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La gestion des conflits entre agriculteurs et éleveurs dans la commune de Navaka en République Centrafricaine

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par Alain Guy Ghislain GOTHARD
ESD Bangui -  2012
  

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Section II : Diagnostic des modes de règlement en vigueur

En matière de conflits entre agriculteurs et éleveurs, les affaires peuvent être classées en deux catégories distinctes : les affaires civiles (dégâts aux cultures par exemple) et les affaires pénales, telles que le vol, les tueries de bétail et les rixes sanglantes voire mortelles. Le premier type d'affaires est réglé à trois niveaux : à l'amiable, au niveau local et au niveau des instances judiciaires ; les affaires considérées comme pénales sont exclusivement du ressort du parquet.

I. Modes de règlement des conflits d'ordre civil

I.1. Règlement à l'amiable

Il s'effectue directement entre l'agriculteur victime et l'éleveur responsable des dégâts. C'est une entente mutuelle entre deux parties, sans intervention ni d'une tierce personne, ni des autorités ; ceci pour éviter que l'affaire ne monte à un niveau supérieur, qui ne rendrait pas le règlement forcément plus transparent ou plus satisfaisant. Le règlement à l'amiable est de loin l'arrangement le plus utilisé en cas de dévastation de cultures, notamment dans les cas de dégâts de peu d'importance. On aurait cru que la tension latente qui règne entre agriculteurs et Mbororo ces derniers temps rendrait cette démarche plus rare et plus difficile, mais la pratique des rackets systématiques par les autorités pousse les agriculteurs et les Mbororo à continuer à privilégier ce mode de règlement. Il est difficile d'en estimer la fréquence, cependant lors de nos missions, le nombre de règlements à l'amiable paraissait nettement supérieur à celle des autres règlements. Plusieurs interlocuteurs ont souligné qu'il serait toujours mieux de se mettre d'accord sans interférence de tiers et de déterminer la hauteur des dédommagements dans un processus de négociation.

Les négociations tiennent généralement compte des dégâts causés, mais aussi de la capacité financière de celui qui les a causés. La plupart des agriculteurs estiment cependant que la somme versée ne représente souvent pas la valeur réelle des dégâts, tandis que les éleveurs estiment qu'ils sont victimes de surestimations systématiques. En effet, les éleveurs se voient souvent contraints d'accepter des

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dommages surévalués et de payer `pour avoir la paix sociale' . La plupart d'entre eux préfèrent rapidement faire un arrangement pour se débarrasser de l'affaire et continuer leur chemin.

Autrefois, le dédommagement de la victime se faisait en nature (mouton, cuisse de
boeuf, veau). Aujourd'hui, les règlements en espèces ont largement pris le pas sur

les paiements en nature. En outre, la facilité d'antan de régler des dégâts en toute amitié semble sous pression dans certaines régions.

Cependant, à l'heure actuelle la plupart des paysans ont tendance de vouloir porter plainte aussi tôt que possible, au niveau des autorités villageoises mais aussi de plus en plus directement au niveau de la gendarmerie. Cette évolution semble un symptôme des effets cumulatifs de certains développements structurels en milieu rural.

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