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La gestion des conflits entre agriculteurs et éleveurs dans la commune de Navaka en République Centrafricaine

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par Alain Guy Ghislain GOTHARD
ESD Bangui -  2012
  

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I.2. Règlements au niveau des autorités locales

En Centrafrique, sont considérées comme des autorités locales les chefs de village, les chefs de groupement de villages et les maires de communes. Les litiges entre agriculteurs et éleveurs ne sont soumis à ces autorités que quand les deux parties n'ont pas pu s'entendre à l'amiable. Les mésententes surviennent généralement quand l'éleveur estime que les dégâts ont été surestimés par l'agriculteur ou quand après s'être entendu sur un montant de dédommagement, l'éleveur tarde à s'en acquitter.

Dans ces cas, l'affaire est tout d'abord portée devant le chef du village ou le chef de groupement sur le territoire duquel se situe la parcelle détruite. Ce n'est que quand celui-ci n'arrive pas à concilier les deux parties que la plainte est orientée chez le maire de la commune. Soulignons que dans beaucoup de cas, cette procédure n'est pas toujours respectée. En effet, il arrive que le maire soit directement touché par des plaintes, sans que le chef de village sur le territoire duquel les cultures ont été dévastées ne soit au courant de l'affaire. C'est notamment le cas des chefs-lieux de communes, où les plaintes sont systématiquement déposées à la mairie. Très rares autrefois, le nombre de plaintes déposées auprès des autorités locales, à en croire les concernés, se serait multiplié dans les cinq dernières années.

Théoriquement, dès qu'une de ces autorités locales reçoit une plainte concernant les dégâts aux cultures, elle doit dépêcher sur les lieux une équipe composée d'un technicien d'élevage, d'un technicien d'agriculture, d'un de ses conseillers et d'un élément de la garde champêtre pour constater les faits. Le constat en question consisterait en l'évaluation de la superficie dévastée et en l'identification des différents types de cultures qui s'y trouvent, afin de déterminer le coût des dommages subis par l'agriculteur. C'est ce montant qui constitue le dédommagement qu'exigent les chefs ou les maires à l'éleveur au profit du propriétaire du champ, en compensation du préjudice subi. Mais dans les faits, toutes ces dispositions ne sont généralement pas respectées. Le plus souvent, soit les techniciens sont mis à l'écart, et l'affaire est tranchée au gré du garde (inexpérimenté) envoyé par le chef pour constater les faits sur le terrain, soit un seul technicien (généralement celui de l'agriculture) est sollicité. Dans ces conditions, les amendes découlent plus du hasard que d'une évaluation objective. Selon les éleveurs, les dommages seraient surestimés de façon structurelle au profit non seulement du paysan mais aussi des chefs et ses conseillers qui en tireraient un profit.

La commune est l'instance suprême des règlements locaux des litiges. Si à ce niveau aucun terrain d'entente n'est trouvé, la juridiction du maire se déclare incompétente et transmet le dossier soit à la gendarmerie soit au parquet. Mais comme le plus souvent les maires tardent à transférer les dossiers, ce sont les parties plaignantes elles-mêmes qui s'en chargent.

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