciliter l'accès de l'aide humanitaire ;

- assurer le retour des réfugiés et des déplacés68.

Cependant pour la réalisation de son mandat, la MINUAD doit avoir comme repère l'Accord de cessez-le-feu de N'Djaména (A) mais aussi l'Accord de Paix pour le Darfour signé à Abuja entre les différentes parties du conflit (B).

A / un préalable fondé sur l'Accord de N'Djaména.

La Mission conjointe ONU/ U.A qui est en cours de déploiement au Darfour
depuis le début de l'année 2008 doit prendre en considération de l'ensemble des
efforts qui ont été fournis antérieurement à elle pour une solution de la crise.

68 Pour l'ensemble de ces points énumérés cf. à X Zeebroek, P Sebahara et F Santopinto, Darfour, Tchad, Centrafrique des processus de paix à l'épreuve du feu, GRIP, www.grip.org

Cette mission doit particulièrement s'appuyer sur la médiation tchadienne qui avait permis la signature d'un Accord de cessez-le-feu le 08 avril 2004. Pour deux raisons essentielles, l'accord pourrait faciliter la MINUAD dans ses activités :

La première raison tient au fait que c'est le Tchad qui fut le premier à s'immiscer dans le conflit inter soudanais. En effet dès le début de la crise (en 2003), son excellence M Idris DEBY le président de la République du Tchad initia une médiation entre le Président Al BECHIR et l'ALS afin de parvenir à un cessez-le-feu69. Cette médiation avait porté ses fruits avec la signature de l'Accord de cessez-le-feu humanitaire le 08 avril 2004 en présence du président de la Commission de L'U.A son excellence M Alpha Oumar Konaré et des observateurs et facilitateurs internationaux. Cet Accord fut accompagné d'un Protocole pour la mise en place d'une assistance humanitaire au Darfour. A l'issus de celui-ci les parties soudanaises sont entre autres, convenues de:

- cesser les hostilités et de proclamer un cessez-le-feu ;

- mettre en place une commission de cessez-le-feu qui fera rapport à une commission conjointe ;

- faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire au Darfour et

- conjuguer leurs efforts en vue d'établir une paix globale et définitive au Darfour.

La signature de l'accord avait permis le déploiement de la première mission de l'U.A au Darfour (AMIS I). La médiation tchadienne pourrait être utile à la MINUAD en ce sens que le Tchad a aujourd'hui plus de maîtrise du dossier que n'importe quel autre Etat.

La deuxième raison réside au fait que c'est le Tchad qui est le plus concerné par le conflit darfourien. En effet, voisin le plus immédiat du Darfour, le Tchad est aujourd'hui le pays le plus préoccupé par le conflit du Darfour.

69 Le Monde diplomatique, les protagonistes du conflit, Archives du mois de mars 2007, www.mondediplomatique.fr

D'abord parce que « plus de 500 000 personnes sont aujourd'hui réfugiées ou déplacées à l'Est du Tchad à cause des exactions commises au Darfour »70
·
Ensuite parce que les deux Etats ont presque les mêmes peuples. En effet « d'origine lui-même Zaghawas, comme nombre de ses officiers qui ont utilisé le Darfour comme base arrière avant de venir renverser Hisséne Habré en 1990, DEBY ne peut rester indifférent aux pressions pour arrêter les exactions que subissent ses « cousins » soudanais »71
·

L'ouverture de la MINUAD à la République tchadienne pourrait avoir un impact considérable en faveur d'une paix définitive au Darfour. Cependant elle seule risque de ne pas suffire pour un conflit aussi complexe.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo