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Droits du patient soigné sous contrainte

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par Noémie ROZANE
Paris XI - Faculté Jean Monnet - Master 2 droit de la responsabilité médicale 2011
  

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2) L'existence de procedures hospitalieres adaptees au mode d'hospitalisation

L'une des préoccupations majeures des patients hospitalisés en psychiatrie sans leur consentement concerne la gestion de leur argent et de leurs biens.

Un inventaire a lieu au moment de leur admission et le personnel de l'établissement invite les patients à déposer leurs valeurs à la régie de l'hôpital.

Ces mesures sont mises en oeuvre notamment pour protéger les biens du patient contre les vols, fréquents dans une unité psychiatrique.

Mais la procédure la plus dérogatoire en psychiatrie concerne la sortie du patient hospitalisé sans son consentement. L'objet de la psychiatrie sous contrainte est d'enfermer le patient afin de mieux le soigner. Mais parfois, ces personnes bénéficient d'une permission de sortie visant à favoriser leur réinsertion sociale.

Les patients peuvent demander une autorisation de sortie de courte durée « pour motif thérapeutique ou si des démarches extérieures s'avèrent nécessaires », prévu par l'article L.3211-1-1 du même code. Les patients qui bénéficient d'une telle autorisation doivent être accompagnés par un ou plusieurs membres du personnel soignant pendant toute la durée de la sortie.

Il existe un autre type de sortie, d'une durée plus longue et dans un but de réintégration. Les sorties d'essai sont prévues à l'article L.3211-11 du Code la santé publique, qui dispose : « afin de favoriser leur guérison, leur réadaptation ou leur réinsertion sociale, les personnes qui ont fait l'objet d'une hospitalisation sur demande d'un tiers ou d'une hospitalisation d'office peuvent bénéficier d'aménagements de leurs conditions de traitement sous forme de sorties d'essai », qui ne peuvent pas dépasser trois mois.

C'est le psychiatre qui prend la décision d'une sortie d'essai, cette décision devant être autorisée par le préfet en cas d'hospitalisation d'office.

Traditionnellement, la décision administrative relative à la sortie d'essai n'était pas susceptible de recours et le patient ne pouvait donc pas l'attaquer. Mais le Conseil d'Etat a opéré un revirement de jurisprudence le 24 septembre 201023 en estimant que les décisions autorisant ou refusant les sorties d'essai pouvaient être contestées par la voie du recours pour excès de pouvoir par les personnes qui ont un « intérêt à en demander l'annulation ».

On peut saluer cette décision qui contribue à accroître les garanties et les droits de la personne hospitalisée sans son consentement.

Ces sorties très réglementées peuvent paraitre attentatoires à la liberté d'aller et venir du malade, et on constate que le patient hospitalisé sous contrainte est traité bien différemment des autres patients.

On a le sentiment qu'une telle sortie temporaire s'apparente aux permissions accordées aux détenus, et que l'hospitalisation sous contrainte constitue une incarcération.

Mais là encore, il est inutile de procéder à des comparaisons inopportunes puisque l'enfermement dans un service psychiatrique intervient dans un contexte thérapeutique et n'a en aucun cas une vocation punitive, et les sorties ont pour objectif la réintégration du malade.

Au-delà de ces procédures spécifiques aux patients vulnérables du fait de leur trouble mental, il existe également des organes protecteurs des droits des patients hospitalisés sous contrainte intégrés dans le fonctionnement hospitalier. Il s'agit d'organes dont le seul but est de faire en sorte que les droits de ces personnes soient respectés.

23 CE, 1ère et 6ème sous-sections réunies, 24 septembre 2010, n° 329628

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand