WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La nature, le fonctionnement et les implications sociales, économiques et politiques de la microfinance en RDC

( Télécharger le fichier original )
par Denis Mushiya
Université de Kinshasa - Licence 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.3. ROLE DES INSTITUTIONS FINANCIERES DANS LE FONCTIONNEMENT DE L
ECONOMIE

Les banques et institutions financières non bancaires jouent un rôle important dans le fonctionnement d'une économie. Des nombreuses études montrent l'existence d'une corrélation positive entre le taux d'épargne et la part des actifs financiers non monétaires dans le PIB.

La question reste cependant de savoir dans quel sens joue la causalité : est-ce le développement économique qui entraîne le développement financier ou l'inverse. Dans ce second cas, il faut mettre l'accent sur l'intermédiation financière, celle-ci devrait induire une croissance de revenu, de la richesse et donc de l'épargne. On trouve ici la controverse classique entre l'entraînement par la demande qui suppose le rôle premier de l'épargnant et de l'investisseur et de l'entraînement par l'offre qui met en avant le rôle premier des institutions financières et de l'offre des services.

On retient dans cette analyse une influence réciproque entre le développement du secteur financier et bancaire et le développement d'une économie. Un secteur financier développé favorise la croissance par la mobilisation et l'allocation de l'épargne ayant donc des effets d'entraînement importants tandis que cette croissance permet à ce secteur financier de réaliser les économies d'échelle et d'augmenter son efficacité et son efficience.

Le rôle traditionnel des institutions financières, c'est de mettre à la disposition des agents économiques (ménages, entreprises et APA ...) des ressources nécessaires et suffisantes pour la production des biens et services.

Autrement dit, le développement des initiatives tant privées que publiques dépend pour une majeure partie, de la collecte et de la distribution de l'épargne susceptible de provoquer par les effets des chaînes, des investissements importants à moyen et le long terme.

L'investissement est certes, une panacée d'une expansion voulue, car il préside à la croissance, au changement d'orientation de toute activité et conditionne tout progrès économique. Remarquons que dans les économies contemporaines, sa réalisation nécessite des masse des capitaux considérables et toujours croissants.

Cependant, les institutions financières, particulièrement les banques travaillent avec des fonds empruntés, les crises de fonctionnement auxquelles peuvent être soumises ces institutions mettent en peine la « trinité de finance classique » à savoir « liquidité-solvabilité-rentabilité » : ce qui peut avoir des

conséquences directes, menaçant grandement l'épargne de déposants et d'autres créanciers.

De même la déconfiture d'une institution financière ébranle particulièrement la confiance du public et peut affecter de façon considérablement durable l'économie nationale ; ceci explique les interventions des autorités monétaires qui assurent à ces organismes des crédit un cadre de fonctionnement adéquat et le maintien d'un équilibre entre la masse monétaire et les biens et services.

En effet, en observant l'économie nationale en tant que système organisant les activités liées à la production à la distribution et à la consommation des richesses, il y a nécessité d'avoir ces institutions qui financent la réalisation des dites activités. Ainsi, dans les pays du monde entier, la présence d'une institution financière est désirée pour plusieurs raisons20 :

· Créer de la monnaie avec laquelle il est possible de constituer l'épargne et faire le prêt, en d'autres termes pourvoir aux agents économiques de toutes les couches d'activités des billets de banque pour les aider dans leurs multiples transactions avec d'autres partenaires ;

· Concernant les banques, elles doivent assurer aux déposant de la disponibilité en liquidité et financer les agents économiques évoluant dans les secteurs tels que : industrie, agriculture, commerce...

· Aider le pouvoir public à disposer des ressources à la suite des impératifs des contraintes budgétaires ;

· Organiser le fonctionnement des marchés monétaires et financiers avec le reste du monde ou avec les demandeurs des capitaux ;

· Assainir l'espace des relations en terme de flux financier avec le reste du monde ou avec d'autres entités locales en matières de prises de participation des agents économiques locaux et des transferts des capitaux.

Ces dernières années malheureusement, les systèmes financiers se sont soudainement effondrés dans les PED. Dans les années 80, les systèmes financiers de ces pays ne sont pratiquement pas approfondis. Certains se sont même contractés, il y a à cela un certain nombre de causes. La stagnation économique et le manque d'infrastructures financières adéquates ont freiné la financiarisation de l'économie. L'instabilité de la macrofinance, l'inflation et les difficultés financières ont conjugué leurs effets pour entraîner une désintermédiation relativement importante en République Démocratique du Congo et une perte de confiance du public dans le système financier formel.

I.3.1. La situation récente et structure du système financier congolais.

Configuration ancienne configuration nouvelle

BCC

BCC

IFB : IFNB:

 
 
 
 
 
 
 
 

Banques SOFIDE

de dépôt SONAS

 
 
 
 
 

FPI

 
 
 
 
 

CADECO Banques Cadeco Coopec IFS SF

INSS de dépôt

COOPEC

Source : Auteur.

Le système financier congolais évolue sur un marché extrêmement étroit du fait du faible nombre d'agents économiques pratiquant les transactions monétaires du niveau important, il en résulte de coûts d'intermédiation financière élevés et un niveau des risques considérable.

Les mauvais crédits exercent un effet d'éviction sur les crédits sains, ils pèsent sur la rentabilité des banques et les incitent à limiter les risques. L'assainissement en cours du système financier congolais est donc un préalable à la reprise de l'épargne et de l'investissement et la réussite de programme de redressement économique et financier.

La situation générale du système financier congolais est présentée dans la page qui suit en vue de permettre une vue d'ensemble.

Tableau n°2 : Situation récente du Système Financier Congolais

I. BANQUES

SIGLE

FONCTION

01

02

03

04

Banques de création récente

-BCDC
-BIC
-UBC

-BIAC
-

-CB
-SB

-ATB

-BCOC
-BANCOR
-COBAC

-BCCE -NBK -BCD -BCA -FBCC

Intermédiation
financière et
création
monétaire.

RAW-BANK

Banques admises au régime spécial de restructuration.

- Banque commerciale du Congo

- Banque internationale de crédit

- Union de banques congolaises

Banques opérant sans programme de restructuration,

agréées par la BCC

- Banque internationale pour l'Afrique au Congo - City bank

- La congolaise de banque

- Stanbic bank (Congo)

Banque en liquidation

- African trade bank

- Banque continentale au Congo

- Banque à la confiance d'or

- Compagnie bancaire de commerce et de crédit

- Banque congolaise du commerce extérieur - Nouvelle banque de Kinshasa

- Banque du commerce et de développement - Banque de crédit agricole

- First banking corporation Congo

- Stanbic

II.AUTRES ETABLISSEMENTS DE CREDIT SIGLE FONCTION

01

02

- Coopératives d'épargne et de crédit - Caisse d'épargne du Congo

-COOPEC
-CADECO

Gestion et

promotion de

l'épargne et le

financement de
l'économie.

03

Institutions financières spécialisées

-SONAS
-INSS

Gestion de

l'épargne contractuelle et
individuelle

- Société nationale d'assurance

- Société nationale de sécurité sociale

04

Société Financière

-SOFIDE
-FPI

Financement des

opérations à CT,
MT et LT, et le

financement de
l'industrie nationale.

- Société financière de développement - Fonds de promotion industrielle

Source : Banque Centrale du Congo

Cette structure nous la présentons dans le tableau suivant pour montrer la dispersion géographique des institutions financières dans toutes les provinces du Congo.

Dans ce tableau, il s'agit de montrer, la couverture du pays par les IFB et IFNB et aussi de voir s'il existe une proportionnalité entre la densité de la population et le nombre de guichets bancaires et autres qui constitue l'un des indicateurs par lequel on peut mesurer le niveau de circuits financiers d'une économie.21 Il apparaît que le taux de densité bancaire est de 51280 habitant/ guichet. Les banques et autres établissements de crédit sont tous basés à Kinshasa, les disparités sont énormes et sont à la base des externalités négatives dont nous avons parlé précédemment.

Notons que la plupart de banques installées en République Démocratique du Congo sont des banques de commerce qui s'intéresse au financement des activités d'import - export. Outre les banques de dépôt, les institutions financières spécialisées sont également basées à Kinshasa. En sommes toute, le poids des institutions financières est perçu à travers le soutien au processus de développement d'une économie dans son ensemble et dans son mode de rapprochement de différents acteurs de la vie économique nationale. Le tableau 4 présente l'évolution de financement dans les différents secteurs de l'économie de la République Démocratique du Congo et fait une différence entre le crédit à court terme et le crédit à long terme.

21 V.P KINZONZI, Gestion financière et développement, CCFD Tome V, 2000, P43.

Tableau n° 3 : Répartition Géographique des Etablissements de crédit en R.D.C.

Banques

Sièges

Nbre de
Guichet

Kinshasa

Sud
Kivu

Nord-
Kivu

Maniema

P. Orient.

Katanga

Kasai-Oc.

Kasai-
Orient

Bas-
Congo

Bandundu

EQUAT

Raw Bank

Kinshasa

1

Kinshasa

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

BCDC

Kinshasa

21

Kinshasa

Bukavu Uvira

Butembo Buta

Goma

Beni

Kindu Kalima

Isiro Kisangani Bunia

Kalemie L'shi. Kongolo

Kananga
Tshikapa

Mbuji-M.

Matadi

 

Gemenas Gbadolite

BIC

Kinshasa

3

Kinshasa

 

Butembo

 
 
 

----

 

Matadi Moanda

----

----

UBC

Kinshasa

13

Kinshasa

Bukavu

Goma

Beni Butembo

 

Isiro

Kisansa Bunia

L'shi Kolwezi

----

Mbuji-M Mwena-D

Boma

----

----

BIAC Kinshasa 3 Kinshasa L'shi Kananga --- --- ----

CB Kinshasa 1 Kinshasa

SBC

Kinshasa

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

AUTRES

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

SOFIDE Kinshasa 4 Kinshasa Goma Kisangani L'shi Kananga

FPI Kinshasa 2 Kinshasa L'shi

SONAS

Kinshasa

11

Kinshasa

Bukavu

Goma

 

Kisangani

L'shi

Kananga
Tshikapa

Mbuji-M

Matadi Boma

Kikwit

Mbandaka

CADECO

Kinshasa

61

Kinshasa

Bukavu Uvira

Butembo Goma Mushi

Kindu Kangongo

Isiro Kisangani Bunia

Aketi

L'shi Kalemie Kolwezi Likasi Kamina Kipushi Kongolo Kasumbal

Kananga Tshikapa Ilebo

Luebo Tshimbulu Tshilenge Lupata Mapangu Mulundu Mbanga

Mbuji-M Ngandajik Lodja Mwena

D.

Kabinda Miabi Lusambo

Matadi Boma Tshela B.-Ngung Moanda Luozi Kwilu-Ng Masimani. Kimpese

Kikwit Inongo Bandundu Idiofa

Nioki

Mbandaka Yangambi Gemena Bumba Beonde Gbadolite Bolobo

SOURCE : BANQUE CENTRALE DU CONGO

Tableau 4 : Financement des secteurs économiques en R.D.C (en milliers de CDF)

Libellés

Crédit décaissement

Crédit à CT

Industrie- manufacture

Distribution

Agriculture

Transport

Autres

Crédit à MT

Investissement Product°

Prêts spéciaux

Autres

Crédit d'engagement

Crédoc à l'export

Crédoc à l'import

Payable à l'embarquem.

P. à délai d'embarq

Autres

Total = I + II

1997

22.201,9

22.078, 8

2.743,0

371,7

12.034,8

285,2

6.644,1

123,1

123,1

----

----

47.186,1

846,2

31.882,4

2.693,5

29.188,9

14.457,5

69.388,0

1998

62.993,7

59.464,2

6.470,6

9.804,6

22.240,8

2.771,6

18.177,6

3.529,5

 

3.529,5

 

46.679,7

4.296,3

25.116,0

4.526,5

20.589,5

17.267 ,5

109.673,4

1999

255.821,0

255.744,7

54.105,5

54.558,2

58.704,4

15.789,5

67.527,3

76,2

----

----

76,2

83.735,6

1.881,4

35.230,9

3.350,0

31.880,9

46.623,3

339.556,6

2000

2.054.374,6

2.052.682,8

421.639,8

439.149,4

574.661,6

143.295,1

473.455

1.691,8

----

----

1.691,8

601.819,0

13.530,9

292.262,9

27.356,8

264.897,1

296.025,2

2.656.193,6

2001

10.039.192

10.025.410

1.770.748

1.792.499

2.928.996

423.455

3.109.712

13.782

----

3.722

10.060

4.704.670

41.894

2.706.592

81.286

2.625.306

1.956.184

14.743.862

2002

12.681.366

12.638.431

2.185.556

3.331.756

1.324.842

669.241

5.127.026

42.935

----

9.508

33.427

4.687.890

18.660

1.713.002

394.393

1.318.609

2.956.228

17.369.256

2003

15.482.092

14.916.448

2.104.585

2.938.319

869.352

769.904

8.234.228

765.644

----

6.131

559.513

8.409.765

3.635.800

37.503

----

----

4.736.462

27.342.501

I

A

1

2

3

4

5

B

1

2

3

II

2

--

---

3

SOURCE : Rapport de la Banque Centrale du Congo 2003-2004

Par ailleurs, la profession bancaire connaît ces dernières années des profondes mutations dues notamment à la mondialisation des activités financières, à l'interconnexion des marchés et à l'informatisation de plus en plus poussée de la gestion.

Ces mutations amplifient les risques traditionnels de la profession autant qu'elles en font naître des nouveaux, rendant nécessaire la mise en place des dispositifs adéquats d'encadrement axés sur le contrôle prudentiel que sur les vérifications sectorielles à posteriori.

Dans la mesure où la République Démocratique du Congo se lance dans de profondes reformes de sa gestion monétaire, cette nécessité se ressent avec autant d'acuité que le succès de celle-ci repose dans une large mesure sur la bonne santé du secteur financier en général et du système bancaire en particulier en tant que principal vecteur de la politique monétaire.

La mise en place de ces dispositions passe par l'institution d'un cadre juridique adapté, appelé à remplacer l'Ordonnance-loi n° 072-004 du 14 Janvier 1972 relative à la protection de l'épargne et au contrôle des intermédiaires financiers, dite la « loi bancaire ».

La nouvelle loi bancaire22 se propose de définir un cadre unique couvrant l'ensemble des activités du secteur financier dont certaines échappent aux dispositions de l'Ordonnance-loi n° 072-004 du 14 Janvier 1972 précitée. En effet, le champ d'application de cette Ordonnance-loi ne couvre que partiellement les activités du secteur financier, de sorte qu'une partie importante de celle-ci échappe à la réglementation et au contrôle de l'autorité monétaire.

La nouvelle loi offre l'avantage de couvrir les entreprises du secteur financier et les définit à partir de leur fonction économique qui la réalisation des opérations de banque. Les opérations des banques sont subdivisées en trois catégories distinctes à savoir :

- la réception des fonds du public ;

- les opérations de crédits ;

- les opérations de paiement et la gestion des moyens de paiement .les opérations connexes sont énumérées de façon non exhaustive à l'article 9. La nouvelle loi bancaire regroupe, sous le vocable nouveau d'Etablissement de crédit, les entreprises limitativement identifiées ci-après :

1. Les banques ;

2. Les coopératives d'épargnes et de crédit ;

3. Les caisses d'épargne ;

4. Les institutions financières spécialisées ;

5. Les sociétés financières.

L'élargissement du champ d'application de la nouvelle loi est inspirée par le souci d'universalité et n'affecte ni la diversité du système financier national, ni la particularité de chaque catégorie d'Etablissements de crédit, qui sont régis par des dispositions spécifiques. Ce souci transparaît à travers les articles 2 et 3.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway