WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Souveraineté et intégration des états africains, cas des Etats-Unis d'Afrique

( Télécharger le fichier original )
par Confort BUINU BANGA
Université chrétienne Cardinal Malula - Licence 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section.3. Les Etats-Unis d'Afrique pour quel but ?

L'idée des États unis d'Afrique est proposée dès 1924 par l'écrivain jamaïcain Marcus Garvey, qui rêvait d'une Afrique forte, solidaire et prospère. Cette vision est à l'origine de la création des mouvements panafricanistes de 1945.

L'utilisation du terme États-Unis d'Afrique au Vème Congrès panafricaniste de la même année à Manchester par William Edward Burghardt Du Bois, Patrice Lumumba, George Padmore, Jomo Kenyatta et Kwamé Nkrumah marque une étape décisive vers sa création.

Dès lors ce nom désigne la création d'un éventuel État fédéral africain. C'est dans cette optique qu'est née l' Organisation de l'Unité Africaine le 25  mai  1963, renommée depuis Union Africaine. Le projet de la création des États unis d'Afrique est relancé en 2000 à Lomé (Togo) par le colonel Mouammar Kadhafi, alors dirigeant de la Libye. Sa finalisation est prévue en 2015 selon l'issue du sommet de juillet 2007.

3.1. L'unité africaine et la dynamique de développement

Au lieu de restaurer les textes de l'OUA pour se conformer avec les réalités nouvelles de la planète, les dirigeants africains ont plutôt posé les jalons d'une nouvelle organisation panafricaine.

La question est alors de savoir ce à quoi on devrait s'attendre avec cette nouvelle organisation ? Quels sont les défis qu'elle est appelée à relever pour assurer au continent un développement durable ? Et surtout, à quoi tiennent les obstructions qu'elle devra surmonter pour y parvenir ?

Dans sa marche vers l'ambitieux projet des Etats-Unis d'Afrique, l'unité africaine rencontre plusieurs épines dans sa chaussure, qu'il conviendra de battre en brèche, pour envisager l'exposition de quelques vecteurs incontournables, pour vibrer en phase avec les grands défis du Cosmos contemporain.

3.2. Obstructions à la réalisation des États-Unis d'Afrique

Plusieurs facteurs empêchent l'éclosion du proverbial projet de l'unité africaine. Ces obstacles sont aussi bien politiques, économiques que sociologiques. Dans l'effort de compréhension, chaque obstacle mérite une attention particulière.

a. Obstacles politiques

Le manque de volonté politique et le refus des chefs d'Etats, d'abandonner certains aspects de leurs souverainetés, constituent les obstacles politiques majeurs, qu'il conviendra d'analyser respectivement.

· Absence d'une volonté politique de la part des chefs d'Etats

Les résultats mitigés, voire décevant dans le domaine de l'union du continent africain, sont la conséquence d'une absence réelle de volonté politique. Plusieurs fois, les sommets de l'organisation de l'unité africaine ont accouché de très bonnes intentions qui malheureusement ne seraient ce qu'un début d'exécution.

Aussi donc, beaucoup d'élans ont été freinés parce qu'ils n'ont été soutenus jus qu'à leur aboutissement par les décideurs africains que sont les chefs d'Etats et de gouvernement. A peine les sommets achevés que s'estompe brusquement la prise de conscience subite et euphorique qui a soutenue ses décisions et résolutions.

Il y a donc un problème de volonté politique, une volonté de construire ensemble l'unité du continent. Et cette attitude des chefs d'Etats africains marque à ne point douter le déficit de volonté politique. Car, il y a effectivement un déficit entre une décision prise et la volonté de l'appliquer aux fins de le faire aboutir.

Les systèmes de gouvernement en Afrique fonctionnent de telle façon que seul le chef de l'Etat, détenteur de l'exclusivité du pouvoir, peut imprimer une marque réelle à une action en décidant d'y engager les populations. Mais, malheureusement très peu se sont jusque là engagés de façon individuelle à créer des conditions favorables à l'unité.

Au delà des déclarations réticentes des chefs d'Etats,rien n'est entrepris pour assoire déjà au niveau de chaque Etat,une politique propice à l'unité. Et cela complique davantage sa réalisation. Cette réticence observée chez les gouvernements africains est peut être la crainte de perdre certains aspects de leurs souverainetés

· Le refus d'abandon des souverainetés

L'on a encore à l'esprit que c'est la tergiversation entre l'abandon de souveraineté pour se fondre dans un grand ensemble, les Etats-Unis d'Afrique et l'option de coopération au sein d'une organisation panafricaine qui a engendré dès le départ des débats sur la forme que devrait prendre l'union du continent.

