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Perception et pratique de la planification familiale par les ménages de Mont-Ngafula (étude sociologique au quartier Kindele)

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par Christian Youdi Yala
Université de Kinshasa - en sociologie 2010
  

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0. INTRODUCTION

0.1. CONTEXTE

L'on sait depuis longtemps qu'il est bon pour la santé des mères et des enfants d'éviter des naissances trop rapprochées ; un espacement de deux ans au moins est « le bon intervalle » entre les naissances. Beaucoup d'étude1(*) ont constaté que les enfants nés après un intervalle d'au moins 2 ans, avaient plus de chances de survivre que les enfants nés après un intervalle plus court. En outre, les enfants nés après un intervalle d'au moins 2 ans risquaient moins d'être prématurés2(*), d'avoir un faible poids à la naissance3(*) et d'être sous-alimentés4(*). Les chances de survie de l'avant dernier enfant s'améliorent aussi quand les naissances sont espacées d'au moins 2 ans.

D'autres recherches montrent qu'un espacement de 3 ans entre les naissances est encore meilleur pour les enfants qu'un espacement de deux ans.5(*)

En effet, les enfants nés 3 à 5 ans après leur ainé ont environ 1,5 fois plus de chance de survivre jusqu'à 5 ans que les enfants nés après un intervalle de 2 à 3 ans et environ 2,5 fois plus de chance que les enfants nés après un intervalle de moins de 2 ans. Non seulement les femmes qui espacent les naissances de 3 à 5 ans ont des enfants en meilleur santé, mais elles sont elles-mêmes en meilleure santé.

Outre l'espacement des naissances, beaucoup de facteurs interviennent dans la survie et la santé de l'enfant, dont l'éducation de la mère, les soins prénatals qu'elle a pu rechercher et avec quelle fréquence elle les a obtenus.

Mais en RDC en général et à Kinshasa en particulier, la taille moyenne d'un ménage est de 6,7 personnes avec une répartition très importante au-delà de 7 personnes : près de la moitié des ménages (45, 8%) compteraient 7 personnes et plus contre 37, 1% qui en compterait 4 et 6 et 17, 1% des ménages n'en compteraient pas plus de 3 personnes.6(*) La densification des ménages est un sérieux problème en ce qu'il en résulte une forte promiscuité dont on peut imaginer tous les méfaits possibles, notamment en rapport avec l'intimité des couples sans oublier la propagation des maladies.

C'est ainsi que le taux élevé de mortalité enfantine reste très préoccupant : un enfant sur cinq meurt avant d'atteindre son cinquième anniversaire. La mortalité infantile était de 108 pour 1000 naissances vivantes en 2007. Le taux de mortalité maternelle, est l'un des plus élevés au monde, était de 1100 femmes mourant pour 100 000 naissances vivantes en 2007. La malnutrition reste la toile de fond de toutes ces affections.7(*) Les chiffres ci-dessus traduisent la précarité du niveau de vie à Kinshasa qui témoigne de la non application de la planification familiale.

C'est dans cette logique que le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) qui est le principal organisme à fournir une assistance en matière de population dans le monde, aide le gouvernement de la RDC à améliorer les services de santé en matière de reproduction et de planification familiale, et à élaborer des politiques et stratégies de population en appui au développement durable.

Le Fonds a mis en place un vaste réseau de partenaires, dont des donateurs, des fonctionnaires des départements de santé, des ONG, des fabricants de produits contraceptifs et des chercheurs pour réduire les besoins en matière de planification familiale, le nombre de naissances non désirées, le nombre de décès de femmes liés aux grossesses et l'incidence du VIH chez les jeunes. Tous ces facteurs participent au programme mondial de développement qui vise à réduire la pauvreté et à améliorer la santé en matière de reproduction.

Une meilleure santé en matière de reproduction suppose l'exercice du droit de décider de façon libre et responsable le nombre d'enfants qu'on souhaite avoir ainsi que l'espacement de leur naissance. Les produits, en particulier les moyens contraceptifs, sont indispensables pour faire de ce droit une réalité. Pourtant, la non-satisfaction des besoins, et l'insuffisance des fournitures entravent sérieusement les programmes de planification familiale particulièrement à Kinshasa.

L'utilisation des moyens de contraception augmente certes, mais dans de nombreux endroits suburbains, notamment le quartier Kindele, la situation de pauvreté est très préoccupante, l'accès à ceux-ci est limité par les traditions sociales et culturelles, les restrictions religieuses, les rumeurs, les tabous, les conditions très précaires des routes, des érosions engendrant un accès limité des donateurs à ces milieux. C'est ainsi que le taux d'utilisation des contraceptifs est moins élevé et cela a comme conséquence une taille très élevée des familles. Car les pratiques des couples, s'agissant de la santé en matière de reproduction, ne peuvent être mesurées simplement sur la base de l'utilisation des méthodes de planification familiale.

* 1 R. Forste, «The effects of breastfeeding and birth spacing on infant and child mortality in Bolivia » in population studies, n°48, vol.3, Novembre 1994, pp.497-511.

* 2 E. Fuentes-Afflick and N.A. Hessol, « Interpregnancy interval and risk of premature infant » in obstetrics and gynecology, n°93, vol.3, mars 2000, pp.383-390.

* 3 J.N. Gribble, «Birth intervals, gestational age, and loco birth weight: are the relationships confounded?» in population studies, n°47, vol.1, mars 1993, pp.133-146.

* 4 J.E. Miller, « Birth order, interpregnancy interval and birth outcomes among Filipino infants » in Journal of biosocial science, n°26, vol.2, apr.1994, pp.243-259.

* 5 S. Rutstein, Effect of birth intervals or mortality and health: Multivariate cross-country analyses, Washington, DC, catalyst consortium, 2002.

* 6 Ministère de plan (RDC), Monographie de la ville de Kinshasa, Kinshasa, avril 2005, pp.47-48.

* 7 Http: www.unicef.org/french, consultation, le 15/06/2011.

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