Pourtant, après un consensus, il a été adopté que l'unité de l'Afrique soit graduelle. Chaque Etat conservant le droit de jouir pleinement de sa souveraineté nouvellement acquise au prix de grandes luttes pour la plupart. Aujourd'hui, alors que l'union des peuples et des Etats africains est à nouveau à l'ordre du jour, le débat resurgit.

Peut- on réaliser à l'instar des USA ou encore l'U.E, l'unité du continent sans que les Etats africains ne consentent à concéder partie ou même totalité de leurs souverainetés dans des domaines spécifiques, tels que la défense et la télécommunication, la lutte contre les grandes pandémies, la diplomatie ou encore certains aspects du pouvoir politique ? Voici la grande interrogation qui pose le problème de la souveraineté comme obstacle à la réalisation de l'unité du continent.

Les gouvernements africains ont un dilemme entre concéder ou ne pas concéder des aspects de la souveraineté de leurs Etats, pour abandonner des aspects de leur pouvoir à un exécutif supranational suscité par une union des africains. Pendant trois décennies, les africains se sont consolidés et leurs élites veulent s'affirmer comme dirigeant politiques.

Il est donc aujourd'hui plus difficile dans ces conditions de convaincre les dirigeants d'Etats africains, ayant pour la plupart, accéder à la tête de leurs Etats, bien après l'indépendance et la création de l'OUA, de se défaire d'une partie de leurs pouvoirs et fondre dans l'union du continent.

Certaines voix telles celle du feu président Omar BONGO du Gabon se sont élevées pour dire tout haut et de façon claire ce que pensent certainement beaucoup de chefs d'Etats : « Le Gabon ne concèdera aucun aspect de sa souveraineté ».

Loin d'être une déclaration bénigne, ces propos du chef de l'Etat Gabonais, laissent clairement entrevoir l'obstacle que le refus d'abandon des souverainetés constitue pour la construction d'une Afrique unie qui parle d'une seule et même voix.

En effet, si chaque Etat jaloux de son indépendance et de sa souveraineté entend n'en concéder aucun plan à un exécutif, ou ne serait ce qu'a un organe qui agirait pour lui et en son nom, dans des domaines spécifiques, il est évident que le projet d'union du continent demeura une chimère utopique.

Ce faisant, les gouvernants ont surtout peur q'un organe au nom de sa contenance supranational ne vienne leur dicter, et cela contre leur gré, des dispositions émanant de la majorité.

Ainsi, cette attitude protectionniste à de tout temps et de tout lieu constitué une plaie grave pour l'unité de l'Afrique. Le désir de conserver sa souveraineté chèrement acquis, la sacralisation, la sanctification, l'héroïsation et la divinisation du pouvoir, constituent la charpente de cet obstacle. En effet, le politique étant lié à l'économie par le « cordon ombilicale », les obstacles économiques ne sont pas absents dans cette marche.

b. Obstacles économiques

Elles tiennent principalement à la course vers le leadership et à la diversité des monnaies.

· La course vers le leadership

Chaque Etat veut se tailler la part du lion , chacun veut émerger quand ses confrères vivent dans une misère indescriptible, inexprimable ; bref, d'aucun éprouvent parfois le plaisirs de voir leurs pairs tirés le diable par la queue. L'exemple palpable nous vient de la sous région d'Afrique Centrale ou le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale vivent une guerre froide sans précédent.

En effet, la Guinée conçoit mal que son potentiel pétrolier, puisse servir la sous région au même titre que les barrages du Cameroun et le port Autonome de Douala. L'existence de deux bourses sous régionales l'une au Gabon et l'autre au Cameroun, surtout les récentes expulsions dans la sous région exprime davantage cette course vers le leadership, qui divise, paupérise, empêche la réalisation d'une unité sous régionale et continentale nécessaire, pour pouvoir tendre graduellement vers l'unité du continent.

· La diversité des monnaies

La monnaie est considérée comme un élément important de l'identité de l'Etat. Nous nous souviendrons encore en mémoire le prestige que la monnaie de l'actuelle République Démocratique du Congo, l'ex Zaïre a eu. Quant on parle de CEDI, tout de suite, on pense au Ghana. Et quant on fait allusion au CFA, on fait une projection sur la zone franc. Toutes ces réalités démontrent à quel point la monnaie est un élément important qui participe à l'identité d'un Etat donné.

Alors, les Etats africains, si attachés aux éléments qui les caractérisent et les distinguent des autres, voudront ils se défaire de leurs monnaies dont ils sont aussi fier que de leurs souveraineté ? Au sein de l'U.E, l'Angleterre n'a pas adhéré à l'euro. Ne l'exclu t-il pas de l'U.E ? Puisque l'usage de la monnaie unique, symbole par ailleurs d'unité et d'appartenance à une même structure, une même entité, fait ici défaut.

Au niveau de l'UEMOA, la difficulté existe. Comment réaliser dans le cadre de l'intégration régionale ouest africaine, une vaste zone monétaire avec une seule monnaie ? Cet état de fait traduit bien la difficulté que représente la création d'une zone monétaire unique en Afrique, et partant, l'obstacle qui constituera la multiplicité des monnaies dans le processus de réalisation de l'union.

Pour être complet dans cette analyse, un pas de voile se doit d'être levé sur les obstacles sociologiques à l'unité africaine, étape de la réalisation des Etats-Unis d'Afrique.

c. Obstacles sociologiques

Ils sont constitués des particularismes tribaux d'une part et des minorités blanches d'autre part.

· Les particularismes tribaux

L'Afrique compte plus de cent ethnies. Et cette réalité, bien que surmontable, constitue néanmoins un handicap à l'unité du continent. Entre Afrique de culture arabe et Afrique subsaharienne, il y a d'énormes différences du point de vue de leurs cultures.

Aussi, la division du continent entre Francophone, anglophone et lusophone vient elle s'ajouter à l'extrême diversité ethnique du continent, pour en faire l'exemple même de société hétérogène.

Le sage Ahmadou Hampateba disait certes que : « C'est la diversité des couleurs d'un tapis qui fait sa beauté ». Mais, il faut avouer que cette façon de voire ne peut être totalement vrai que si les couleurs s'harmonisent et s'accordent.

Or, quand on sait l'usage que font de cette grande diversité du continent, les politiciens et autres leaders, l'on n'est en droit de croire que la diversité n'est pas toujours un atout. Au lieu de rapprocher davantage les peuples pour faire de leurs diversités une force et un atout pour le continent, les Leaders africains et même les groupes de pressions internes comme externes au continent, en font une arme redoutable de combat.

Ils font naître de cette diversité des maux affreux et effroyables, tels que le racisme, la xénophobie, le tribalisme, l'ethnocentrisme, le tribucentrisme, etc. Des maux qui constituent une véritable poudrière en Afrique. Il n'y a qu'à se référer à la multitude de conflits tirant leurs origines des différends entre groupes ethniques en Afrique, pour se rendre compte de cette évidence.

La mauvaise manipulation de la diversité culturelle et ethnique de l'Afrique, nuit gravement à l'unité du continent, par la désagrégation des valeurs solidarités et d'union qui caractérise les populations africaines. Les hommes politiques et religieux ont récupéré la diversité de culture et ethnique, à leurs nauséeux avantages. Ils exacerbent la haine raciale et tribale et font de la diversité ethnique surtout, une source de conflit inter ethnique.

Il est donc difficile en l'état actuel des choses d'ignorer que la diversité culturelle et ethnique du continent africain, constitue une poudrière qu'un atout. Il est par conséquent important d'en tenir compte, surtout que beaucoup de conflits à travers le continent, naissent et sont entretenus par cette diversité. L'existence des minorités blanches vient renforcer l'obstacle lié à la diversité ethnique.

· Les minorités blanches

Séquelle de la colonisation, les minorités blanches, importantes en certains points du continent peuvent constituer un obstacle à l'unité. Il ne s'agit cependant pas d'un phénomène exceptionnel, car les conditions à l'Afrique y ont généralement découragées la colonisation de peuplement.

L'impact des minorités blanches dans la crise Ivoirienne et dans plusieurs conflits en Afrique, est assez illustratif à cet égard. Est ce à dire que nous devons nous comporter en Enfant de Coeur ? Autrement dit, devons nous recevoir cela comme une bénédiction urbi et orbi ? Nous répondons probablement par la négativité.

3.3. En dépits des entraves à la réalisation des États-Unis d'Afrique, l'unité africaine reste envisageable et réalisable

Malgré les obstacles présentés si haut, la réalisation de l'unité Africaine demeure actuelle, possible. Ainsi, pour mener à bien cet important projet, le développement de la coopération interafricaine, le rejet d'une mentalité captive, l'introduction dans les programmes scolaires d'une culture panafricaine s'avère inéluctable pour espérer l'effectivité d'un tel projet.

Mais, on ne saurait leur donner la priorité en se passant du règlement des conflits et du maintien de la paix. C'est dans la même vision que ces points seront respectivement analysés.

a. Le règlement des conflits et le maintien de la paix

L'analyse du règlement des conflits nous permettra de mieux appréhender le maintien de la paix, défis à réaliser par les africains pour parvenir à l'ambitieux projet des Etats-Unis d'Afrique.

· Le règlement des conflits, obstacles à la cohésion continentale

L'union africaine se doit de réagir rapidement lorsqu'il y a conflit en Afrique. Rien de durable ne peut se faire dans une atmosphère d'insécurité. Lorsqu'elle ne détruit pas, elle empêche l'action vers le progrès.

Les guerres empêchent toute activité économique, aggravent l'insécurité et la famine, entraîne l'inflation et bloque les exportations. La plus part des ressources investies sont faites pour la guerre. Rares sont les pays africains ou les ressources sont aussi abondantes qu'en RD Congo, Angola...Pourtant, leur population continue de vivre dans la misère.

Il est donc urgent, voire capitale que les Etats africains s'attaquent à fond aux causes profondes de ceux-ci. Le cas d'intervention des soldats de la CEDEAO en Sierra Leone ayant conduit à la conclusion de l'accord de Lomé qui a mis fin au conflit le 07 juillet 1999, montre bien que les africains peuvent prendre en main la résolution des conflits sur le continent.

L'Afrique doit trouver des moyens pour atteindre les foyers de tension sur son sol. Il s'agit d'un impératif et même d'un préalable pour le développement des pays, qui du moins à besoin de stabilité pour connaître le progrès. Selon Koffi Anan, ex Secrétaire Général de l'ONU, tant que l'Afrique ne sera pas venue à bout de ses conflits, les progrès resteront précaires même dans les pays éloignés du théâtre des hostilités. Des perspectives de l'unité du continent doivent être recherchées ; mais aussi, son développement intégré.

Notons toutefois, dès que les préoccupations réglées, il reviendra à l'union de stimuler sur le continent une paix durable.

· Le maintien de la paix, facteur de rapprochement des peuples africains

La stabilité intérieure et la paix extérieure sont inséparables au développement. L'une des préoccupations majeures des africains sera le maintien de la paix entre les peuples au sein de l'Etat, mais aussi entre les Etats sur l'ensemble du continent.

Il s'agit d'une tâche sans difficulté, car les nombreuses crises latentes, l'esprit de revanche et la persistance des comportements xénophobes la rende beaucoup plus ardue. Pourtant, l'union africaine devra faire de la paix un credo et oeuvrer perpétuellement à assurer les conditions les plus favorables à son maintien sur le continent.

Tout compte fait, dans sa mission d'union du continent, la quête de la paix s'impose comme un défi de premier ordre. Pour se faire, l'Afrique doit se doter de structures efficaces et fiables pour assurer la prévention de tout conflit, de nature à troubler la stabilité de l'Afrique.

C'est déjà le rôle joué par la force d'interposition de l'union africaine L'anticipation et la prévention des conflits doivent se faire sur la base d'un répertoire systématique de toutes les zones à risque afin que soit exercé sur celle-ci un suivi permanent pour régler et aplanir les différends avant qu'ils n'atteignent les proportions de non retour.

b. Le développement de la coopération inter africaine

Dans le conteste actuel de mondialisation ou même l'évolution du monde vers le « village planétaire », on comprend que le panafricanisme est appelé à évoluer vers les Etats Unis d'Afrique. Il est en effet, un instrument de mise à niveau qui permet aux africains de participer au « rendez-vous du donner et du recevoir ».

Il y a urgence de restructurer l'économie africaine pour que l'approche soit conforme au besoin des africains. Consommer africain en développant la culture de produits adaptés aux réalités climatiques et topographiques du continent.

Nous pensons particulièrement au coton, au cacao, au café, au haricot, aux arachides, pour ne citer que ceux-ci. Les échanges inter africains se doivent d'être multipliés. En effet, que cherchent les économies africaines au marché mondial lorsqu'on dispose des matières premières, des sources d'énergies, des atouts climatologiques d'une population diversifiée et surtout d'un marché de 800 millions de consommateurs nécessaires à l'écoulement des productions panafricaines.

Même les grosses pointures africaines à l'instar de l'Afrique du sud, le Nigeria et l'Egypte ne pourront s'en sortir seules. Le flux des échanges dans les grands ensembles du monde illustre cette importance à plus d'un titre.

En 1998, les échanges à l'union européenne sont de 70% contre 50% en 1980 ; en Asie orientale, ces échanges atteignent 45% en 1998 contre 25% en 1980. Il en est de même en Amérique du Nord où ces échanges ont progressé. Plus laconique, il y a urgence de créer un marché pour les africains, car encore en 1998, ces échanges n'avoisinaient pas encore 06% véritable batton dans la roue d'une quelconque unité du continent.

Alpha Oumar Konaré, développe l'approche d'une coopération Sud - Sud. Lors de la célébration de la journée de l'Afrique au siège de l'UNESCO, il estime que l'Afrique doit mettre fin à l'exclusivité du face-à-face avec l'Europe car, Il faut l'avouer, la blessure africaine est d'autant grave que seul le mercurochrome ne peut soigner. Le développement du continent se doit d'être pensé avec de nouveaux paradigmes. Il faut ainsi un état d'esprit et une mentalité authentique qui viendra contre carrer l'explosion du mimétisme qui débouche sur l'enfantement d'une aliénation sans précédent.

c. Rejet du mimétisme

Le continent Africain se doit de former une personnalité internationale. L'éclosion de cette personnalité passe par le retour aux sources africaines. D'où, l'urgente nécessité d'une redéfinition du développement qui doit se distancer des assertions capitalistes.

Au regard de la conception afro réaliste, il s'agit de la capacité de maîtriser son destin et de savoir où l'on va. D'où, l'absolue nécessité de se passer du mimétisme, des mentalités schizophréniques, c'est-à-dire le fait d'être nous même et nous battre contre nous même Il y a ainsi nécessité de développer des systèmes propres au continent.

Que ce soit au niveau économique, social et politique où l'existence du « prête à porter juridique » et politique sont loin d'être maîtrisés dans le même fil conducteur, il serait absurde par exemple, de se donner le luxe en consommant des confitures ou même du pain comme déjeuner et même se vêtir de soie alors que l'industrie du continent cherche encore ses marques.

En fait, ce n'est pas servir la cause du continent, car le blé ne pousse nulle part sur le continent, la soie non plus. Il serait pourtant indiqué de donner une place d'honneur aux battons de maniocs, aux repas issus des produits agricoles locaux, pour ce qui est de l'alimentation et d'autres denrées culturelles du continent qui permettront de faire d'une pierre plusieurs coups, non seulement en stimulant l'éclosion des petites et moyennes entreprises, mais en luttant aussi contre le « cancer social » qu'est le chômage.

C'est ainsi que nous quitterons du stade de consommateur stérile au stade des consommateurs productifs et respectés par la communauté internationale. En d'autres termes, « le séjour d'un morceau de bois dans un cour d'eau n'a jamais fait de lui un crocodile ». La réalité des Etats-Unis d'Afrique étant établi, il apparaît pour être complet, de présenter quelques vecteurs de développement du continent.

d. Vecteur de l'émergence rapide de l'unité africaine

Le berceau de l'humanité dispose de plusieurs atouts pour la vulgarisation du projet et par ricochet de son essor futur. Ainsi, la transformation du potentiel en vecteur de développement, l'éducation, le développement touristique et des masses médias sans oublier, la promotion de la médecine traditionnelle, la construction des organisations sous régionales, l'assimilation des populations et priorités des priorités une claire détermination de la forme du futur Etat continental, méritent une attention particulière.

· L'éducation et la transformation du potentiel en vecteur de développement

Dans ses objectifs, l'OUA n'a pas prévu l'éducation, la vulgarisation des pensées panafricaines chez les jeunes Africains. Or, comme le baptême chez les chrétiens, la jeunesse panafricaine doit également recevoir l'idéologie panafricaine à la fleur de l'age.

Les gouvernements africains se doivent d'insérer dans les programmes scolaires des programmes panafricains pour véhiculer l'idéologie salvatrice panafricaine. En sus, des clubs d'Union africaine se doivent d'être formés dans les Universités, dans les Quartiers pour agir par des conférences, des articles ; bref, des réflexions pour inciter le développement du continent, car il y a nécessité de réfléchir avant d'agir et non l'inverse. La conséquence logique de cette éducation n'est autre chose que la transformation de l'immense potentielle en vecteur d'intégration.

L'Afrique est un continent énormément riche qui doit mettre ses ressources dans le sens de ses intérêts. En effet, les africains doivent regarder leurs réalités ensemble dans un miroir, sans pour autant casser ce miroir. D'où, l'urgence de réfléchir ensemble pour un développement collectif, pour un développement qui s'éloignera des égoïsmes nationaux, un développement qui assurera la prééminence de la « respublica » sur la « reprivata ». Ce ci passe par le développement de la coopération sous régionale qui couronnera la libre circulation des personnes et des biens ainsi que le développement des infrastructures à vocation économique.

Le développement du tourisme ainsi que des masses média à l'échelle du continent est inévitable dans cette perspective de développement.

· Développement du tourisme et des mass média

L'Afrique dispose d'un immense potentiel touristique sous exploité. En effet, elle demeure encore sous sa forme la plus traditionnelle, la plus précaire. Le tourisme, est un véritable levier de développement. On doit ainsi passer du tourisme à la gazelle, à l'Afrique de « tarzan », pour une politique touristique pragmatique, susceptible de donner une certaine authenticité au continent.

De tel enseigne qu'il puisse être convoite un même titre que la côte d'Azure, la tour Effel ainsi que la statut de la liberté aux USA. L'impact du tourisme dans l'économie des Etats méditerranéens Illustrerait suffisamment cette importance...

Toujours dans la perspective de développement du continent, la création des mass médias panafricains s'impose. En effet, pour s'informer sur leur continent, les africains doivent avoir recours aux chaînes étrangères qui pivotent, virevoltent, dénaturent, mieux, biaisent le plus souvent le sens de l'actualité africaine.

Ainsi, nous consommons l'interprétation du monde des autres. Quelle est alors l'interprétation africaine du monde ? D'où, l'urgence de créer une chaîne panafricaine comme antidote à Euronews pour l'U.E, à CNN pour les USA et à Aljazeera pour le monde Arabe. Pour palier au sous développement du continent, aussi conviendra t-ils de donner une place d'honneur à l'émergence de la médecine traditionnelle africaine et à la croissance graduelle des organisations sous régionales. En effet, l'union du continent, son développement ne se fera pas sur du sable.

· Promotion de la médecine traditionnelle africaine

L'Afrique dispose d'un potentiel thérapeutique énorme. Les gouvernements se doivent de prendre des mesures nécessaires pour le propulser. En bloquant le passage aux charlatans, aux filou qui selon leurs méthodes rudimentaires et mêmes mensongères, favorisent le développement du sous développement.

L'impact des charlatans et même des marabouts dans la propagation du sida, est assez illustratif à cet égard. La médecine traditionnelle africaine se doit d'être développée au point de faire d'elle une vertu, une singularité internationale.

Pour le faire, les tradipraticiens, de commun accord avec les gouvernants doivent s'inspirer du model Indou et spécialement chinois. Cette médecine doit de se développer du Nord au Sud du continent, en passant par l'Est à l'Ouest dudit continent. Au finish, c'est la symbiose de toutes ces particularités thérapeutiques qui formera la richesse médicinale africaine. Il ne s'agit pas de la science fiction mais d'une réalité observable et palpable. Aussi, est-il vrai que l'Afrique regorge une végétation diversifiée par ricochet, une kyrielle de plantes médicinales à exploiter.

L'émergence des organisations sous régionales à l'instar de la CEMAC, CEDEAO et la SADC, s'avère indispensable pour une union progressive, graduelle et ascendante du continent.

· Emergence des organisations sous régionales vers l'union graduelle du continent

L'Afrique compte à ce jour cinq sous ensembles régionaux visant tous l'intégration du continent africain ; ils constituent un véritable acquis pour l'union africaine. Nonobstant, l'existence de nombreux problèmes liés à la réalisation de leurs objectifs.

De création d'espaces économiques homogènes ou encore de développement sous régional. Ils peuvent efficacement contribuer à la réalisation d'une union efficace du continent. A la seule condition qu'ils soient libéralisés par la libération des échanges au niveau de chacun d'eux, mais aussi par la mise en commun des projets de production et d'infrastructures.

1. La libéralisation des échanges

La libération des échanges est une condition nécessaire à la création d'une Afrique unie et forte. Jean De Gaule conseillé pour les affaires africaines du président Jacques Chirac confiait au mensuel africain international que : « sur le plan strictement économique, ce qui fait défaut au continent africain, c'est le cloisonnement des marchés ».

Chaque Etat vit dans une certaine autarcie et à du mal à s'ouvrir à ses voisins, encore moins aux Etats de sa sous région. Cette politique de protectionnisme, digne d'un autre age dans cette ère de globalisation des échanges, a pour conséquence de laisser indifférents les investisseurs, qui sont plutôt à la recherche des marchés qui leurs offrent les facilités d'écoulement de leurs productions.

Il faut donc impérativement opter au sein des ensembles sous régionaux, pour une libéralisation des échanges, afin de constituer des marchés assez vastes pour les investisseurs et aboutir à la longue à un marché continental. Cette libéralisation pour réussir, doit être voulue par les gouvernements africains qui veilleront à l'élimination entre les Etats membres de la même communauté économique, des droits de douane à l'importation et à l'exportation des marchandises.

Les Etats membres doivent également veiller à l'abolition des barrières non tarifaires, en vue de la création d'une zone de libre échange au niveau de chaque communauté économique et régional.

Ces différentes mesures qui visent la libéralisation des échanges entre les Etats membres d'une même communauté, pourront ensuite être étendues aux communautés entre elles. Elles doivent procéder par l'élaboration d'étude pour fixer un calendrier d'exécution des différentes mesures arrêtées.

Ces actions, pour être plus efficaces, doivent s'accompagner du renforcement du cadre institutionnel des communautés économiques. Celles ci devront mettre en place des textes qui régiront plus clairement les modalités pour parvenir à la libération des échanges.

2. La réalisation de projet commun de production et d'infrastructures

La création d'infrastructures communes aux Etats du continent et la mise en place de projets de production à n'en point douter, peut contribuer à susciter au niveau des Etats et de leurs peuples, le sentiment d'appartenir à une même communauté. Du fait de posséder quelque chose en commun, on se sent plus proche, car lié par le même destin, le même sort.

Cette option pourrait consolider davantage l'union et la solidarité entre les peuples. A ce sujet, l'exemple de l'Afrique australe citée dans le rapport annuel de la BAD en 1998, est édifiant et plein d'enseignements en matière d'intégration.

Reconnaissant que les transports et les communications par route sont indispensables pour lever les obstacles opérationnels et faciliter la circulation des biens et des personnes, les membres de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe « SADC » ont créé des corridors de développement.

Des routes qui relient les Etats de la sous région .En sus, cinq Etats membre de la SADC, l'Afrique du Sud, l'Ile Maurice, le Lesotho, le Malawi et la Zambie ont créé des fonds pour les routes. Bien que réalisées souvent au niveau de quelques Etats, seulement, ces initiatives peuvent donner un élan positif à la réalisation d'une union durable et solide de l'Afrique, si elle se multiplie à travers le continent.

Les Etats africains doivent quitter le champ des projets jamais mis en oeuvre et des décisions jamais appliquées pour passer aux actes concrets. Les projets communs de production et d'infrastructures doivent se multiplier à travers l'Afrique, pour en faire un chantier où se construisent les symboles forts d'entente, de solidarité et d'union.

L'Afrique doit bâtir un patrimoine africain. Cet idéal doit commencer d' abord dans les communautés sous régionales et s'étendre par la suite à l'ensemble du continent. Dans le but de faire dissiper les nuages qui pourraient encore exister sur la future forme de l'Etat africain, un compromis se doit d'être fait à la base. Ceci commande une légère modification de l'acte constitutif de l'union africaine, dans l'optique de détermination claire de la forme du futur Etat africain.

e. Claire détermination de la forme du futur Etat

Après une levée de l'ambiguïté contenue dans l'acte, il sera indispensable de réagir positivement pour la fédération d'Etats, ce qui permettra de « courcicuiter » les égoïsmes nationaux, les souverainetés et la volonté des dirigeants africains.

· Lever l'ambiguïté contenue dans l'acte

« Aujourd'hui, l'individualisme a tort partout se fait jour le besoin de s'unir » Mais encore, faudrait il que préalablement, les parties qui décident de s'associer déterminent clairement les contours et l'allure à donner à leur union.

Force est de reconnaître que l'acte constitutif de l'union africaine ne donne en aucun moment avec précision, la forme sous laquelle le continent devrait réaliser son union. S'agirait il d'une fédération, d'une confédération ou encore, d'une association ou organisation d'Etats ?

Voici la question à laquelle l'acte devra répondre de façon claire et définitive, pour donner avec précision, l'orientation des actions de l'union. A l'analyse, on constate effectivement que l'acte constitutif de l'U.A reste muet, pour ne pas dire très ambigu sur la question.

En son article 2, il est simplement stipulé « il est institué une union africaine conformément aux dispositions du présent acte ». Or, dans sa définition tel que nous le restitue le petit Larousse, le terme « union d'Etats » désigne « un ensemble d'Etats qui se regroupent sous un même gouvernement ou pour défendre des intérêts communs » de cette définition du terme « union d'Etats », on peut supposer deux alternatives :

o Soit, il s'agit d'une organisation dans le sens d'une association, au quel cas, on aura pas bougé par rapport à l'OUA ;

o Soit, il s'agit d'une fédération d'Etats africains, avec un gouvernement supranational.

Quoiqu'il en soit, l'acte ne précise pas quelle option elle a choisi. Mais, un parcours minutieux de l'acte fait penser à une structure hybride qui associe les deux options. En effet, l'institution de certains organes, tels que le parlement panafricain, la création d'une cour de justice dont les décisions sont obligatoires pour touts les Etats membres, la mission de l'union de : « défendre la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de ses Etats membres » ainsi que son droit d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la conférence achèvent de conclure sur la tendance fédéraliste que s'imprime l'union africaine.

Pourtant, venant en contradiction à cette option, beaucoup d'autres éléments contenus dans l'acte, indiquent que rien n'est totalement amorcé clairement. Puisque l'acte consacre les principes de la non ingérence et du respect de la souveraineté des Etats.

Cette ambiguïté de l'acte constitutif est certes à l'image du compromis trouvé à Lomé, pour rapprocher les positions divergentes ; or, elle gagnerait à être élucidée et traité avec objectivité, pour imprimer à l'union africaine un coup d'accélérateur. C'est dans la même veine qu'une priorité sera donnée à l'option fédéraliste.

· Opter pour la fédération des Etats africains

Comme l'estime Edem Kodjo, « l'on a pas beaucoup bougé avec le système de multiplicité des Etats, chacun ayant sa souveraineté ».Toute chose qui indique que l'acte constitutif de l'union africaine aurait pu opter clairement pour une fédération d'Etats africains.

L'occident et le reste du monde avec, s'est coulé dans un vaste mouvement de création de communauté économique et politique. Aux relations privilégiées entre Etats de jadis, se sont peu à peu substitués des rapports nouveaux de type à asphyxié les micros Etats.

L'heure est désormais à la constitution de grands ensembles. Et le contexte de mondialisation et de globalisation de l'économie font de l'union une contrainte pour espérer affronter les mutations q'elle engendre.

Dépassant les potentialités des Etats pris individuellement, les fléaux, tels que le SIDA et les conflits commandent aux petits Etats une nouvelle organisation politique et économique. Alors, pendant combien de temps, l'Afrique avec ses 53 Etats souverains, mais très peu outillés pour faire face aux exigences du nouveau millénaire, pourra t-elle encore ramer à contre courrant ?

En effet, l'Afrique ne doit plus se contenter de se qu'elle a été jusque là. Elle doit oser « sous peine de végéter à la périphérie du village planétaire », elle doit réaliser au plus vite son unité politique.

Pour Ide Oumarou, ancien Secrétaire Général de l'OUA, « une Afrique balkanisée ne pourra jamais rien dans ce monde porté vers les grandes reconstitutions » Il faut donc tendre vers un Etat africain plus fort et plus unis, qui n'aura d'autres frontières qu'avec les autres continents. Précisément, fédérer les Etats africains.

Cette idée, de nombreuses voix l'avaient préconisée, des intellectuels l'avaient soutenue comme voie de salut du continent. Charles Henri Favrod, dénonçant l'arbitraire des frontières en Afrique, soutient que, « si les frontières ont coupé le continent en tranches, la géologie lui restitue une unité foncière ». Raison pour laquelle, il pense que « l'avenir exige la reconstitution d'un ensemble cohérent ».

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery